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Prophetic Scourge « Calvary »

mercredi/13/02/2019
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Groupe: Prophetic Scourge

Album: « Calvary »

Sortie le: 28/09/2018

Label : Klonosphere/Season of mist

Note: 16/20

 

 

Un nouveau groupe signé chez Klonosphere…

Voilà une annonce qui a tout de suite titillé ma curiosité. Alors je sais, vous allez me dire « qu’est-ce qu’on en a à br*nle du label, sérieux ? » ou « c’est quoi Klonosphere ? » ou encore « t’essayerais pas de grossir ton article en parlant plus du contexte que du groupe là ? ».

Il y a peut-être une (voir 2) question(s) pertinente(s) ci-dessus mais on va dire que c’est pour des besoins évidents de contextualiser mon propos que je parlerai un peu du label avant de parler du groupe (et puis c’est moi qui décide de l’ordre de mes propos, jeune impatient que tu es).

Klonosphere donc, est à la base un collectif originaire de Poitiers formé autour des groupe Klone (je sais, quelle surprise), Trepalium et Hacride dont l’objectif initial était de créer une structure de soutien et d’organisation de dates pour les groupes. Le projet a depuis beaucoup évolué pour devenir une véritable boite de promotion et de production accueillant une ribambelle de groupes plus ou moins barrés dans son catalogue d’artistes (sérieux, j’ai placé le mot « ribambelle » dans une kro de groupe de metal extrême… je suis tellement subversif).

Il n’est donc pas rare de voir de nouveaux groupes plus ou moins atypiques se rajouter à cette sphère déjà pas mal fournie en musique hors normes.

Et c’est donc un de ce nouveau venu qu’il m’a été donné de chroniquer aujourd’hui avec les gars de Prophetic Scourge.

Originaire de la région de Bayonne, le groupe s’est formé en 2013 autour d’anciens membres de Scar of Murmansk et de Alshamath qui venaient tout juste de splitter. Désireux de remonter au plus vite un projet sérieux basé sur leurs influences communes, les nouveaux sbires fraichement associés ne tardèrent pas à se mettre au boulot et accouchèrent de leur premier EP « Corrupt Karmic Invigilators » sorti en 2015.

Quelques ajustements de line-up et pas mal de dates françaises et espagnoles plus tard, le groupe s’attelle à l’enregistrement de leur premier album entre fin 2016 et début 2017. Il aura donc fallu attendre encore quelques mois pour enfin avoir ce fameux « Calvary » entre les mains.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’offrande est de taille, avec 8 morceaux dont certains dépassent les 9 minutes au compteur. Alors bien entendu, ce n’est pas (toujours) la taille qui compte mais c’est déjà un point pas forcément commun pour ce genre de musique.

On est ici face à un Death metal dense et complexe, ponctué par des passages assez techniques, voire carrément progressifs, qui rappellent les ténors du death technique moderne mais, heureusement, sans tomber dans la caricature. On trouve aussi des passages teintés de black dans certains parties chants, voir quasi doom sur d’autres passages (je pense surtout à l’intro de « the Penitent » qui ouvre l’album avec un riff écrasant bourré de larsen et qui pourrait presque tromper l’auditeur sur ce qui va suivre).

Parlons-en d’ailleurs de ce premier morceau (qui est le plus long de l’album au passage) : après cette fameuse intro bien écrasante, la piste part dans une déferlante de violence extrêmement bien maitrisée sur un tempo juste comme il faut pour quand-même dégager un petit groove bien senti. Le chant est assez véloce et les riffs de guitares syncopés bien velus alternent avec des petites envolées solos toutes en finesse.

En bref, il se passe déjà beaucoup de choses sur ce morceau et vu la longueur de la piste, on sent une volonté de laisser le temps à l’ambiance s’installer. Ce morceau est d’ailleurs une sorte de mètre étalon de l’album dont on retrouvera les éléments disséminés tout au long du disque.

Cette aspect « ambiance qui s’installe progressivement » est particulièrement bien maitrisé dans le morceau « the Medium – a spider goddes is revealed » dont le break du milieu installe une atmosphère glaçante avec sa guitare ambiante et son chant hypnotique.

C’est d’ailleurs une particularité qui m’a interpellé dans la musique de Prophetic Scourge : même si les morceaux sont longs et estampillés « prog », ceux-ci ne partent pas dans tous les sens toutes les 30 secondes comme ont tendance à le faire certains groupes death technique. L’un n’est pas forcément mieux que l’autre (là on est vraiment dans « les gouts et les couleurs hein madame ! ») mais ce disque me laisse à chaque écoute ce sentiment d’écouter un mur de son monolithique juste entrecoupés de petits moments de respirations.

Ah oui, il y a pas mal de thèmes différents abordés sur l’album et les titres des morceaux sont, à l’image de la musique, longs et obscures. Je n’ai pas pu mettre la main sur les textes pour écrire cette chronique mais il y a clairement eu du travail sur les différents thèmes abordés.

Bref, c’est dense, intense même ! Et il est facile de s’y perdre, surtout au début.

On retrouve quand-même des morceaux plus directs et plus courts sur ce disque qui vont du coup plus vite au but mais tout en gardant une ambiance similaire au reste. Et je dois dire que ça fait du bien dans un album aussi chargé.

Un petit mot au passage sur la production qui est moderne et incisive, permettant de parfaitement distinguer les différents instruments malgré la violence générale et c’est définitivement un point fort de l’album ? On comprend tout ce qui se passe, même dans les moments surchargés, sans perdre le coté rouleau compresseur de l’album (et on entend super bien la basse et c’est loin d’être un standard dans le son death en général alors, je vous le dis. Voilà).

« Calvary » est à mon sens un bon album mais qui souffre un peu de son coté hermétique aux premières écoutes. Un album que je ne conseillerais pas forcément à tout le monde mais qui est rempli de moments de bravoure et qui parlera surtout à ceux qui aiment s’immerger complètement dans l’écoute d’un disque. Une écoute demande parfois un effort de concentration mais le voyage est loin d’être inintéressant.

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