HOT on the rocks!

Interview avec Rob Cavestany de Death Angel

mardi/12/11/2013
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ANR : Peux-tu nous parler de comment s’est passé l’écriture et l’enregistrement de “The Dream calls for Blood”?

Rob Cavestany : Cet album est très spécial pour nous, on l’a crée d’une façon très différente par rapport à nos albums précédents.

Premièrement dans l’écriture de l’album, on était en tournée durant 3 ans pour « Relentless Retribution » notre dernier album, c’est relativement long d’être constamment sur la route pour aussi longtemps, c’est la tournée la plus longue que nous ayons faite donc j’ai du commencer à écrire sur le route.

On ne voulait pas perdre beaucoup de temps une fois rentrés à la maison, du style prendre le temps de respirer et ensuite de commencer à écrire. Ca allait prendre énormément de temps et je ne voulais pas justement que ça prenne trop longtemps donc j’ai commencé à écrire sur la route, je l’avais déjà fait auparavant mais pas comme ça, pas l’album entier donc oui dès le début, la façon de procéder pour l’écriture est différente.

J’ai aussi remarqué que la musique que j’écrivais était très intense, très agressive, lourde voir sombre, je n’ai pas forcement compris ce qu’il se passait au début mais je suppose que cela reflétait  tout ce que l’on traversait à force d’être sur la route depuis aussi longtemps, et en effet il y en avait des choses, il y en avait des incroyables et d’autres beaucoup moins  donc tout ces hauts et bas allaient directement dans la musique.

Mark a aussi commencé à écrire avec la musique que je lui donnais, il écrivait exactement les mots pour lesquels j’écrivais la musique, ça venait vraiment de la même source d’inspiration avec toutes ces choses intenses que nous traversions au niveau de nos vies et de notre musique donc c’est vraiment un journal intime de ce que nous ressentions à ce moment là de nos vies, de ce que ça nous faisait d’être sur le route depuis si longtemps et aussi ce que cela faisait subir à nos vies aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la musique.

Nous avons donc continué à composer, on est rentrés quelques fois a la fois à la maison et on en profitait pour bosser les arrangements en studio et on retournait sur la route et on en composait encore un peu.

Arrivé au dernier concert de la tournée on avait fini de composer. Et là on s’est dit qu’il était temps de booker le studio donc certes que ce serait encore plus douloureux mais en même temps parfait pour capter les vrais sentiments ou ressentis que nous n’aurions pas pu intégrer si on avait laisser un peu de temps entre le studio et la tournée, je ne voulais pas qu’on redescende de ces moments et ces ressentis que nous avions eu durant la tournée donc on a booké le studio immédiatement.

Je voulais vraiment que nos performances sur l’album aient le même état d’esprit donc 4 jours apres la fin de la tournée j’étais dans un avion direction la Floride où on a enregistré l’album pendant 2 mois donc comme on a enchainé direct après la tournée il y a eu beaucoup de tensions et de fortes émotions durant l’enregistrement mais ça en valait la peine.

 

ANR : Même si tu as déjà plus ou moins répondu lors la question précédente, comment comparerais-tu cet album par rapport aux précédents ?

Rob : Je pense que ce nouvel album comparé à nos travaux précédents est vraiment plus « tout », plus rapide, plus agressif, plus technique, c’est comme nous emmener à un niveau supérieur en tant que musiciens, on s’est poussés et on a été cherché au plus profond de nous pour donner le meilleur autant musicalement que personnellement.

Même Mark avec les voix a fait un effort considérable pour tout amener au niveau supérieur, même la production est plus approfondie, tout est mieux sur tous les points comparé aux albums passés. Faire cet album fut une expérience bizarre  mais contrairement aux autres albums je pense que le résultat est bien supérieur par rapport à tous ce que nous avons pu créer précédemment.

 

ANR : Donc c’est peut-être pour ça que l’on n’entend pas de sons grunge, funk ou encore groovy  qu’on pouvait entendre auparavant ?

Rob : C’est exactement ça, ce sont des éléments qui ne sont pas sur cet album et oui on l’a fait volontairement, pas parce qu’on n’aime plus ce genre de son ou ce style de musique, c’est juste que cela n’allait pas avec le corps de l’album. On voulait que cet album ait le même sentiment du début à la fin et que rien ne sorte du contexte quand on écoute l’album. Dans le passé on aimait bien varier dans nos albums parce qu’on aime énormément de styles différents mais pour cet album on a preferé garder le coté heavy volontairement c’est pour ca que ca peut surprendre.

 

ANR : Dans cet album il y a une chanson éponyme, avez vous choisi le nom de la chanson avant celui de l’album ou l’inverse?

Et pourquoi ce titre, y’a-t-il une histoire à ce sujet ?

Rob : La chanson à existé en premier, et pour le titre c’est quelqu’un qui est arrivé avec ce titre et je suis juste tombé amoureux du titre. J’ai tout de suis pensé que c’était accrocheur et original, c’est assez sombre et cela exprime complètement de quoi parle l’album. C’est notre anthem, ça l’était déjà avant sans le titre mais avec cette phrase en plus c’est juste parfait.

Ça parle exactement de ce que nous vivions au jour le jour. Le rêve pour nous est notre groupe et de poursuivre notre musique, notre challenge est de vivre de notre musique et de notre groupe, c’est fou et ridicule mais on ne peut pas s’empêcher de tout donner mais cependant beaucoup de gens souffrent au fil de leurs histoires  et on fini par expérimenter la perte ou les sacrifices et c’est dur de le partager.

Le long du chemin de la vie, il ya des douleurs mais il y a aussi des victoires et c’est ce que l’on fait dans notre musique, ça a été intense pour nous et comme on le fait depuis gamins ça a pratiquement gérer nos vies.

« The Dreams calls for blood » raconte évidemment notre histoire mais est là aussi pour faire sentir la puissance, car en écoutant l’album il faut que ça se relie à votre propre vie.

Cet album est pour tous le monde car tous le monde devrait avoir un rêve ou un but dans la vie et faire en sorte de tout faire pour y arriver, tu dois vivre pour ton rêve, faire des sacrifices et foncer jusqu’à réussir ce que tu t’es fixé, j’espère que cet album donne cette force malgré les obstacles ou les ennemis qui essaient de t’éloigner de ton but.

Tu peux toujours le faire parce que tu as la force en toi. J’espère que cet album donnera envie au gens d’appuyer sur play et se battre contre l’ennemie qui te mets des bâtons dans les roues sur le chemin de ta destinée.

 

ANR : Vous avez une intro et outro plutôt longue, vouliez vous faire comme un livre ou même un film avec une intro et une conclusion ?

Rob : Quand j’écris un album, j’aime bien avoir une vue d’ensemble de ce dernier, un peu comme un film puisque pour moi c’est un peu comme un film mais en son, il doit donc y avoir un début, un milieu et une fin.

Comme ça quand la personne écoute l’album, elle est embarquée dans une histoire complète, du début a la fin,  bien sur l’intro t’emmènes dans une histoire un peu effrayante et étrange, et une fois que tu es dedans, il y a genre 5 chansons d’affilées qui sont vraiment intenses et ensuite tu as un petit interlude acoustique car tu as besoin d un break sinon ta tête va juste exploser. Pour cet album ce moment est la chanson « Execution » c’est un genre de faux espoir qui te fait penser que tout va bien se passer et la chanson d’après est du genre «oh shit ! » en fait probablement pas et tu repars dans ce voyage fou de nouveau, et vient de nouveau un interlude avec le début de la chanson « Dead me » qui est du style : nous marchons direction la bataille finale donc cela t’amènes au choix ultimes de l’histoire qui te mène jusqu’aux moments intenses des 2 prochaines chansons « Detonate » et « Empty » et enfin la chanson finale est comme un épilogue, une longue intro acoustique et enfin l’outro avec « Bloodlust » qui est une longue sortie.

Je dirais que ca semble te donner une vision de quelque chose qui te permet de te garder dans le film et pas seulement un enchainement de chansons.

ANR : Vous avez travaillé avec la même équipe que l’album précédent, est ce que c’est parce que vous n’aviez pas le temps de trouver une nouvelle équipe ou est ce que c’est parce que vous avez trouvé la dream team?

Rob : C’est définitivement la deuxième option, on a adoré travailler avec cette équipe sur notre dernier album “ Relentless retribution”, c’était une super expérience et on a bien senti que continuer avec cette équipe nous amènerais musicalement à un niveau supérieur car on a la même vision des choses et on se connait à présent, nous sommes même devenu de bons amis, on a gardé contacte durant les 3 ans de tournées et il y a un an on savait déjà que l’on retravaillerait avec eux. On en a parlé et aussi bien eux que nous, étions vraiment excité a l’idée de créer la partie 2 et d’en faire une bien meilleure que la partie 1, c’était une évidence puisque nous nous connaissions à présent, donc on a évité la partie découverte de l’autre et on s’est mis directement au travail.

Dès le premier jour on était très productif, on espère même continuer à travailler avec cette équipe tellement c’est agréable.

 

ANR : Parlons un peu de la pochette, c’est aussi la même personne qui a fait le design?

Rob : Tout à fait, c’était aussi une partie du plan, comme cet album allait être la 2eme partie de l’album précédent, la pochette de l’album devait refléter la même histoire et qu’on remarque la continuité donc l’artiste devait être le même pour les loups, on était très content d’avoir Brent Eliot. On a même commencé à en parler quand on était encore en tournée, on composait encore que l’on discutait déjà de la pochette de l’album.

C’était cool de travailler ainsi car on ne l’avait jamais fait, on allait sans se poser trop de questions avant, on rencontrait les gens, on se découvrait et on bossait ensemble et tu devais t’exprimer en profondeur et lâcher prise devant un quasi inconnu et c’est difficile en général de se laisser aller devant quelqu’un que l’on connait pas. Donc retravailler avec les même personnes fut une super expérience, car tout en ressort plus sincère car tu ne caches rien devant tes amis et tu te lâches totalement dans ton art et ce n est pas forcement quelque chose qui arrive avec des gens que tu connais à peine.

 

ANR : Comme tu nous as dit, vous avez eu une tournée ultra longue avec l’album “Relentless Retribution”, programmez vous de faire une tournée aussi grosse ou voir même plus grosse?

Rob : Ceci est un NON! C’était une tournée très longue, ça a été remarquable, on a fait de supers concerts mais c’était long. On ne sait pas encore combien de temps exactement la tournée va durer, surement sur tout 2014.

Vu ce que l’on a traversé durant la tournée précédente je ne pense pas que l’on puisse recommencer ou alors on aura besoin d’une aide psychologique et médicale. La tournée fut intense donc j’espère que pour celle-ci on va faire la même mais dans un lapse de temps plus court, c’est vrai que l’on a commencé tout en bas de l’échelle  donc on a fait un gros effort pour construire une telle tournée qui nous a permis de jouer avec Anthrax, Sepultura, Kreator, Exodus, donc on espère commencé un peu plus haut et ne pas avoir à recommencer le même travail que l’on a déjà fait car c’était très dur.

 

ANR : Des concerts à annoncer?

Rob : Oui, on jouera au Hellfest et aussi à la Maroquinerie le 8 décembre.

 

ANR : Ne penses-tu pas que parfois tout reposes sur tes épaules car tu es le seul membre fondateur restant?

Rob : Ça l’a toujours été, j’ai toujours été le principal compositeur, ils m’appellent le Capitaine, donc c’est un rôle naturel pour moi dans le groupe. C’est aussi pour cela que je suis encore dans le groupe. Je peux en effet confirmer que tout repose sur mes épaules mais aussi sur celles de Mark qui est la depuis le premier album.

Beaucoup de pression repose sur moi car si ça va mal ça sera de ma faute mais quoique si ca va bien ça sera grâce à moi !

 

ANR : Parce que cela peut être parfois pesant, as-tu déjà envisagé de quitter le groupe?

Rob : Le groupe a déjà splitté et s’est réunis de nouveau, au moment où le groupe s’est dissous j’étais cool par rapport à cette décision. Je ne suis pas du genre à regarder en arrière mais plutôt à regarder vers l’avenir.

Depuis que le groupe s’est reformé je n’ai jamais repensé à une dissolution du groupe, on a plus le choix et plus ou moins coincés donc on essaie d’en tirer le meilleur. J’aime jouer de la musique et on a un super line-up qui n’a jamais été aussi puissant, je pense qu’on a beaucoup de chance d’être dans cette position donc maintenant y’a plus qu’a espérer que cela dure.

ANR : As-tu d’autres hobbies artistiques?

Rob : J’adore la photographie, Je suis un amateur mais des que j’ai l’occasion j’essaie de prendre des photos pour l’amour de l’art et pour hobbies. J’ai toujours aimé la photographie, d’ailleurs c’est très drôle que tu me poses cette questions car justement hier en allant me coucher je me disais que ça pourrait être très cool de faire un book, du genre prendre mon appareil sur la route et capturer les moments, le truc c’est que je devrais prendre mon bel appareil photo ce que je ne fais jamais car je ne veux pas le casser, mais j’aimerais vraiment capturer des moments de la tournée dans l’intimité du groupe.

 

Thanks a lot.

 

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