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Napalm Death – « Resentment is Always Seismic – a Final Throw of Throes »

mercredi/02/02/2022
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Auteur : Napalm Death

Titre : Resentment is Always Seismic – a Final Throw of Throes

Label : Century Media Records

Sortie le : 11 février 2022

Note : 17/20

Que les bassistes hardos n’ayant jamais branché de pédale disto sur leur instrument avec le level et le tone poussés au maximum sortent du rang ! Vaine injonction, il ne doit pas en y avoir des masses. Car tout le monde a essayé. A titre récréatif, de leçon de choses, de tenter de le faire sonner comme une guitare électrique, ou plus simplement afin de singer Cliff Burton sur « Anesthesia (Pulling Teeth) »… Ou pour faire comme le gracieux Shane Embury, lequel remet ça avec l’intro ultra distordue presque caricaturale à cinq notes de « Narcissus », le premier morceau du mini-album de Napalm Death pourvu d’un intitulé à rallonge (faisant écho à celui de « Throes of Joy in the Jaws of Defeatism » de 2020), lequel sort chez Century le 11 février prochain… « Oh mon Dieu, ce son brutal est un délice !!! », aurait très bien pu affirmer Éric Judor debout dans sa piscine de la Tour Montparnasse. Et c’est toujours un régal de retrouver nos vieux copains grindeux, car finalement et contre tout pronostic, relativement peu de cheveux ont déserté la raie au milieu du sémillant bassiste depuis une trentaine d’années… Et que dire de l’organe vocal de Barney en 2022 ? Impeccable, la monotonie du phrasé ainsi que la modération orale vont une fois encore passer de Charybde en Scylla (caverneux, vociféré, scandé, invoqué, aigu, etc..) sept pistes durant ! Sur la page Facebook du groupe, le bassiste annonçait le 5 janvier dernier guitare en mains (il fait les deux) qu’« extreme experimentation is on the horizon » : cet homme possède le sens du résumé…

Passé l’intro, les accords abyssaux qui préfigurent plusieurs cavalcades beuglées donnent le ton : de l’avant-gardisme vertigineux et violentissime. On pense de suite au plus extrême de Faith no More, Embury étant d’ailleurs pote de chambrée de Bill Gould chez Brujeira. D’ailleurs, « Resentment Always Simmers », le deuxième morceau du disque, sonnerait comme une suite idéale (et peut-être idéalisée) d’« Angel Dust » et d’« Another Body Murdered », avec un zeste d’indus façon derniers Sepultura… Les deux premières chansons (?) du minidisque, sont donc des cathédrales sonores. Les suivantes, un tantinet plus terre à terre (tout est relatif), font parfois songer à des projets barrés que le Père Anselme n’aurait pas renié, avec ses illégaux surtout (« Proxy » et « Man Bites Dogged »). Nous ne naviguons présentement pas dans le metal bourrin-hard-core-patate-chose, mais dans le bruitisme bien pensé et conçu. Le titre de ce mini effort (« Le ressentiment est toujours sismique ») en fait notamment foi. Ces compos alambiquées ne doivent en aucun cas être d’emblée compartimentées « metal », certaines d’entre-elles ne pouvant d’ailleurs être compartimentées tout court, tel ce frétillant « People Pie » à l’intersection entre Helmet, Clawfinger et Urban Dance Squad… Il y a même une reprise suraiguë d’un Bad Brains speedé (« Don’t Need it ») ! Bref, Barney, Embury et leur compère Dany Herrera (batterie, ou plutôt blast-inhumain-à-la-caisse-claire) se sont intelligemment fait plaisir. Espérons que Mike Patton soit suffisamment d’attaque afin d’écouter d’où il se trouve ce trait de génie ramassé.

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