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Chronique de The Malkuth Grimoire – ALKALOID

jeudi/01/02/2018
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Groupe: ALKALOID
Album: The Malkuth Grimoire (2015)
Label : Season of Mist
Réédition vinyle. Sortie le 9 février 2018
Note: 16/20

Alkaloid… ce nom ne vous dit peut-être rien (à moins que vous n’ayez des connaissances en chimie mais ça, c’est une autre histoire), mais le CV des membres de ce jeune projet vous est probablement familier si vous êtes amateur de death metal technique. Composé de musiciens issus de groupes tels que OBSCURA, NECROPHAGIST, SPAWN OF POSSESSION ou encore ABORTED, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a un sacré niveau au sein de ce line-up !

Formé donc en 2013, le groupe se lança directement dans la composition et sortit ce fameux « the Malkuth Grimoire » en 2015 en total autoproduction grâce à une campagne de financement participatif amplement réussie (le crowdfunding, des fois, c’est sexy). Suite au succès de ce premier disque, le groupe eut l’opportunité de jouer de nombreux shows en Europe, ainsi qu’une date en Egypte où ils eurent d’ailleurs l’occasion de tourner un clip pour le morceau « Cthulhu ».

Il est ici et il est tout étrange :

 

Avec une notoriété toujours grandissante, le groupe se vit offrir une signature sur le label Season of Mist qui nous propose en ce début de février 2018 une réédition de ce premier album en vinyle, histoire de patienter jusqu’à la sortie de son très attendu successeur.

Mais alors, il est si bien que ça cet album ?

Et bien déjà, il surprend par son mélange de styles et d’influences et ce, dès le premier morceau. Car, là où on pourrait s’attendre à un déluge de notes couché sur un lit de blasts (et je suis fier de cette expression, dis donc !), on se retrouve au contraire avec une entrée en matière tout en finesse avec des guitares en son clair et un mélange de rythmiques complexes qui rappelle étonnamment du Tool.

Bien entendu, le morceau part vite dans ce qu’on attend d’un groupe Death technique mais la composante progressive de la musique reste très présente toute au long du morceau, offrant des moments plus aériens, voir jazzy par endroits. Il y a d’ailleurs une grande palette d’influences disséminées çà et là tout au long de l’album.

On ressent évidement les influences des ténors du style, ce qui est assez logique vu le passé des membres, mais ils arrivent malgré tout à se forger un son qui leur est propre ce qui est assez rare pour être signalé.

Dans les influences plus classiques, on se surprend à penser à Morbid Angel sur des morceaux comme « Cthulhu » cité plus haut avec sa rythmique écrasante et mid-tempo.

Le coté progressif de la formation est aussi très présent avec plusieurs morceaux de presque 10 minutes (voir 15 pour le plus long) et j’admire le fait que ça ne tourne pas à la démonstration technique gratuite. Et vu le niveau des gaillards, ça fait plaisir de voir que l’accent a été mis avant tout sur la qualité des compositions.

La production est puissante et très claire, ce qui permet d’apprécier toutes les subtilités de jeu, que ce soit les nombreux mélodies et arpèges de guitares qui s’entremêlent avec un jeu de basse fretless très élaboré ou encore le jeu de batterie parfois frénétique, parfois groove mais toujours hyper précis. Il y a également beaucoup de passages aux guitares et voix claires qui rendent l’ensemble assez digeste

Alors certes, ce n’est pas un album immédiat. Tous les morceaux n’ont pas forcément de refrains catchy mémorables (mais ça reste inhérent au style joué ici) et il faudra plusieurs écoutes attentives pour en cerner toute la subtilité. Et il y a quelques passages très expérimentaux, notamment avec le morceau « C-Value Enigma », piste entièrement instrumentale qui à la particularité d’avoir été entièrement composée et modifiée informatiquement. Une approche très expérimentale et barrée donc mais pas dénuée d’intérêt.

Si vous êtes tentés par l’aventure qu’est l’écoute de ce « Malkuth Grimoire », il va falloir faire l’effort de l’écouter attentivement car ce n’est pas le genre d’album qu’on met en bruit de fond pendant l’apéro. Celui-ci titille l’excellence même s’il pèche parfois par son côté un peu hermétique.

Il s’y passe donc beaucoup de choses et il serait dommage de ne pas prendre son temps pour en déceler tous les petits trésors tantôt mélodiques, tantôt furieux que recèle ce premier effort de groupe qui donne vraiment envie d’entendre la suite.

En conclusion, je dirais que nous avons là un très bon disque qui a le mérite de proposer quelque chose d’original dans une scène souvent saturée par les mêmes gimmicks.

 

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