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Interview avec Sylvain de The Distance

lundi/20/06/2016
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Juste avant son entrée sur scène, Sylvain, le guitariste de « The Distance » a accepté de nous parler de son nouvel album…

ANR : C’est votre deuxième album, que s’est-il passé entre les deux ?

Sylvain : L’attente a été longue, il s’est passé plein de choses, pour le premier album on n’avait pas le même batteur, on a composé plein de choses. On est ensuite parti en tournée pendant un an et demi, deux ans. Le temps de se reposer, de recomposer… ça nous a pris 3 bonnes années mais aussi pour faire bien les choses. Se précipiter ne sert à rien, surtout en terme de créativité. Il vaut mieux prendre son temps et faire les choses bien. On a aussi eu une tournée anglaise de trois semaines. On est parti jouer avec des groupes internationaux comme Life of Agony, on a fait des premières parties de Visa qui est aussi un groupe américain, on a fait l’Olympia et plein de dates par-ci, par-là. Donc on a vraiment fait beaucoup de choses mais tout ça reste sur un premier album et on n’avait pas tout ce qu’on a aujourd’hui. Actuellement on a un entourage professionnel qui n’est pas comparable avec celui qu’on avait à l’époque et pourtant on était sur un petit label avec des gens super sympa, M&O Music. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour nous et on les en remercie parce qu’ils ont bien fait leur travail et humainement c’était des gens bien sympathiques. Maintenant comme tous les petits labels, bien que maintenant je sais qu’ils ont monté de niveau, et  à l’époque, ils ont fait comme ils pouvaient avec le budget qu’ils avaient. Donc il s’est passé tout ça sur le premier album « Spit the black Circle ». Au fur et à mesure, s’est vite imposée une évolution de ce que l’on pouvait faire et d’autres rencontres professionnelles. On s’est aussi aperçu qu’on ne pouvait pas tout faire et qu’à un moment on avait besoin des partenaires professionnels. On a rencontré Hervé avec qui ça s’est bien passé et on neregrette absolument pas. C’est un type merveilleux avec qui on s’entend très très bien mais honnête avec nous, quand il faut nous mettre une tape derrière la tête, il nous la met. Mais on est ultra satisfait de cette relation de travail et partenariat avec Nota Bene Wagram. Avec lui on a trouvé une sorte de mentor et c’est ce qui nous manquait pour travailler et cela nous a permis d’avoir la liberté de nous exprimer d’une meilleure façon et avec un esprit plus serein.

 

ANR : Vous vous êtes rencontré comment ?

Sylvain : Mike et moi, on se connait depuis très longtemps. On se connait depuis plus de 15 ans. Il a eu des projets musicaux, j’en ai eu aussi. On a eu des groupes en commun, des expériences musicales communes, on s’est séparé et puis un jour on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse un truc ensemble. Donc c’est parti de là. S’est greffé au fil du temps des rencontres, tout à fait spontanées. On a rencontré Duff (Sublime Cadaveric Decomposition) qui vient du metal, on a sympathisé et on s’est trouvé des intérêts communs, le fait de la diversité, de ne pas se mettre de barrières, de pouvoir se dire, toi tu fais du metal et moi du rock et au final ça reste de la musique et la rencontre d’un musicien ultra ouvert. C’est ça qui m’a séduit chez lui. Justement c’est merveilleux, malgré qu’il vienne d’une musique extrême il est intéressé par The Distance. Il est aux antipodes de ce qu’il fait habituellement. C’est ce qui est intéressant dans sa démarche artistique. Il nous a donné envie à Mike et moi de jouer avec lui. Et quand on a dû se séparer du batteur pour des raisons personnelles et que Duff étant dans Sublime Cadaveric Decomposition, et Dagulard aussi. On devait partir en tournée et étant un juste, est-ce que Dagulard se sentait de jouer nos compositions sur scène ? et lui pareil que Duff, on a rencontré un mec ultra ouvert sans a priori par rapport au style musical. Tout ça pour dire que c’est devenu une aventure humaine qui s’est fait de façon naturelle. Sans forcing, ça s’est fait comme ça.

 

ANR : J’ai souvent lu qu’on vous comparait à du Foo Fighter un peu plus agressif, ça vous dérange ?

Sylvain : Je ne trouve pas qu’on fait du FF, je pense surtout qu’on est des enfants des années 90, bon gré mal gré, on ne peut occulter notre enfance, nos souvenirs ancrés en nous et qui ressurgissent inévitablement même si on porte un grand soin dans The Distance à travailler notre musique avec notre temps c’est-à-dire qu’on a des influences du passé mais c’est relativement inscrit dans le temps et on fait vraiment très attention à ça. Effectivement on est des enfants de Nirvana, de cette génération là et ce sont des gens qui nous ont marqué et aussi qui nous ont donné envie de faire de la musique, tout comme Guns’n’Roses, Metallica et plein d’autres choses. Inévitablement c’est tout naturellement que ça s’entend dans notre musique. Et oui, les Foo Fighter est le parallèle le plus évident avec cette culture là même si on a un relent FF on s’en écarte quand même très largement. On trouve beaucoup d’élément dans FF qu’on ne retrouve pas dans The Distance. Par exemple, dans The Distance, on peut également trouver Depeche Mode, Bauhaus, Joy Division, faut chercher, faut bien écouter… mais si on écoute bien on peut trouver d’autres choses : du grunge, du rock. Par exemple sur le premier album, ça sonnait très norvégien. C’est un mélange de plein d’influences et on ne va pas du tout chercher à changer. On a fait comme on sentait.

 

ANR : Tu as parlé de l’Olympia, peux-tu m’en dire plus ?

Sylvain : Cela s’est passé à l’occasion d’un concours, mais nous, nous étions programmés hors concours pour ouvrir pour Razorhead. D’ailleurs, je ne sais pas trop comment on a pu en arriver là. A l’époque je trouvais ça un peu bizarre mais bon… Les gens dans le public n’ont pas trop compris car c’était très pop avant et d’un coup on arrive avec notre gros son et… waouhh ils s’en sont pris plein les oreilles !! Et finalement au deuxième morceau tout le monde s’est mis à s’éclater. C’était un concert un peu particulier. On a découvert que l’Olympia se faisait payer pour qu’on puisse vendre notre merchandising, et du coup on ne s’est pas fait que des copains sur cette date-là, n’ayant pas pu vendre notre merchandising, on avait quand même une centaine de t-shirts, la frustration aidant et l’envie d’en découdre on les a cachés derrière les amplis et on les a jeté dans le public. On s’est d’ailleurs fait remonter les bretelles par les gens de l’Olympia mais ce n’est pas grave. On ne regrette pas. Avec le recul, c’était la bonne décision à prendre, ça avait du sens.

 

ANR : D’où tirez-vous l’inspiration pour vos textes ?

Sylvain : Déjà, on a changé notre manière de fonctionner, déjà on a voulu reproduire la spontanéité et pas la réflexion poussive. Donc musicalement on est parti sur un système de création si au bout de 3 répétitions un morceau ne trouve pas son chemin naturellement c’est qu’il n’est pas bon. Donc on en a composé des caisses comme ça. Du coup on a vraiment travaillé sur un système d’épuration et ça a plutôt bien fonctionné et ça a donné le résultat qu’on avait l’intention d’obtenir. On a eu aussi envie de mélanger des styles.  On nous a taxé il n’y a pas longtemps de vouloir faire de la drague et des clins d’œil aux radios comme Ouï FM, on s’en défend parce que ce n’est pas du tout le cas. A aucun moment on a pensé à ça. D’ailleurs on s’en fout complètement ! On n’est pas dans une optique de mercantilisme, on a toujours travaillé la musique, l’art pour l’art. Personnellement, j’aime l’art pour l’art quel que soit le domaine musique, peinture ou autre. Je suis d’ailleurs jusqu’auboutiste sur ce sujet. The Distance est jusqu’auboutiste sur ce genre de chose. Donc il y a des choses un peu nouvelles que l’on n’entendait pas sur le nouvel album. Mais c’est quelque chose qu’on a laissé concrètement se faire.

 

ANR : Peux-tu m’expliquer le bébé sur la photo promo ?

distance

Sylvain : C’est un peu plus personnel au chanteur mais je vais quand même vous l’expliquer même si je n’en parlerai pas aussi bien que lui. C’est quelque chose de très personnel dans sa vie : il a eu un enfant avec quelqu’un et ça ne s’est pas très bien passé, son enfant est parti vivre à Majorque avec sa compagne. C’est le problème, il y a un moment où un père peut aussi être une mère pour son enfant ou inversement… alors là je n’en parle pas aussi bien même si je suis touché par cette histoire car c’est mon ami en premier lieu, mon chanteur. On avait aussi envie de l’aider à défendre cette cause-là. On a accepté de jouer le jeu. C’est vrai qu’à la base c’est parti de son idée. Il avait envie de défendre son propos, pas machiste pour autant, mais plutôt égalitaire sur les droits qu’on a sur son enfant. Ce sont des droits qui doivent être partagés. Même si ça se passe mal ça n’enlève ni à l’un ni à l’autre le droit de voir son enfant. Donc c’est quelque chose de très revendicatif, de très marqué et qui lui est très personnel. Pour nous c’est une mise en scène qui est symbolique et pas juste une photo pour une photo.

 

ANR : Quels sont vos projets ?

Sylvain : Pour l’instant on est focalisé sur la tournée et on essaye de s’organiser pour que ça se passe bien. Les dates tombent en cours de booking donc ça se remplit au fur et à mesure. On se concentre exclusivement sur la France jusqu’à fin juin voire mi-juillet et ensuite courant septembre-octobre, enfin on espère, sortir un deuxième clip. On prépare une tournée européenne derrière pour la deuxième partie de l’année. On a plusieurs contrats en cours mais pas finalisés avec des groupes américains sur lesquels on ferait leur première partie. Ce deuxième clip correspondrait à la deuxième partie de la tournée.

 

ANR : Le mot de la fin ?

Sylvain : L’affiche de ce soir est un choix personnel de The Distance. C’est une affiche qui s’est voulu éclectique. On a été chercher les groupes, les sélectionner pour que les gens puissent découvrir des artistes. Aussi permettre à des artistes de venir à la Boule Noire, chose qu’ils n’auraient pas forcément pu faire. Et puis avec tout ce qui s’est passé en France et en Belgique, le parallèle a quelque chose de révélateur qu’un groupe français et un groupe belge qui partage la même affiche. Si j’ai un message a faire passer à mes fans et aux gens c’est écoutez de la musique, sortez, discutez avec les gens, n’ayez pas d’apriori et apprenez à connaître avant de juger.

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