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Anette Olzon – Shine

mardi/15/04/2014
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AnetteOlzon-Shine

 

Toutes périodes confondues, il existe bien une spécificité nordique en matière de confection musicale, en particulier pour la Pop (ABBA, Enya, Roxette, Neneh Cherry, Ace of Base, The Cardigans, Nu) et le Heavy Metal (Europe, Nightwish, Arch Enemy). En faisant ici abstraction des sous-catégories spécifiques que constituent le Black et le Viking Metal (artisanat régional prisé dans le Monde entier), on constatera que lesdits nordiques apprécient les productions solides, où les basses froides côtoient sans peine notes aigües et mélodies sucrées, où les synthés Yamaha voisinent avec des sonorités plus traditionnelles. Un savoir-faire pour la fusion des contrastes en quelque sorte. La Scandinavie est également une région du Monde où les femmes dirigent (relire la liste des groupes cités plus haut). Sans être commun, le premier essai solo de la suédoise Anette Olzon est assez caractéristique de ces gentils lieux. Sombre et claire à la fois, la pochette donne le ton du disque : regardant au ciel les bras en croix, Mademoiselle Olzon (de son prénom Anette) pose en tenue traditionnelle immaculée dans un sous-bois en hiver. Débarquée de Nighwish et remplacée par Floor Jansen il y a dix-sept mois, elle revient, seule, ce printemps avec les dix morceaux composant « Shine ». L’écriture a été entamée dès 2009, la production réalisée en collaboration avec Stefan Örn (le compositeur et producteur de la chanson gagnante de l’Eurovision 2011) et le mixage effectué par Ronny Lahti (connu pour son travail avec Roxette). A priori, le choix de ces personnes laisse supposer que l’option Metal va être remisée au second plan par l’ex-chanteuse à fourreau noir. Et effectivement, les fans de Nighwish qui espéraient des cavalcades symphoniques doublées de guitares ESP massives et de frappes Wagnériennes seront probablement déçus. Ceux qui, en revanche, apprécient les ambiances glacées et les arrangements tout en subtilité des finlandais ne le seront pas. De toutes façons, et pour ces deux caractéristiques, « Shine » aura toute sa place dans la discothèque des fans de Metal symphonique, Metal Nordique, Metal gothique ou que sais-je encore, au Ragnarök les sous-divisions ! Anette Olsson les ignore, elle qui a commencé par le hautbois puis étudié au Conservatoire de Copenhague avant de se lancer dans la Pop il y a plus de vingt ans. Les effets electro associés à la section cordes du délicat « Like a show inside my Head », le premier morceau au tempo lent et à l’intro lumineuse, évoqueraient « Joga » de Björk. « Shine » est un authentique morceau de rock FM à grosse guitare bien produite (qui fait « GR-gr-gr-gr-gr »), lourde basse en mi et synthés. Sans cliché aucun, les envolées lyriques de la chanson font un peu penser à A-ha. Le cristallin « Floating » est Folk. Peut être le meilleur morceau de l’album, il convoque avec bonheur Kate Bush et Tori Amos. Anette Olzon partagerait d’ailleurs avec elles une sensibilité pour les paroles à tonalité  personnelle et intimiste, dans lesquelles elle chante son fils aîné, sa famille, son divorce avec son époux, voire celui d’avec les membres de son précédent groupe, lesquels l’avaient à juste titre qualifiée de « conteuse ». La balade « Invicible » recèle en son milieu un fin solo de guitare Metal. « Moving Away » n’en contient pas, mais est Metal Nordique dans l’esprit, ritournelle pure où la voix d’Anette Olzon nous transporte au Septentrion. « One million faces » est, quant à elle, une autre balade à piano classique et synthé. « Watching me from Afar », qui parfait l’album, est rythmé par un léger tambour tribal. Avec ses arrangements d’accordéon et de piano, il sonnerait presque celtique. Et pourtant, il semblerait que ses paroles fassent référence à une région et tribu de l’Afrique de l’Est, d’où une étoile la regarderait. Plus classiques, les épiques et FM « Lies », « Hear me » et « Falling » font parfois penser à Evanescence. La prod’ pensée « variété internationale » pourra toutefois en rebuter certains. Mais, comme dit in limine, le cohérent propos d’Anette Olzon s’inscrit dans une démarche musicale typiquement nordique, englobant et dépassant la stricte optique Hard Rock. A recommander, entre autres, à tous ceux qui souhaiteraient que l’hiver dure dix mois.

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