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Interview avec Renaud et Thomas de Wormfood

samedi/02/07/2016
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ANR : Pour commencer, pouvez-vous nous présenter le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore.

Renaud : C’est un groupe qui a été formé en 2001 et qui a sorti son 4e album. Thomas et moi sommes arrivés en même temps que Vincent, le bassiste, et un petit peu avant Pierre, le claviériste, en 2010. Nous sommes donc entrés dans le groupe dans ce contexte, on a appris les morceaux pour les défendre sur scène et nous avons assez vite travaillé le prochain opus qui est sorti le 20 mai.

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ANR : En parlant de cet album sorti le 20 mai, avez vous déjà eu des retours?

Renaud : Nous avons déjà eu quelques chroniques qui étaient plutôt élogieuses, ça fait bien plaisir. De toute façon, on a fait l’album, qu’il plaise aux gens, ce n’est plus de notre ressort. Toutes les chroniques positives sont un bénéfice, on ne va pas pleurer sur les chroniques négatives, les gens ont les gouts musicaux qu’ils veulent.

 

ANR : Après ça peut être constructif aussi parfois.

Renaud : Oui, ça peut être constructif si on arrête de nous lécher les bottes. Après, je n’ai rien contre un peu d’admiration.

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ANR : Vous avez déjà eu des guests sur vos albums, comme Paul Bento, comment les avez vous choisi et rencontrés?

Renaud : Paul Bento est un ami d’Emmanuel, ils se sont connus dans le cadre de Type O Negative via Peter Steele. Il avait déjà fait du sitar et du tempura sur quelques morceaux de Postum. On tenait à reproduire l’expérience sur l’Envers et cela s’est fait sur le morceau « Gone on the Hoist ». C’était important pour nous de l’avoir à nouveau, d’autant qu’il est assez proche d’Emmanuel. C’est un morceau qui parle de Brooklyn et leur amitié s’est faite là bas, donc il y a une certaine cohérence.

Le deuxième guest, c’est Axel Wursthorm, compositeur de Carnival in Coal, qui a toujours été l’ingé son et le producteur de Wormfood. Emmanuel et Axel sont amis depuis quelques années, et moi, je le connaissais via Carnival in Coal, dont je suis fan depuis que j’ai quatorze ans. Donc, il joue du clavier sur le même morceau. C’était moins prémédité que pour Paul Bento mais c’est une très bonne chose.

 

ANR : Quels sont vos influences dans Worfood ?

Thomas : sans citer de nom Type O, un côté un peu Burtonien, même type d’ambiance, c’est pas très classable

Renaud : Je ne crois pas trop aux influences précises, quand on pose cette question, il faudrait plutôt citer tout ce qu’on voit comme films, ou ce qu’on écoute comme musique. Comme on se retrouve tous autours du métal, et plus généralement de la musique, on a des univers musicaux qui sont quand même assez différents et c’est évident qu’il y a un brin d’influence de ce qu’on a cité, mais de la à mettre un nom dessus…

 

ANR : Après avoir écouter l’album, on a l’impression d’avoir écouté un conte, un peu comme dans les films d’animations de Tim Burton, donc ça se justifie ?

Renaud : Ça se justifie totalement. L’album a été développé pour donner l’impression d’une vraie pièce de théâtre. C’est une continuité et une musique narrative.

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ANR : Les textes sont très sombres, une raison à cela?

Les textes ont été écrit par Emmanuel, c’est donc difficile de s’étendre sur l’écriture, mais dans le métal et dans Wormfood, c’est un univers qui colle. Ça a peut-être quelque chose de cathartique, je ne sais pas mais ca gravite souvent autours de ça

Thomas : Ce n’était pas spécialement l’objectif mais l’idée était de faire quelque chose de cohérent avec ce qui avait été fait précédemment dans Wormfood, dans « France » et « Posthume », et de mixer les deux.

Renaud : Posthume, c’était un album qui parlait exclusivement des expériences personnelles d’Emmanuel, France, c’était un album qui parlait plus d’influences extérieures et d’histoires, dans celui-ci, on s’appuie sur des histoires, soit fictives, soit des fait divers réels, en y mettant un peu de nous. Ce sont des histoires qui nous parlent, qui racontent des choses de nous, mais sans trop nous dévoiler.

 

ANR : Et du coup, quel est le processus de composition dans le groupe ?

Thomas : Justement, on a d’abord composé les parties instrumentales et, en tout dernier, il y a eu les textes. Moi, par exemple, j’avais des idées de riffs de guitare, une structure, et je savais à peu près ce que je devais faire. Ce dont l’album allait parler, ça s’est fait après.

Après, sur le processus créatif, c’est d’abord Emmanuel qui va mettre des idées de guitare, il en discute avec Renaud, pour voir ce qui doit être réaménagé, retranscrit aussi, c’est très important pour la communication entre musiciens. Ensuite, il y a la batterie, la basse, et tout à la fin le chant.

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ANR : du coup la composition terminée, comment s’est passé l’aboutissement de l’album, l’enregistrement ?

Renaud : On a enregistré tout ça chez Axel, dans son studio, comme ça c’est fait depuis le début de Wormfood, depuis des années. Mais ça marche très bien, et c’est un très bon producteur.

 

ANR : Est ce que tous les collectionneurs de poupées vivent dans une maison en pain d’épice, ou seulement le votre ?

Renaud : seulement le notre en fait, parce que celui dont on s’est inspiré, à mon avis, vivait dans une maison de brique, en Russie d’ailleurs.

Ce qui a du être compliqué car la bas, la terre est très froide, très dure. Et du coup, les cadavres devaient se conserver plus longtemps. Et ça sentait peut-être moins mauvais que dans sa maison en pain d’épice.

 

ANR : Votre album est plus proche d’un pack dvd, que d’un cd habituel. Pourquoi avoir fait ce choix?

Renaud : Deux raisons. D’abord pour pleinement faire un beau support pour l’artwork de Hicham Haddaji qui bossait en collaboration avec le photographe Andy Julia. C’était important pour nous de mettre ca en avant.

Et important aussi pour nous de mettre l’accent sur l’aspect visuel, car comme je l’ai dit, on voit cette album comme une succession de scénettes, qui forme une espèce de pièce de théâtre morbide, donc du coup, le format dvd peut impliquer de manière plus ou moins consciente chez l’auditeur une idée de support visuel, tout bêtement.

La pochette représente un théâtre et ça aussi, c’était important pour nous, car on voulait vraiment donner une idée de narration, de spectacle, et d’événement plus que de musique.

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ANR : et donc pour l’artwork, vous avez bossé avec Icham Haddaji. Vous lui avez suggéré des idées ou vous lui avez laissé quartier libre ?

Renaud : Moi, je ne lui ai rien suggéré. Je pense qu’Emmanuel a vu ça avec lui. Nous, on a vu les résultats, on a validé. Il y a eu plusieurs petites esquisses, qu’on a un peu réorientées en fonction de ce qu’on voulait, et voila, ça c’est fait comme ça. En gros, c’est Andy qui a fait les photos, c’est Hicham qui est passé derrière, ça a été validé par Manu et par nous.

 

ANR : Nous arrivons tout doucement sur la fin. Comme vous le savez peut-être, nous nous appelons Art’n Roll. Est-ce que vous avez d’autres hobbys artistiques que la musique ? :

Renaud : Hobby artistique? Je m’y attendais pas, à celle la. Ben, si ton hobby c’est de collectionner les voiture de collection, ça n’a pas sa place dans votre webzine, si? (rires)

Non, mais la musique, ca occupe déjà pas mal. Je vis 24h/24 pour la musique. Et je dessine un peu aussi. Pour moi, la musique c’est un art. Tout domaine artistique devrait prendre la vie entière de celui qui s’y consacre. C’est mon avis hein, je ne ferai pas chier ceux qui ne font pas pareil.

Thomas : Après, Emmanuel est comédien aussi, il fait des voix off, ses parents sont comédiens, donc ca reste dans l’univers

 

ANR : et pour ceux qui souhaiterait vous croiser, ou auraient-ils le plus de chance de vous rencontrer ? Plutôt en train de boire un bon rhum au Gibiers de potence, ou au Chari-Vari ?

DSC_0869Thomas : Ben du coup, au bar à rhum, parce que je suis né en Martinique

Renaud : Déjà, on ne traine pas dans des endroits, et on ne nous rencontre pas, parce qu’on n’est pas sympas !

 

ANR : Et est ce que vous avez un mot de la fin ?

Renaud : B… Vous allez venir nous voir en concert?

 

ANR : Justement, et à propos des dates ?

Renaud : on n’a pas encore de dates prévues parce qu’on bosse depuis des mois pour situer l’album en live.

 

ANR : Oui, parce que si vous avez bossez pour placer un concept, ca doit être difficile, et il ne faut pas non plus abandonner les anciens albums.

Renaud : ben si un peu, car c’est un album qu’on a composé tous ensemble, donc c’est plus facile à jouer que des pièces rapportées venant des albums précédents.

Thomas : Oui, parce qu’on a quand même mangé pas mal de nos anciens morceaux, on a aussi envie de jouer nos propres morceaux, je parle du nouveau line up. Après on va y travailler, on a un clip qui va bientôt être en tournage là. Il y a aussi l’aspect visuel donc on va aussi se pencher sur la question. Donc, tranquillement, on prend notre temps. Ça fait 4 ans qu’on travaille sur cet album, la batterie a été enregistré il y a deux an et demi. Pas de pression, on s’applique.

On veut faire quelque chose d’abouti, et du coup, on prend notre temps. Sans compter qu’on a tous été pas mal pris par notre vie professionnelle. Mois ça va, je bosse dans la musique, donc j’avais plus de temps que les autres.

 

ANR : donc la suite reste à venir ?

Renaud : C’est ça oui. De toute façon, même si on avait tout le spectacle de prêt, tout écrit du début à la fin, je vous dirais rien.

 

ANR : Même pas un petit spoiler?

Renaud : Heu…. j’aurai un costume d’ours !!

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ANR : (Rires) Merci beaucoup

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