Interview du groupe Hantaoma au Cernunnos Pagan Fest

jeudi/29/03/2018
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Au Cernunnos Pagan Fest, j’ai l’occasion d’assister au concert d’Hantaoma qui fait ses premiers pas dans la Halle. Je retrouve le groupe une heure plus tard au hall.

AnR : Bonjour messieurs, comment allez-vous ? Comment s’est déroulé votre concert ?
Patrick : Nul ! On se barre ! [Rires]
Patrice : Très bonne première expérience live ! Pour moi, c’est la première fois. Très positif.

 

AnR : Cela fait treize ans que le groupe est resté dans le silence. Pouvez-vous m’en expliquer la ou les raison(s) ?
Patrice : La famille. Stille Volk nous a également prit beaucoup de temps. Trouver des musiciens adéquats pour enregistrer le disque. Ce n’est pas forcément évident : le bassiste est à Poitiers, le batteur à Strasbourg, le guitariste rythmique dans le Gers. Il faut trouver un ingénieur du son, mixer et mastériser. Tout cela nous a pris treize ans. Nous n’avons aucun projet préétabli sur le second album. Au début on s’est dit qu’il serait temps d’en faire un.
Patrick : A la base, c’est surtout un side project de Stille Volk. Ce groupe n’était pas notre priorité.
Patrice : On nous ensuite demandé de faire un live. En faisant jouer nos contacts, on a réussi à recruter les petits jeunes ici présents.

 

AnR : Vous allez sortir un nouvel album en mars. Ne parlant pas couramment l’occitan [rires], pouvez-vous nous dire de quoi parle-t-il ?
Patrice : [Rires] Ça parle d’esprit de la nuit, de brume, ainsi que de tous les êtres des pays imaginaires qui nous font peur. Hantaoma signifiant « fantôme », on reste donc sur la même thématique : la sorcellerie, les esprits de la nuit, des monstres, des maléfices. Il a fallu qu’on trouve des textes traditionnels qui n’aient jamais été publié et ce n’est pas évident. On s’est donc adressé à notre camarade de salle qui est professeur d’occitan. Ce dernier a « connecté » beaucoup de texte occitan.
Patrick : Il faut également trouver un fond contextuel.

 

AnR : Par rapport à Malombra, on reste donc sur la même thématique.
Patrice : Oui, mais en plus sombre, thématiquement et musicalement.

 

AnR : Comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album ? Combien de temps cela a-t-il prit ?

Patrice : Cinq ans. Par exemple, ça nous a pris trois ans à trouver le batteur. Le problème, c’est que faute de moyens, il fallait trouver des musiciens capables de s’enregistrer eux-mêmes. Donc tout a été fait maison. Finalement, rien ne s’est fait ensemble. Le batteur a commencé, puis le bassiste etc… Chaque partie prenait environ trois mois.

 

AnR : Comment ça se passe pour un morceau ?
Patrice : Je compose à la guitare, je balance le tout aux autres. Chacun met du sien sur un morceau.
Patrick : A la fin, j’apporte des bases metal et quelques arrangements. Mais chacun apporte sa pierre à l’édifice.
Patrice : Tous nos musiciens sont expérimentés.


AnR
 : Pouvez-vous nous dire deux mots sur la pochette ?
Patrice : On reste dans la thématique des esprits qui s’emparent des humains. L’auteur de la pochette a été trouvé grâce à Patrick.
Patrick : Un contact sur Facebook a partagé une œuvre de cet illustrateur, un américain nommé Valin Mattheis.
Patrice : On a proposé de lui acheter une œuvre qui correspondait plus ou moins à notre thématique. Il nous alors proposé pour le même prix une œuvre spécifique à ce qu’on voulait.
Patrick : On lui a donc envoyé des paroles, des morceaux qui n’étaient pas encore finalisés. Egalement, il connait étonnamment Stille Volk. Il vient de San Francisco
Patrice : Le « contrat » de l’image, c’est que quiconque utilisera cette image sera maudit à jamais.
Patrick : C’est le pacte !


AnR
 : Quels ont été les progrès accomplis par le groupe depuis Malombra ?
Patrice : C’est déjà beaucoup moins naïf. Déjà, on joue mieux et on est plus efficace.
Patrick : On a pris plus de maturité également. On a eu le temps d’évoluer, de progresser.
Patrice : On est plus cohérent. Le premier album partait un peu dans toutes les directions. Pour cet album, nous avons aussi retiré les morceaux qui n’avaient pas le même concept.

 

AnR : Selon vous, quel est l’instrument traditionnel le plus difficile à maîtriser ?
Patrice : Pour moi, ce n’est même pas un instrument traditionnel, c’est le violon. J’en ai fait quinze ans, et ça reste une catastrophe [rires]. C’est pour cela que je suis passé à la nyckelharpa (ndlr : voir image ci-dessous) où l’on retrouve le jeu de l’archet du violon. Cependant, les notes sont faîtes, il y a un clavier. On ne galère pas à retrouver la note. Selon moi, il faut commencer le violon assez tôt. Pour nous, un instrument, de la manière dont on s’en sert, permet de composer un morceau et non d’être un virtuose.
Patrick : On est venu aux instruments traditionnels par un rejet du synthé. On cherchait une certaine authenticité. On s’y est donc plongé complètement et ça nous a passionné. Tout a été appris sur le tas. 

 

AnR : Comptez-vous sortir des albums plus régulièrement ?
Patrick : [Rires] Il n’y a pas de plan de carrière.
Patrice : Il y a Stille Volk cette année à finir. Quant à Hantaoma, il n’y a rien de prévu. Il sortira peut-être d’ici deux ans, vingt-cinq ans ou jamais.

Facebook du groupe : https://www.facebook.com/HantaomaOfficiel/

Facebook de Valin Mattheis (pochette) : https://www.facebook.com/ValinMattheis/

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