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Interview d’Except One

dimanche/03/04/2022
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Art’N Roll : On vous rencontre pour votre deuxième album « Broken », pouvez-vous me présenter Except One ?

Estelle : Except One est un groupe de métal qui existe depuis une dizaine d’années maintenant. Donc moi je suis Estelle la chanteuse, on a Tim à la guitare et back vocals, Junior à la guitare, Crypp a la basse et Naty à la batterie.

Le nom du groupe ça vient d’une pote à l’époque, quand on a monté le groupe, on cherchait le nom. On nous avait dit, vous êtes toujours là, sauf un. Vous buvez tous de la bière sauf un. Appelez-vous « sauf un » et on a gardé Except One parce qu’au final ça faisait aussi écho au fait qu’on fait du métal en France et surtout il y a une dizaine d’années, c’était quand même un petit peu moins présent. Ce n’est toujours pas très présent dans le paysage médiatique français, mais ça l’était encore moins il y a 10 ans, ça reste un style de niche, du coup ça garde ce côté d’exception.

Tim : C’est un mot qui est assez intéressant dans le sens où il fait aussi une sorte de parallèle avec ce que peut être le métal dans le paysage musical français. C’est toujours un peu l’exception, donc par exemple, j’écoute du metal depuis petit et en grandissant, je me suis rendu compte au collège que dans une salle de classe, il y a toujours un métalleux. C’est celui qui a les cheveux longs, qui est habillé tout en noir. En l’occurrence, c’était moi, donc il y a un côté ou on se sent parfois seul mais ça peut aussi développer une force et c’est en l’occurrence dans le groupe, une force qu’on a tous senti à un moment. Ça nous a servi pour le processus créatif.

ANR : Le premier album s’appelait « Fallen », le deuxième « Broken », c’est quoi l’idée où l’image derrière ?

Estelle : On peut faire la blague qu’une fois que c’est tombé, c’est cassé!

Oui il y a une évolution logique. Ça ne s’inscrit pas dans une histoire. Les noms sont assez proches mais « Broken » c’est par rapport à tout ce qui a pu se passer dernièrement.

Tim : « Broken » c’est essentiellement fait au moment du début de la pandémie. Le moment où le monde s’est arrêté. Et ça nous a permis en fait de nous poser, de prendre du recul pour nous demander, qu’est-ce qu’on avait envie de raconter dans ses tableaux. Et aussi de faire le constat de ce qui se passait autour de nous. Se demander pourquoi le monde s’est arrêté de tourner, qu’est-ce qui s’est passé ? pour qu’au-delà, de la maladie en elle-même, qu’est ce qui fait que tout a explosé autour de nous. Et on s’aperçoit que le monde était plus fragile que ce qu’on croyait, qu’il y avait un tas de failles, de fêlures, que tout le monde essayait de dissimuler, de cacher et ça a explosé. On s’est un peu servi de tous ces démons qui ont surgi à l’intérieur de nous ou à l’intérieur de nos proches, de nos familles mais aussi à un niveau beaucoup plus globale pour nourrir ce processus créatif. Et finalement, ce n’est pas un album qui parle de pandémie, c’est un album qui parle des mots qui ont surgi de manière assez violente, que ce soit chez nous ou au sein des gens qui nous entourent. Ça a détruit des familles, ça a laissé un aperçu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas.

Estelle : C’est un album qui est beaucoup plus personnel que « Fallen ». Comme tout le monde on s’est retrouvé à l’arrêt, on était confiné, face à nous-mêmes, comme disait Tim, tu as tes propres démons qui ressortent, il faut les extérioriser d’une manière ou d’une autre avec la musique, l’écriture, ce qui est géniale d’un point de vue thérapeutique. Il y a encore quelques chansons sociétales parce que forcément, il se passe beaucoup de choses aussi là-dessus mais c’est un album qui est beaucoup plus personnelle dans la thématique. C’est vraiment les démons qu’on avait besoin de faire ressortir pour pas se faire manger.

Tim : Que ce soit moi ou les autres membres du groupe, la musique, c’est quelque chose qui nous a sauvé. Ça nous a vraiment aidé à traverser des situations à tout âge. Et là, pour le coup, cet album nous a permis d’exorciser tout ce qui nous faisait peur à ce moment-là. On n’a pas juste un message à faire passer, on n’a pas juste envie de leur dire, le monde va mal, on veut que cet album les aide à traverser un moment difficile parce qu’ils peuvent se retrouver dans les textes qu’on a écrit ou dans l’énergie qu’on a décidé de faire passer.

ANR : Tim, tu n’avais pas participé à l’écriture de « Fallen » en revanche tu as participé pour « Broken », peux-tu me dire comment tu as ressenti le fait d’arriver sur un album qui était déjà fini et d’enchaîner avec la compo d’un deuxième album ?

Tim :  Je suis arrivé sur « Fallen » qui était déjà écrit, composé et enregistré. Moi, je l’ai défendu sur scène avec la même intensité, la même énergie que si je l’avais écrit. Et pour le coup, la composition, c’est quelque chose que je fais tout le temps et que je faisais déjà avant, donc naturellement, quand je suis arrivé dans le groupe, une fois que j’avais compris à peu près l’énergie du groupe dans laquelle je me retrouvais très facilement j’ai adapté mon style d’écriture pour proposer des compos sans forcément essayer de singer ce qui avait été fait avant. Je l’ai digérée, mais j’ai aussi essayé de mettre mes influences à moi. De toute façon, dans Except One on a toutes sortes d’influences. Estelle écoute du black metal, Chris de l’indus.  Moi je suis très Thrash et Death.

Composer c’est quelque chose que j’adore faire, que je faisais déjà avant. Le fait de pouvoir proposer mes compos de manière assez aboutie au groupe et qui puissent arriver à s’identifier à l’intérieur. Finalement, c’est quelque chose qui est assez fort.

ANR : Est-ce que vous pouvez me parler de la composition et de la construction de « Broken » parce que l’album commence avec « Hollow » qui est une intro et « Broken » qui est au milieu en guise d’intermède. Ça fait un peu une coupure comme si l’album était en en 2 parties.

Tim : « Hollow » c’est vraiment une entrée en matière qui installe un climat de film d’horreur pour faire monter la pression, pour préparer un peu ce qui va arriver derrière. Pour ce qui est de « Broken », ce n’est pas pour rien, ça fait écho où on se pose pour constater toute cette destruction qu’il y a autour de nous. Donc on a mis le morceau au milieu de l’album pour justement retranscrire ce moment contemplatif mais à la fois tendue.

ANR : Le morceau « Broken » a des sons très orientaux, pourquoi ?

Tim :  La musique orientale ou du moins les ambiances orientales, c’est un truc que j’aime beaucoup, ça permet d’aller sur des gammes qui ont des sonorités très tendues. On n’a pas forcément ça dans les gammes occidentales. Je suis très fan de musique de film ce sont des gammes qui sont utilisés parce que justement, il y a cette espèce de contraste entre quelque chose de coloré et en même temps très tendu, qui met tout de suite dans une atmosphère. C’était important pour moi de pouvoir utiliser ce type de gamme pour à la fois créer un climat qui est soit très aéré mais qui est suffisamment tendue pour te dire « qu’est ce qui va se passer ? ».

ANR : Parlons à présent de la composition au sein du groupe ?

Estelle : Avec la pandémie ça a fatalement changé nos habitudes, on ne pouvait pas se voir, on était à distance. On avait l’habitude de composer de manière un peu plus collective avant, en répète ou en session studio ensemble. Là, forcément à distance, ça a été très différent, mais ça a été une bonne chose. Ça nous a permis de beaucoup écouter la globalité d’une chanson. Quand tu es en répète, tu es le nez dans ton instrument. Là, on l’avait pas du tout ce truc-là, donc c’était vraiment d’écouter d’avantage et pouvoir travailler beaucoup plus au niveau des arrangements, des samples, de donner plus de matière, plus de couleur.

Tim : Ça a permis de travailler un peu plus en profondeur. Sur « Fallen » il y avait des riffs, on a essayé de continuer à avoir la même énergie, la même viscéralié tout en lui donnant plus de profondeur. Pour continuer à répondre à ta question, on a composé quand on était isolé à distance, on a pris vraiment notre temps pour travailler ces couleurs. Concernant le fait de pas se voir, c’est à dire ne pas pouvoir forcément interagir, ne nous a pas empeché de se projeter sur la scène, ce qui fait qu’on a quand même gardé quelque chose de très immédiat dans l’énergie de l’album. Tout en se servant en fait de ce côté très posé.

ANR : Pour le clip « In Nomine » vous avez de nouveau fait appelle à Brice, comment s’est passé cette collaboration ?

Estelle : On est repassé par lui parce qu’il avait fait les 2 clips de « Fallen » : « Nothing » et « Monster » et ça s’était très bien passé humainement mais aussi dans la façon de voir les choses donc on avait aucune raison de changer d’équipe.

L’avantage avec Brice, c’est que ça se passe toujours très bien, c’est à dire que nous, on lui explique ce qu’on veut faire et il gère. Il va nous proposer des choses qui vont permettre de sublimer les idées qu’on a. A la base, on est force de proposition avec lui, et lui, ensuite est force de proposition avec nous.

Tim : Il joue un rôle très directeur afin de trancher sur les idées et nous dire quand ce n’est pas possible. Ça nous fait gagner du temps et ça sublime les idées de départ.

ANR : La pochette c’est une de tes peintures Estelle, que peux-tu me dire à ce sujet ?

Estelle : Ce sont plusieurs toiles que j’ai peintes. Sur « Fallen » on avait déjà des peintures mais d’un artiste peintre extérieur. Mais lors du premier confinement, j’ai aussi eu le temps de reprendre mes pinceaux, ce que je n’avais pas fait depuis quelques années. Donc il y a eu cette volonté au sein du groupe de se dire :  on va garder le concept des peintures mais justement on veut faire un album immersif, un album viscéral qui offre une expérience complète. J’avais commencé à faire pas mal de toiles et j’en avais faites qui représentaient pour moi ce qu’était « Broken ». Ça a très bien marché auprès des autres membres qui ont de suite choisi les toiles.

ANR : La situation redevient un petit peu tendu mais on va rester optimiste. Quels sont les projets ?

Estelle : Pour les concerts, on y travaille afin de présenter l’album en live. On n’a pas encore de date annoncée, mais on bosse bien dessus. Après, pour le reste, tout ce qui va être contenu, on a sorti un playthrough de Tim la semaine dernière. Il y’a un clip qui arrive. Va falloir nous suivre pour savoir ce qui va se passer parce que on ne va pas donner de scoop aujourd’hui.

 

ANR : Avez-vous d’autres activités artistiques ? Même si j’ai eu un début d’élément de réponses avec toi Estelle.

Estelle : Sans grande surprise, moi c’est tout ce qui est pictural. Dessin, peinture et toutes les choses qui pourraient me passer par la tête. Tout ce qui peut être créatif et qui m’occupe les mains.

Tim : Moi, ce sont plutôt les arts martiaux, je faisais pas mal d’art martial quand j’étais petit, on m’a posé la question tout à l’heure. Je pense que c’est quelque chose que j’aurais vraiment développer si je n’avais pas fait de musique. En tout cas, j’aurais développé mon côté cascade. J’aime beaucoup les arts martiaux au cinéma et il y a quand même une dimension artistique dedans.

ANR : Un mot de la fin ?

Tim : On est pressé de pouvoir monter sur scène, on espère qu’ils seront nombreux à venir nous soutenir et la scène métal de manière générale. C’est vraiment le moment de le faire et c’est hyper important.

Estelle : C’est ça ! Quand les Concerts vont revenir, revenez !

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