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interview de Magoyond.

mardi/15/11/2022
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Magoyond sort son troisième album intitulé ‘ Necropolis’ 

Débarqué pour halloween 2022 . Un album ambitieux , riche , bluffant .

Le succès et l engouement autour de ce groupe donne le vertige!!! 

laissez vous embarquez pour Monstapark.

Rencontre avec Victor et Bruno au hard rock café le 09/11/2022

Merci à Roger de replica promotion.

Art ‘N’Roll : Magoyond, troisième album.

Bruno : Yes.

Victor : Yes.

Art ‘N’Roll :  Magoyond  ? Un projet musical, un opéra, un groupe, tout à la fois ?

Bruno : C’est plein de choses à la fois. À la base, de la base, si on en revient au Magoyond d’il y a quatorze ans à peu près…

Victor : À la genèse…

Bruno : …c’est une saga audio, que Julien Le Mago, le chanteur du groupe, a créé. À côté de ça, il faisait des musiques pour rigoler… ce n’était pas vraiment l’ambition du projet. Au fil des rencontres, il a rencontré, dans un premier temps, Aspic, donc Arnaud, qui est actuellement bassiste, mais qui s’occupe aussi de toute l’orchestration des morceaux, et puis, moi ensuite, (on s’est rencontré à l’école avec Julien) et les autres collègues petit à petit, ainsi de suite. Il y a eu plusieurs membres qui se sont greffés et le groupe a évolué jusqu’à l’arrivée de Vito. Et il y a des chemins qui se sont séparés et tout plein de choses… Voilà. Mais, l’ambition du groupe a toujours été d’être un groupe de musique premièrement pour s’amuser, aujourd’hui ça a évolué et on se retrouve, là, à sortir notre troisième album.

Art ‘N’Roll : Avec un succès phénoménal. Votre projet de financement a atteint des sommes incroyables.

Bruno : Oui.

Victor : Inespérées pour nous !

Art ‘N’Roll : Et du coup vous avez fait appel à un orchestre philharmonique?

Bruno : Exactement. Grâce au projet ! C’est quelque chose dont on a toujours rêvé avec Magoyond : avoir un vrai orchestre qui joue et qui nous accompagne sur nos morceaux. Mais, en plus de ça, il n’y a pas eu que l’orchestre symphonique, il y a aussi un chœur d’une quarantaine de personnes ?

Victor : Je crois que c’était trente-trois, trente-cinq, peut-être quarante, je ne me souviens plus. Mais en tout cas ils étaient nombreux.

Bruno :  Ça nous a permis de répondre aux ambitions qu’on a depuis le début et pour lesquelles on n’avait pas les moyens. Grâce au succès de ce financement participatif, c’est devenu réalisable.

Art ‘N’Roll : Vous l’aviez déjà en tête au départ ?

Victor, Bruno : Ah! Oui, oui. 

Art ‘N’Roll : Après le deuxième album ?

Bruno : Oui. Depuis bien longtemps.

Victor : Ouais !

Bruno : C’est vraiment une continuité, du premier jusqu’à maintenant.

Victor : C’est un projet de passionnés de toute façon. Ce sont des projets professionnels, parce qu’Arnaud est musicien professionnel classique, mais aussi et avant tout, parce que nous sommes passionnés et qu’on veut faire les choses les plus – je ne sais pas comment expliquer – mais, euh…

Bruno : Le mieux possible.

Victor : Oui. Voilà le mieux possible, de la manière la plus réaliste possible, d’où l’orchestre et le chœur.

Art ‘N’Roll :  Ce troisième album. Vous avez eu des soucis apparemment, de livraison ?

Bruno : Oh ! la, la, la !

Art ‘N’Roll : C’est pour répondre aux fans, parce qu’on me l’a demandé. Alors, avant de parler de l’album je voulais voir avec vous.

Victor : Déjà, on a eu des problèmes de financement à cause des variations de prix de matières premières, notamment avec les vinyles. On a dû abandonner un des goodies qu’on voulait faire, même deux goodies, je ne sais plus.

Bruno : Il y en a eu deux ! À la base on voulait faire un art-book qui retrace les dix ans de la création du groupe : tout ce qui a été fait, les artworks et tout ce qui en découle, tout ce qui est immersif. Mais, qu’on a dû abandonner parce que le projet nous a demandé beaucoup plus de fonds que ce qui avait été réuni. L’ambition a été un peu revue à la baisse et également, pour les patchs. C’est bien de le souligner, tout était payé, les prestations, le visuel était envoyé, mais je crois qu’ils ont mis la clef sous la porte, quelque chose comme ça. En gros, plus de réponse de leur part, plus de nouvelles, rien du tout. Et, litiges PayPal et compagnie, comme Julien l’a déjà un peu expliqué dans ses stories mais effectivement c’est un projet auquel on tenait beaucoup, mais malheureusement, voilà.

Victor : Après, on « propose » beaucoup de choses, alors forcément il y en a qui tombent à l’eau. C’est indépendant de notre volonté malheureusement. Je reviens sur la hausse des matières premières, c’est vrai que ça nous a fait dépasser un peu le budget alors qu’on avait prévu large. Julien avait bien fait un tableau de dépenses et normalement on était en dessous des soixante-deux mille, en fait, on a dépassé dû à plein d’imprévus à cause de la pandémie. 

Art ‘N’Roll : On sent l’engouement autour de Magoyond chez les fans, pour rechercher l’objet collector?

Bruno : Oui. Encore une fois, ça fait partie de l’immersion et c’est vrai qu’on a une fan base qui est assez geek et qui aime ces univers un peu, je dirai pas parallèles, mais de l’imaginaire, on a tous un peu cet attrait pour la collection.

Victor : ils aiment l’immersion et l’objet physique, mais aussi le travail qu’on propose aussi au niveau du graphisme et des artworks, ils surkiffent et ça sert la musique.

Art ‘N’Roll : C’était une parenthèse, comme ça on en sait un petit peu plus. On va parler de cet album qui sort, qui est phénoménal.Vous n’avez pas voulu faire un double album comme Kryptshow ? Vous êtes restés sur un format simple ?

Victor : Non, en fait le double album il était justifié parce qu’avant Kryptshow on avait sorti des EPs, donc on pouvait faire un nouvel objet qui incluait tout ce qu’on avait fait avant et qu’on pouvait ajouter dans le double album. Mais là, non. On était à court de compositions, donc on voulait faire quelque chose de plus formel.

Bruno : Un peu plus concis et éviter de…

Art ‘N’Roll : …ne pas trop en rajouter ?

Bruno : Oui, de ne pas trop en rajouter et de se recentrer vraiment sur ce qui se passe dans Necropolis. Parce que c’est la dernière pierre à l’édifice de ce triptyque d’albums qui vient clôturer toute cette histoire de pandémie, de virus, de la terre qui a été décimée et Necropolis est une ville qui renaît de ses cendres. C’est un épisode nouveau et ça vient clôturer cet acte. Il fallait quelque chose de vraiment concis, avec un scénario un peu plus réfléchi, pour lequel Julien a écrit toute la trame scénaristique. On voulait symboliser ça par un album « simple » – parce qu’on s’est quand même bien pris la tête – mais efficace. C’est vraiment la qualité qui a primé sur la quantité.

Art ‘N’Roll : Vous êtes fiers de cet album et ce que j’ai remarqué c’est que vous avez remercié chaque musicien à la fin du livret. C’était important pour vous ?

Bruno : Oui. c’était vraiment important.

Victor : Oui !

Bruno : C’est-à-dire qu’on n’est pas vraiment allés chercher si ça avait déjà été fait pour le coup.

Victor : Et puis, ça nous paraissait logique.

Art ‘N’Roll :Chaque musicien est remercié, c’est un vrai générique de fin.

Bruno : En fait, c’est bien que tu dises ça parce qu’il faut voir l’album. C’est vrai qu’il y a un côté cinématique et orchestral qui fait que ça a catégorisé le groupe. Vu que c’est un peu, un faux clap de fin, parce qu’on va penser à la suite derrière, mais la comparaison avec un générique de film prend son sens parce qu’effectivement, sans eux, on n’aurait pas produit tout ce qu’on a produit là.

Art ‘N’Roll : Quelle est la partie de la création de l’album que vous avez préféré ?

Bruno : On a bossé je pense une bonne année sans arrêt. Tout en sachant qu’on a tous des boulots à côté qui nous servent pour la musique et ce qu’on fait avec Magoyond. Avec Julien, on est directeurs artistiques, Arnaud travaille dans la musique, Victor est chef opérateur pour la télé, à nous quatre on arrive à pousser ce projet de zéro, mais, la partie la plus…

Victor : C’est quand ça prend forme.

Bruno : Que le mélange arrive à (…) et que la recette commence à être bonne.

Victor : Le départ ce sont souvent des maquettes très brutes, avec des structures. En général ce qui se passe c’est que, quand je propose une maquette, je n’ai pas forcément l’inspiration de comment je vais orienter la structure, donc je fais une structure bateau. Je l’envoie, et après, souvent Arnaud et Julien décident de remanier tout ça. Ils font une proposition, on voit avec tout le groupe, on donne nos avis. C’est très collaboratif finalement. 

C’est à la fois aussi très personnel, parce que chacun d’entre nous dans son coin commence une idée. Mais, il faut d’abord qu’on l’enregistre pour faire une maquette, pour faire comprendre ce que l’on veut faire et après l’envoi, c’est interprété par quelqu’un d’autre, c’est remodelé par quelqu’un d’autre. C’est comme ça qu’on fonctionne en fait, c’est très collaboratif. Après quand ça prend forme justement, quand Arnaud, notamment, commence à orchestrer, à définir les ambiances et tout ça. Là, on n’est plus sur une maquette très brute guitare, basse, batterie, on commence à approcher un vrai morceau. Donc c’est surtout ça !

Ensuite, il y a le mix. Le mix forcément c’est assez plaisant parce que tout de suite quand on se dit : « Là, ça ne pète pas ! » Et qu’on veut un vrai impact, un mix metal ça commence à nous parler. Je ne sais pas c’est assez…

Bruno : S’il fallait vraiment retenir une seule chose, c’est la faculté qu’on a, sachant qu’on a tous des univers différents et qu’on écoute tous du metal, mais par forcément les mêmes groupes, de voir que nos influences, quand on les met en commun, ça fonctionne. C’est difficilement explicable parce qu’on pourrait se dire : « Tiens on va faire un morceau un peu dans le style de ce groupe-là » et vraiment aller chercher l’inspiration en y mettant des noms, chose qu’on n’arrive pas à faire, mais quand on est tous ensemble on arrive à…

Victor : On s’adapte à chacun et on a appris avec le temps à travailler les uns avec les autres et comprendre ce qu’on attend l’un de l’autre, ce qui n’était pas le cas au début. En tout cas, quand j’ai rejoint le groupe en 2014, on a commencé à composer ensemble, à se connaître. Moi, je n’ai pas les mêmes compétences qu’Arnaud et j’ai dû aussi m’adapter. Arnaud, c’est un vrai musicien et moi je ne le suis pas forcément, du coup, il y a une démarche à faire pour s’adapter aussi, chacun s’adapte.

Art ‘N’Roll : Vous venez tous du milieu du metal ?

Victor : Oui.

Art ‘N’Roll :  Vous auriez jouer une autre musique est-ce que vous seriez engagés dans un projet pareil ? 

Bruno : C’est vrai qu’on a tous un background….

Art ‘N’Roll : Est-ce qu’avec le metal vous vous êtes dit : « Je peux arriver à ça ? »

Bruno : Oui. Je pense que ça fait de nombreuses d’années qu’on en écoute tous. C’est un peu mon père qui m’a mis là-dedans avec les vinyles de Black Sabbath, à l’ancienne.

Victor : Oui, c’est souvent les padres.

Bruno : Oui. Je pense qu’on a un attrait pour cette musique déjà naturellement, de s’être retrouvés tous ensemble, là, c’est sûr que ça aide beaucoup en fait. Si on avait écouté du funk, je ne sais pas si ( il réfléchis)… non.

Art ‘N’Roll : Peut-être pas, non.

Bruno : On écoute du funk à côté, on écoute d’autres styles de musiques, mais c’est vrai qu’on revient au metal, ça nous fait kiffer.

Art ‘N’Roll : Chaque titre a une histoire. Alors je pensais au Village alors c’est le jeu vidéo ou c’est le film de 2004 qui était sorti, ou bien c’est un peu des deux ?

Bruno : Alors,  c’est encore différent. Le Village c’est inspiré d’un jeu qui s’appelle Le Loup-Garou, je ne sais pas si tu connais ?  C’est plus un jeu de rôle, un jeu de soirée. On se met tous en arc de cercle, chacun à un rôle. Il y a des villageois et un ou plusieurs loups. Il faut un narrateur pour animer le jeu, il vient un peu poser cette ambiance. Tous les villageois s’endorment, patati patata, et, il y a des loups qui viennent chopper les villageois pendant la nuit et le matin quand tout le monde se réveille… 

Victor : C’est clairement une adaptation de ce jeu, on a repris le concept pour en faire une musique.

Art ‘N’Roll : Autour de ce jeu ?

Bruno : Avec cette ambiance.

Art ‘N’Roll :  Le Charnier des Épouvantails et un mix d’ un célèbre groupe finlandais et ce coté rammsteinien ?

Bruno : Alors, pour Rammstein on nous a déjà fait la remarque. Effectivement sur le chant, le refrain a vraiment une connotation qui peut s’apparenter à Rammstein. Nightwish ? Pas du tout pour le coup. On a tous déjà écouté, mais c’est vrai que c’est la première fois qu’on nous le dit.

Victor : Ce qui est drôle c’est que pour le coup cette musique c’est une idée – ce n’est pas pour dire que c’est moi qui l’ai composée mais c’est une maquette que j’ai composée de manière assez rapide. On devait être en octobre, novembre de l’année dernière, et moi, je n’aime pas Rammstein donc, quand on me dit Rammstein je me dis : « Mince ! Est-ce que j’ai écouté un jour une musique de Rammstein et ça m’est venu ? » Mais, là, je n’arriverais même pas à sortir un riff de Rammstein que j’aurais en tête parce que  je n’écoute pas, c’est pas trop mon truc. Est-ce que j’ai été influencé indirectement ? peut-être, c’est possible. Pour autant, je ne pourrais pas l’expliquer.

Bruno : C’est un peu ce que je disais tout à l’heure : on a vraiment tous des univers différents et on ne cherche pas à mettre un nom sur une compo.

Victor : Ce n’est vraiment pas pour dire que je ne m’inspire pas, bien sûr que si ! Quelquefois, je compose des riffs et je me dis : « Merde j’ai copié un riff d’un groupe que j’ai écouté il y a deux semaines. »  Mince, je suis un peu triste, je le jette. Ça ne m’intéresse pas. Et là, pour le coup, on nous dit : « Ça ressemble à Gojira, ça ressemble à Rammstein. » Alors, oui, en effet, mais je n’écoute pas ça d’habitude. Alors, c’est plaisant et déstabilisant à la fois dans le sens où je me dis : « Mais comment j’ai fait pour sortir un truc qui ressemble autant. » C’est drôle ! 

Victor : Oui, je pense que c’est une coïncidence parce qu’autant Gojira je pense que j’ai un peu plus écouté, mais Rammstein, pas du tout. 

Art ‘N’Roll :  On va parler aussi des paroles de Julien et sa voix, il a un côté théâtral et narratif !

Victor : On fait la différence, de plus en plus.

Art ‘N’Roll : J’ai été surpris par L’Avènement du Nécromant par tout ce texte du début.

Bruno : Cette façon de poser l’ambiance.

Art ‘N’Roll : Cette façon de poser qui est à la fois théâtrale et épique? 

Bruno : On a envie de plonger dedans !

Victor : Je pense que le réel gros step-up et la grosse différence par rapport aux albums précédents c’est tout le travail qui a été fait au niveau chant et voix. Alors, je ne parle pas forcément qu’au niveau narratif, mais je pense aussi. On avait fait une réunion au début, avant de composer l’album, pendant laquelle  j’avais demandé, mais c’était aussi l’avis général du groupe, d’utiliser plus le français et d’avoir des paroles un peu plus complexes avec plus de métaphores et surtout des arrangements vocaux. On en avait un peu moins avant, avec des voix qui se répondent, des voix sur-mixées, et sous mixées, un traitement vocal différent. Et, je trouve que ça sert énormément le propos et Julien, il a vraiment un talent. Mais ce qui me fait marrer chez Julien, c’est que… !

Victor : Oui, oui. Mais je me disais, avant de tourner Goliath : « Julien, mais attend, tu sais, il va falloir que tu joues. Est-ce que tu vas réussir à le faire ? » Et il me disait : « Non, mais, t’inquiètes, ça va le faire. » On n’a pas fait de répétition et moi j’étais en mode…

Bruno : Julien il fonctionne au feeling sur ces trucs-là, autant sur scène qu’en clip.

Victor : Ce qui me fait marrer c’est qu’il n’est pas comme ça ! En fait, il switche. Quand il n’est pas sur scène il est comme ça, il est marrant, et dès qu’il est sur scène, en condition, ce n’est plus la même personne et ça, c’est drôle. Quand on tournait, entre les prises, c’était Julien et pendant qu’on tournait c’était une autre personne. 

Bruno : Ce n’était plus Julien ! 

Victor : On ne pouvait pas s’imaginer qu’il fasse ça parce qu’il est plutôt calme.

Bruno : Ce n’est pas Docteur Jekyll et M. Hyde non plus ! 

Victor : Non, mais il arrive à switcher et à s’adapter rapidement.

Bruno :  Il s’imprègne bien des personnages qu’il veut dépeindre dans les chansons.

Art ‘N’Roll : On le sent dans tout l’album. On le sent dans les paroles et elles restent gravées dans la tête. 

Bruno : Ah ! ça s’est un bon signe.

Victor : Tant mieux.

Art ‘N’Roll : Je le chantonnais ce matin  !

Bruno : D’accord !

Victor : Ben. C’est bien !

Victor : J’ai l’impression avec cet album que ça aussi c’est un step-up, les gens retiennent plus facilement les refrains que sur les autres. C’est Julien qui voulait impérativement faire des refrains catchy. Il y en a forcément qui vont dire : « c’est commercial ! », mais, nous, on veut se faire plaisir et on veut plaire aussi. Mais c’était dans la démarche de vouloir avoir un refrain catchy et accrocheur. Mais, en fait on écoute tous de la musique pour s’en souvenir, on n’écoute pas de la musique pour l’oublier

Victor  : C’est bien d’avoir ce genre de refrain.

Bruno : Justement, de savoir que les gens les retiennent ça fait encore plus plaisir.

Victor : Pendant nos deux dates, l’album était sorti depuis trois jours et les gens chantaient déjà les refrains. C’est chouette !

Art ‘N’Roll :  Qui est Hector Zam ?

Bruno : Ha, ha ! Alors, Hector Zam. Alors ça date, c’est le premier infecté dans l’univers de Magoyond, mais il faut savoir que…

Art ‘N’Roll : Infecté au sens zombie ?

Bruno : Oui. C’est ça. C’est le patient zéro comme on dit, c’est le premier qui a été infecté et qui a répandu la pandémie, dans Pandemia. Hector Zam il faut le considérer aussi comme une mascotte, parce qu’il est récurrent dans l’univers de Magoyond.

Art ‘N’Roll : On le voit sur la pochette ? 

Bruno : On le voit sur la pochette de Pandemia. Dans Kryptshow il n’est pas vraiment interprété, mais il y a quand même sa présence, il faut bien observer les artworks et on sent sa présence. Et, sur la pochette de Necropolis, sur l’illustration centrale du CD, il est au centre de la ville de Necropolis. On l’appelle Zam tout court et il y a ce parallèle avec Pandemia le premier album où il y a la chanson Hector Zam justement. Et, la chanson éponyme de Necropolis est la suite directe de la chanson Hector Zam qu’on retrouve sur le troisième. Il y a vraiment un fil conducteur dans l’univers qu’on cherche à poser et par ce personnage qui est un peu l’acteur principal. C’est une mascotte, mais c’est une part entière de l’univers de Magoyond.

Art ‘N’Roll :  l’Ordre de l’Ombrememento mori, c’est une phrase d’un esclave ?

Bruno : Euh… Oui, probablement.

Art ‘N’Roll : Ça vient de là, du temps des romains ? 

Bruno : « Souviens toi que tu vas mourir » c’est ça ?

Art ‘N’Roll : « Souviens toi que tu vas mourir », c’est un esclave qui disait à l’empereur romain. Ça vient de là ?

Bruno : Oui.

Victor : Ce n’est pas l’inverse et plutôt l’empereur qui disait ça ?

Art ‘N’Roll : C’est un esclave qui disait ça à l’empereur. 

Bruno : Je ne me souviens plus.

Victor : Parce que si un esclave disait « souviens-toi que tu vas mourir à l’empereur », je crois qu’il se serait fait tabasser, non ?

Bruno : Je pense qu’en tout cas il était esclave donc, euh ! à mon avis, le pauvre. Après, la phrase n’a pas été tirée d’un contexte particulier, mais c’est vrai qu’elle a son sens par rapport à ce qu’il se passe dans cet album et tout ce qui se passe dans Pandemia, Kryptshow et Necropolis. Vu qu’on a un premier patient infecté, que le monde s’est un peu écroulé et Necropolis c’est la ville qui renaît de ses cendres : il y a un parallèle entre la vie, la fin, la mort. On reste assez métaphorique pour que les gens puissent se transposer, mais il y a quand même du sens à travers ces paroles en latin. Bon, on chante en français avant tout et pas en latin, mais…

Art ‘N’Roll : Le clip Goliath Paradise. Alors, la première fois que je l’ai écouté j’ai pensé aux Aristochats, comme vous avez repris Le Roi Lion, on va y revenir après. Ce couple arrive dans cette fameuse taverne. Et vous avez fait un clip avec énormément d’acteurs.

Victor : il y avait cinquante figurants.

Art ‘N’Roll : C’est un des plus ambitieux que vous ayez fait?

Victor : On avait un budget pas si élevé que ça pour cette ambition, on a tourné en deux jours, ce qui est très peu. On a fini en avance, mais le problème c’était la logistique. Ma seule inquiétude, c’était : logistiquement est-ce que ça va le faire en deux jours ? Ça l’a fait, mais on a été hyper disciplinés. On a eu une super équipe et un super assistant-réalisateur qui littéralement m’a aidé à me passer de certains plans, à avancer, il avait sa feuille de route, c’était mon œil derrière le combit; il rayait. On faisait très peu de prises, ça ne servait à rien d’en faire quatre milliards. Ce n’était pas simple à réaliser, mais je suis peut-être un peu trop pragmatique parce que, c’est vrai, aujourd’hui le résultat est chouette, on est tous contents, mais le fait est qu’on a tourné en deux jours.

Art ‘N’Roll : C’est normal que tu sois pragmatique, c’est ton travail, c’est ton métier.

Victor : J’avais peur, dans le sens où je me disais : « C’est chouette, mais en deux jours, houa ! » Le premier jour, toujours pareil, il faut passer l’étape du premier plan. On passe le premier plan et après on déroule. Mais, j’étais en mode : « Mais est-ce qu’on va arriver à faire tous les plans en deux jours ? » Finalement ça s’est passé très bien. Les figurants étaient très disciplinés. On avait une assistante-réalisatrice qui n’était dédiée qu’aux figurants pour les gérer et ça c’était merveilleux. Vraiment un travail d’équipe tout bête, mais…

Bruno : On était bien entourés.

Victor : Oui. On était bien entourés. Les gens savaient exactement ce qu’ils devaient faire. Voilà, ça a été merveilleux !

Bruno : Rires

Victor : Non, mais c’est vrai en plus !

Art ‘N’Roll : On espère un jour voir Magoyond sur scène dans notre belle capitale ? 

Victor : C’est vrai qu’on joue majoritairement en province, c’est cool, mais pas tant que ça à Paris. On espère que 2023 sera une année riche en concerts, ce serait bien.

Bruno : C’est vrai que la différence par rapport à il y a trois ans à la sortie de Kryptshow, on avait des dates de prévues, mais Covid oblige, tout a été annulé. Sur un an, ça fait un peu mal. Ça nous a permis de faire Necropolis derrière, mais, oui, on espère que ça va se débloquer un petit peu. Nous on ne demande que ça, on adore être sur scène, c’est un vrai kiff d’aller à la rencontre des gens aussi. Ça fait partie du taf.

Art ‘N’Roll : Si un jour vous deviez réaliser un film, il ressemblerait à quoi ? Un Walt Disney ou un Rob Zombie, ou un peu des deux ?

Bruno : Un Rob Disney (Rires)

Victor : Un Rob Disney ! C’est typiquement ça, ressemblerait aux deux !

Art ‘N’Roll : Vous êtes dans l’horreur, mais en même temps il y a ce fond d’humour que vous avez ?

Victor : Je ne sais pas si c’est de l’horreur ou plus de l’horrifique ? Il y a une différence dans le sens où on est plus Tim Burton que Conjuring par exemple.

Art ‘N’Roll : Mais, je trouve que dans la peur, vous touchez chaque âge.

Bruno : On est plutôt Les Contes de la Crypte, ça peut te parler ?

Art ‘N’Roll : Oui, Les Contes de la Crypte, j’ai connu ça dans mon enfance 

Bruno : Ça reste une des sources principales d’inspiration avec Tim Burton et compagnie.

Art ‘N’Roll : Tout le monde peut visionner, il n’y a pas de soucis, c’est vraiment sur le ton de l’humour.

Victor : Ah, oui, oui. On n’est pas dans le thrash et le gore. On est dans le spectacle, c’est ce qu’on aime. 

Bruno : Prendre en dérision certains thèmes qui peuvent faire peur, mais, sans non plus pousser dans l’effroi.

Art ‘N’Roll : C’est tout public.

Bruno : Il y a des enfants qui viennent aux concerts avec leurs parents.

Art ‘N’Roll : La preuve vous avez sorti l’album pour Halloween, donc c’était prévu.

Victor : On est vraiment dans une idée Halloween, un carton-pâte, Disney, Tim Burton plus que dans une vraie horreur, ce n’est pas notre truc. 

Bruno : Oui c’est l’idée. On a du mal à se ranger dans une case nous-mêmes, mais on arrive bien à décrire ce que l’on aime.

Art ‘N’Roll : Votre reprise du roi lion ,la voix de julien est proche d un jean piat ?

Bruno : Ah, ben. Oui ! Exactement.

Art ‘N’Roll : C’ est la relève du maître?

Victor : On aimerait bien. 

Bruno : Ce serait une belle récompense. 

Art ‘N’Roll : C’est la voix de Scar ! 

Bruno : Il y a eu un vrai boulot de son côté.

Art ‘N’Roll : C’est une reprise d’Elton John à la base ? 

Bruno : Oui. La compo c’est Elton John et nous on connaît surtout la version française, on a grandi avec. Je crois que dans le monde entier la version française est très appréciée grâce à l’acting de Jean Piat. Mais, Julien a vraiment cherché à coller à la voix, parce qu’elle est tellement représentative de Scar, de la façon dont il parle, c’est cringe. 

Art ‘N’Roll : C’est incroyable ! On a l’impression que c’est Jean Piat. 

Bruno : Ça lui fera très plaisir je pense. C’est bien Julien. 

Art ‘N’Roll :  C’est sûr, il n’y a pas de trucage ? 

Victor : Déjà qu’on faisait une version metal on ne voulait pas trop changer la voix non plus. 

Bruno : Non, c’est bien de coller à l’original. On apporte notre touche quand même. On n’est pas un groupe de reprises. C’est la deuxième qu’on fait avec Le Puding à L’arsenic et Soyez Prêtes du Roi Lion. Dans les deux cas on a essayé de rester proches des versions originales en ayant juste un petit truc en plus qui fait que.

Victor : On adapte à notre univers. 

Bruno : On se l’approprie en restant fidèles aux originaux parce quand c’est déjà composé avec génie comme ça l’est pour le Puding et Soyez Prêtes…

Victor : Rien n’est mieux que le morceau original, mais c’est juste qu’il faut qu’on apporte quelque chose d’un peu différent sinon ça ne sert à rien de faire des reprises. 

Bruno : C’est clair. En tout cas ça lui fera plaisir, il a vraiment bossé pour vraiment coller à la voix. Déjà d’avoir une tessiture de voix qui est assez : comme ça (voix grave) ! 

Bruno : Autre que la musique qu’on fait, la voix de Julien est une des portes de ce qu’est Magoyond aujourd’hui. 

Art ‘N’Roll : Vous faites partie de la SPZ (société protectrice des zombies) d’où vient cette fascination des cadavres ambulants?

Bruno : Magoyond, de base ça parle de Shaun of the Dead.  Quand j’ai rencontré Julien il m’a raconté un peu, il m’a pitché le projet Magoyond. À la fin du film on voit les deux personnages principaux, dont un des deux est devenu zombie – je spoile, pour les gens qui n’ont pas vu ce film désolé ! – mais, son meilleur ami est devenu zombie et il le cache dans sa cabane, attaché, et il vient jouer aux jeux vidéo avec lui, il lui apporte à manger, etc. 

Bruno : C’est la scène cachée à la fin, il me semble, sans dire que c’est notre film préféré de zombie, mais en tout cas le postulat de départ de Magoyond c’est un peu ça. 

Art ‘N’Roll : La mode zombie est très prisée? 

Victor : Moi, mon film préféré de zombie c’est Bienvenue à Zombiland

Bruno : C’est sur un ton décalé aussi. 

Victor : Avec Woody Harrelson et Emma Stone. 

Bruno : J’avais bien aimé peut-être pas Zombie, mais le remake qui avait été fait quelques années après… 

Art ‘N’Roll : L’armée des Morts

Bruno : Oui. L’armée des Morts qui du coup est un peu plus actuel. Je n’ai pas grandi pas avec les premiers Romero. 

Victor : Il y a eu le film avec Brad Pitt après, comment il s’appelle ? 

Bruno : World War Z

Victor : World War Z. C’est un peu moins l’idée. 

Bruno : C’est un trop aseptisé, je pense. 

Victor : Ils ne sont même plus des zombies 

Bruno : Il n’y a plus vraiment d’épouvante, c’est un film d’action. 

Art ‘N’Roll : Le zombie, vous le voyez courir ou marcher ? 

Bruno : Moi, je le vois ramper. 

Art ‘N’Roll : Ramper et mort c’est ça. On reste dans l’idée du vrai zombie quoi. 

Bruno : Voilà. 

Victor : Un peu à la Resident Evil. Les premiers jeux, moi je ne pouvais pas y jouer parce que justement la lenteur du zombie qui s’approche de toi, c’est ça qui me faisait flipper. 

Art ‘N’Roll : C’est la lenteur qui fait peur. 

Victor : Tu sais, le truc où tu as du temps, du coup ta peur augmente, alors qu’en fait s’il se jette sur toi, c’est moins… 

Bruno : C’est un peu ridicule ! 

Victor : Voilà, toi, tu te barres, mais il te suit toujours à la même vitesse, aussi lent. C’est stressant ça ! C’est flippant.

Bruno : Rires. 

Art ‘N’Roll : Quand on va sur la Société protectrice des zombies, tous vos articles sont épuisés?

Bruno : Alors c’est Julien qui gère tout ce qui est logistique.

Art ‘N’Roll : On ne peut pas avoir la clef de l’horror Motel ?

Bruno : Il y a des artefacts, comme on aime appeler ça, qui ont été faits il y a un petit moment maintenant et qu’on n’a pas refaits. 

Victor : D’ailleurs, il faudra nous faire penser, on a une enveloppe à donner. 

Bruno : Il y a des goodies qui ont été faits en nombre limité parce qu’encore une fois…

Victor : …ça correspondait à l’album 

Bruno : Exactement. Tout le principe d’immersion pour Aurore Motel on s’est dit : « On va faire des clefs et chaque personne aura une clef avec le porte-clefs qui aura un numéro unique. Qui est le numéro d’une chambre. » Donc les gens commandaient, il y avait une partie où on pouvait choisir son numéro et après ça a été envoyé au hasard, et, chacun se retrouvait avec une clef unique liée à l’Aurore Motel. Là, on a fait une carte de Necropolis, des tickets de train pour le Death Train. Chaque chanson est liée à un goodies. 

Art ‘N’Roll : Et un guide d’entrée pour votre parc d’attraction ?

Bruno : Oui, tout à fait.  on a des billets d’entrée. 

Art ‘N’Roll : Vous avez créé un univers riche et passionnant ?

Bruno : On essaye. 

Victor : Les sujets des musiques inspirent beaucoup Julien pour la création des goodies. 

Bruno : Il arrive avec une idée. 

Victor : Il regarde comment on peut le faire fabriquer et on le fait. Il demande à Bruno si on peut réaliser tel design. Ils bossent tous les deux et on a un goodie. 

Art ‘N’Roll :  Quels sont les projets dans l’avenir ? Le quatrième album  ?

 

Victor : Non !

Bruno : C’est un peu tôt là.

Victor : Je commence à me poser la question : qu’est-ce qu’on va faire de différent ? de plus, de moins ? voilà. Mais je pense que c’est trop tôt, l’album vient à peine de sortir. On a l’album dans sa version définitive depuis six mois, donc on l’a digéré, mais, maintenant, notre projet c’est plus de pouvoir le défendre sur scène.  Une tournée, ou du moins faire des concerts un peu parto

ut, le défendre. Et puis après, moi, j’avoue que j’ai déjà envie de composer d’autres choses. C’est bien de prendre de l’avance pour le prochain, mais globalement l’envie c’est de le jouer.  Peut-être que si on a un budget, on verra l’année prochaine pour un deuxième clip.  Mais, dans l’immédiat c’est surtout de jouer sur scène. On a quelques dates déjà prévues qu’on peut retrouver sur le site. 

Art ‘N’Roll : Un message à faire passer  ? 

Bruno : Le petit mot de la fin ?  Salut papa, salut maman ! Non je rigole ! (Rires) Merci déjà à tous ceux qui nous ont aidés à réaliser ce troisième album, c’est un projet étant donné l’orchestre, tout ce qu’il y a autour… 

Victor : …C’est un projet de passionnés

Bruno : C’est un projet de longue date et de passionnés. Surtout l’accueil que l’on reçoit c’est… Comme je le disais tout à l’heure, on a tous des boulots à côté – Magoyond c’est un autre boulot à côté de nos boulots – et, de réussir à le faire, aujourd’hui, avec l’aide des gens, bien sûr en essayant d’être créatif et d’arriver à transmettre notre passion à travers ça, d’avoir le retour positif des gens c’est la plus belle des récompenses !

Victor : Yes ! 

Art ‘N’Roll : Que du bon pour la suite.

Bruno + Victor : Merci beaucoup !

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