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Interview du groupe The Defibrillators

lundi/05/06/2017
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Rencontre avec le chanteur d’un groupe français de Haute-Savoie complètement déjanté à consommer sans modération à l’occasion de la sortie de leur premier album « Electric Fist ».

Art N Roll : Vous existez depuis 2009 et c’est seulement maintenant que vous sortez votre premier album, pourquoi ?
MR NEWTON T BAG : Oui c’est vrai, mais on n’est pas très studio. C’est plus le live qui nous anime et on ne se prend pas plus au sérieux que ça. Et en fait pourquoi on sort (attention anecdote) l’album maintenant, parce qu’on s’était fait interviewer par un journal en Angleterre et les mecs mettent dans leur article : « Voilà l’E.P. en attendant l’album qui sort au printemps » et là on se regarde et on se dit «  c’est qui le c** qui a dit que ça sortait au printemps » alors que rien n’était prévu. Donc on s’est dit, si le mec a écrit ça on va être obligé de faire un album qui du coup n’est pas sorti au printemps mais l’année d’après mais si le gars il n’avait pas écrit ça dans son article par erreur, il n’y aurait rien. Nous, on fait des 4 titres mais pas trop de studio.

 

ANR : Est-ce que tu peux te présenter et le groupe ?
MR NEWTON T BAG : C’est surtout une histoire de camaraderie, parce que pour certains on se connait depuis plus de 20 ans. MR NEWTON T BAGMR NEWTON T BAG Dragster, ça fait un moment. On se connait tous depuis au moins 10 ans. C’est un peu l’amicale des boulistes du patelin, du coup on s’est trouvé une passion commune : le rock’n’roll. On aime le rock’n’roll et ça se passe très bien.

 

ANR : En parlant de rock’n’roll, quelles sont vos influences ?
MR NEWTON T BAG : On a des pro-gunsistes ( ?) si je puis dire, enfin surtout un qui en écoutait beaucoup quand il était jeune, l’autre c’est plus Led Zeppelin, un autre est plus metal mais je crois que c’est le côté seventies qui se ressent le plus. Il y a un petit côté vintage qui reste.

ANR : Voire même années 50/60…
MR NEWTON T BAG : Je crois qu’on est à la frontière de plusieurs choses, même nous on ne sait pas trop. On nous dit vous êtes un groupe garage, non, on n’est pas un groupe de garage, vous êtes un groupe de hard-rock, non, on n’est pas un groupe de hard rock… on traîne à la frontière de plusieurs trucs.

 

ANR : A-t-on vraiment besoin d’une étiquette ?
MR NEWTON T BAG : C’est vrai, mais c’est surtout ce petit côté vintage qui est le plus fort. Quand on faisait des reprises, c’était surtout des morceaux des fifties, qu’on « cradifiait » un tout petit peu, pour donner un côté un peu plus actuel mais ce truc il est resté finalement, dans nos compositions.

 

ANR : D’où vient votre nom ?

MR NEWTON T BAG : Il faut savoir qu’il y avait un premier chanteur, parce que moi à l’époque j’étais chauffeur de salle, et si on allait encore avant, ça s’appelait « the roller girl fan-club » mais là je vous parle de l’an 32 avant JC, on était encore au noir et blanc. Et quand ils ont cherché un chanteur pour fonder ce groupe-là, les Defibrillators, j’ai finalement « singer jacké » (ndlr. Je n’ai pas osé traduire…). Ça s’est passé au Poulpe, c’est très drôle, attention on a failli casser une guitare à 1 000 $. Et c’est à ce moment-là que le bassiste a dit : soit on arrête soit on continue les Defibrillators. Du coup, je ne peux pas vraiment te dire comment est venu le nom puisqu’il était là quand je suis arrivé. C’est un peu l’inspiration de l’époque de Sirius et des autres. Mais finalement ça nous correspond pas mal. Un peu d’électricité, je crois que ça colle, enfin j’espère.

 

ANR : Et pour rester dans la thématique, on a l’album « Electric Fist »

MR NEWTON T BAG : Alors ça c’est génial parce qu’on ne savait pas comment l’appeler. Benito, qui a fait l’illustration, nous a proposé « Electric Fist » et oui, c’est ça ! Et franchement, c’est une super idée qu’on a gardé. Et les morceaux qui sont dans l’album collent parfaitement avec le titre.

 

ANR : Pour en revenir à l’album, on pourrait presque dire que les textes devrait être interdits au moins de 18 ans, non ?

MR NEWTON T BAG : Est-ce que c’est un manque de maturité, on n’en sait rien ! Mais on est très content du « parental advisory » qu’on a eu et oui il faudrait peut-être mettre un petit sticker quelque part, à l’ancienne. Il y a quelques morceaux qui sont limites, c’est vrai, notamment sur « Prostitute » mais qui raconte juste la vérité sur la famille d’un ami qu’on a. On ne connaissait pas la véritable histoire de sa famille mais là, grâce à cet album les choses se clarifient. Il y a des morceaux là-dedans que j’ai écrits suite à des déceptions amoureuses. Du coup on est hyper énervé et ça été pour moi une espèce d’échappatoire, un exutoire. Du coup, ce n’est pas sympa, pas prévu pour être sympathique. Par exemple, j’avais lu une fois que les gars d’AC-DC n’ont fait pendant 20 ans que des trucs sur les nanas, la drogue et l’alcool. Alors je ne sais pas si on en est au même niveau mais après ce sont des thèmes qui peuvent ressortir assez souvent.

 

ANR : Personnellement c’est la dernière qui m’intrigue, « Dentist blues », est-ce une mauvaise expérience des dentistes ?
MR NEWTON T BAG : Ah oui ! alors il faut savoir que beaucoup de nos titres qui n’ont rien à voir avec le morceau. Pourquoi ? parce que ce jour-là, celui où l’on a commencé à travailler sur ce morceau je me suis mis un coup de micro sur un chico et ça m’a tellement déglingué qu’on a appelé le morceau « dentist blues ».

 

ANR : Ça part bien d’une mauvaise expérience.
MR NEWTON T BAG : Oui, et je vais même vous faire une confidence, « Adultery », là c’est notre guitariste qui nous a cassé les bonbons, normalement c’est Paludeus l’opéra rock, parce qu’il s’appelle Paluel et c’est lui qui est venu avec les riffs, donc on a appelé ça Paludeus. Mais comme il a un petit côté Pierre Bachelet, fallait qu’il y ait une raison, un thème et un je ne sais pas quoi… du coup il n’a pas validé le titre « Paludeus ». Alors nous en concert on continue à l’appeler Paludeus pour l’embêter, on peut se le permettre vu que ça fait 20 ans qu’on se connait mais Adultery est le nom scientifique de Paludeus.

 

ANR : Vous avez joué avec de grands noms comme Brian May, Foreigner ou encore Burning Heads lors de différents festivals, ça fait quoi ?
MR NEWTON T BAG : En l’occurrence, on avait gagné un tremplin, le soir on joue, il y avait Brian May également. On ouvre le bal et finalement on a passé un cool moment avec lui dans les loges. Au « Guitare en Scène », les loges des artistes sont assez vastes, et forcément on se croise. Donc on est tombé sur lui, on a bien rigolé et c’était vraiment cool. Mais à ce niveau, ce qui nous a le plus marqué c’est la rencontre avec Wayne Kramer, légendaire guitariste et chanteur des MC5 et lui c’était le parrain du festival. Il a bien trippé sur nous et même encore aujourd’hui on va lui envoyer le nouvel album, on est toujours en contact.

 

ANR : Votre album est autoproduit, une question pratique ?
MR NEWTON T BAG : Pour nous oui, parce qu’on a pas du tout une démarche dans cet esprit. Certains ont une vie à côté, donc ce n’est pas facile de concilier les deux et partir à l’aventure pour vivre de notre musique. De ce fait, on n’a pas forcément le temps de faire toutes les démarches, on a pas de tourneur, on a pas d’agent, on a rien. C’est plus simple de sortir l’argent qu’on se fait avec les dates. Ce qui est cool, c’est que même si un de nos guitaristes doit avancer les sous, il arrive toujours un peu à se rembourser. On n’a pas vraiment de dépenses, ni de frais mais on ne gagne pas trop non plus et ce n’est pas notre prétention.

 

ANR : C’est de la passion.
MR NEWTON T BAG : Oui exactement, c’est de la passion. On a de la chance que ça marche un peu, suffisamment pour jouer ici, à Paris. On est content.

 

ANR : Quelle est votre prochaine étape, une tournée ?
MR NEWTON T BAG : On est à deux dates pour l’instant, et quelques-unes par chez nous. On essaye de monter quelque chose et si tout le monde est disponible, on y va. On nous a proposé par le passé mais on s’est rendu compte qu’on perdait plus d’argent qu’autre chose et ce n’est pas l’objectif parce que comme on l’a souligné plusieurs fois c’est une passion commune qu’on a, ça nous a fait découvrir beaucoup de choses et amené à un niveau qu’on espérait même pas, c’est super génial pour nous. Maintenant voilà, si on avait tous 20 ans et tous célibataires, on prendrait un bus et voilà… chacun a certaines responsabilités. Au final on est juste un groupe de potes et de vivre tout ça ensemble c’est déjà super bien.

 

ANR : C’est votre première date à Paris ce soir ?
MR NEWTON T BAG : non, on a déjà joué au Feelgood en novembre dernier et c’était vraiment super bien. Le public était au rendez-vous.
ANR : Un dernier mot ?
MR NEWTON T BAG : merci beaucoup pour cette interview et à bientôt…

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