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Interview avec Simon et Nico du groupe Furiapolis

lundi/12/03/2018
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Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Simon (guitare) et Nico (batterie) de Furiapolis au hard-rock café pour parler de leur dernier album : Déesses.

Art n Roll : Bonjour, comment allez-vous ?
Nico & Simon : ça va ! Il fait beau !
AnR : Vous comptez faire le tour de la France, à commencer par Paris demain, comment appréhendes-tu cette petite tournée ?
Simon : On l’appréhende bien, on est ultra chauds de retourner en live. C’est l’essence de ce qu’on fait et nous sommes contents d’aller partager ces nouveaux titres avec le public. Cela fait un moments qu’on les garde sous le coude.

AnR : Pas trop stressés ?
Nico : Si, un peu quand même. Mais maintenant que l’album est sorti, les gens connaissent les morceaux. Donc un peu moins de stress de ce côté, bien qu’on soit toujours anxieux de monter sur scène. Mais on a bien bossé.
Simon : Il est temps que ça se relâche. Le stress qu’on avait avant, c’est aujourd’hui de l’impatience.

AnR : Vous avez sorti votre album il y a deux jours. On ressent sur la pochette un côté « hommage à  la femme ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
Simon : C’est marrant car tu es le premier à nous dire ça. D’habitude on nous demande « Qu’est-ce que c’est que cette pochette ? » [Rires]. C’est clairement un hommage à la femme. Malheureusement, je vais peut-être répondre à ta question d’après : il n’y a pas de fil conducteur autour de cet hommage dans l’album. Bien qu’on en parle dans un album ou deux. On a composé cet album pendant la période « balancetonporc ». On s’est donc inscrit dans ce mouvement. On aime les femmes.

AnR : Vous l’avez donc faite assez récemment.
Nico : Oui, la pochette a été faite en dernier.

AnR : Votre nouvel album « Déesses » est sorti il y a deux jours. Comment est venue l’idée de passer d’un chant en anglais à français ?
Nico : La grande question !
Simon : Un jour, on a rencontré Philippe Manœuvre. [Rires]
Nico : Pour notre public, qui nous a souvent fait la remarque qu’il ne comprenait pas les lyrics. Donc nous sommes en France, nous jouons en France mais on chante en anglais. Donc pour des gens qui sont français et qui ne comprennent pas l’anglais, c’est un peu compliqué.
Simon : ça part plus d’un constat que d’une volonté à la base. On produit un rock couillu, qu’on présente et qu’on estime être du vrai rock. Et tu as plein de groupes en France qui en font dans le même état d’esprit que nous, mais pas en français. Tous les groupes français qui tournent aujourd’hui sont sur le circuit depuis des années. Comme par exemple No one is innocent ou Shaka ponk qui existaient bien avant d’être médiatisé. On s’est dit qu’on aimerait défendre notre langue natale. Il y a également un challenge : serons-nous capables de pondre un vrai rock en français et différent de tout ce que l’on voit, et qui est différent de ce que nous appelons du rock ? Aujourd’hui,
tout ce qui est de l’ordre du rock ressemble plus à de la pop.

AnR : Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait l’album entièrement en français ?
Simon : La composition des titres se fait de manière assez phonétique. C’est-à- dire qu’avant d’avoir les paroles, nous avons une ligne de chant et ligne de gratte qui vont ensemble. Cela donne une mélodie qui a du sens. A partir de là, Brice (chant) va écrire les paroles car le morceau lui inspire une thématique. Il sait où placer les mots. A cause de cette phonétique, il est plus difficile d’écore en français. Mais si demain on devait pondre un nouvel album, je serais incapable de te le dire.
Nico : Quand tu écris en français, tu te mets une barrière. Les gens sont moins indulgents sur le français. Car ils comprennent donc que le texte doit être parfait. Forcément, c’est plus compliqué à écrire.

AnR : Et quand ils ne comprennent pas en anglais ?
Simon : Par conséquent, tu fais moins ce que tu veux. De plus, en anglais, tu peux dire n’importe quoi et ça sonne tout de suite dans un morceau. En français, il faut amener une forme de poésie. Et ça n’est pas vrai que dans le rock. Par exemple, Alcest, tu as ce côté très poétique. Sans cela, ce serait un mur de paroles sans intérêt.

AnR : Comment se déroule le processus de réalisation d’un morceau ?
Nico : En général, c’est Brice (chant) qui arrive avec une base. Une gratte acoustique et une ligne de voix. Il n’y a pas de paroles. Quelques mots entre ces lignes. Il le met sur son ordi avec une boucle de batterie puis me l’envoie. Si ça me plaît, je vire la boucle et je mets ma batterie dessus. Ensuite on propose cette base aux autres membres du groupe. Si ça parle à tout le monde, on se donne rendez-
vous dans le local à répète et on crée le morceau.
Simon : Enregistrer en studio met deux fois moins de temps par la suite. Ensuite ça peut se passer de plusieurs manières. Nous sommes tous multi-instrumentistes. Nico peut également envoyer ses idées à Brice.

AnR : Je n’ai pas compris le sens du morceau 007. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nico & Simon : [Rires]
Nico : C’est un morceau de James Bond !
Simon : Le morceau fait le parallèle entre les méchants de James Bond et les méchants de la vraie vie. Que ce soient ton boss ou les politiciens que tu n’aimes pas. Tu te rends compte que ce sont les mêmes.
Nico : On aimerait donc qu’un gars comme James Bond vienne nous sauver.
Simon : Sauf s’il voyait ce qu’il se passe aujourd’hui, il fuirait [rires]. Mais c’est l’idée. C’est parti de cette ligne de guitare sur le couplet qui crée une tension musicale et possède tous les codes de James Bond.

AnR : Vous considérez sur votre site qu’aujourd’hui les groupes français sont à la traine. Comment selon-toi, pourrait-on y remédier ?
Nico : Déjà, il faudrait que les gens s’ouvrent plus à la scène locale. C’est difficile de ramener du monde. Au lieu de payer un concert 80 euros dans l’année, ils peuvent en payer plusieurs pour 5 euros. Ça ferait déjà vivre la scène locale. Du moins pour le rock. Ensuite il y a l’influence des médias.
Roger (Replica promotion) : Vos médicaments [apporte trois shots de Jägermeister].
Simon : Il y a plusieurs éléments. Le rock en France est très populaire mais n’est pas assez médiatisé. Quand j’étais gamin, il y avait System of a down qui passait à la radio b*****. Il n’y a pas de radio rock à 100%. Ensuite beaucoup de groupes de rock aujourd’hui restent sur du rock assez classique. On nous dit souvent que ce qu’on fait est varié en termes de style musical. Des couplets pop au refrain rock en passant par des break metal. Des groupes comme Don Broco nous offrent à boire et à manger. Tu as de l’électro, de la pop, du rock et des passages qui envoient. Personne ne se dira que ce groupe n’a pas d’identité, mais ce n’est pas la tendance d’aujourd’hui. Si tu prends l’exemple du rap, les codes du rap US ont été importés en France et ont créés cette mouvance.

AnR : Il s’est passé la même chose pour le rock pourtant.
Simon : Oui, mais ça reste un rock classique. Je ne connais pas aujourd’hui un groupe français avec la même esthétique qu’un Biffy Clyro. Et je ne demande que ça. Le but c’est d’apporter quelque chose de plus moderne. Sans prétention bien sûr.
Nico : On fait ce qu’on peut.
Simon : Aujourd’hui, on fait du rock d’il y a vingt ans. Ce n’est pas très innovant et ça manque un peu de fraîcheur.

AnR : Vous êtes-vous déjà inspirés d’un groupe ou d’un morceau français ?
Nico : Non, pas spécialement. Bien sûr j’en écoute, mais pas pour composer.

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