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Interview de Björn Gelotte d’In Flames

mercredi/01/02/2017
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Björn Gelotte, guitariste du groupe In Flames, répond à nos questions suite à la sortie de leur dernier album « Battles » lors d’une interview téléphonique.

ANR In Flames a l’habitude d’auto produire ses albums mais pour votre dernier disque, “Battles”, vous avez choisi de travailler avec un producteur externe. Pourrais-tu nous donner les raisons de ce changement ?

Björn Gelotte Ce n’est pas vraiment un changement brutal à proprement parler. Nous aimons remettre en cause notre manière de travailler mais nous sommes et avons toujours été très protecteurs quant à notre musique. Pour le pire ou le meilleur (rires). Nous travaillons habituellement avec un ingénieur du son mais cette fois nous avons enfin eu la possibilité de collaborer avec un producteur (Howard Benson) que nous admirons tous. C’est une personne qui a produit de très bons disques et nous nous sommes dits « pourquoi ne pas utiliser son son, son expérience et sa magie ? ».

C’était effrayant au début de laisser une personne extérieure venir se mêler de ta musique. Mais il a vraiment beaucoup d’expérience et l’équipe était formidable. Il n’a pas essayé de nous transformer en quelque chose que nous ne sommes pas et c’était le plus important pour nous. Il voulait juste que nous nous focalisions sur notre musique pour produire le meilleur album possible.

 

ANR Comment avez-vous sélectionné ce producteur (Howard Benson)? Je sais qu’il a travaillé avec de nombreux groupe comme Motörhead ou My Chemical Romance mais quel était le critère principal ?

Björn Gelotte  C’est exactement ça, il a travaillé avec des groupes de death metal comme des groupes pop, il a vraiment tout fait et ça nous plaisait. Si tu n’as fait que du death metal dans ta vie tu vas sortir un album de death metal, mais si tu as plusieurs cordes à ton arc alors tout devient possible.

On a échangé avec un bon nombre de producteurs, il faisait partie de cette sélection et son discours nous a convaincu. Le fait qu’il ait produit plus de 500 albums a aussi aidé (rires).

 

ANR Vous allez donc continuer de travailler avec lui sur le prochain album ?

Björn Gelotte L’expérience a été fantastique et j’aimerais bien la reconduire mais bon, nous venons de sortir « battles » et nous avons quand même deux bonnes années devant nous pour nous poser la question. Mais je peux te dire que tout ce que nous avons fait post-production nous l’avons fait avec lui. Il travaille bien, vite, ce n’est que du plaisir et je le recommande à tout le monde.

 

ANR Daniel Svensson, votre ancien batteur, avait annoncé en 2015 qu’il quittait le groupe pour se consacrer à sa vie de famille. Vous avez donc choisi de le remplacer par un musicien de studio, Joe Rickard pour enregistrer « Battles ». Comment ça s’est passé ? Quel est son avenir au sein du groupe ?

Björn Gelotte  On ne voulait pas entrer dans une procédure de casting avant de créer cet album. Nous ne voulions aucune distraction ou aucun problème qui viennent entraver le processus d’écriture de ce disque. Alors j’ai dit tant pis, on va faire comme d’habitude. J’ai composé les parties de batteries pour les démos. D’habitude je les passe à Daniel qui en livre sa propre interprétation mais là j’ai tout donné à l’ingénieur qui bosse avec Howard. Howard connaissait un batteur qui vient faire des sessions studio. J’ai discuté avec lui pour connaitre sa perspective, en tant que batteur, sur mes partitions. Il s’est avéré que c’était un super bon, super gentil musicien. Il a dit qu’il adorait le groupe et qu’il pouvait jouer de la batterie sur le disque. On a dit oui et à la fin de l’enregistrement on lui a carrément proposé de rejoindre le groupe !

Pour nous c’était super, on n’a pas dû passé par la case audition ! (rires)

 

ANR Votre dernier album « Siren Charms » avait dérouté une bonne partie de votre public qui ne comprenait pas l’évolution du groupe. Les critiques avaient fusé, jugeant le disque trop « pop » ou trop « commercial ». Comment réagissez-vous à ce genre de remarques ? Est-ce que ça a influencé l’écriture de « Battles » ?

Björn Gelotte  Je me fous vraiment des critiques. On a toujours divisé notre public, on a toujours reçu des critiques partagées et je pense que ça continuera à être le cas. Pour moi, ce qui compte, c’est de pouvoir continuer à être sur scène et faire la musique qu’on aime. Le reste on s’en fout.

 

ANR In Flames semble avoir toujours cherché à se renouveler, à ne pas se contenter d’appliquer les mêmes « recettes » sur chaque album. C’est une approche intéressante, tous les groupes ne sont pas capables de prendre ce genre de risques. « Battles » possède un son très metalcore, l’utilisation des sons électroniques, des chœurs, tout ça rappelle beaucoup ce que fait Bring Me The Horizon par exemple.

Björn Gelotte  Si c’est le cas ce n’est pas intentionnel. L’objectif pour nous c’est de voir jusqu’où on peut aller. Tous les albums sont écrits en suivant le même processus créatif. Si tu crées une mélodie que tu aimes bien et qui ne quittes pas ta tête pendant les 48h qui suivent alors tu sais que tu tiens quelque chose de bien. Ensuite tu construis autour de cette base.

Mais tout peut arriver en studio. Tu as soudainement envie que ton morceau renvoie une autre atmosphère et il se met à sonner différemment de l’idée originale. Il y a tellement de changements qui s’opèrent en studio que l’on ne sait jamais à quoi va ressembler le produit final.

Si on ne fait jamais la même chose ce n’est pas seulement parce que serait avancer avec un filet de sécurité. C’est surtout que l’on a besoin de garder un intérêt pour ce que l’on fait.

 

ANR « In my room » ou « The truth » semblent parler de la rejection de la fatalité et la possibilité de reprendre le dessus sur nos peurs et conflits. Peux-tu nous parler des thèmes abordés dans « Battles » ?

Björn Gelotte L’album s’appelle « Battles », ce n’est pas un concept album, mais ça annonce une certaine dualité dans les morceaux. Ils parlent tous de lutte, qu’elle soit interne ou externe. Ça va de petites choses banales à des dilemmes éthiques et moraux. Anders est seul à écrire les paroles, « Here until forever » est d’ailleurs destiné à son fils. Il écrit de manière à ce chacun puisse refléter ses propres expériences à travers les paroles.

 

ANR Vous êtes actuellement en tournée avec Disturbed et Avenged Sevenfold au Royaume-Uni, comment ça se passe ? Pourquoi ne pas avoir continué avec ce line-up en France ?

Björn Gelotte  On avait un peu de temps devant nous et l’occasion s’est présentée (rires). Le public est bien, c’est une chance pour nous de pouvoir jouer nos morceaux sur ces scènes. On est très content de l’accueil des morceaux du nouvel album, c’est toujours rassurant mais ensuite il faut que nous retournions à la maison. Nous devons répéter pour nos propres concerts, la tournée à venir va être longue.

 

ANR Vous avez réalisé deux clips récemment dont un pour “The End” qui ressemble à un jeu vidéo. Peux-tu nous en dire un peu plus ? D’où vient cette idée ?

Björn Gelotte  Les deux vidéos doivent se regarder dans un certain autre car elles sont connectées, c’est comme si elles se répondaient. La partie jeu vidéo te plonge dans un univers de « tireur » et on adore ça (rires) ! on adore jouer à ce type de jeux alors pourquoi pas allier notre musique avec cette autre passion. Il y a aussi cette idée que tu es capable de contrôler quelque chose alors que tu ne l’es pas. C’est d’ailleurs ce qui se passe avec les réseaux sociaux. Tu as l’impression de pouvoir choisir ce que tu fais et reçois mais ce n’est qu’une impression. En réalité tu n’es qu’un pantin.

 

ANR Vous avez un rythme de production relativement élevé, comment faites-vous pour concilier, tournée, écriture, etc. ?

Björn Gelotte On a eu l’été de libre pour sortir un nouvel album. On a arrêté les concerts pendants presqu’une année. En fait on a l’impression que nous sommes toujours en activité mais en fait on a pas mal de temps pour tout faire (rires)

 

ANR Quels sont vos plans pour cette année 2017?

Björn Gelotte  En un mot : tourner ! (rires). Nous faisons une première tournée en Europe puis nous partons aux US avant de revenir en Europe pour des festivals. Et on va vite se retrouver à Noël (rires). Ça devrait être éprouvant.

 

 

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