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Interview de Crucified Barbara

mardi/02/09/2014
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Interview Crucified Barbara (Klara Force et Mia Coldheart)
16 Juillet 2014

Art n’ Roll : Votre prochain album, In the Red, sort en Septembre. Pouvez-vous nous expliquer ce titre ?

Klara Force : On s’est inspirées de ces vieux compteurs : quand on enregistre de la musique, ou qu’on en écoute, il y a un compteur, et quand c’est fort, ça va dans le rouge. C’est un titre cool parce que notre musique est à écouter fort.

AnR : Vous êtes actuellement en tournée, comment ça se passe ?

KF : Oui, on fait des festivals cet été, pas en juillet, mais dans une quinzaine de jours.

Mia Coldheart : En aout, on repart sur les routes pour quelques festivals, un en France, en Europe, et en Septembre on sera en tournée européenne, ça se terminera en Décembre.

AnR : Vous étiez en tournée en Juin, n’est-ce pas ?

MC : Oui.

AnR : Comment ça s’est passé ?

FK : C’était fun ! On a joué 2 nouvelles chansons de l’album à venir, et c’était chouette de les jouer live. C’est bon de savoir que c’est bien pas uniquement en version enregistrée, mais aussi sur scène.

AnR : Donc les gens les ont aimés ?

MC : Oui ! Enfin je pense que oui. Ca s’est super bien passé !

KF : Ils sont restés en tous cas !

MC : C’est bon signe quand on joue un titre que personne n’a entendu avant, comme « I sell my kids for Rock n’ Roll » , elle est toute nouvelle, même pas encore sortie, et le public semble l’apprécier malgré tout, ils ont headbangé : c’est un bon signe !

AnR : Qu’est que vous pensez des festivals français, du public français ?

MC : On a joué dans pleins de festivals français : Hellfest, Motocultor, Sonisphere… On a vraiment aimé, il y avait un bon mélange de groupes et un très bon accueil de la part de l’organisation, le public est toujours génial, le temps est toujours génial aussi. Et puis on adore le fromage et le vin, donc c’est parfait !

AnR : Est-ce que vous trouvez qu’il y a des différences entre les festivals français et d’autres festivals ?

KF : Pour nous la France est vraiment un chouette pays : le public est toujours… c’est le meilleur pour nous.

AnR : Dans votre album « In the Red », j’ai entendu beaucoup de revanche et d’ironie (« I sell my kids for Rock n Roll »… ) . Est-ce que vous pouvez parler des thèmes que vous abordez ?

KF : Je crois que tu as mis le doigt sur les thèmes principaux de l’album : colère, revanche et comme tu l’as dit pour « I sell my kids for Rock n Roll», de l’ironie, tout à fait !

AnR : C’est un peu comme si vous aviez fait ce que vous vouliez, et que vous regardiez ces gens qui sont en colère contre vous mais que vous vous en fichiez….

MC : Oui exactement ! Il y a des gens qui se plaignent et qui pensent négativement à propos de nous en tant que femmes jouant de la musique depuis le début de notre carrière, et ils continuent à parler de la même manière, mais on s’en fiche, parce que ça fait 15 ans qu’on fait ce qu’on fait et on s’éclate pendant qu’eux sont assis sur leur cul à se plaindre, ça ne peut pas être fun ! Je me sens un peu triste pour eux, mais c’est leur chanson.

AnR : “To kill a man” est une super chanson : comment vous avez choisi de parler de ce sujet, le viol ? C’est un sujet dur…

KF : Oui, c’est dur, mais c’est un sujet important : la violence domestique, le viol sont des problèmes énormes et ça arrive tout le temps et partout. Et qui que tu sois, tu es passé par là toi-même ou tu connais quelqu’un à qui s’est arrivé. Pour nous c’était important d’utiliser notre voix pour s’exprimer à propos de choses injustes qui arrivent dans le monde. On devait écrire cette chanson parce qu’on était en colère de lire des histoires de ce genre.

AnR : dans la scène Metal…

KF : Oui je sais, la scène Metal de nos jours n’est pas du tout politisée. Mais je crois qu’il devrait y avoir de la place aussi pour des paroles sensées, intelligentes. Tout ne devrait pas tourner autour des fanfaronnades, du nombre de bières bues… On devrait pouvoir faire de la place pour autre chose.

AnR : Quelle est la réaction des fans à propos de la chanson et de ce sujet ? Le clip est en ligne, vous l’avez joué live, quelle est la réaction des fans à propos de cette chanson en particulier?

KF : Je crois qu’ils l’apprécient.

MC : On a une belle réaction de personnes qui nous remercient d’avoir écrit cette chanson : elle les fait se sentir mieux, les encourage. Ca fait plaisir de les entendre.

KF : On a aussi des commentaires du genre : « Ok, bye bye ! Je ne suis plus fan ! », « Stupides féministes suédoises radicales ! ». Bref, ce genre de choses arrive quand on prend position, mais c’est important pour nous de serrer les poings et de dire : « Assez ! Peut-être que tu n’es plus notre fan, mais ça vaut le coup pour nous de dire ce qu’on pense ».

AnR : C’est toujours un sujet pour les groupes : faut-il écrire à propos de ce qui tient à cœur, même si ça ne plait pas aux fans…

KF : Etant donné le nombre de gens reconnaissants, comme l’a dit Mia, et vu que c’est vraiment important pour nous, c’est leur problème s’ils n’apprécient plus notre musique, ce n’est pas le nôtre.

MC : Je crois que beaucoup de gens se sentent offensés par les paroles, ce que je ne peux pas vraiment comprendre. Ils les rendent très basiques : “« To Kill a Man »? Oh ! Tuer un homme ?! Et si un groupe d’hommes avait écrit une chanson “To Kill a Woman”? ».
Moi personnellement, si je voyais ça, je serais curieuse de savoir ce qu’ils ont voulu dire dans cette chanson. Je n’imaginerais jamais qu’un homme ou femme écrirait une chanson pour encourager quelqu’un à tuer une femme parce qu’elle est une femme. Evidemment, ce n’est pas le propos de la chanson. Le titre peut paraitre provocateur, mais il faut aller plus loin et ne pas être si obtus !

AnR : Ce morceau figure aussi sur une sorte de compilation élaborée par “Feministiskt Initiativ”, un parti politique. Pouvez-vous nous en dire plus à propos de ce CD?

KF : Oui c’est un parti politique suédois et ils ont fait cette compilation avec 40 ou 50 artistes suédois soutenant leur cause. Il y a toutes sortes de genres musicaux : hip hop, electro, des artistes très connus, d’autres moins, qui soutiennent cette initiative féministe.

AnR : Le Parti vous a appelé et vous avez dit oui ?

KF : En fait je les ai contactés pour leur proposer de travailler ensemble. Ils avaient ce projet…

MC : C’était à cause de la chanson…

KF : Oui c’était à cause de « To Kill a Man » en fait. Elle venait de sortir et on voulait la faire connaitre au-delà de nos fans. Donc je les ai contacté, ils avaient ce projet et ils m’ont répondu immédiatement : « Oh c’est étrange, on était sur le point de vous appeler pour savoir si vous vouliez participer !

AnR : Donc vous êtes plutôt engagées politiquement ?

KF : Oui dans un sens, émotionnellement…

AnR : Vous vous devez de répondre…

KF : On doit exprimer ce qu’on ressent en face de l’injustice, prendre position. Oui je pense que c’est important.

AnR : Il y a une chanson que j’ai trouvé un peu étrange : « Finders Keepers ». De quoi parle-t-elle ?

KF : C’est à propos d’un mec…

MC : Ouais… et d’une fille… c’est quelque chose que j’ai écrit. Si tu ne fais pas attention à ce que tu as, quelqu’un viendra te le prendre. Ca peut être à propos d’une relation, ou d’autre chose…

AnR : L’artwork est impressionnant : comment avez-vous choisi de travailler avec Erik Rovanpera?

MC : Il est suédois, c’est un artiste qu’on admire depuis des années et avec qui on voulait travailler. Au moment de créer la couverture de l’album, on a décidé de lui demander. Il a accepté et a fait un super boulot donc on est fières de l’avoir sur cet album.

AnR : Pouvez-vous le décrire le décrire pour les lecteurs d’Art n’ Roll ?

KF : Il inspire un sentiment assez sombre, les couleurs sont fortes, noir, rouge, blanc, il y a un oiseau effrayant.

MC : Oui avec une ville dans le fond.

KF : Le tout est assez graphique, j’aime beaucoup le style.

[Mia nous quitte pour répondre à une autre interview]

Il y a aussi le compteur qui va dans le rouge. On était également un peu inspirés par la vieille propagande russe. C’est effrayant mais le rendu est beau. On s’est aussi inspirés de posters de films… C’est une oeuvre à part entière, on peut l’accrocher au mur même si tu n’aimes pas le groupe. On lui a laissé une grande liberté. On lui a dit : on pourrait mettre un oiseau, et puis on aime ce genre de couleurs et puis il s’est débrouillé.

AnR : Il n’a pas écouté l’album avant ?

KF : Je crois qu’il a écouté une ou deux chansons avant, il a eu la liste des titres pour avoir une idée générale. Et on le connait depuis des années, il connait notre groupe et notre style musical.

AnR : Dernière question, une tradition pour Art n’ Roll est de demander aux musiciens s’ils ont d’autres hobbies artistiques ? En avez-vous ?

KF : Mia (partie répondre à une autre interview entre-temps) dessine très très bien. Moi quand j’étais au lycée, j’avais un cours d’art, je dessinais aussi un peu, pas aussi bien que Mia mais j’aimais bien. Quand je ne suis pas en tournée, j’écris pour un journal local de Stockholm, des petits textes tous les mois, des chroniques à propos de la vie de tous les jours, j’écris aussi sur le Hard Rock.

AnR : C’est un autre métier en fait.

KF : oui, c’est difficile de ne vivre que de la musique. Quand on est beaucoup en tournée, c’est suffisant. Mais sinon, on est obligées de prendre des boulots en plus.

AnR : L’industrie musicale est tendue…

KF : Oui tout à fait. Je travaille aussi dans le services aux personnes agées et je trouve que c’est aussi une belle façon de voir le monde, pas seulement d’une seule perspective. J’ai une perspective via les tournées et une autre, complètement différente en rencontrant des personnes agées, malades. Je vois le monde comme il est pour eux. Ca fait mûrir quand on peut vivre dans les deux mondes. J’espère que ça me fait devenir une meilleure personne, moins étroite d’esprit. Je crois que c’est bien de faire des expériences différentes.

The Kat

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