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Interview avec Noémie de Praetor

jeudi/01/06/2023
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Art’N Roll : Question d’usage pour commencer, peux-tu me présenter Praetor ?

Noémie : Praetor est né en 2019, groupe assez récent avec des musiciens qui se connaissent depuis 15/20 ans pour certains. On a tous joué dans des groupes différents ensemble. Par exemple, Alex et Hugo ont joués ensemble. Moi j’ai joué avec Alex et Seb. Alex a joué avec Seb dans quatre groupes différents je crois, donc c’est un groupe jeune mais qui a été vite à se mettre en place car on se connait très bien musicalement et humainement.

C’est Hugo et Alex qui sont à l’origine de ce projet, Hugo avait un groupe de metal qui tendait vers le Thrash mais qui était entre guillemet plus gentil et plus moderne et il avait envie de faire un truc Thrash un peu plus 80’s, 90’s, plus agressif, plus incisive.

ANR : Pari réussi car dès la première écoute on reconnait bien le son à l’ancienne, j’ai trouvé ça audacieux quand la tendance du moment est de faire du metal un peu plus moderne avec des voix modifiées par exemple.

Noémie : C’est vraiment quelque chose qui nous plait, on aurait pu faire un truc qui aurait peut-être plus fonctionné avec les codes actuels mais ce n’est pas ce que l’on veut faire. Là, on voulait vraiment faire de la musique qui nous fait vibrer depuis toujours.

Nous sommes Franco-Luxembourgeois donc on a un rayonnement dans les pays limitrophes et c’est vrai que quand tu sors de la France, le metal en général marche mieux et le Thrash marche mieux, quand on va en Allemagne, c’est la folie. La première fois qu’on y a joué, on était inconnus, il n’y avait pas de tête d’affiche et la salle était blindée, les gens étaient hyper chauds.

Globalement, je pense qu’il y a toujours un public pour le Thrash, il suffit de voir la dernière saison de Stranger Things avec « Master of Puppets », ça a fini en tendance sur TikTok donc certes c’est Metallica mais c’est que les gens peuvent aimer ce genre de chose.

Certes, on ne part pas avec le style musical le plus facile à défendre mais nous ça nous anime et c’est ce qu’on aime. Alors ! on le fait à notre façon donc un peu plus moderne mais on ne cherche pas à faire quelque chose de nouveau. On connait nos racines.

ANR : D’où vient le nom « Praetor », est ce que c’est en rapport avec la Rome antique ou pas du tout ?

Noémie : Effectivement, ça fait référence à la Rome antique mais pas directement. Quand on cherchait le nom du groupe, on cherchait un nom en « -or » pour que ça sonne Thrash afin que les gens identifient tout de suite. On a bien cherché mais on n’a pas trouvé, et un jour on jouait à un jeu de société qui s’appelle Praetor et on s’est dit que ça sonnait bien, que ça pouvait être prononcé par les Français mais aussi par les anglophones. On est allés voir ce que signifiait Praetor et on a trouvé que la signification était chouette et c’est parti de là.

ANR : Je reviens sur votre son qui n’a pas à rougir des groupes des années 80/90, je trouve que la production est canon, qui plus est pour un premier album, avec qui avez-vous bossé pour un résultat aussi abouti ?

Noémie : On a travaillé tout ce qui est enregistrement, mixage et mastering avec Fabien Cruzille, qui était un collègue à moi car je suis régisseuse son. C’est une personne que je connais depuis plusieurs années, que j’apprécie humainement et dont j’aime le travail. Il est très consciencieux, très méticuleux et surtout passionné donc quand il se lance dans un projet, il le fait à fond. Donc quand on a décidé de travailler avec lui on savait qu’il n’allait pas juste faire notre album et basta. On savait qu’il pousserait le truc au maximum. On lui a dit ce qu’on voulait mais on l’a laissé intégrer son identité pour que ce soit comme un cinquième membre du groupe. Le côté un peu moderne vient notamment de lui car il aime les prods plus modernes et on est hyper contents d’avoir bossé avec lui parce qu’on est hyper contents du résultat.

ANR : On a pu découvrir « No Return » le 24 février et vous avez rapidement enchainé avec le clip de « Dormant Brain », clip assez explicite par rapport au titre avec des images assez alarmantes, vous dénoncez clairement la population devenue passive, du coup, globalement vous parlez de votre agacement par rapport à la société d’aujourd’hui ?

Noémie : Toutes les paroles sont relativement engagées même s’il y a des textes un peu plus personnels pour Hugo. On est concernés par ce qu’il se passe autour de nous, par les maux de la société, par les dérives sociétales. Ce sont des sujets qui nous intéressent et qui nous inquiètent, dont on parle entre nous et donc naturellement reviennent dans les textes d’Hugo.

Concernant le clip de « Dormant Brain », ça révèle bien l’image de tout l’album. Nos paroles sont engagées par forcément très joyeuses mais ce sont des sujets qui nous interpellent et on espère un peu interpeller, notamment avec le clip vu que c’est visuel.

A propos ce clip, c’est ma petite sœur qui l’a réalisé car elle fait de la vidéo et elle a eu cette idée de mise en scène. D’ailleurs, quand elle a dû effectuer des recherches et regardé toutes les vidéos, elle n’était pas bien à force.

ANR : J’imagine que ça n’a pas dû être facile pour elle mais c’est vrai que tout le monde ne comprend  pas l’anglais et au moins avec ce clip on sait ou vous voulez en venir.

Noémie : Absolument ! J’ai de la chance car mes parents et grands-parents écoutent ce que je fais et je sais que mes grands-parents grâce au clip ont compris la colère identifiable dans la voix,  grâce au clip ça nous permet de mieux saisir le message et la colère que nous avons en nous.

ANR : Je ne vais pas te poser des questions sur les paroles de chaque chanson mais globalement quels sont vos thèmes de prédilection ?

 Noémie : L’écologie est un sujet qui nous concerne tous, les dérives gouvernementales, les mesures liberticides prisent, l’emprise des écrans sur nous et comment on se fait bouffer le cerveau au fur et à mesure, de comment on devient dépendant de nos écrans.

Je sais que Hugo a des choses un peu plus personnelles à raconter avec notamment « Distant Road », mais c’est écrit d’une façon à ce que chacun puisse se l’approprier.

ANR : Hugo compose donc les paroles et pour le reste, comment cela se passe-t-il ?

Noémie : On compose tous les deux, sachant que ce premier album je l’ai composé majoritairement. Pour le deuxième que l’on a commencé à travailler, c’est principalement Hugo qui compose donc le deuxième album sera forcément différent. Quand il compose quelque chose il nous propose tout de suite une structure avec tous les riffs, les breaks et même parfois il a déjà la batterie en tête donc il nous apporte quelque chose de déjà très abouti.

Moi je suis un peu plus à l’ancienne, j’arrive en repet avec des riffs et je propose qu’on les bosse tous ensemble.

L’avis de tout le monde compte, on essaie tous d’être au service de la musique.

ANR : Pour les gens qui ne vous on a pas encore vu sur scène, à quoi doit-on s’attendre ?

Noémie : De l’énergie ! C’est vraiment notre point fort. Quand on monte sur scène notre objectif est de tout défoncer dans ce temps imparti, on ne prend aucun répit. On est vraiment tous des musiciens de scène.

ANR : Parle-moi de la pochette de l’album ? 

Noémie : On a laissé une vraie liberté à l’artiste qui nous la faite. Hugo avait déjà travaillé avec lui avec son ancien groupe.

Dans l’intérieur de la pochette tu as un visage humain qui regarde un téléphone et qui est connecté à ce téléphone. C’était beaucoup plus parlant mais c’était un peu trop progressif et du coup Gustavo nous a proposé ce crane qui est certes, moins explicite mais qui nous a plus plu.

ANR : Les projets à venir ?

Noémie : On a pas mal de dates de prévues principalement à l’étranger, ça serait bien de trouver des dates en France.

ANR : Pour finir as-tu d’autres activités artistiques que la musique ?

Noémie : Je suis autrice, j’écris des romans d’anticipation de et dystopie. J’ai fait de la photo quand j’étais plus jeune, je suis pianiste à côté.

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