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Chronique de The Last Knight – Serenity

lundi/03/02/2020
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Groupe: Serenity

Album: The Last Knight

Label: Napalm Records

Sortie le: 31/01/2020

Note: 12/20

 

« La coutume est une seconde nature qui détruit la première ». Cette citation de Blaise Pascal résumerait pertinemment, tant la problématique du Metal symphonique contemporain, que le pointilleux effort auquel doit se livrer le chroniqueur à chaque papier. Il s’agit pour lui de gratter la croûte, et de dépasser les évidents exercices de style, Gimmicks, clins d’œil, passages obligés, artifices et autres artefacts, afin de cerner le groupe et sa réelle valeur ajoutée sur le plan artistique, souvent obstruée voire annihilée par tout cet épais Folklore. Effort effectué il y a quelques mois (par exemple) pour chroniquer le dernier Visions of Atlantis, projet indéniablement talentueux, mais accumulant clichés afin d’en rassasier les mordus. D’ailleurs, l’actuelle chanteuse de VoA, l’altière Clémentine Delaunay, officia comme soprano chez Serenity jusqu’en 2013. Fondées au début des années deux-mille, ces deux formations partagent la même écurie (la styrienne Napalm Records, décidemment bien pourvue en signatures symphoniques), la nationalité autrichienne (en fait, composite pour les deux, puisque des italiens, allemands et français sont également présents), un Turnover incessant du personnel, une appétence commune pour l’onirique et le romantique (en atteste le champ lexical des titres de « The Last Knight » : « Kingdom », « Queen », « Avalon », « Wings », « Pride »… le mot « Knight » revenant à deux reprises…), ainsi qu’une identique maîtrise du chiadé.

Venons-en à ce qui distinguerait Serenity de ses pairs. Le chant, fait rare, n’est pas assuré par une femme, mais par deux hommes : Andreas Schipflinger et Georg Neuhauser, la voix du premier évoquant celle de Klaus Meine de Scorpions. Une équipe ramassée : quatre musiciens seulement, alors que les autres sont traditionnellement pourvues par cinq ou six membres. Des sonorités lorgnant « Power Metal » : des guitares aigues et techniques, conférant à l’entreprise une coloration « épique ». Une rapidité dans l’exécution : peu de mid-Tempi, hormis le déclamatif « My Farewell » et le médiévalisant (tendance Maiden) « Wings of Pride ». L’absence de complaintes au piano, façon Kate Bush ou Tori Amos ; mais une ballade à la guitare sèche, « Souls and Sins », qui achève le disque. « The Last Knight » est un travail de professionnels, servi par une production de qualité, et qui ne manquera pas de séduire un public. Mais la somme manque de singularité. Trop de passages au synthé rappelant le générique de « Fort Boyard », trop d’hymnes braillés façon Mitteleuropa au Grand prix de l’Eurovision, trop d’interventions à la « Cookie Monster » (« Macaron » en Français) sur nappes de chants grégoriens… Le sous-genre Metal sympho gagnerait à sortir de sa zone de confort, à une époque où les formations pionnières (telles Within Temptation, Delain et même Tarja…) ont elles-mêmes fait évoluer leur son ainsi que leur propos.

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