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Chronique « Les Panthères grises » de Patrick Eudeline

samedi/30/09/2017
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Auteur : Patrick Eudeline
Titre : Les Panthères grises
Editeur : Editions de La Martinière
Sortie le : 17 août 2017
Note : (on s’en dispensera)

 

« Les Panthères grises » est un récit du passé et du présent. Du Paris du PSU à celui de la Fête des voisins. Non pas un énième livre sur la nostalgie, à vous faire regretter quand Gérard Lanvin vendait des jeans au Marché Malik. Juste une juxtaposition. Écrite sans jugement de valeur, chausse-trappe ou ombre d’une tentative d’analyse. L’auteur laisse pour cela toute latitude au lecteur.

La première partie dépeint de gouleyants portraits. Des protagonistes de la dernière partie du vingtième siècle, bombardés malgré eux dans notre France post-moderne. Des sexagénaires reforment leur groupe et vont jouer entre le vin d’honneur et le repas. Un ex-Mao se traîne entre sa sinistre rue du Cherche-midi (dans l’appartement pas loin de celui de ses parents) et le septentrion de la ville, là où l’Éducation nationale l’a affecté. Quant au vieux Nadire, il s’oxyde sous sa Licence IV square Montholon.

L’esprit turbine alors. Et l’on repense à la meilleure scène de ce film de 1987, « Le Beauf », lorsque Gérard Jugnot et Gérard Darmon se visionnent hilares la vieille VHS de leur combo glamoïde « Les aborigènes » (« Elle m’apprend à aimer… à aimer et à boire »), avant de fomenter un casse foireux. A cette prof de Français faussement conviviale, qui révélait à ses élèves bondynois qu’elle votait Laguiller et Mitterrand, mais ne déchiffrait pas le moindre code de cette banlieue pré-manifs. Ou au copain Trosk devenu référence pour les apprentis Avocats. A Tonton Jean-Jacques, scénographe de carrière, qui a mis sa Telecaster en expo dans son appartement de Tolbiac. Aussi au vieux Monsieur Kabyle qui vient de racheter le bar d’en-face le métro Buttes-Chaumont, et sert aimablement la main. Il y a du « Tranches de vie » (du Splendid), et du « Tranches de Brie » (de Margerin) dans ces 173 pages. Patrick Eudeline y dissémine quelques tocades ; ben si, le « Vas-y Coltrane ! », c’était à l’origine à l’attention de Dimitri Bodianski d’Indochine, non ?

La seconde partie met tout ce joli monde en musique. On s’amuse alors de la tournure que prend le scénario, si l’on s’est involontairement remémoré les personnages du film de Robert Lamoureux. Et le frustré Patrick (le prof’) prend alors les traits de Gaigneux, le fonctionnaire poucave dans « Uranus ». Mais ici, pas de Gérard DepardIeu pour le brutaliser. D’ailleurs, le vrai Gégé a, signe des temps, quitté son immeuble particulier de cette (décidément) vilaine rue du Cherche-midi, afin d’aller contribuer chez Poutine. A lire en écoutant le Greatest Hits des Flamin’ Groovies ou n’importe quel disque de La Souris déglinguée.

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