HOT on the rocks!

Interview avec A.J. Mills de KK’s Priest

vendredi/15/09/2023
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Attention : deux cas d’école en une interview ! Le guitariste A.J. Mills épaule depuis 2020 le guitariste K.K. Downing de trente-six ans son aîné au sein de la formation KK’s Priest laquelle constitue le groupe de celui qui fût membre fondateur et membre de Judas Priest de la fin des années soixante à 2011. KK’s Priest est donc un groupe formé par un ancien musicien d’une formation légendaire (comme par exemple The Chris Slade Timeline de l’ex-batteur d’AC/DC Chris Slade) reprenant ses standards. Mais pas que. KK’s Priest offre également une bonne et heureuse illustration d’un cadet passionné épaulant son idole (ou ses idoles, puisque A.J. s’avoue également fan de Tim « Ripper » Owens qui officia en tant que chanteur de Judas Priest de 1996 à 2003 et présentement chanteur de KK’s Priest) au quotidien… La formation crée et menée par le chevronné guitar hero au regard bleu aquilin sortira le 29 septembre prochain « The Sinner Rides Again » son deuxième album studio ; agréable et british metal surprise, offrant une prod’ de première bourre associée à une patate des plus techniques et juvéniles. ANR a donc saisi l’opportunité de s’entretenir le jeudi 14 septembre 2023 par visio avec le jeune fan devenu sideman de l’ex-sideman. Un gentil blondinet à barbiche, passionné et tout en aimable gestuelle, apparaît par surprise à l’écran à 19 heures 15 en avance de quinze minutes sur le créneau imparti, puis profite de nos ultimes réglages techniques pour finir sa tasse de café…

 

A.J. Mills (Guitare) : Yeah ! (NDA : fort accent anglais) Ma dernière interview s’est terminée plus tôt que prévu donc je te rejoins un peu en avance…

Art’n’Roll : Attends… Attends… Sinon pas trop difficile ta journée promo ?!?

AJM : Pas trop aujourd’hui… Tu es mon dernier d’ailleurs…

ANR : Quelle est la question qu’on t’a le plus posée aujourd’hui ?

AJM : La véritable question récurrente fût : qui écrit les morceaux dans KK’s Priest…

ANR : D’accord…

AJM : Et la réponse est : K.K. écrit la plus grosse partie… (Rires)

ANR : Bon, tout est à présent en bon ordre ! Ma première question sera narrative : le 17 juin 2001 tu t’es rendu à l’âge de quatorze ans à la Birmingham Academy assister à ton premier concert de Judas Priest… Raconte-nous cela s’il te plaît !

AJM : Tout est absolument correct ! En juin 2001 j’étais au concert de Judas Priest à la Birmingham Academy (Rires) sur le « Demolition Tour ». C’était de plus mon tout premier concert, j’avais quatorze ans et… J’étais avec mon Père, ce concert a changé ma vie ! Lorsque K.K. est arrivé et s’est posté en face de moi, je me souviens parfaitement de sa guitare et de ses longs cheveux blonds. Judas Priest a attaqué avec « Metal Gods », et je me souviens m’être tourné vers mon paternel pour lui dire « C’est ce que je veux faire !!! ».

ANR : Comment es-tu devenu un membre du groupe créé par K.K. ?

AJM : Il a produit mon précédent groupe, Hostile. Les deux disques. Il m’a simplement demandé de le rejoindre lorsqu’il a voulu former KK’s Priest (NDA : opine du chef)

ANR : KK’s Priest va publier le 29 septembre son deuxième album, « The Sinner Rides Again » : quel est ton état d’esprit à deux semaines de cette sortie ?

AJM : (NDA : deux pouces levés) Absolument confiant ! Il y a de brillants hits dessus, de bonnes mélodies, un paquet de METAL (NDA : poing levé) !!! (Rires) Ca va être killer !!!

ANR : Même si tu as un peu répondu à cette question, je la repose : quelle est ta part de composition ?

AJM : Yep ! Donc, K.K. pose tout sur la table, y compris l’intitulé du disque, et est ouvert à toute contribution. J’ai ainsi co-écrit deux chansons dessus : « Strike of the Viper » et « Wash Away Your Sins »… Je suis très content que mes idées aient été retenues, très content (NDA : croise les bras, sourire béat et sincère, opine du chef)

ANR : Vous allez partir en tournée, la liste des morceaux est-elle arrêtée ?

AJM : Pas vraiment. Elle est dans la tête de K.K. C’est bientôt… C’est dans… deux semaines ?!?

ANR : Vous partirez en tournée avec Burning Witches, de Suisse…

AJM : Yeah ! Et avec Paul Di’Anno..

ANR : Un mot sur chacun de vos Tourmates ?

AJM : C’est un bon package. Les Burning Witches apportent de la fraicheur sur la scène metal. Nous sommes vraiment contents de les avoir à nos côtés. Et encore plus fort, tu as Paul Di’Anno !!! Quel héritage avec Iron Maiden !!! DEUX ALBUMS GRANDIOSES qui ont marqué à tout jamais l’histoire du metal !!! Donc oui, nous sommes bien lotis…

ANR : La tournée commencera à Birmingham : ce n’est pas un hasard…

AJM : Oui ! C’est correct ! On va commencer à Birmingham ! Le… 7 octobre je crois… Je regarde mon emploi du temps, je peux être dans l’erreur, je peux être dans le vrai (NDA : Salut John Lydon !) Attends… J’avais raison : c’est le 7 octobre ! Au O2 Institute (NDA : sourire entendu)

ANR : Est-ce symbolique de commencer à Birmingham ?

AJM : Je pense que c’est cool, parce que c’est ici que le metal est né ! Dans les Midlands !

ANR : Es-tu de Birmingham ?

AJM : Well ! Du sud de Birmingham ! Pas loin ! Je suis né à Wolverhampton qui se situe à quarante-cinq minutes de Birmingham…

ANR : Tu es de Wednesbury…

AJM : Wednesbury ! C’est là que j’ai grandi ! C’est le « Pays noir » ! De Wednesbury là où j’ai grandi, nous viennent (NDA : compte sur ses didis en lorgnant le plafond) Judas Priest, Slade… Il y a beaucoup d’histoire à Wednesbury…

ANR : Quelle chanson de Judas Priest est ta préférée, à reprendre ?

AJM : C’est une question difficile car j’ai grandi avec Judas Priest… J’aime jouer tous les morceaux pour être honnête…

ANR : Un couple d’amis a vu KK’s Priest à l’Alcatraz en Belgique le mois dernier, ils ont adoré votre concert mais se sont étonnés que KK’s Priest fasse l’impasse sur la période « Jugulator » – « Demolition » celle de la fin des années 1990 et du début des années 2000, avec justement Tim « Ripper » Owens au chant, l’homme qui est votre chanteur…

AJM : (NDA : du tac au tac) Ils ont tort car nous avons joué « Burn in Hell » qui est sur « Jugulator », mais ils ont raison nous n’avons rien joué de « Demolition ». Tout comme nous n’avons rien repris de « Ram it Down », ni de « Point of Entry »… C’est toujours très difficile de tout jouer lorsqu’on est dans un festival, et de faire plaisir à tout le monde tout en attirant l’attention de l’ensemble des festivaliers (NDA : projette son bras gauche en avant)

ANR : Une question un peu plus facile que celle d’avant : quelle serait ta période préférée de judas Priest ?

AJM : Ouch ! Aussi loin que je me souvienne, j’ai grandi avec du Judas Priest, il y avait toujours du Judas Priest dans l’autoradio de mon Père et de ma Mère… Egalement du Van Halen, du Alice Cooper… Mais la période qui m’a pleinement fait aimer Judas Priest est celle de mon adolescence, celle dont on a parlé tout à l’heure : celle de « Jugulator » à la fin des années 1990 ! L’âge où l’on s’échange les cassettes audio (NDA : effectue le geste en souriant) C’était pour moi la période « Jugulator » de Judas Priest, et celle combinant pour Iron Maiden « Virtual XI » et « Brave New World », à savoir la fin de la période Blaze Bayley et le retour de Bruce Dickinson au chant…

ANR : Considères-tu « Jugulator » comme un album sous-estimé ?

AJM : Je pense que « Jugulator » est un album ABSOLUMENT sous-estimé ! Massivement sous-estimé ! Cet album est une leçon de heavy metal !!! (Rires)

ANR : Judas Priest sera à Paris en avril prochain, et les billets du concert sont mis en vente entre 63 et 112 euros… De même, ceux de leur concert à Londres sont entre 54 et 77 livres, alors que les places pour votre concert à Londres sont vendues entre 30 et 41 livres… Crois-tu que la différence de prix entre vous et Judas Priest pourrait convaincre certains fans de venir vous voir vous plutôt qu’eux ?

AJM : Ils vont faire mieux que cela et assister aux deux concerts (Rires) Tu peux aller voir les deux ! Cela me rappelle la période où tu pouvais voir Ozzy en même temps que Black Sabbath… Tu peux aller voir Judas et aller voir KK’s Priest ! Pourquoi pas ?!? Deux heavy metal c’est mieux qu’un !!!

ANR : Je te posais la question en sachant que j’irai voir les deux… A ce propos : KK’s Priest n’a toujours pas programmé de date en France ?!?

AJM : (NDA : du tac au tac en opinant de l’occiput) Il y en aura très bientôt, je le promets…

ANR : Quelle fût la première phrase que K.K. t’ait dite ?

AJM : La première phrase ?

ANR : Oui, qu’il t’ait dite ?

AJM : « Vas au bar et prends-nous trois bières s’il te plaît » (Rires) La première fois que j’ai bougé avec K.K. c’est tout simplement parce que mon oncle, mon oncle Steeve, le connaissait bien puisqu’ils étaient à l’école ensemble. Mon père le connaissait également. Donc ils m’ont fait le cadeau de m’emmener avec eux boire une bière avec K.K. au pub. C’était même moi le chauffeur ce soir-là (Rires et pouces levés)

ANR : Quelle est la phrase la plus importante que K.K. t’ait dite ?

AJM : Je le connais depuis vingt ans, donc il y en a trop ! C’est mon Mentor donc tu imagines… Il a modelé ma façon de jouer de la guitare (NDA : se passe la main dans les cheveux) il m’a également façonné en tant qu’adulte, il m’a tellement dit de choses et je lui suis très reconnaissant en cela…

ANR : Quelle est la dernière phrase que K.K. t’ait dite ?

AJM : T’as écouté notre prochain disque ?

ANR : Oui.

AJM : La nuit dernière nous avons achevé le tournage du clip de notre simple « Hymn 66 » qui est bien cool ! Nous sommes restés ensemble jusque vers quatre heures du matin et… Oui, je me souviens… Il m’a dit qu’il arrêtait la liste des chansons de notre tournée et que je devais l’appeler afin d’en discuter une fois ma dernière interview terminée, donc je l’appelle quand j’ai fini de te parler (Rires)

ANR : Nous sommes le 14 septembre, et il y a trente-trois ans aujourd’hui le 14 septembre 1990, Judas Priest sortait le disque « Painkiller »…

AJM : Was it ?!?

ANR : Tout à fait ! Ton avis sur ce disque ?

AJM : C’est un disque fantastique (NDA : sourire goulu) Mon avis est qu’il s’agit d’un de leurs meilleurs disques de tous les temps ! K.K. a souhaité que notre disque qui paraît dans deux semaines soit assez proche de « Painkiller », ce qui prouve avant tout la pertinence de « Painkiller » plus de trente années après sa publication… Le début des années 1990 marquait l’âge d’or du thrash metal, mais Judas a réussi à s’imposer avec cet album…

ANR : Et une tournée légendaire, avec Pantera et Annihilator en mars 1991 à Paris !

AJM : D’accord ! Je souhaite dire bonjour à mon ami Jeff Waters d’Annihilator s’il me regarde (NDA : fait coucou à l’écran comme chez Guy Lux)

ANR : Tu joues avec une légende du metal : avec quelle autre aurais-tu voulu jouer ?

AJM : J’aurais volontiers voulu jammer avec Dimebag Darrell. Donc c’est cuit. Je sais que K.K. avait passé un peu de temps chez lui à Dallas. Il m’a raconté deux-trois histoires amusantes là-dessus…

ANR : Judas et Pantera étaient très proches…

AJM : Il avait installé plusieurs bars à bières chez lui…

ANR : Tu as le mot de la fin : que souhaites-tu dire aux fans français ?

AJM : Je veux dire Bonjouuuurrrrrr (Rires) On se voit bientôt, pour du bon metal classique, j’ai hâte de vous rencontrer (NDA : les deux pouces levés)

ANR : See You on the Road !

AJM : Au revouarrrrrrrrr !

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