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Interview avec Andy d’Hauméa

samedi/16/05/2020
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Nous venant de Normandie, le groupe de rock indé mâtiné hardcore Hauméa vient de sortir un deuxième EP, « Leaving » composé de sept titres. Art’N’Roll s’est entretenu par téléphone avec Andy afin d’en savoir un peu plus…

Art’N’Roll : Salut, peux-tu s’il te plait présenter Hauméa à nos lecteurs ?

Andy (guitare) : Hauméa est un groupe de rock metal provenant de Normandie, nous sommes quatre musiciens : chant, basse-batterie, et moi à la guitare. On existe depuis 2018. On a fait un premier EP qui s’appelle « Unborn » qui est sorti la même année. Et nous sommes en train de faire la promo de « Leaving », le second EP qui est sorti le 31 mars.

ANR : Quelles sont tes / vos influences, tes / vos groupes favoris ?

A : Pour les influences : Deftones, Faith no More, Alter Bridge et Gojira. Mon chanteur aime beaucoup Depeche Mode. Sinon je citerai aussi Hatebreed. Nous aimons le metal au sens large du terme. Mon guitariste préféré depuis toujours est Mark Tremonti d’Alter Bridge, et ce, même avant que je ne fasse de la musique. A l’époque, au début des années 2000, il avait un groupe qui s’appelait Creed, et sa patte, sa façon de balayer les cordes est unique : c’est d’ailleurs à cela que tu vois les grands guitaristes, même lorsque tu ne connais pas le groupe ! C’est également un bon Shredder, il a pris une dimension énorme avec Alter Bridge !

ANR : Vous êtes normands, d’Alençon…

A : Oui, c’est ça !

ANR : Il se trouve que cette région possède un passé chargé en matière de groupes de rock brut, notamment entre les places fortes que furent Rouen et Le Havre : Little Bob Story, les Dogs, les Olivensteins, Black Maria…

A : Il y a une bonne scène chez nous, de très bons groupes. Nous sommes une région assez metal aujourd’hui. Cela bouge beaucoup sur Rouen, avec le 106 (NDA : salle de concert située sur les quais, d’une capacité d’entre 500 et 1000 places). Nous sommes en lien avec un ou deux groupes de Rouen ou de Saint-Lô, mais sans plus…

ANR : Vous auriez eu la même idée, que les Beatles, ou plutôt une des idées… Saurais-tu trouver laquelle ?

A : Non, tu m’apprends un truc (Rires)

ANR : Sur la pochette d’« Abbey Road », la plaque minéralogique de la Coccinelle blanche qui y est stationnée est immatriculée en Allemagne, clin d’œil à l’endroit où ils ont commencé… Et j’ai lu qu’Hauméa aussi s’est inspiré de plaque minéralogique…

A : C’est Niko, notre chanteur qui a eu cette idée lorsqu’il nous a fallu trouver un nom. Hauméa est une déesse hawaïenne, celle de la fertilité et de la naissance. Notre premier EP s’appelait « Unborn » et parlait de quelqu’un qui n’est pas encore né, donc Niko a fait ce rapprochement à la naissance de notre groupe… Hauméa est également une planète naine, officiellement désignée comme (136108) Hauméa, et le code postal d’Alençon est 61000, un petit clin d’œil à notre département de l’Orne… C’est un nom que l’on retient bien.

ANR : Hauméa vient de sortir, le 31 mars 2020, son second EP « Leave ». A ce jour, vous n’avez qu’une date de concert à assurer, le 22 mai prochain au Havre : le contexte actuel du confinement est-il, au jour de cet entretien (NDA : par téléphone, le 13 avril 2020), ressenti comme un frein à sa promo ?

A : En termes de dates, tout est clairement ultra compliqué. Notre concert de mars a été annulé, notre Release Party également. On attend la confirmation de l’annulation pour Le Havre en mai, sans se faire d’illusion… Nous devons également jouer dans un petit festival cet été, c’est mal parti… Ajoutons à cela que la presse papier spécialisée se porte mal en ce moment… Notre attaché de presse, Roger, fait néanmoins tout afin que notre promo, notamment sur Internet et les réseaux sociaux, soit assurée…

ANR : Ce que je te propose est de passer en revue les sept morceaux qui forment « Leave », tu présentes chacun à ta guise, puis je te pose une question particulière ou plus générale, voire te fais une remarque… Cela te va ?

A : D’accord !

ANR : On commence par le très Hardcore « Sick »…

A : Il y a un passage assez Hardcore, effectivement. Mais notre production est davantage axée rock alternatif. Il y a dans ce morceau un moment planant, à la Deftones. Nous alternons souvent entre le brut et le planant. Il a un côté haché, entre les couplets, qui pourrait faire penser à du Disturbed. C’est un mélange assez cohérent.

ANR : La production retient immédiatement l’attention : le son d’Hauméa s’inscrit dans la scène française actuelle…

A : Merci, c’est cool ! Nous avons masterisé ce disque en Suède chez Magnus Lindberg le guitariste de Cult of Luna (NDA : il a travaillé avec d’autres groupes hexagonaux comme Tagada Jones, No one is Innocent ou Bukowski). Notre ingé-son lui a envoyé le fichier numérisé de nos enregistrements, nous n’avons donc pas eu à nous déplacer là-bas. En retour il nous a envoyé plusieurs fichiers, plusieurs « tests » de mastering, et nous n’avons eu qu’à choisir la version qui nous plaisait le plus. Il nous en a envoyé pas mal d’ailleurs… Notre ingé-son a un peu retravaillé ses versions, mais rapide : il bosse vraiment bien, il a notamment collaboré avec Headcharger, et on essaie de lui faire un max de pub !

ANR : Il s’appelle comment ?

A : Guillaume Doussaud ! Et son studio est le Swan Sound Studio, près de Caen…

ANR : « Breath » est le deuxième morceau…

A : Nous l’avons choisi pour le sortir en clip. Cette chanson possède un côté assez mélancolique, presque dark, chantée en allemand, avec une voix à la Type O Negative…

ANR : En parlant de la voix : i y a comme une hallucination auditive, on dirait que Niko chante « La princesse Leia »…

A : Ha bon ?!? (Rires) Peut-être…

ANR : Votre bassiste s’appelle Léa ! Un mot sur elle ?

A : C’est elle qui a créé le groupe, qui nous a embauché on va dire (Rires)

ANR : Puis vient, en troisième position, l’instru « Erasing us from life »…

A : En fait, cet instru ne devait constituer qu’un seul et unique morceau avec « Bones, le morceau d’après. C’est en raison d’un climat plus rock, presque disco, que nous les avons séparés. Nous avons ensuite rajouté un sample de conserverie dessus, qui je trouve va bien avec le titre et les textes de « Bones »…

ANR : Je remarque que c’est l’intitulé le plus long de l’EP : en règle générale les titres de vos morceaux sont le plus souvent constitués d’un unique mot, deux au max…

A : (Rires) Cela vient de l’inspiration du chanteur. Pour ma part, je préfère les titres courts, directs, c’est peut-être répétitif, mais le groupe va directement à l’essentiel et l’auditeur retient mieux… Lorsqu’on choisit un texte progressif, il y a toujours le risque de se perdre dedans…

ANR : Musicalement, et comme sur « Breath », on ressent bien dans la guitare l’influence rock alternatif des années 1990, presque Therapy? période « Troublegum »…

A : Je ne connais pas ce groupe, mais tu n’es pas le premier à faire cette comparaison, déjà faite en 2018 lors de la sortie de notre premier EP… Il va falloir que j’écoute…

ANR : Vous avez quel âge ?

A : Nous avons tous des âges différents : je suis le plus jeune et j’ai trente-deux ans, Léa a dans les trente-quatre, mon chanteur à quarante-trois, et mon batteur a trente-sept.

ANR : Cet instrumental s’enchaîne sur le quatrième morceau, « Bones »…

A : « Bones » évoque le futur incertain de l’humanité, cela s’accorde très bien avec l’actualité. Il y a une dynamique à la Lofofora ou à la No one, c’est chanté en français…

ANR : … Le chant est en Français, et tout à l’heure tu as parlé d’Allemand : vous n’avez pas tout à fait tranché cette question de la langue, laquelle torture les groupes français depuis toujours ?

A : C’est évident qu’il nous sera plus difficile de nous exporter si l’on ne chante qu’en Français. Mais, il y a un attachement à notre pays quand-même ! Pourquoi ne chanter qu’en Anglais ?!? Et pourquoi pas en Français ou en Espagnol ?!? Notre chanteur est très attaché à la chanson française : cela lui a d’ailleurs posé quelques problèmes d’adaptation au chant, au moment de la création d’Hauméa…

ANR : Puis c’est « I know them » ?

A : C’est Léa qui l’a composé. Il y a une bonne intro de basse, avec un effet. Il y a presque une approche black metal vers le milieu, puis dark à la fin. Le chant est planant, en Anglais et en Français.

ANR : Il y a un petit quelque chose de Noir Désir chez Hauméa, me trompe-je ?

A : Je ne peux pas parler à la place de mon chanteur puisque c’est lui qui compose les textes, et que nous n’avons pas les mêmes influences. Mais je sais qu’il aime beaucoup Arthur H et Noir Désir.

ANR : Il comporte un clin d’œil évident à Iggy and the Stooges… Voire à Slayer…

A : Lorsqu’on a fait le morceau en répète, on s’est dit qu’il fallait faire ce petit clin d’œil à « I wanna be your Dog ». Cela s’est fait spontanément, on a juste déliré là-dessus…

ANR : Le sixième intitulé est le bien joli « Lorelei »…

A : « Lorelei » parle d’addiction, dans un dynamisme rock, avec un riff néo-metal, et le chant passe du Français à l’Anglais lors de l’envolée finale…

ANR : Etes-vous branché atmo ou indus ?

A : Chacun d’entre nous possède ses propres influences, mais cela fait partie des choses que nous aimons.

ANR : « Marbre » est le dernier morceau…

A : Également chanté en Français et en Anglais. Il démarre sur une caisse claire avec un son clair à la guitare. Dans l’ensemble il est assez rock, même le plus rock de cet EP. C’est vrai que la parenté avec Noir Désir nous a souvent été signalée : cela provient du grain de voix naturel de notre chanteur. J’ai écouté Noir Désir quand j’étais très jeune, dans les années 1990, leurs tubes uniquement. Le fait que mon chanteur soit le plus vieux d’entre nous joue en ce sens, il a davantage écouté ce groupe.

ANR : Merci Andy !

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