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Thron – Dust

lundi/27/03/2023
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Groupe: Thron
Album: Dust
Sortie le: 31/03/2023
Label: Listenable Records
Note: 18/20

 

 

Formation relativement jeune qu’est le groupe Thron. Bien que née en 2015 en Allemagne, ces petits gars tous vêtus de noir pourraient facilement se faire passer pour des vétérans de la scène Black/Death scandinave des années 90 tant leur son semble venir de la grande époque du Metal extrême de la fin du siècle passé.

Les influences affichées par le groupe sont d’ailleurs assez équivoques, vu qu’on y retrouve des relents de Dissection ou encore Possessed mais la grosse surprise pour moi aura été d’y retrouver des sonorités empruntées au bon vieux Heavy traditionnel comme du Judas Priest, voir du Iron Maiden dans certains passages.

Car oui, même si on est ici en territoire connu pour les amateurs de Black/Death de l’époque (tu sais, quand « c’était mieux avant » là, d’après les mecs aux cheveux gris avec des vestes à patch un peu délavées) avec des sonorités et une atmosphère sombres assez typique, on retrouve également une richesse mélodique qui n’a rien à envier aux ténors du Heavy qui nous offraient des envolées de guitares mélodiques spectaculaires et harmonisées (à l’époque des futal en spandex là).
Je dois admettre qu’il a fallu longtemps, dans mon humble voyage aux milieux des différents styles de musique extrêmes, pour arriver à vraiment apprécier le Black Metal, aillant toujours eu un peu de mal avec les productions volontairement sales/lo-fi caractéristiques des groupes pionniers du genre. Même avec la plus grande indulgence possible, j’ai encore du mal à écouter un album qui sonne comme un mixer à légumes enregistré dans une grotte avec un dictaphone. Oui je sais, je vais finir sacrifié au grand cornu par les puristes du TRVE Bléck MetÖl pour mes propos blasphématoires, mais il m’est encore difficile d’écouter les classiques fondateurs du genre à cause de cette production old school volontairement crade. Je sais que ça fait partie du style et de son intention initiale et que c’est ce qui fait son aura mais, je trouve ça vite indigeste.

Mais du coup, Thron, ils proposent quoi avec leur Black/Death un peu revival là ? Et bien je suis d’entrée de jeu très agréablement surpris par la qualité de la production. Ça sonne massif tout en restant clair, chaque instrument est identifiable et le mix rend justice à tout le monde. Niveau qualité sonore, on est heureusement plus proche d’un Dimmu Borgir que d’un Burzum.
Le ton est donné d’entrée de jeu avec le premier titre du disque « Dying in the Mud », mélange quasi parfait de toutes les subtilités qui vont se retrouver parsemées tout au long de l’album : lignes de guitares épiques, blast beat à l’ancienne, chant criard, arpèges inquiétants et interludes lugubres.

Un aspect qui saute aux oreilles dès la première écoute est le soin particulier apporté aux guitares. Il y a un énorme travail d’arrangement qui a été fait sur celles-ci qui se complètent parfaitement, empilant des couches de mélodies très élaborées sur des bonnes grosses rythmiques plus traditionnelles et massives.
Le 3ème titre «  The true belief » apporte une nuance très intéressante avec ces arpèges de guitare et ses rythmiques très mid-tempo. On y retrouve même des break qui ne feraient pas tache dans un morceau de musique progressive, fait assez rare pour être signalé qui nous rappelle encore une fois qu’on est loin d’un Black Metal bête et méchant.

Ce côté un peu proggy et nuancé dans les ambiances se retrouve d’ailleurs à plusieurs moment du disque, comme pendant les break de « The Golden Calf » ou « The Eve » pour citer quelques exemples flagrants.

On n’échappe évidemment (et heureusement) pas aux morceaux à tempo bien énervés plus classiques du style qui font qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer pendant l’écoute. Il y a suffisamment de variations et des break surprenants pour ne pas tomber dans le piège de la répétition à outrance. Je commence d’ailleurs à le répéter un peu trop mais je dois quand-même le redire, la force de ce disque réside aussi dans cette capacité qu’il a à varier aussi bien d’une piste à l’autre qu’au sein même d’un morceau.
Petit coup de cœur aussi pour l’intro de « Into Oblivion » qui installe une certaine mélancolie dérivant vers un mélodie très classique heavy avant de replonger dans la furie du Metal sombre, tout en rappelant régulièrement l’ambiance du début entre ses passages les plus sauvages. C’est une qualité qu’il est bon de signaler encore ici, la musique arrive à être variée sans pour autant partir dans tous les sens, sans aucun cohérence. Même quand un morceau semble changer radicalement de direction, on finit toujours par revenir aux mélodies et ambiances installées au début de la piste.
On retrouve aussi beaucoup de passages qui dégagent une puissance quasi cérémonielle, comme sur le très épique « The Tyranny of I » avec son final grandiloquent, suivi de près par l’intro de « Face of Dispair » qui nous gratifie d’une nappe de clavier assez convenue mais qui fait mouche malgré tout.

La dernière offrande de l’album, le morceau « Martyr », nous offre une belle conclusion avec presque 7 minutes de furie et d’obscurité, mêlant encore une fois tous les éléments clés de ce « Dust » et terminant le voyage avec brio.

Alors certes, tout ceci est très classique au final mais est cependant exécuté avec suffisamment de classe et d’inspiration pour ne pas sonner comme du déjà vu ou de la parodie. Aucun des 11 morceaux ne laisse sur sa faim ni ne semble montrer de signe de faiblesse et même si le groupe est relativement jeune, on sent l’expérience et la maitrise de ses membres.

Si comme moi, vous aimez quand votre musique extrême reste agréable à l’oreille sans pour autant sacrifier la puissance et la violence, Thron a une bien belle galette du Diable à vous proposer avec ce nouvel album.

Il y a aussi une très sympathique vidéo du morceau « Return… » visible ici :

 

 

 

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