HOT on the rocks!

Xenotrone – Into the Void

jeudi/13/02/2025
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Auteur : Xenotrone

Titre : Into the Void

Label : Archivist Records

Sortie le : 21 février 2025

Note : 15/20

 

Xenotrone. Kezaco ? Un groupe qui nous vient tout droit, comme Jinjer, de la lointaine et vaste Ukraine, et qui semble pétri de promesses. De promesses et de référentiel, car ce 21 février 2025, Xenotrone publie son premier album studio intitulé « Into the Void » (« Dans le vide »). Intitulé qui était également, souvenez-vous, celui d’un des innombrables classiques de Black Sabbath. Pour mémoire, une grosse et lourde performance riffique basse-guitare sur fond de batterie jazzy, fermant la marche de Master of Reality, le troisième album de la bande à Tony et incontestable pierre angulaire du doom metal. Le trio slave revendique d’ailleurs une influence jazz (?) Il a été fondé en 2021 par le guitariste-chanteur Kostyantyn Roskosenko à Dnipro, troisième ville en termes démographiques et ville-martyr depuis l’Holodomor, située dans le Sud-est du vaillant pays bleu et jaune. Xenotrone a sorti une démo en 2022, « chaudement accueillie par la communauté underground » (Dossier presse), suivie en 2023 par l’EP Queen of the Night. Ces protagonistes de la « New wave of thrash metal in Ukraine » sautent à présent dans le grand bain, soutenus par le label Archivist Records spécialisé dans le metal extrême (Labyrinthus Stellarum, Myrholt, HELL:ON, Lava Abyss, Limbonic Art). Nos nouveaux amis nous disent jouer un « thrash-death metal » conçu afin de nous « immerger dans une atmosphère d’horreur cosmique » (Dossier presse précit.). Sinon, j’ai eu beau chercher, le nom « Xenotrone » ne semble vouloir rien dire de significatif…

Cet Into the Void des années 2020 est formé par dix pistes. Il commence par un instrumental éponyme. Les impétrants effectuent leur baptême du feu sur « Evolution of Soul », la deuxième piste et premier simple. La mauvaise qualité de la production ne décrédibilise par le propos, tout au contraire. Ce n’est pas spécialement du thrash. La voix, le son, le rythme font davantage penser aux premiers Venom, à du black metal première génération sur lequel on aurait superposé de maigrelets soli death metal. Une belle énergie se dégage de ces enregistrements. Deux invités apparaissent sur cet album : leur compatriote et multi instrumentiste Oleksii « Orphun » Syrota de Kiev (ex-Cold Comfort, ex-Cold Wave) sur « Luminous Fast Blue Optical Transcient » ; le chanteur des Floridiens death d’Atheist Kelly Shaefer, qui vient apposer sa caution old school sur « Stone Cross ». États-Unis toujours, l’avant-dernière piste est une reprise de « Territorial Pissing » figurant sur Nevermind de Nirvana. Ébouriffant. Je suggère aux véritables fans de Kurt Cobain d’écouter cela. Il y a même un petit solo death techno mal produit. L’écoute d’une telle performance rock’n’roll est presque inespérée en ces temps musicaux prévisibles et aseptisés. Salutaire. Ce premier jet se termine sur « Boötes Void », instrumental sur le vide du Bouvier (un supervide de 330 millions d’années-lumière de néant, pulvérisant ainsi le record précédemment établi par Louis Boyard). C’est de l’ambient cheap. Cela justifie l’adjectif « cosmique » mis en avant par ces nouveaux venus, et effectue en sus un rappel au titre de ce méritoire effort. La démarche de Xenotrone est imprégnée d’honnêteté, en dépit de faiblesses techniques et technologiques béantes. Je recommande « chaudement » cet album de true metal aux férus d’authenticité et d’attitude.

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