Cannibal Corpse – Violence Unimagined

vendredi/30/04/2021
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Groupe: Cannibal Corpse
Album: “Violence Unimagined“
Date de sortie: 16/04/2021
Label: Metal Blade records
Note: 18/20

 

Bon, quand il s’agit de parler d’une groupe aussi culte et majeur dans l’histoire du Metal extrême, je me demande toujours s’il est nécessaire de rappeler qui ils sont. Je veux dire, ce serait comme vouloir présenter Iron Maiden…

D’ailleurs, pour moi, Cannibal Corpse, c’est un peu le Iron Maiden du Death Metal :

Ils ont l’air d’avoir toujours été là, aussi loin que tu te souviennes, ils sortent des albums avec une régularité quasi métronomique tous les 2-3 ans, il ne se passe pas 2 saisons estivales sans qu’on ne les croisent quelque part en festival, ils font des pochettes d’albums qui font peur aux mamans et tout le monde semble avoir au moins un T-shirt du groupe dans sa garde-robe (celui que ta maman ne veut pas repasser parce qu’il lui fait peur aussi).

Bref, une machine de guerre qui semble inarrêtable et d’une stabilité plus qu’impressionnante vu les années d’activité au compteur. Cela faisait d’ailleurs pas mal d’années que le line-up du groupe était très stable et fonctionnait à merveille. Mais je suis bien obligé de dire «était », car le groupe a fait pas mal de bruit dans la presse, malgré lui, fin 2018 suite à une histoire assez rocambolesque impliquant son (désormais ex) guitariste Pat O’Brien.

Pour ceux qui n’ont pas eu vent de l’histoire, petit rappel rapide des faits : Il a été arrêté le 10 décembre 2018 pour violences sur les forces de l’ordre, après s’être introduit chez des gens (qu’ils ne connaissaient pas) et avoir tenté (heureusement sans succès) d’attaquer au couteau un officier de police.

« Petit » détail cocasse : cette même nuit, la police a retrouvé, dans sa maison EN FEU (à 800m de là), une cache d’armes contenant une dizaine de fusils semi-automatiques, cinquante fusils à pompe, une vingtaine d’armes de poing et deux lance-flammes(!!!) ainsi qu’une pléthore de munitions… O’Brien a prétendu qu’une « rafle » d’aliens était en préparation… Les ricains, c’est une autre culture…

Bref, aux dernières nouvelles, le monsieur va mieux et est à nouveau libre et j’espère qu’il a eu l’aide dont il avait visiblement beaucoup besoin entre-temps.

Sans grande surprise, à l’époque, le groupe a pris un guitariste de session pour les tournées programmées et c’est un remplaçant de luxe qui a été choisi en la personne d’Erik Rutan, véritable VIP du Death, que ce soit en tant que musicien (le mec a quand-même joué dans Morbid Angel et est également connu pour son groupe Hate Eternal) ou en tant que producteur émérite (il est notamment responsable du son des 5 derniers albums de Cannibal pour ne citer que ceux-là).
Il fallait bien un géant pour en remplacer un autre, car Pat O’Brien aura été un membre extrêmement important de la carrière du groupe, avec 9 albums au compteur et un jeu de guitare qui me laissera toujours les genoux tremblotant tellement il avoinait les riffs et les soli avec une aisance parfois ridicule vu la complexité de certains morceaux.

Bref, ce ne sera donc pas une grande surprise de voir Cannibal Corpse accueillir Erik Rutan comme membre permanent du groupe à l’occasion de la sortie de ce nouveau disque.

On aurait d’ailleurs pu croire qu’un tel changement de line-up (et accessoirement une pandémie mondiale) aurait quelque peu entamé leur rythme de sorties d’albums mais rien ne semble pouvoir arrêter ce monstre cannibale qui, telle la horde de zombies régulièrement présente sur leurs pochettes, semble impossible à contenir et nous affuble donc en ce début 2021 d’une nouvelle offrande sobrement nommée «Violence Unimagined ».

Ce qui me frappe avec ce nouveau disque, c’est à quel point rien ne semble pouvoir affecter l’efficacité du groupe. On aurait pu s’attendre à un léger coup de mou, à un album un peu plus faible que d’habitude mais il n’en est rien. Cannibal Corpse fait ce qu’il fait de mieux à savoir… eh bien du Cannibal Corpse, tout simplement. Je sais que ça sonne un peu facile comme analyse aussi, je vais développer un peu.

Il arrive souvent qu’un groupe culte, je pense, par exemple à un Slayer ou un Metallica (et je vais encore me faire insulter par leurs fans. Désolé. Un peu. Je vous jure) fasse l’unanimité quand on parle de leurs vieux albums mais rarement pour leurs sorties plus récentes.

Pour le cas CC (oui j’en ai marre de taper Cannibal Corpse en entier, ça commence à faire long et cette chronique tire déjà beaucoup trop en longueur et cette parenthèse n’aide pas), la formule ne change certes pas, mais la qualité et l’efficacité des morceaux ne semblent jamais vraiment faiblir.

Même si leur discographie est pleine de classiques, je pourrais sans problème conseiller ce nouveau disque à quelqu’un qui voudrait découvrir le groupe car on y retrouve justement tous les éléments qui font un bon album de CC : les morceaux explosifs aux riffs complexes et tranchants, le jeu de batterie monolithique hyper chargé, le chant absurdement violent de George Fisher, les solo de guitares frénétiques, la grosse basse claquante et véloce, les écrasants changements de rythmes qui font bouger les cheveux et musclent habilement les nuques (comme celui de George Fisher… Mais pas autant que lui quand-même…), l’énoooorme production, la pochette qui fait peur aux mamans et leur valent tellement souvent les réprimandes de la censure que le groupe prévoit désormais systématiquement une version plus «soft », etc.

Vous l’aurez compris, il y a ici tout ce qui fait un excellent album de CC et les 2 singles « Inhumane Harvest » et « Necrogenic Resurrection » ne feront pas tâche au milieu des autres classiques du groupe (sans parler de leurs clips respectifs, proprement ignobles mais dans le bon sens du terme pour un groupe de Death à savoir : digne d’un court métrage gore). On ne s’ennuie à aucun moment de l’album et certains autres morceaux mériteraient également d’être considérés comme des futurs classiques (J’ai une affection particulière pour « Ritual Annihilation » et « Overtorture »).

Bref, un futur classique qui prouve que CC n’est pas près de lever le pied.

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