Chronique de The Losts – Venom Within

vendredi/19/12/2025
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Auteur : The Losts

Titre : Venom Within

Label : Inverse Records

Sortie le : 19 décembre 2025

Note : 16/20

 

« À Dunkerque, 28 mai – 2 juin 1940, Ce n’est plus la ville que j’avais connue… C’est la démolition partout… La gare est anéantie. Les docks sont en flammes. La question est d’embarquer. Les blessés appellent au secours, ils nous tendent les bras. On ne peut pas s’arrêter, il faut passer… ». C’est sur ces mots lourds de sens, lus sur « The Sand War (May 1940) », l’ultime des douze morceaux de Mystery of Depths, le deuxième album de The Losts sorti le 7 mai 2021, que nous avions quitté ces nordistes. Ce magnifique instrumental était dédié à la mémoire de Pierre Callipel ainsi qu’à celles « de milliers d’anonymes » ayant combattu lors de la catastrophique bataille de Dunkerque, Pierre Callipel n’était autre que le grand-père de Yann, le guitariste-chanteur de The Losts. Autant vous dire, donc, que The Losts est une formation authentique, consciente de ses origines et soucieuse de donner du contenu à sa musique. Mystery of Depths, que j’avais alors chroniqué, était un disque de trve heavy metal, quelque part entre la NWOBHM, le hard US des années 1980 ainsi que certaines épopées BM (j’avais pensé à l’époque au « Leave no Cross Unturned » de Darkthrone).

Quatre années plus tard, The Losts nous reviennent ce 19 décembre 2025 avec Venom Within, leur troisième album, qui sera commercialisé cette fois par Inverse Records, un label finlandais. Ce bel album sera, pour ma part, la dernière sortie que j’aurais chroniquée pour vous au cours de cette riche année 2025… Authentique et sincère, le ton du quatuor composé de deux frères plus deux de leurs potes n’a pas dévié d’un iota. L’esprit des onze nouvelles compositions pioche aux racines du heavy metal : on pense aux anciens Judas, à Mercyful Fate, avec une production des plus trve. Les structures sont souvent complexes, mais ne sont jamais pénibles à l’écoute, car l’attitude est bel et bien présente, omniprésente même. La forme est bonne, tout comme l’est une fois encore le fond : en atteste l’instrumental orientalisant (il y a des percussions indiennes dessus) « Mellem Verdenerde », qui voudrait dire « Entre les mondes » en danois. Oui, car Yann TheLosts est Danois, mais sans en avoir les papiers d’identité, Yann est un très grand fan de Myrkur, ladite Danoise étant d’ailleurs elle-aussi capable de joindre la forme metal au fond nordique.

Le chant est véloce, combatif, épique, entraînant. La batterie est presque power metal, sans toutefois être alourdie par une production trop « power », lesquelles prod’ sont souvent trop rutilantes et cliniques, du moins à mon sens… Au bas des notes de la pochette de Venom Whitin, il est (presque) dactylographié en police 6 ou 8 : « All sounds were created with guitar, bass, drums, keyboards and vocals, performed with a true, authentic and organic spirit ». Mine de rien, cette ultime phrase résume à elle seule tout ce que je viens de vous écrire… Authentique, cohérent, organique, véridique : je vous propose en définitive d’écouter ce troisième opus de The Losts, vous soutiendrez ce faisant la scène metal des Hauts-de-France, et passerez un ou plusieurs moments nimbés de savoir-faire…

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