LE RÉFÉRENDUM 2023 DE LA REDACTION

mercredi/27/12/2023
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Selon le troisième sens donné par le CNRTL à la définition, un « Référendum » est une « Consultation des membres d’un groupe (lecteurs, consommateurs, adhérents) ayant un lien commun entre eux ; opinion formulée par ce groupe) ». Pour la cinquième fois, les membres de l’association Art’n’Roll fondée en 2010 ont été consultés sur ce lien qu’ils ont a minima en commun : l’affection de la musique et de l’actualité musicale. Cinquième scrutin depuis la première consultation (salut Bruno Beausire !) organisée en 2016 portant donc sur ce qu’il s’était passé selon eux au cours de l’année 2016 ; et première depuis 2019 dont le rendu s’achevait sur ces mots « 2020 sera l’année des dix ans d’existence. Nous tacherons de les fêter comme il se doit, et vous convierons avec plaisir aux éventuelles festivités ». Bazar de Grumlot ! Les festivités annoncées sans fanfaronner sont passées sous la queue de la chienne, et pas qu’elles… Pas de référendum donc en 2020, puis en 2021, et même en 2022 année de régurgitation des deux précédentes. L’année qui vient de s’écouler aura vu les années 2020 prendre leur rythme de croisière, ainsi que le cours normal (voire banal) des choses : il y aura eu des polémiques sociétales concernant le Hellfest, des soucis d’organisation au Motocultor, la continuation de la récurrente crise de la presse papier, le spectre de l’intelligence artificielle qui a poursuivi sa matérialisation… et même un nouvel album de Metallica ! 2023 marquant le véritable retour à la normale des activités culturelles et musicales, il nous a paru logique et de bon sens de convoquer comme avant La Crewte aux urnes et lui demander quels étaient ses trois albums de l’année, son groupe de l’année, son concert de l’année.

En 2023, notre Webzine aura eu le plaisir de publier 126 articles. Mis ensuite en ligne sur notre page Facebook par C.Line, et Insta par Mamy. Pas de brèves ou de news mais des articles, chacun nécessitant des heures de préparation, de déplacements physiques (ou non : assez inoubliable de voir de sa cuisine la bobine de Dave Ellefson apparaître sur l’écran du salon), d’écriture, de choix éventuellement des photos promos ou captées par les photographes de l’association, ainsi que de relecture et nécessaires corrections. Ce travail d’artisanat s’avérant en définitive tant agréable que formateur. Si le cœur et l’intellect t’en disent, envoies un courriel à askhoven1@artnroll.net tu ne le regretteras pas. D’ailleurs, notre Crewte s’est vue renforcée de plusieurs nouveaux membres au cours des douze derniers mois, notamment un chroniqueur spécialiste des films (d’horreur) ainsi qu’une correctrice exerçant la profession de traductrice de livres de rock et metal. 2023 aura été en outre l’année d’une relative décentralisation de nos travaux, certains de nos membres ayant (à l’instar d’un nombre croissant de parisiens) souhaité donner congé à la capitale afin de vivre ailleurs (et mieux) dans l’hexagone : des comptes-rendus de concerts à Nantes ou dans le Bordelais sont en conséquence apparus en nos colonnes. Pour ma part, j’ai apprécié (euphémisme) avoir l’opportunité d’interviewer, de converser, de débattre voire de blaguer avec entre autres Imperium Dekadenz, Delain, The Damned, Cradle of Filth, Burning Witches, Thundermother, Danko Jones, KK’s Priest, Nervosa pour enfin causer Suède et familles respectives avec Thomas Vikström l’adorable chanteur de Therion (par ailleurs père de Linnéa Vikström la chanteuse des Thundermother citées supra). Mon meilleur moment ? Celui à midi pile le jeudi 2 mars précisément, où Dave Vanian des Damned poussa la porte de la salle d’interview de l’Hôtel Alba dans le 9e. Le temps suspendit son vol et votre serviteur son souffle.

Passons si vous le voulez bien au dépouillement des votes. Pas de tendance lourde, à l’instar des précédents exercices. Aucune. Chacun d’entre nous possède des goûts musicaux différents des autres, ce qui contribue à une véritable diversité des sujets traités (du black metal au metalcore en passant par le punk français, l’indus, le blues-rock, le néo-metal ou le post-rock…) ainsi que des opinions, celles-ci divergeant sans nous diviser en fonctions des phénomènes faisant débat (pour ou contre les dauphins gonflables et les bobs Cochonou en metalfest ?). Pour ce qui relève des genres, sous-genres voire sous-sous-genres, je me suis amusé à répartir les 39 votes en fonction des six scènes thématiques formant le Hellfest et instituées en 2014 : les Mainstages 1 et 2, qui voient s’y produire les têtes d’affiches et groupes « généralistes » auraient grosso modo 10 votes ; l’Altar qui est l’écrin du death et du thrash, récolterait un très beau 11 votes (forces conjuguées d’Ask et de Mathilde) ; la Temple l’antre du black et du folk-pagan 5 ; l’aride (ou pluvieuse c’est selon, si Kirk Windstein et Crowbar sont là ou pas…) Valley nouvellement déménagée en plein-air, et dédiée au stoner, au sludge et au rock avant-gardiste, seulement 2 votes (et encore, j’ai foutu Public Image Limited dedans faute de mieux…) ; la War Zone enfin, où se bousculent les afficionados du metalcore, hardcore, crossover, punk et assimilés, serait avec l’Altar l’autre gagnante avec 11 votes également : les choix de notre pimpante photographe Pouniie, grande observatrice des scènes en « core » devant l’éternel saturé, ne sont pas pour rien dans ce joli score, que je pense par ailleurs assez révélateur de l’époque…

La scène française est, en deuxième lieu, une fois encore bien présente avec Pénitence Onirique (Chartres) ; Poésie Zéro (Paris) ; Carcariass (Besançon) ; Treponem Pal (Romainville, insista Marco lors de notre conversation du mois de mars) ainsi que le plébiscite bonapartiste fait au retour des vétérans punks de Ludwig Von 88 par la trésorière de notre association. Hors votes, 2023 a vu la révélation de plusieurs formations du pays de Jean Sarrus, je pense aux franciliens Locomuerte ainsi qu’aux sudistes d’Akiavel, les deux ayant marqué l’édition passée du Hellfest (ainsi que les crus 2022 et 2023 de l’honorable, municipal et agréable Mennecy Metal Fest). Un nombre conséquent de groupes et artistes français ont été interviewés ou chroniqués cette année par Art’n’Roll, entre autres les précités Treponem Pal (dont ce fût le remarqué retour sur disque et sur scène), Ludwig et Locomuerte mais aussi Laura Cox, Code Orange, Bad Tripes, Dropdead Chaos, les jeunots lorrains de chez Cleaver, etc… La dernière interview de publiée sur ce site étant celle des inspirés (étonnante reprise d’« Allan » de Mylène Farmer et ambitieux clip-film boutonnesque à l’appui) blackeux mélodiques d’Abduction par Franck P. le 19 décembre. France également, 2023 a vu la création d’une nouvelle boîte de promo, avec laquelle nous avons sur le champ pris plaisir à œuvrer de concert : Where The Promo Is de notre ami Roger Wessier. France enfin, décembre 2023 a été marqué par la brutale disparition de l’inestimable Tai Luc N’Guyen, le chanteur-guitariste de La Souris déglinguée, amour de bonhomme, puits de culture, bouquiniste-martyr et figure du rock français et parisien depuis la fin des années 1970. Une bibliothèque a brulé. Luc Tai était un proche de notre Webzine. Nous l’avions vu pour une ultime fois sans le savoir en août dernier, il nous avait alors confié qu’il avait des dizaines de chansons sous le krama. Nous nous sommes rendus au Père Lachaise le vendredi 15 décembre afin de l’accompagner dans un monde meilleur.

Les votes font état, en troisième lieu, d’un net retour des anglo-saxons par rapport aux fois précédentes, avec des américains (Metallica, Suffocation, Overkill, Foo Fighters, Mammoth WVH, Papa Roach, Pantera) de plus ou moins gros gabarit (HO99O9, Kryptoxik Mortality, Veil of Maya, Cattle Decapitation, Autopsy, Cirith Ungol), des anglais plus (Foetal Juice, Sleep Token, Enter Shikari) ou moins récents (Public Image Limited, The Damned), des canadiens (Cryptopsy) et même des australiens (The Amity Affliction), ce retour notamment dopé par l’effet vivifiant du genre metalcore et assimilés. L’Europe s’avère un tantinet en retrait, la Norvège toujours fidèle au poste fière de son légendaire héritage BM du début des années 1990 (Emperor, Enslaved), un seul groupe allemand cette année (les berlinois de The Holocene), et pas de suédois ; à noter enfin la présence de l’Islande (le supergroupe de black metal boréal Sól Án Varma) au sein de cet Eurovision référendaire… Le Japon est par ailleurs là cette année, avec le concert de Genocide Nippon au festival allemand Keep It True. Enfin, certains genres d’accoutumée représentés ont disparu des suffrages, tels le metal sympho (nonobstant les publications d’albums d’Epica, de Therion, de Tarja et surtout de Within Temptation) ou le folk-pagan (en dépit, également, de beaux disques tels ce « Spine » de la mésange danoise Myrkur)…

Ces chapelles, clans et factions se referont peut-être en 2024. Car de belles et intéressantes choses se profilent tous azimuts à un horizon désormais proche, entre autres exemples un album de Judas Priest (le dernier ?) annoncé pour le 8 mars avec halte au Zénith de Paris le 8 avril, ainsi qu’un album solo de Bruce Dickinson (marié depuis quelques semaines à une française et ayant été aperçu au Stade de France pour du rugby puis au Hellfest Corner dans le 1er) pour le 1er mars prochain, et qui sera défendu au Hellfest le samedi 29 juin. Quatre jours de Hellfest justement, avec une affiche plus arbitrée et équilibrée au millimètre entre genres, âges, nationalités (voire sexes) qu’une négo à Grenelle, tirée au cordeau comme jamais, et qui s’annonce palpitante, monumentale, historique… Les autres festivals français ne seront pas en reste avec l’édition 2024 du Motocultor (qui a étonné par la qualité et l’éclectisme de sa programmation 2023 et qui nous régalera en août prochain avec Architects, Jinjer ou encore Didier Super) ; et aussi le 666, le surprenant petit fest qui monte, organisé par trois passionnés de moins de 25 ans à Cercoux (Charente-Maritime), conviant Testament, Cradle of Filth ou encore Jinjer… Mais également la dernière (?) tournée mondiale de Sepultura, avec Jinjer (encore Pivert !) et Obituary dans les valoches des brésiliens, passage parisien prévu au 30 octobre. Ministry, Arch Enemy, Abbath ou encore Ultra Vomit et AC/DC seront eux-aussi de la partie sur scène ou sur galette. On vous racontera cela, et autres choses encore. Pour l’heure voici nos réponses aux trois questions 2023 avec, par ordre de réponse :

 

JEHLYN.

Albums de l’année :

  1. « Sól Án Varma », SÓL ÁN VARMA
  2. « Holocene », THE OCEAN
  3. « Nature Morte », PENITENCE ONIRIQUE

Groupe ou artiste de l’année : /

Concert de l’année : EMPEROR, Rennes

LE CHAT.

Albums de l’année :

  1. « Les quatre saisons », LUDWIG VON 88
  2. « Le printemps du pogo », LUDWIG VON 88
  3. « L’automne de l’anarchie », LUDWIG VON 88

Groupe ou artiste de l’année : LUDWIG VON 88

Concert de l’année : POESIE ZERO + HO99O9, Vitry-sur-Seine

FRANCK PAUL.

Albums de l’année :

  1. « Heimdal », ENSLAVED
  2. « 72 Seasons », METALLICA
  3. « Afterworld », CARCARIASS

Groupe ou artiste de l’année : METALLICA

Concert de l’année : METALLICA, Saint-Denis

ASK.

Albums de l’année :

  1. « Grotesque », FOETAL JUICE
  2. « Interdimensional Calamitous Extirpation », KRYPTOXIK MORTALITY
  3. « As Gomorrah Burns », CRYPTOPSY

Groupe ou artiste de l’année : SUFFOCATION

Concert de l’année :   OVERKILL, Paris

POUNIIE.

Albums de l’année :

  1. « Take Me Back To Eden », SLEEP TOKEN
  2. « A Kiss For The Whole World », ENTER SHIKARI
  3. « (M)other », VEIL OF MAYA

Groupe ou artiste de l’année : SLEEP TOKEN

Concert de l’année :   THE AMITY AFFLICTION, Clisson

C.LINE.

Albums de l’année :

  1. « But Here We Are », FOO FIGHTERS
  2. « Mammoth II », MAMMOTH WVH
  3. « A Kiss For The Whole World », ENTER SHIKARI

Groupe ou artiste de l’année : FOO FIGHTERS

Concert de l’année : PAPA ROACH, Clisson

MATHILDE.

Albums de l’année :

  1. « Terrasite », CATTLE DECAPITATION
  2. « As Gomorrah Burns », CRYPTOPSY
  3. « Ashes Organs Blood And Crypts », AUTOPSY

Groupe ou artiste de l’année : CIRITH UNGOL

Concert de l’année : GENOCIDE NIPPON, Lauda-Königshofen

ROMAIN.

Albums de l’année :

  1. « End Of World », PUBLIC IMAGE LIMITED
  2. « Darkadelic », THE DAMNED
  3. « Screamers », TREPONEM PAL

Groupe ou artiste de l’année : PANTERA

Concert de l’année : THE DAMNED, Paris

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