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Brieg Guerveno – Valgori

mardi/10/01/2017
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valgori-cover

Groupe: Brieg Guerveno
Album: Valgori
Date de sortie: 18/11/16
Label: ?

Rock, Prog’, Folk, Black Metal, Stoner, Cold Wave… et tout ça dans un seul album, « Valgori ». Son auteur, Brieg Guerveno a au moins une passion, sa langue maternelle : le breton. Pour ces deux aspects, un tel objet ne pouvait qu’attiser mon intérêt. « Valgori » se présente sous les meilleurs auspices si on en juge par sa couverture : le dessin est celui d’un homme-oiseau, portant une flamme-arbre dont la couleur dorée est la seule qui vient égayer l’ensemble. Cette belle couleur, atténuée et pas du tout clinquante, se retrouve dans de petites fleurs qui sortent des ailes d’un corbeau immense en surplomb de l’homme. Le volatile porte des chaînes, dorées également, dont une se termine par une clé qui pend au centre du dessin. L’homme marche dans une eau de lac qui lui arrive aux chevilles. Ce dessin en noir, blanc et or, majoritairement noir d’ailleurs, fourmille de détails et de symboles. Il est possible de le regarder pendant de longs moment pour tenter de le décrypter.

Contemplation qui se fera très facilement en parallèle à l’écoute des 8 titres de « Valgori ». Dès le premier titre, « En desped », l’ambiance est posée : lourde, métallique, avec une voix aérienne, étirant les mots bretons. Les riffs se répètent, créant un effet hypnotique. A mi-parcours du morceau qui dure plus de 8 minutes, une respiration qui donne un nouvel élan, un nouveau tour de roue qui étourdit. « Fallaen » est plus martelé, la voix se fait légèrement plus chaude, plus lancinante. Là aussi, en milieu de chanson, un ralentissement avec la voix qui prend une ampleur considérable.

Il faut noter que chaque morceau dure au moins 7 minutes, sauf 2 exceptions, ce qui permet un déploiement impressionnant. Cette durée permet de donner le sentiment d’un voyage auditif. « Poltred » est tout à fait crédible en bande-son de film avec son intro planante et ses changements de tempo. Et comme dans un très bon film, de nombreux émotions et sensations se présentent tout au long de l’album : nostalgie, dépit, colère, tristesse, apaisement…

« An Hivizenn » commence lentement, avec une voix claire qui égrène chaque syllabe, mais en fond sonore, un grincement annonce quelque chose de rampant, menaçant. Sachant que Hivizenn signifie camisole, ça ne peut pas être de bon augure. Le morceau va crescendo, autant en rythme qu’en puissance pour s’achever brutalement. « Hirnez » qui peut signifier attente, ennui ou mélancolie, prend le relais, très planant, presque une complainte. Les premières notes de « Kelc’h » sonne martiale par contraste avec le titre précédent, mais ça ne dure pas, la voix parlée susurre sur des notes de piano mélancolique, avant que n’arrivent les larsens qui évoquent un certain Metal nordique, celui de Solstafir sur son dernier album par exemple. Ce morceau est l’un des plus courts, mais peut-être celui qui rassemble le plus de revirements.

« Pedenn » quant à lui a une intro brutale et à nouveau la voix de Brieg Guerveno, douce et aérienne pendant quelques instants avant de se faire dure et même rageuse, parfaitement accompagnée par les instruments de ce titre. Le final est assez grandiose.

C’est « Valgori », vertige en breton, qui clôt l’album mais sans perdre le cap : ce vertige est comme une fin de rêve qui ne veut pas lâcher le dormeur, le poursuivant en s’insinuant dans sa tête même après le réveil.

Dernier mot à propos du breton : oui c’est étonnant, cette langue est rugueuse et complètement incompréhensible, mais c’est le cas aussi du norvégien ou de l’islandais d’autres groupes au style comparable. Alors n’hésite pas à écouter « Valgori » ou ses deux prédécesseurs, il y a de fortes chances que ton oreille en soit charmée.

The Kat

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