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Unsettled Dust – Formless Realm

vendredi/13/01/2017
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formless

Groupe: Unsettled Dust
Album: Formless Realm
Date de sortie: 11/11/16
Label: Black Mara
Note: 15/20

Aujourd’hui, je m’attaque à une chronique assez particulière car il s’agit d’un genre de musique dans lequel je suis un total novice, le dark ambient/drone/ ritual art (et dire que je trouvais les descriptifs de styles de metal parfois excessifs…).

Difficile, quand on a l’habitude d’écouter des morceaux « conventionnels » (bon, j’écoute souvent des trucs barrés mais quand-même, là, c’est encore un autre niveau) de savoir comment aborder un style ou, du moins, un album dans lequel il n’y a, a priori, aucun rythme, chant ou réelle ligne mélodique et que le disque compte presque 40 minutes découpées en 4 morceaux.

J’ai donc fait fi de mes aprioris et me suis plongé dans l’écoute de Formless Realm, 3ème album du groupe russe Unsettled Dust, sorti en Novembre 2016 sur le label Black Mara.

D’ailleurs, je dis groupe mais sans savoir s’il y a une seule ou plusieurs personnes derrière ce projet. J’ai trouvé finalement peu d’informations sur cette artiste et je soupçonne que ce soit volontaire pour renforcer l’aura mystérieuse d’Unsettled Dust.

Alors, qu’est-ce qu’il peut bien avoir d’intéressant dans un album, s’il ne comporte finalement aucun élément musical au sens strict, me demandez-vous ? Et bien c’est justement là où ça devient fascinant : tout est ici basé sur l’ambiance pure. Si vous avez déjà écouté du Doom, vous êtes peut-être déjà un peu familier avec ce genre de passages ou d’interludes instrumentaux sonnant comme un fond sonore de films ou de jeux vidéo d’horreur.

Sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’interlude mais bien du cœur de la musique d’Unsettled Dust. Un enchevêtrement de sons caverneux, de réverbération étrange, de cris lointains, de sifflements et de tout un tas de bruits divers qui entraine l’auditeur dans un voyage sensoriel oppressant.

Un peu comme si une musique new-age/méditation/ « truc de bobo qui boit du thé bio » décidait subitement de passer du côté obscur pour entrainer l’auditeur dans un état de transe mais sans le côté relaxant de la chose. Non, ici, tout est fait pour vous emmener dans une sorte de voyage mental sombre, un peu comme si on vous trainait lentement dans un labyrinthe de tunnels souterrains froids et humides pour vous y abandonner seul et sans torche (et non, il n’y a pas de réseau, tu peux pas appeler ta mère à l’aide).

Par moment, on aimerait avoir (enfin) le début d’une mélodie ou un soupçon de rythme auquel se raccrocher le long des morceaux, histoire de sortir un peu de cette épaisse brume sonore, mais rien ne vient… Et on est condamné à continuer la descente et à s’enfoncer dans la noirceur encore et encore.

J‘en profite d’ailleurs pour vous donner l’avis du (gros) geek que je suis parfois (souvent diront les mauvaises langues) : ce disque est juste parfait pour animer vos soirées jeu de rôle/films d’horreur/rituel d’invocation de grands Anciens et je dis ça sans aucun sarcasme. L’ambiance qui se dégage de ce disque donne véritablement l’impression d’être perdu dans les ténèbres juste à côté d’un rituel impie.

Alors soyons clairs, si vous n’êtes pas familier du style musical, il vous faudra faire l’effort d’être très ouvert d’esprit pour écouter ce disque car, même s’il est (peut-être, je ne fais que spéculer ici) facile d’accès pour l’amateur du genre, il reste déroutant pour l’auditeur que je vais oser qualifier de « conventionnel » (celui qui ne commande pas FORCEMENT tous ses disques chez d’obscurs labels russes). Mais je dois également admettre que je l’ai réécouté plusieurs fois sans trop me forcer et que son atmosphère est toujours aussi prenante. Je dirais pour conclure que ce disque, à défaut d’être musical au sens strict du terme, est une vraie expérience sensorielle qui mérite d’être testée au moins une fois.

 

A découvrir !

 

 

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