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Interview avec Cleaver – Hellfest – Vendredi 16 juin 2023

jeudi/22/06/2023
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Originaire de Commercy dans la Meuse Cleaver (« Couperet ») est un groupe de hardcore / metal formé de deux jeunes frères, Mathis et Léo Garelli respectivement à la guitare et à la batterie, et de Franck Fortina leur ainé (grand-frère oserais-je écrire afin que fratrie parfaite soit formée) à la quatre-cordes ainsi qu’au chant. Rencontrés le deuxième jour du Hellfest 2023 le trio s’est produit trois-quarts d’heure durant à 19 heures la veille sur la Hellstage, la septième scène située au centre de la HellCity, afin de faire découvrir aux festivaliers les morceaux de leur premier album « No More Must Crawl » sorti en mai 2022. Remettons d’emblée l’Eglise au centre du village : ces jeunes musiciens sont touchants de sincérité. Et disent « Vui ».

 

Art’N’Roll : Salut les Cleaver, vous êtes Lorrains ?

Mathis (Guitare – Chant) : Léo et moi on est frangins, on est tous les deux élèves au conservatoire de Nancy. On est nés à Nancy et meusiens, et Franck à la basse est de Bar-le-Duc.  

ANR : Vous êtes le premier groupe meusien à jouer au Hellfest.

M : Ben j’crois hein ?!?

ANR : Oui c’est certain.

M : Ça fait plaisir ça.

ANR : Et ouais : Cleaver est la première formation meusienne à se produire au Hellfest ! Votre nom est carré : que signifie Cleaver ?

M : Tout bêtement parce que les deux premiers sons que nous avons composés évoquaient notre famille, nos aïeux. On a écrit un morceau qui parle d’une de nos arrière-grand-mères qui était un peu atteinte de démence, enfin complétement atteinte de démence, et qui nous faisait des frayeurs quand j’étais gamin. Un jour j’ouvre un tiroir familial et j’y trouve un couperet, un « cleaver » qui avait appartenu à un autre de nos arrière-grands-parents, et c’est un peu le seul objet que nous conservons de lui chez moi. On s’est dit qu’adopter le nom de cet objet fera un autre lien avec nos aïeux. Ça sonne, c’est court…

ANR : C’est également mon sentiment : ça sonne, c’est court… C’est efficace, c’est original…

M : Merci !

ANR : Alors, satisfait de votre prestation d’hier ?

M : Satisfait vui, heu… Très content d’avoir fait cette date sur le site du festival, malgré que ce soit à l’entrée nous étions quand-même sur le site… Après on a été très bien reçus par le technique, je pense qu’on a eu un son très bon, en dépit des conditions à savoir une scène très ouverte, le système-son qui concerne les aigus est bien moins puissant que le système-son des basses, je pense que c’est un choix de la part du festival, nos sons les plus aigus à la gratte étaient un peu camouflés, mais notre ingé-son Valérian qui est venu avec nous et que je salue à fait du bon boulot. Le point un peu négatif est le fait d’avoir joué à 19 heures : c’est un horaire où t’as déjà des grosses têtes d’affiches qui commencent à jouer…

ANR : Generation Sex…

M : Billy Idol nous on ne peut pas rivaliser… Et on n’a pas bénéficié du phénomène « bouchon au portique » contrairement à d’autres groupes qui ont joué sur la Hellstage. On a néanmoins vu des gens s’arrêter puis revenir vers nous. En tous cas, ceux qui sont restés avec nous ont bougé la tête comme il faut. On a eu que des bons retours, ça a bien plu.

ANR : Le mardi 25 avril vous avez joué à l’Autre Canal à Nancy…

M : C’est ça.

ANR : En compagnie de Pogo Car Crash Control et Betraying the Martyrs…

M : C’était dans le cadre de la Hellfest Warmup, la tournée du Hellfest. La programmation des groupes n’est pas gérée par le Hellfest mais par les salles directement. On a joué des coudes pour avoir la chance de jouer dans la plus grosse salle de notre région. Nous avons joué dans la grande salle de l’Autre Canal qui était remplie aux deux-tiers au moment de notre passage. A Nancy, dans la ville où nous sommes nés, où nous avons vu nos premiers concerts de metal quand mon frère Léo n’avait p’tet que douze ans, Anthrax puis Suicidal Tendencies, qui nous avait d’ailleurs fait monter sur scène car nous étions les deux piots du public. C’était cool de pouvoir enfin nous produire sur cette scène !

Léo (Batterie) : Le concert s’est bien déroulé, on a bien joué, le public semblait kiffer comme nous. Le chanteur et le guitariste de Pogo sont venus nous féliciter, nous avions déjà joué avec eux à Metz. Dans les prochains mois nous allons sortir une vidéo de ce concert.

ANR : Quel sont les thèmes que vous abordez dans vos paroles ? Je pense notamment au morceau « No More Must Crawl »…

M : L’album aborde un même thème à savoir la maladie, le cancer en particulier. Nous voulons faire une musique chargée en émotion.

L : Une musique personnelle et authentique. Du coup nous parlons de choses de nos vies, que l’on a connues. Nous voulons faire une musique touchante et honnête, qui vient du cœur.

M : C’est presque un hommage. On prend le point de vue du malade, on évoque la mort qui frappe à la porte, la détresse des proches.

ANR : Que représente la pochette de votre album ?

M : Elle peut représenter différentes choses. C’est le travail d’un artiste qui vient de Cali en Colombie, Steve que je salue, à partir de visages. Et nous nous voulions une figure afin de matérialiser un proche qui est décédé. On a un peu retravaillé l’original afin que cela soit plus sombre, plus cohérent avec notre style de musique. Nous avons choisi cette pochette en hommage à un proche qui est mort.

L : Elle représente un ange en feu.

ANR : En parlant d’ange, c’était hier la Sainte-Germaine… Connaissez-vous une Germaine à embrasser ?

M : Germaine non, Germain oui.

ANR : Est-ce difficile de créer aujourd’hui ?

M : Oui car grâce à Internet il y a davantage d’accès à la musique donc plus de concurrence. Maintenant nous appartenons à une scène où le public se rend aux concerts et soutient les artistes.

ANR : Vous ne faites pas de reprises ?

M : Non.

L : Non.

ANR : Mathis tu te donnes beaucoup sur scène, tu dois être extenué à la fin de chaque concert ?

M : Ouais, on est bien je pense crevés. Léo également à la batterie physiquement. On se donne à 100 % à chaque set. J’ai besoin de ça pour aimer mon live et être fier de ce que j’ai fait.

ANR : Vos parents doivent être fiers de vous…

M : Oui.

L : Oui.

ANR : Quels sont vos albums préférés ?

Franck (Basse) : Un album de Killing Culture, méconnu, leur unique. Il m’a beaucoup marqué, j’adore.

M : « Appetite for Destruction » de Guns’n’Roses, le premier que j’ai acheté avec mes sous, qui a changé ma vie. On peut les critiquer, dire que c’est mainstream, que c’est machin, mais c’est l’album parfait. Sinon les BO de Forest Gump et du Grand bleu…

ANR : Pourquoi ?

M : Parce que ce sont les deux seuls films qui m’ont fait pleurer. Il n’y en pas d’autre. Je me suis concentré sur ces deux-là à fond.

ANR : Quelle est la suite ?

M : La suite c’est reprise de la compo. On s’est concentrés sur une dynamique de live à enchaîner les concerts ces derniers temps, on était essorés. Le fait de jouer deux ou trois dates par mois nous bloque dans la compo. On recommence à écrire. Dans deux mois on jouera dans un festival en Meuse en compagnie de Mass Hysteria. Et après on sera en Allemagne, pour une petite tournée.

ANR : Une question d’actualité pour finir : vous allez voir quoi aujourd’hui ?

M : Aujourd’hui on va voir Botch et Greg Puciato. Nous avons raté beaucoup de groupes qu’on aime afin de pouvoir donner nos interviews, et on est très content d’avoir pu faire celui-ci avec toi.

ANR : Merci !

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