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Interview avec My Diligence – Hellfest – Vendredi 16 juin 2023

lundi/26/06/2023
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Cette édition 2023 était pour Art’N’Roll placée sous le signe d’une relative belgitude ; et cela nous a fait grand bien ! Si les groupes hexagonaux comptaient pour 17 % de la programmation, leurs homologues d’outre-Quiévrain en représentaient 6 % ce qui est loin d’être rachitique ni négligeable ! Une majorité de flamands composant cet agréable et varié contingent (Amenra – post metal – Courtrai ; Aborted – brutal death – Waregem ; Triggerfinger – stoner – Lierre ; Cobra the Impaler – metal prog – Ghent ; Doodseskader – sludge – Ghent également ; Schizophrenia – death metal – Anvers ; Evil Invaders – speed metal – Leopoldsbourg), deux nous venant de Wallonie (Pestifer – death metal – Liège ; Do or Die – metalcore – Mons), et deux de la région Bruxelles-Capitale : Wolvennest et leur black metal psychédélique ainsi que My Diligence, un trio de stoner formé de Cédric Fontaine (Guitare – Chant), François Peeters (Guitare) et de Gabriel Marlier (Batterie), soit deux guitares et une batterie ; lesquels se sont produits dans la Valley de 10 heures 30 à 11 heures le vendredi, inaugurant par-là-même cette deuxième journée de concerts. L’auteur de ces lignes a répondu présent et en rendra compte dans son live report du jour ; voici déjà l’interview que les trois bruxellois nous ont accordé l’après-midi (à 15 heures 30)… En répondant comme un seul homme.

 

Art’N’Roll : Merci de répondre à nos questions… Alors, satisfaits de votre prestation de ce matin ?

My Diligence : Très. Tu l’as vue ?

ANR : Bien sûr.

MD : T’en penses quoi ?

ANR : C’était bien.

MD : (Rires)

ANR : S’il y avait un mot pour qualifier le public, je dirais « Attentif »…

MD : Pour dix heures du matin, nous les avons trouvés assez chauds. A Bruxelles ils le sont moins. Quand on joue par exemple au Botanique si tu connais, ils sont statiques parce qu’ils nous connaissent déjà. Ils écoutent. Faire des scènes aussi grosses que la Valley ce matin est nouveau pour nous. Nous n’avons pas l’habitude de faire cela. Il était tôt pour eux ainsi que pour nous, il fallait qu’on se mette dedans, on vient de se lever, on n’a pas bouffé, on court dans tous les sens. Tout s’est passé très rapidement. Gabriel levait son bras, le public levait son bras. Nous sommes satisfaits également parce que nous n’avons commis aucune erreur, décelable ou indécelable. Nous étions en cohésion ultime.

ANR : Inhabituel également pour un groupe de stoner, en raison de l’horaire et du fait que cela soit désormais en extérieur…

MD : Jouer en extérieur a effectivement représenté un défi pour nous. Disons que le fait que la Valley n’est plus un chapiteau a certainement bousculé les habitudes des fans de cette scène. Les gens tu leur change un truc ils râlent… Parce que nous derrière notre Facebook nous avons lu les commentaires des gens qui râlaient du déménagement en plein air de la Valley. Heureusement que ce n’était pas le cagnard soit dit en passant…

ANR : Heureusement que ce n’était pas le cagnard…

MD : Quand tu joues dans un chapiteau tu joues dans une salle de concert à peu de choses près. Jouer sur une scène en plein air peut représenter une source d’insécurité pour nous car nous n’en avons pas l’habitude. Dix minutes avant de démarrer notre concert, nous avons constaté qu’il n’y avait que dix personnes devant la scène, ils étaient mille à la fin. Pourtant à l’exception d’un mec qui connaissait par cœur les paroles, on a bien compris que les festivaliers ne nous connaissaient pas. Le public a bien réagi et c’est l’essentiel !

ANR : Les groupes belges représentent 6 % du total du Hellfest 2023…

MD : C’est pas mal !

ANR : Pouvez-vous me citer des noms parmi vos compatriotes présents à cette édition ?

MD : Il y a Amenra, nos copains de Triggerfinger, et puis il y a Wolvennest. Il y a aussi Pro-Pain car il ne faut pas oublier que le batteur il est belge (Rires) Et que le bassiste il est belge ! Ce sont des copains ! Il y a Nostromo car la Suisse c’est un peu comme de la Belgique (Rires) C’est quoi les autres ?!?

ANR : Aborted..

MD : Ah oui Aborted !!!

ANR : Cobra the Impaler…

MD : AH MAIS OUIIIIIIIII !!! Putain on est cons, ils sont sur le même label que nous, en plus on les adore !!!

ANR : Je les interview demain…

MD : En plus ils sont cools !!! Le guitariste il vient d’Anvers…

ANR : Anvers c’est décidément une plaque tournante du metal belge… Il y a aussi BARK qui est de là-bas…

MD : Psychonaut…

ANR : Revenons à vos compatriotes de l’édition 2023 : il y a aussi Doodseskader, Do Or Die…

MD : Oh !!! Do or Die de Mons !!!

ANR : Autre chose : il y a deux semaines, je me baladais sur la plage frontalière de Bray-Dunes en France / La Panne en Belgique en écoutant My Diligence, et je vous garantis que cela colle parfaitement au décor…

MD : C’est cool ! Bah merci (Rires) Cela fait plaisir !!! Est-ce qu’on pourra te citer pour notre promo sur le thème : « écouter My Diligence à Bray-Dunes c’est pas mal !!! » (Rires) Regarde, c’est beau d’entendre ça, c’est pour ça qu’on fait ça !!! Comme la foule à la fin de notre concert, à dix heures du matin on ne s’attendait pas à ça !!!

ANR : J’ai posté une photo des dunes avec votre musique pour illustrer, cela rend parfaitement !

MD : C’était quel morceau précisément que t’as posté ?

ANR : « The Matter, Form and Power » je crois… (NDA : c’était « On the Wire »)

MD : Tu es très sympathique ! Ça fait très plaisir !

ANR : Il y aurait-il un lien conceptuel entre le stoner et la Belgique ?

MD : Avec la musique alternative certainement…

ANR : Il y a Deus déjà…

MD : Deus oui, il y a plein de groupes alternatifs dans plein de styles différents. Arno a dit une fois : « Quand tu pisses à Londres ça éclabousse à Ostende ». Pour ce qui est de la Flandre et de Bruxelles-Capitale, car on exclut la Wallonie qui est passée au hip-hop, et qu’on regarde ce qui marche, on sent que nous sommes des terres de musiques alternatives si on compare avec la France… Car vous abreuvez nos ondes de TF1, de France 2, de Drucker et de Vianney ! Les groupes alternatifs belges marchent et créent un engouement, surtout du côté d’Anvers… Parfois nous regrettons de ne pas être nés dans les Flandres…

ANR : Le nom « My Diligence » est ce qu’on appelle un faux-ami car cela ne parle pas d’un véhicule de locomotion mais d’une qualité… Faites-vous les choses avec diligence ?

MD : C’était un peu la blague d’avoir un mot simple, intelligible tant pour des francophones que pour des anglophones, car effectivement la diligence n’existe pas en anglais. C’est ça qui est drôle. Cela peut parler à tout le monde. Dans les articles français les critiques font des blagues avec la diligence, et on a déjà eu en Angleterre un papier d’un mec qui affirmait qu’il n’aimait pas les sentiments dans le nom des groupes… On a trouvé ça à l’arrache assis par terre lors d’une répétition. On s’en fout pour tout te dire, on n’est pas plus fans que ça du nom de notre groupe ! Pourtant les musiciens qui font de la musique alternative comme nous se prennent plus la tête que les autres !

ANR : Un petit mot sur votre producteur Francis Caste ?

MD : Ah Francis ! C’est un peu notre…

ANR : Quatrième membre ?

MD : Un coup de foudre. Une longue histoire. Nous lui avions envoyé plein de courriels lui demandant s’il voulait bien bosser avec nous. Une fois, deux fois, trois fois, quarante… Il n’a jamais répondu. Lors d’une des premières fois que nous avons joué à Paris, dans la salle L’international, Francis s’est pointé et est venu nous dire à la fin de notre concert qu’il a adoré et qu’il veut bosser avec nous… Ce à quoi nous lui avons répondu lui avoir adressé plein de mails… Il nous a expliqué n’avoir rien reçu… Bref, c’est devenu notre meilleur ami, on l’appelle « Tonton ». C’est une personne en laquelle tu peux donner entière confiance, tu lui donnes six mois de ton boulot, et il te dit que tu es en safe zone dans son studio, ici on va faire ce que vous voulez, je suis à votre service et je vais vous donner ma petite idée. Il n’est pas arrogant, il ne se sent pas supérieur aux musiciens, il s’adapte aux artistes, il les drive sans leur imposer quoi faire. C’est une personne qui fait partie intégrante de notre groupe.

ANR : Les interviewers ne posent jamais de question sur les managers. C’est injuste. Un mot à propos du vôtre, Denis ?

MD : Répéter trois ou quatre fois par semaine ne suffit pas pour qu’un groupe marche. Au fur et à mesure tu te rends compte qu’il y a d’autres trucs à assurer. Il te faut une équipe. Il te faut quelqu’un pour envoyer des mails à vingt-deux heures. Tu n’as pas forcément envie de donner les clefs du camion à quelqu’un, mais en réalité c’est ça LA CLEF ! Il faut DONNER LA CLEF ! Désormais nous avons une équipe : on a un ingé-son, on a un ingé-light, on a un tourneur, un attaché de presse, un manager, tu vois c’est de la charge mentale que tu as en moins, pour te donner l’espace pour composer, pour faire ce en quoi t’es bon c’est-à-dire faire de la musique ! On est là pour faire de la musique pas pour gérer les problèmes… Quand on nous envoie des messages sur notre Messenger on répond de voir avec notre manager, car cela ne nous regarde pas ! Nous on aime notre manager plus que tout ! C’est notre parrain, notre nounou, la personne qui nous fouette parfois pour qu’on se bouge le cul !!!

ANR : J’évoquais à l’instant la plage de La Panne… Si My Diligence était un lieu en Belgique ce serait lequel ?

MD : Ah !!! (NDA : Brouhaha) Cela resterait Bruxelles parce que Bruxelles c’est chez nous. Tu voudrais que cela soit absolument une plage ta réponse ?!?

ANR : Ah non non non ! N’importe où !

MD : (NDA : Brouhaha) Un champ de gravier où il y a tout à construire et il faut le faire ! Non, ce serait le parking du Heysel parce que c’est le pire endroit de Bruxelles !!! Pourtant cet endroit a plein de potentiel…

ANR : Cette réponse rejoint un peu ma question de tout à l’heure sur le stoner et la Belgique…

MD : La Belgique c’est foireux, c’est le bordel ! Donc effectivement c’est propice à l’impulsion artistique. C’est sur le chaos que l’on fait les plus belles choses, c’est un peu ça, et la Belgique c’est un chaos parce que personne ne parle la même langue, on n’a pas la même culture, c’est un peu le bordel parce qu’on ne fait pas les mêmes lois, c’est très compliqué et c’est un peu dans ce bordel là qu’on développe une énergie de dingue pour s’en sortir !!!

ANR : Pour finir, quel serait votre mot d’argot bruxellois préféré ?

MD : « En stoemelings ».

ANR : Ce qui veut dire ?

MD : Faire les choses en cachette.

ANR : Ah ! « En loucedé » !

MD : En douce.

ANR : Merci pour cette interview !

MD : Tu nous tiens au courant ?!?

ANR : Bien sûr ! A très vite !

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