Interview avec John Calabrese de Danko Jones

mercredi/25/01/2017
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John Calabrese, bassiste du groupe Canadien Danko Jones, nous reçoit à l’hôtel Alba pour échanger sur la sortie en mars prochain de leur nouvel album « Wild Cat ».

Art N Roll: Bonjour John, merci de nous recevoir pendant cette journée marathon. Comment te sens-tu ?

John Calabrese : très bien merci. C’est toujours un plaisir de venir à Paris même si on n’a pas le temps de faire grand-chose. On mange, donne 30 interviews et on resort manger. Mais nous sommes déjà venus !

 

ANR: Vous sortez un nouvel album, intitulé Wild Cat. Pouvez-vous nous parler un peu du processus créatif cet album?

JC : Avec Danko on se connait depuis longtemps, on s’entend très bien sur le plan personnel et professionnel. Maintenant on s’est vraiment stabilisé avec Rich Knox, notre batteur. On n’a pas vraiment de processus créatif, on travaille beaucoup c’est tout (rires).

 

ANR: l’album démarre avec “I gotta Rock” qui ressemble à un sequel de “Do you wanna rock”, pourquoi était-ce important de commencer par ce titre?

JC : Oui c’est vrai que ça fait écho à « Do you wanna rock » (rires). Je n’avais pas vu les choses comme ça. En fait c’est moi qui ai fait la setlist des morceaux sur l’album et je trouvais ce titre très positif et entraînant. Je pensais que c’était une bonne base pour commencer l’écoute du CD.

 

ANR : c’est vrai que le titre est très catchy, serait-ce un single ?

JC : Ça aurait pu, mais le premier single est « My Little Rock N Roll ». On a pensé ce morceau comme une sorte d’hommage à Van Halen. Mais on est toujours sur du « rock » dans le titre (rires). Ce sont toujours nos thèmes de prédilection, le rock, les femmes (rires). C’est basic.

 

ANR: Justement vous parlez beaucoup d’amour dans ce nouvel opus, mais avec plus d’optimisme qu’auparavant. Personnellement je vous ai découvert avec le titre « Dont fall in Love » sur « Sleep is the Enemy ».

JC : Tu as connu les deux côtés alors ! (rires) Dans le dernier CD nous avions été plus dans le « fight » et la rengaine, là nous montrons un côté plus romantique. C’est vrai que tant dans les paroles que dans la musique l’album est très positif. Un véritable « feelgood record »

ANR : compte-tenu du contexte actuel, notamment avec les élections américaines, c’est peut-être ce dont le monde a besoin

JC : Exactement ! (rires) Mais ce qui se passe aux US est vraiment tragique. Je n’aime pas y penser. J’ai hâte de défendre « Wild Cat » sur scène et d’apporter cette vibe optimiste.

 

ANR : Le morceau « You are my woman » a des sonorités très proches de ce que peut faire Thin Lizzy.

JC : Oui, nous avons voulu faire une ode à Thin Lizzy. C’est un groupe que l’on adore et on assume totalement s’être inspiré d’eux. En fait je dirais que c’est le meilleur morceau que Thin Lizzy n’a pas écrit ! (rires)

 

ANR: La pochette de l’album fait très vintage, elle se démarque de vos précédentes pochettes. Pouvez-vous nous en dire plus?

L’artiste que nous avions choisi nous a envoyé cette pochette sur le thème des films d’horreurs italiens des années 80. On a beaucoup aimé mais il n’y avait pas de nom d’album, juste un emplacement avec « album title ». On était en studio, je travaillais sur un morceau et j’ai entendu « wild cat » dans la journée. Ça a été une révélation, le nom marchait pour mon morceau et pour le nom de l’album. Tu parlais de processus créatif un peu plus tôt, et bien voilà comment on fonctionne (rires).

 

ANR : On avait plus l’habitude de vous associer avec un lion, là vous passez au chat.

Oui! (rires) on reste quand même dans la branche des félins ! et puis ce n’est pas non plus un chat domestique, on a opté pour le chat sauvage ! (rires)

 

ANR: Vous avez célébré l’année dernière 20 ans d’existence. Cela se traduit par 11 albums studio et EP, 4 compilations et une succession de 7 batteurs. Quel regard portez-vous sur ces 20 dernières années ?

JC : C’est passé vite… c’est fou de se dire que nous sommes là depuis 20 ans. c’est aussi beaucoup de travail. Nous sommes vraiment heureux de ce que nous avons accompli, de nos albums, de nos tournées, l’envie de continuer est toujours présente. On a pu tourner avec des groupes comme les Guns N Roses, Motörhead surtout. Jamais je n’aurais pensé en montant le groupe que nous ferions les premières parties de Lemmy.

Nous avons toujours plus de fans, c’est encourageant et gratifiant, alors merci à vous !

 

ANR: Vous avez un “taux de production” élevé, comment continuez-vous de trouver l’inspiration et la volonté de faire des albums. Comment gérez-vous l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle ?

JC : C’est avant tout du travail et de la discipline. Nous avons un calendrier très strict avec des phases de composition, du temps pour les tournées et du temps perso. Mais j’insiste sur le fait que ça demande énormément de travail, c’est important de le dire.

Pour l’équilibre ce n’est pas toujours évident, nous sommes beaucoup en tournée mais il y a aussi des avantages par rapport à un job classique où tu ferais 9h/17h. Là je suis en déplacement pendant 1 semaine et je rentre presque 3 mois chez moi sans contraintes. Je trouve ça plutôt sympa (rires)

 

ANR: Vous êtes connus pour vos clips video qui mettent en scène des célébrités. Que peut-on attendre pour ce nouvel album ?

JC : Oui c’est une partie de notre expression artistique à laquelle nous attachons beaucoup d’importance. Nous avons eu la chance d’avoir des gens comme Lemmy qui ont participé à nos clips, c’est toujours un moment intéressant. Nous sommes en train de travailler sur le clip, il devrait sortir début février. Allez sur notre site pour avoir plus d’informations. Je laisse planer un peu de mystère, il ne faut pas toujours trop en dire.

 

ANR: Vous faîtes également des podcasts, disponibles sur votre site.

JC : Oui c’est surtout Danko, je crois qu’il en est à son 104ème podcast c’est dingue. Il a beaucoup de choses à dire et aime bien faire intervenir des amis. A chaque idée il prend le temps de réaliser un podcast, je ne suis pas impliqué mais je les regarde. Allez les voir en ligne ! 

 

ANR: Tu l’as dit un peu plus tôt, vous avez tourné avec beaucoup de groupes dont Motörhead, pouvez-vous nous parler de votre relation avec eux ?

JC : Motörhead nous a pris sous son aile il y a une dizaine d’années, ils nous ont fait beaucoup tourner, on a d’ailleurs joué en France avec eux. On a cette chance de pouvoir dire que ce sont des amis, on a une relation très forte. Je pense à Lem tous les jours tu sais. Il y a des gens qui disparaissent, ou du moins leur enveloppe corporelle disparait mais leur âme est toujours avec nous. C’est ce que je ressens, Lem est toujours avec moi.

Les gens ont souvent une image très idéalisée voire romantique de la vie en tournée. Ils pensent qu’on ne fait que boire et rigoler mais c’est bien plus que ça. C’est du travail, de la musique et là-dessus Motörhead a toujours été un groupe exemplaire.

 

ANR: Quels sont les projets pour 2017, que pouvons-nous vous souhaiter ?

JC : On va surtout tourner ! on vient en France en Mars, avec Audrey Horne en première partie. On aime bien ce qu’ils font depuis plusieurs années. On devrait revenir pour faire des festivals, les dates seront annoncées bientôt. C’est toujours comme ça que ça marche, on annonce d’abord les dates dans les grandes villes et après on voit pour les festivals.

 

ANR : Merci pour cet entretien et bonne chance pour les 20 années à venir

JC : ha ha (rires) merci à vous. J’aimerais vous dire quelques mots, je parle un peu français, je suis d’origine italienne mais là c’est vraiment difficile !

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