Interview de Mikkey Dee Réalisée dans les locaux d’EMI le 29 novembre 2010

samedi/18/12/2010
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Lundi 29 novembre, 19h30, place de Clignancourt, ça caille sévère dans le XVIIIième. On est là car ce soir on a rendez-vous avec Mikkey Dee dans les très beaux et modernes locaux d’EMI, enfin “on” c’est “Art’n’Roll” ainsi qu’une vingtaine d’autres comparses de l’édition presse et numérique. On patiente sagement devant un énorme présentoir de Tron Legacy, et les deux yeux superposés de Pulse du cultissime Pink Floyd. Notre ami, batteur depuis 1992 de Motörhead (ex King Diamond et Don Dokken), a l’air décontracté et en bonne forme. C’est avec le sourire et en plaisantant que la smala de la presse à cheveux long se faufile dans la salle où va se dérouler l’interview collective.

Le premier thème abordé est la façon dont les Anglais ont conçu ce nouvel opus, dans quelles conditions se sont faits l’écriture et l’enregistrement en studio. A la question est-ce que cela a été difficile d’écrire, Mr Dee y répond sans détour. Contre toute attente, le groupe ne voulait pas se remettre à la composition : “We didn’t even wanna do this album”. Fin de l’année 2009 Lemmy, Phil etMikkey se sont vus afin d’en discuter. Pour eux, il n’était même pas question de faire quoique ce soit. Il ‘agit en fait de leur manager qui, après quelques négociations, les a emmenés à Los Angeles. Comme il le dit lui-même “The shit was just coming out, it was flying out !” et finalement on y est allés, et tout est venu ITW-mikkeyDee07facilement.

Profitant de cet élan, le trio est resté une semaine de plus et c’était plié : “It was the easiest album ever (…) since I join the band (…) I think it’s a great album, I don’t know if it’s the best, it’s too soon, but all I know is that we go hand in hand, four of us with Cameron Webb (…) [parlant de l’album] it’s a little more Rock’n’Roll, maybe more back to basic”. Seul hic, l’album était prêt au mois de Mai et supposé sortir en Septembre, retard dû à des problèmes avec la maison de disques. Ce contretemps est unique dans l’histoire du groupe qui a pour habitude de partir en tournée dès qu’un album soit terminé, pas de temps mort. Au niveau motivation, Motörhead est 100% honnête : “We don’t get motivated by”, “we need two songs for the radio”, “the record company said they need a balad”, “we need four really fast songs for the fans (…) We can’t do that, we write the songs we write, Lemmy says this is great, phil says it’s great, I say I love it, we give it out ! (…) but our motivation is not to please everybody, it’s to please us first.” Ce n’est pas de l’égocentrisme mais une protection contre une pression qui ferait perdre son identité au groupe en satisfaisant les desideratas de tout le monde. A savoir la maison de disque, la presse, les radios, les télévisions et même les fans. Bien sur, c’est extra de savoir que ces derniers aiment l’album mais ce n’est pas notre motivation première.

On ne se préoccupe pas des formats radio, des balades à la mode. Le plus important est qu’on se fasse plaisir, nous, sans que personne nous dise quoi écrire ni ce qu’il veut entendre. On ne veut pas faire revivre un succès passé en se basant sur des titres écrits il y a 20 ans “A new Overkill album ? we can’t !”. Dès notre première rencontre avec Cameron Webb, je lui ai tout de suite dit qu’il ne fallait pas être impressionné ni par Lemmy, ni par Phil, ni par moi. Cela s’est ressenti pendant tout l’enregistrement “Si c’est de la merde, ok dis le, si la batterie est à chier idem, ne te prends pas la tête”. Il est resté droit et direct et n’a pas mâché ses mots. Le résultat est là, ça a payé. De multiples sujets ont été abordés par la suite, aussi diversifiés et intéressant les uns que les autres. Tels ses festivals préférés. A cela il nous répond qu’il y en beaucoup. Mais avoue son faible pour le Rock Am Ring, Rock Im Park, Sweden Rock Festival, Sonisphere, Rock In Rio et aussi (à notre grand fierté) le Hellfest. Lui-même le clame, il y a autant de bon festival qu’il y a de pays. Après un petit passage sur la publicité pour une marque de bière célèbre qui est largement diffusé à l’heure actuelle (notamment sur les réseaux sociaux).ITW-mikkeyDee04

Sir Mikkey précise aussi que si son combo préfère jouer dans des grandes salles au détriment des autres à tailles plus réduites. Ce n’est pas une question d’ego démesuré mais plutôt de qualités des retours sons, de condition de lumière et même de température. Motörhead unpplugged ? “Hummm… do you mean Motörhead on drug ?” et tout le monde rigole un bon coup. Mikkey n’est absolument pas concentré musicalement que sur le Hard Rock. Il adore tous les styles musicaux : ses influences vont de Deep Purple, Steve Smith (batteur de Jazz), le batteur de Rush Neil Pieart, les batteurs des 70’s et 80’s tel que Brian Downey (batteur de Thin Lizzy), John Bonham dont le dynamisme est impressionnant et la qualité incontournable. Sans citer un seul nom de batteur actuel, il nous confie tout de même que ces derniers sont absolument incroyables.

Dernier sujet pertinent, le film sur le leader charismatique : Mikkey est content du DVD, bien que pour lui, il ne traite pas assez du groupe. Toute fois selon lui “Lemmy is funny as hell”. Pour conclure, que les fans se rassurent, tant que les membres sont en bonne santé, qu’ils ont envie de jouer ensemble et qu’ils pourront partir en tourner, Il n’y a aucune raison pour que l’indéboulonnable Motörhead mette un terme à sa carrière. Par ailleurs, mise à part la sortie du DVD, un très chouette coffret contenant plusieurs CD ainsi qu’un tas de photos fêtant les 35 ans de carrières de la formation la plus culte au monde est prévu pour cette année ! On n’en sait pas plus mais attention aux yeux… et aux oreilles naturellement.

By Djé et Chris.

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