HOT on the rocks!

Hellfest Dimanche 19 juin 2022 – « Des couettes et de la spaetziflette »

mercredi/31/08/2022
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On se motive un grand coup pour remettre ses pompes de rando et on affronte un départ (trop) matinal pour rejoindre une dernière fois le site ce weekend. Nous rejoignons donc un parterre encore clairsemé devant la Mainstage pour découvrir une des coups de cœur de l’organisation avec les Lillois de Stengah.

Le groupe a beau être relativement jeune, son mélange de Metal moderne prog/djent est interprété avec une grande précision et est porté par un son impeccable. C’est assez bateau de dire ça mais ça reste très vrai : le groupe n’a rien à envier aux grands et est définitivement à sa place sur cette scène.

Leur show fera d’ailleurs office de réveil matin/cri de ralliement pour un public qui commence à affluer pour soutenir ces grands/p’tits gars. On aura même droit au premier wall of death de la journée et ça slam déjà dans la petite foule enthousiaste et grandissante devant la scène. On appréciera le fait de laisser leur chance à des groupes émergeants de se produire dans des conditions aussi bonnes et on me souffle d’ailleurs qu’une interview du groupe devrait paraitre dans pas trop longtemps sur notre site (abonne-toi).

Le Altar commence enfin à se remplir (c’est dur le dimanche matin, ne jugez pas) pour assister au show musclé de Dyscarnate. Le terme musclé est plus qu’à propos pour définir leur musique et la très solide performance du power trio qui impressionne par la puissance de son set.

Je resterai toujours subjugué par ces groupes où juste 3 personnes arrivent à faire autant de boucan. C’est incisif, ça tabasse la cervicale et ça donne envie de faire la grimace et des oui de la tête (oui, je sais que vous venez de le faire et de comprendre ce que je voulais dire).

Sans trop savoir quoi aller voir ensuite, je décide de passer devant la Mainstage par curiosité et fais une découverte plutôt sympathique avec les Autrichiens de Kontrust qui joue leur métal crossover super énergique et groovy… En tenue traditionnelle autrichienne.

Oui, je suis sérieux, c’est vraiment ce qui est se passe sur scène là, avec les grosses chaussettes, les gilets, la longue robe bouffante et les couettes blondes (bon elles sont rouges les couettes là, mais vous avez l’image) bref, La totale. Avec 2 batteurs/percussionnistes et un duo chanteuse/chanteur sur scène du plus bel effet, c’est aussi étonnant qu’efficace et ça fout sérieusement l’ambiance.

Je n’attendais certainement pas à tomber sur Heidi au pays du métal mais je vais désormais m’intéresser de près à la musique de ce sympathique orchestre (et vous devriez aussi. J’insiste).

Après ce petit interlude dansant, il est temps de retrouver la brutalité gratuite délivrée par les Anglais d’Ingested. Étonnant de ne pas voir de basse sur scène (après quelques recherches, il semblerait que le groupe tourne en fait sans basse depuis quelques mois) mais les 2 guitaristes jouant sur des 7 et 8 cordes accordées très bas, le son est quand-même bien lourd et incisif à souhait.

Et que dire cette double pédale de l’enfer qui tabasse pire qu’un motoculteur dans un camp scout ?

Vous l’aurez compris, c’est une véritable boucherie et la violence dans le pit a dû laisser des marques dans le tarmac et quelques cotes fêlées dans son sillage. Sans parler de ces grosses sub-basses de l’enfer balancées dans la sono, là. Finalement, pas besoin de basse sur scène, c’était déjà bien assez lourd comme ça.

Je refais le trajet (bon ok, c’est juste à côté) vers la Mainstage pour découvrir la très chouette décoration scénique ainsi que les nouveaux costumes des Italiens de Lacuna coil.

Le son est énorme, le duo de chanteur/chanteuse est toujours aussi efficace et le groupe est parfaitement en place.

On a d’ailleurs de la chance avec le temps qui est beaucoup plus supportable qu’hier et m’évite de mourir liquéfié après 2 minutes passées au soleil.

Ces piliers du Metal Gothique sont dans la place et ne faillissent pas à leur réputation en live. C’est puissant, entraînant, varié et le public est plus que réactif.

J’ai beau ne pas suivre toutes leurs sorties, le groupe restera toujours une valeur sûre en concert et je ne me ferai jamais prier pour retourner les voir.

Moment surprenant, particulièrement pour la Mainstage, avec les Math-coreux américains de Car Bomb qui jouent aujourd’hui en configuration power trio instrumental. Leur musique est déjà barrée en soit mais si on enlève la voix, ça peut être encore plus déstabilisant pour l’auditeur moyen.

Leur prestation, aussi improbable que furieuse, génère son lot de pit furieux et trouvera son public sans trop de problème malgré le fait qu’ils se soient retrouvés programmés en dernière minute entre Battle Beast et Doro. Comme quoi, on peut vraiment mélanger tous les styles sur ce festival sans que ça ne dérange trop de monde. En tout cas, le groupe aura trouvé sa place devant un public pas forcément là pour eux à la base, amputé d’un musicien et aura donné un excellent show. On sort de là ravi et avec l’envie de les revoir en salle dans des conditions optimales.

On retourne à l’ombre du Altar pour le show fort attendu (pour ma part) des Anglais de Monuments.

Dès les premières minutes, on sent que la prestation du groupe va être… Monumental.

Ouais je sais, c’est facile et je devrais avoir honte de cette vanne mais difficile de la qualifier autrement.

Le frontman Andy Cizek est en feu et son chant est juste incroyable sur scène, alternant avec une aisance déconcertante entre le growl et le chant clair avec une maîtrise qui frôle l’irréel.

Il prendra même le temps de faire chanter la foule, tel un Freddy Mercury au Live Aid (si vous avez la ref, vous êtes, vous aussi, un boomer. Pardon).

Les parties instrumentales ne sont pas en reste et les musiciens sont juste époustouflants de précision, rendant justice à la complexité de leur musique sans jamais avoir l’air de forcer.

Impressionnante est l’ambiance générée par les Anglais avec une musique complexe et pas forcément fédératrice de prime abord.

L’énergie et la bonne humeur déployée sur scène force le respect. Les gars sont heureux d’être là et ça se sent. Ah et un circle pit sur du Prog, j’avoue, je ne l’avais pas vu venir celle-là.

Une chose est sûre, si vous n’aviez jamais entendu parler les tarés japonais de Maximum the hormone, vous n’étiez pas prêts pour le bordel monstre que le quatuor nous a balancé de la Mainstage.Tous les membres du groupe chantent, courent partout et sautent dans tous les sens (oui, même la batteuse entre 2 passages où elle ne joue pas).

Leur anglais a beau être approximatif, ça discute beaucoup avec un public hyper réactif et le mélange improbable de néo métal pop punk hardcore est en train de retourner la plaine de Clisson comme jamais. L’énergie du groupe est ridiculement communicative et l’ambiance de fête semble inarrêtable.

On en regrettera qu’une chose, c’est de ne pas voir cette bombe d’énergie plus souvent sur notre continent. Ah, et tout le public qui hurle en chœur un gros YATA final m’a foutu des frissons. Impossible de quitter ce show sans avoir un bête sourire accroché au visage.

Je me décide ENFIN à aller faire un tour du côté de la Warzone pour autre chose que les stands de bouffe mais sérieux, vous avez essayé la spaetziflette ? Oui, c’est de la tartiflette avec des spaetzle et c’est ridiculement bon et leur stand est devant la scène donc voilà, j’y vais plus pour manger que pour les shows d’habitude (Avale, si vous passez par ici, sachez que je vous aime).

Bref, ce coup-ci, j’y vais pour assister au show très animé des Britanniques de While She Sleeps.

Leur Metalcore super énergique et mélodique fout une ambiance démentielle :

Ça pogote dans tous les sens, ça saute, ça pite en rond (oui j’en ai marre de dire circle pit), ça manque de vomir sa spaetziflette, bref, ça s’enjaille sévère, ça joue hyper bien et c’est très efficace.

On aurait presque le sentiment d’assister à un show plus intimiste tellement la communion avec le public est bonne.

Bon, on arrive au dernier show que votre serviteur aura le courage de voir ce weekend et je me retrouve face à un choix cornélien. D’un côté, il y a la Dark Synthwave de Perturbator sous le Valley et de l’autre, le génial Devin Townsend sous le Altar.

J’aurai hésité jusqu’au dernier moment pour faire un choix, mais je finirai par craquer pour un de mes artistes préférés de tous les temps et suis quand-même allé voir mon chouchou canadien.

La dernière fois que j’ai vu Devin, il faisait la tournée promo de son dernier album « Empath » mais ici, c’est un line-up plus modeste qui joue (ils ne sont que 4 et non 8 comme sur ladite tournée).

Nous aurons donc droit à un Devin désarmant de sincérité et de bonheur jouant une setlist « by request ». En gros, le public pouvait voter en ligne pour choisir les morceaux que le groupe allait jouer et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait du choix. Pour ceux qui ne sont pas familier avec le génie canadien, il a presque 30(!) albums à son actif, passant de la violence extrême du projet « Strapping Young Lad » (un de mes préférés tous styles confondus) à des projets ambiants ou expérimentaux comme « The Hummer » ou le récent double album « The Puzzle/Snuggles » pondu pendant la quarantaine.  

Soyons honnête, votre serviteur ne sera jamais objectif quand il s’agit de Devin, c’est plus fort que moi, je ne sais pas faire autrement que de vouer un culte au bonhomme.

On aura donc droit à une sorte de super best-of de sa prolifique carrière avec des morceaux issus de « Ocean machine », « Ziltoid the Omniscient », mon petit « Strapping young Lad » de mon cœur (ça faisait si longtemps que je voulais en entendre des morceaux en live) et du Devin Townsend Project.

Ah tiens, quelqu’un vient de jeter sur scène un chapeau avec des oreilles de lapin qui aura fini sur la tête du Devin… Je ne suis pas forcément un mystique, mais je pense qu’on a ici un signe que la boucle est bouclée pour cette année.

Je conclurais donc cette édition du Hellfest comme je l’avais commencée : avec un lapin sur scène (si vous ne l’avez pas, allez relire mon chronique du vendredi. Abonne-toi).

Si vous avez tenu jusqu’ici, merci d‘avoir revécu avec moi cette chaude mais merveilleuse édition.

Il est temps pour votre serviteur de dormir un peu avant de refaire les 850km du retour dans sa campagne Belge.

Ah et attendez de lire ce que notre bon Romain a à dire sur le weekend suivant. (Lui, c’est un warrior, il a tenu les 7 jours).

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