HOT on the rocks!

Chronique de Gravity – Saturnalia Temple

vendredi/14/02/2020
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Groupe : Saturnalia Temple
Album : Gravity
Date de sortie : 21 février 2020
Label : Listenable Records

 

Dès l’artwork de Gravity, le ton est donné. Ce sera sombre, et une spirale descendante te fera côtoyer une autre dimension. Gravity, 3ème album des Suédois de Saturnalia Temple, est la suite logique des deux premiers opus. Mais ici, le propos, la musique en l’occurrence, est densifiée, répétée pour obtenir une transe nécessaire pour entrer dans un autre monde.

L’album commence très en douceur avec un morceau presque insonore, «  Tordyvel », donnant la sensation d’approcher peu à peu d’un élément naturel, une houle, un ressac, qui se conclut de façon tout à fait inquiétante et non naturelle.

Le morceau suivant, « Saturnalia Temple », est un pur doom stoner languissant, avec une voix claire et des effets psyché un brin désorientants. Mais ce n’est qu’un gentil avant-goût. Il y a déjà cet effet de répétition qu’on retrouvera tout le long de l’album, qui fait perdre la notion du temps et de l’espace et permet la transe. Le tempo reste sensiblement le même dans chaque morceau. C’est la voix qui va se transformer et passer du clair et (presque) délicat au growl fangeux en passant par le chuchotement.
Le groupe n’est pas très disert et même s’il affiche son style, Black Metal Magic, il n’y a pas de bravade adolescente, d’évocation satanique idiote. Mais on sent bien que quelque chose se passe au travers des 8 titres de l’album. Qu’il ait été enregistré au coeur de la forêt suédoise dans le studio du groupe, Sitra Ahra Studio, n’est pas anodin. Des entités primordiales ont sûrement visité et inspiré les nuits de travail du trio.
« Between the worlds » dénote avec son intro aux teintes folk mais toujours très sombres. J’aimerais beaucoup questionner le groupe sur la génèse de ce morceau de presque 10 minutes. Est-ce un impromptu ? Est-ce un délire d’inspiration éthérée ? En tous cas, c’est un bijou saturnien au cœur de l’album.
Après ça, 3 autres morceaux. « Bitter taste » dont la voix se fait caverneuse et ne dénoterait pas sur certains albums de krautrock par exemple. « Oannes » et toujours ce rythme traînant et cet effet de boucle encore plus prononcé. Et la voix qui n’est presque plus humaine, raclée, semblant sortir du fin fond d’une grotte antédiluvienne. Et finalement « Alpha Drakonis », sans paroles, juste un martèlement lent qui t’accompagne vers la fin de la transe.

Mais on n’en sort pas comme ça. On ne peut que remettre l’album sur la platine et se lover pour rester dans ce domaine entre les mondes.
Rendez-vous le 21/02/2020 pour la sortie de Gravity !

 

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