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Solstafir – Ótta

dimanche/14/09/2014
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Sólstafir-Ótta

 

Groupe: Sólstafir

Album: Ótta

Date de sortie: 29 aout 2014

Label: Season of Mist

 

 

C’est fou comme certains albums te prennent aux tripes dès les premières notes. C’est le cas pour « Ótta ». Les premières paroles prononcées en un chant proche de la prière, te saisissent pour un moment qui va durer pendant 8 morceaux. 8 comme la division islandaise du jour en 8 parts plus ou moins égales, « Lágnætti » correspondant au point du jour, « Miðdegi » le milieu du jour et « Nón » midi, un midi décalé, aux alentours de 15h.

Il serait facile de parler de voyage au pays des elfes et des volcans, mais ce serait réduire l’expérience à un ou deux pauvres clichés. Parce que Sólstafir, évidemment, c’est islandais : les paroles dans la langue de l’ile nordique, les guitares saturées et friandes de réverb’ qui inspirent immanquablement les plaines glacées… Mais cet album ne se contente pas d’être puissamment poétique et fidèle à ses racines. Il est aussi une chevauchée digne de l’Ouest américain à l’âge de la ruée vers l’or.

Mais point de confrontation brutale à coups de colts ici, non. Le mot qui pourrait définir Otta : lancinant. Le chemin parcouru depuis le premier album « Í Blóði og Anda » et son Black Metal rageur est impressionnant. Aujourd’hui le chaos est maitrisé, et les germes des mélodies éthérées du début se sont développés et épanouis en une œuvre magistrale. Les morceaux s’étirent jusqu’à durer plus de 11 minutes, d’autres sont plus courts, mais tous s’impriment dans ta tête, telle la bande-son d’un de tes fims-cultes. A chaque écoute de « Dagmal », j’ai l’impression d’être propulsée sur le dos d’un cheval pour une course folle, poursuivie par je-ne-sais-quel monstre instillant une pure mélancolie.

Mais Sólstafir ne crée pas que tristesse et beauté glaciale. La rage de leur début se retrouve encore, comme sur « Miðdegi », simplement, cette rage est magnifiée, amplifiée et rendue aérienne. Pas aérienne comme un joli papillon. Plutôt comme un aigle puissant et dangereux.

Et que dire de l’artwork ! Le coffret Deluxe en édition limitée contient, pour la joie du collectionneur, un pin’s, une bannière aux couleurs du groupe, un patch, un CD bonus et un livret de 10 pages, noir, sobre, contenant paroles et photographies magiques de Ragnar Axelsson, photographe renommé, dont le travail a été publié dans Life, National Geographic Magazine, Le Figaro, Stern, La Vanguardia. La photo de couverture rend concret le propos de l’album : un vieil homme, pas un vieillard mais un homme sage, au regard acéré, sur une plage battue par les vents, et la brume, rendant le paysage fantomatique. Tout est là, tu n’as plus qu’à écrire le film qui collera avec cet album puissamment évocateur!

The Kat

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