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Interview avec Gaël de BullRun

dimanche/06/12/2020
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Le 20 novembre 2020, c’était journée de promo pour le groupe français de hard rock / heavy metal nommé BullRun, le guitariste barbu Gaël s’est donc livré au jeu avec ANR. Entretien des plus chaleureux, réalisé par téléphone comme la plupart, en cette (seconde) période de confinement.

 

Art’N’Roll : Salut ! Comment se passe cette journée promo ?

Gaël : Plutôt bien, c’est assez fluide et agréable !

ANR : Votre deuxième EP, « Wilderness », est sorti le 27 mai de cette année, comment expliques-tu ce gap entre cette date déjà lointaine et cette journée promo de mi-novembre ?

G : Il est sorti pendant le premier confinement, nous avons décidé de le sortir quand-même, puis d’assurer une journée promo après. A la base la promo devait se faire au Hard Rock Cafe, et puis le second confinement nous est tombé dessus, nous sommes donc obligés de la faire désormais par téléphone…

ANR : J’ai vu qu’un bouquin venait de sortir sur les cinquante groupes et albums qui ont souffert de l’état d’urgence sanitaire, pensez-vous en être affectés vous-aussi ?

G : Evidemment que nous sommes affectés par cette galère ! Nous ne pouvons pas promouvoir notre EP sur scène, donc nous sommes forcés de trouver tout un tas de « combines », avec la promotion, avec un clip, avec des teasers, avec des interviews enregistrés, afin de créer du contenu, de montrer que l’on existe et ne pas se laisser abattre ! Notre problème est que notre disque est avant tout pensé pour la scène…

ANR : Vous aviez des dates de prévues ?

G : Des contacts, afin de nous orienter, rien de très officiel. Nous devions jouer à l’Empreinte de Savigny-le-Temple, une belle petite salle que nous aimons beaucoup, et que nous saluons au passage ! Nous avons été contraints de repousser vu qu’eux ont également repoussé ou annulé leurs concerts… Bref, nous sommes très affectés par tout cela.

ANR : Tu parlais de l’Empreinte : vous êtes franciliens ?

G : Nous sommes de Seine-et-Marne, du côté de Fontainebleau. Le 77 est toujours très metal !

ANR : Revenons à nos moutons, peux-tu me présenter ton groupe s’il te plaît ?

G : Alors, je suis Gaël, Berton, le guitariste, et le groupe est composé de Mark Dezafit à la batterie et de Rémy Gohard à la basse et au chant. Nous sommes un groupe heavy metal influencé par Metallica, ainsi que par tout le metal des années 80, et nous existons depuis 2011. Nous venons de sortir notre deuxième EP, « Wilderness », qui est le petit frère de « Dark Amber » sorti en 2017.

ANR : C’est amusant que tu commences par citer Metallica, parce que je ne vous sens pas influencés par le metal des années 80, mais plutôt effectivement par Metallica, le Metallica de la seconde moitié des années 90…

G : Je cite d’emblée Metallica parce qu’on nous le sort à chaque fois !

ANR : (Rires) J’allais le faire, je suis désolé…

G : Avant, on s’en cachait, on trouvait cela un peu cliché : aujourd’hui on l’assume totalement, on joue cette carte-là, et en fait cela ne nous déplaît pas, nous aimons ce que nous faisons. On a grandi avec ça, on a commencé à faire de la musique pour ça : on ne peut pas s’en défaire !

ANR : Après, ce qui est bien avec Metallica, c’est qu’il y a plusieurs périodes, toutes bonnes, aux styles différents…

G : Chaque album est différent.

ANR : … Ayant influencé des groupes complétement différents : vous, ce serait plutôt la période « Load » et « Reload »…

G : Complétement. C’est souvent une période que les gens rejettent, et bien pas du tout : même si l’on apprécie aussi les premiers disques, on aime cette époque « rock un peu garage » !

ANR : Et puis « Garage Inc. » aussi, effectivement… Et hormis Metallica ?

G : Maiden, surtout moi, Motörhead, le côté « chanteur – bassiste », un son de basse très présent dont on a voulu qu’il ressorte sur ce disque, Judas Priest : on aime bien ce que tout le monde aime ! Après, nous sommes axés sur Metallica, quoi…

ANR : Vous vous définissez comme un groupe de « heavy metal », je vous verrais plutôt comme un groupe de « hard rock », voire de « rock metal »…

G : Alors, pour « Dark Amber », le précédent EP, c’était assez évident : nous étions plutôt « hard rock » ; tandis que pour « Wilderness » nous avons pris un tournant plus « heavy metal » : il y a davantage de passages modernes, avec des breaks techniques. C’est plus difficile pour nous de nous représenter comme un groupe de « hard rock », même si c’était auparavant le cas.

ANR : Vous êtes un trio. Quels seraient les trios auxquels vous pouvez vous identifier lorsque vous êtes sur scène ? Je pense qu’il y a Motörhead qui va sortir…

G : Pour nous, c’était le trio par excellence. Dans une autre veine, je citerais ZZ Top : à la base, BullRun était censé être un groupe de rock’n’roll un peu sudiste, un peu blues. Le trio pour nous représente la formule parfaite, parce que cela nous permet de prendre des décisions plus rapidement et d’assurer une cohésion scénique parfaite, homogène.

ANR : Et toi, en tant que guitariste, quelles sont tes influences ?

G : J’aime énormément Kiko Loureiro, Marty Friedman, je suis un gros fan de Megadeth, Paul Gilbert, Yngwie Malmsteen, tous ces mecs qui font de la démonstration, Vai, j’aime beaucoup cette approche un petit peu expérimentale de la guitare… « Rust in Peace » de Megadeth est un de mes albums préférés… Mustaine possède un charisme extraordinaire, j’ai vu Megadeth plusieurs fois en concert, et ce sont d’ailleurs les concerts que j’ai préféré voir… Je te citerais aussi le Live de Metallica à Seattle en 1989, auquel je n’ai bien sûr pas assisté à l’époque…

ANR : C’est toi l’élément « metal » du trio…

G : A la base oui, je le suis peut-être un peu plus que les autres…

ANR : Tu es assez technique, ton apport pourrait faire penser à celui de Kirk Hammett sur Metallica, notamment sur « Load » et « Reload »…

G : Ah oui ! Peut-être, oui !

ANR : Pour ce qui est de tes influences néanmoins, je m’attendais plus à ce que tu me sortes Billy Gibbons, ou Zakk Wylde… Des choses plus sudistes…

G : Ah ! C’est à cause de ma barbe, c’est ça ?!?

ANR : IL Y A CA QUI JOUE ! Et toi, tu me parles au contraire de Kiko Loureiro…

G : Il propose une musique que je n’ai pas l’habitude d’écouter, et je suis impressionné par sa maîtrise, il apporte sa touche jazzy et rock fusion, dont j’essaie également de m’inspirer…

ANR : La pochette de « Wilderness » fait « metal », presque « power metal », presque « prog metal »…

G : Hé hé ! Cela s’accorde avec le changement d’ambiance dont je t’ai parlé tout à l’heure. La pochette de « Dark Amber » était assez simple, assez épurée, en accord avec la simplicité des thèmes que nous abordions, des thèmes « rock’n’roll », rien de particulier. « Wilderness » est plus axé sur quelque chose de fantastique. Les thèmes que nous abordons cette fois sont le fatalisme, la solitude, une certaine quête intérieure : pour la pochette, nous sommes partis sur quelque chose de bleu, bleu nuit, c’est beaucoup plus froid, le visuel est davantage élaboré, à l’image de notre musique aujourd’hui. Les deux pochettes détonnent car les deux musiques détonnent, et c’est pour cela que nous avons choisi de faire un EP, nous nous cherchons…

ANR : Et vous vous êtes trouvés ?

G : On a trouvé quelque chose qui nous plait beaucoup, nous aimons bien penser ce que l’on fait et prendre le temps de le faire. Ne rien laisser au hasard. C’est pour cela que la pochette est plus détaillée que la précédente.

ANR : La prochaine étape, ce serait quoi ?

G : Nous venons de sortir un clip pour « Fire and Hate » tourné en août dans un centre de Paintball près d’Etampes, une journée très longue et bien pensée, sous un soleil de plomb. Et nous voudrions en réaliser un autre pour « Redemption Day ». Et après, nous prions afin de pouvoir retourner sur scène, ne serait-ce que pour défendre ce disque comme il se doit. Et nous commençons maintenant à envisager la sortie d’un album.

ANR : Quels sont les grands moments de BullRun ?

G : Les rencontres que nous avons pu faire, nos producteurs et nos réalisateurs de visuels. Auparavant, nous partions un peu dans tous les sens, ils nous ont permis de voir où nous en étions, et d’aller là où nous en sommes à présent. Nous travaillons au feeling et avons besoin d’avoir confiance.

ANR : Quels âges avez-vous ?

G : Nous sommes tous dans la trentaine.

ANR : Vous avez fait une journée promo au Hellfest, il y a deux ans…

G : Replica nous a permis de la faire. Pour ma part, c’était mon premier Hellfest. Si t’aimes le metal, t’aimes le Hellfest. C’était vraiment une expérience, et de pouvoir avoir accès au carré VIP fût extrêmement gratifiant, un véritable honneur pour nous.

ANR : Et vous espérez jouer au Hellfest un jour ?

G : A ton avis ? (Rires) Même à onze heures, histoire de dire qu’on a foulé les planches du Hellfest !

ANR : Comment vous voyez-vous dans dix ans ?

G : L’idéal serait de pouvoir vivre de notre musique. Passer nos journées à écrire, composer. Pour l’instant seul Mark travaille dans le domaine du spectacle.

ANR : Tu parles beaucoup d’apprentissage, de perfectionnement, de contacts avec des professionnels… Que te resterait-il à acquérir afin de gravir une marche supérieure ?

G : Tout. Il y a toujours moyen de faire mieux. En termes d’apprentissage musical, de développement personnel, ma vision et mon approche de l’humain. Je pense toujours à mieux faire et différemment la prochaine fois. Et ceci passe par des rencontres avec des personnes qui vont te donner des clefs différentes, d’où l’importance du contact humain.

ANR : Sur ces bonnes paroles, nous allons nous quitter. A plus Gaël !

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