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Interview avec Caleb Crosby de Tyler Bryant and the Shakedown

dimanche/17/12/2017
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Art N Roll : Merci de nous recevoir aujourd’hui, la journée doit commencer à être longue pour toi avec toutes ces interviews ?

Caleb Crosby : Oh oui, surtout quand tu n’as pas dormi ! On a vu le planning ce matin en atterrissant et on a pris peur (rires). Mais c’est aussi un vrai plaisir de parler du nouvel album. D’ailleurs je peux en parler en boucle pendant des heures, je vais essayer de ne pas t’endormir avec mon bla bla. (rires)

J’adore venir à Paris, je suis obsédé par cette ville depuis le collège. J’ai pris des cours de français, j’ai lu des livres et fait plein de recherches sur Paris et ses musiciens. Et me voilà maintenant ici pour la cinquième fois, c’est juste magique.

 

Art N Roll : Est-ce que Paris est à la hauteur de tes attentes ?

Caleb : Je crois qu’elle les a même dépassées. J’avais entendu des critiques mitigées sur la ville. J’adore la vibe de cette ville, les gens, l’architecture. Nous sommes allés voir les catacombes, c’était incroyable. Voir le Sacré-Cœur aussi a été une expérience fabuleuse.

 

Art N Roll : La dernière fois qu’on vous a vus en France vous jouiez au Stade de France. Comment c’était ?

Caleb : Oui, d’ailleurs on est passé devant en sortant de l’aéroport et j’ai senti mon cœur se serrer.  Ça reste un concert, mais comme c’était à Paris, dans la plus grande salle, il m’a plus marqué que d’autres.

 

Art N Roll : Quand on regarde un peu votre carrière on s’étonne de vous voir ouvrir pour des groupes comme AC/DC ou Guns N Roses avec seulement un EP à votre actif. Tu peux nous raconter comment vous êtes arrivés là ?

Caleb : Je sais, c’est vraiment incroyable, et c’est une longue histoire que je vais essayer de te résumer. Nous avons sorti un EP en 2013, pour lequel on a enregistré 13 morceaux mais seulement 6 ont été sélectionnés pour l’EP, c’est comme ça que ça marche avec les labels US. En janvier 2016, on reçoit un appel de Chris Cornell, il voulait que les Shakedown jouent avec lui pour la première d’un film au Texas. On était dans un rêve, le démarrage en trombe !

 

Art N Roll : Mais comment a-t-il entendu parler de vous ?

Caleb : Tyler et les autres ont joué lors d’un concert de bénéfices pour un livre de Jimmy Page. Je n’étais pas vraiment impliqué, je leur ai juste souhaité bonne chance. Et tout le monde était là ! Ringo Starr, Joe Perry, Chris Cornell,…

Suite à ça Cornell nous contacte pour jouer le morceau qu’il a fait pour le film « 13 Hours: The Secret Soldiers of Benghazi » et « Hungry Strike » de Temple of the Dogs. On a répété avec lui toute une journée, c’était génial. C’est comme ça qu’on se retrouve à faire notre premier stade. Une belle manière de commencer 2016, mais que peut-il arriver de mieux par la suite ?

Juste après on a fait quelques concerts en acoustique et là on reçoit un appel d’AC/DC. Notre manager nous appelle pour nous demander si on veut tourner avec AC/DC. Est-ce que c’est vraiment une question à poser ? On nous a dit qu’on nous donnait 3 concerts pour nous tester. On a traversé trois tempêtes de neige dans notre van pour arriver à Washington et les voir jouer. On débarque dans le stade quand ils jouent « Back in Black ». On fait les 3 concerts avec eux et on se voit offrir la tournée européenne de l’été avec eux. On devait jouer sur une croisière, on y va et quand on revient Brian Johnson annonce qu’il ne peut plus chanter. On était dévastés. Et peu de temps après on entend dire qu’Axl Rose va venir chanter pour AC/DC.

 

Art N Roll : la nouvelle improbable !

Caleb : Ma première réaction a été de dire que c’était impossible. Et pourtant, on nous confirme que les auditions sont en cours et que la tournée va avoir lieu avec nous en première partie. On fait cette tournée, c’était incroyable. On en profite aussi pour faire quelques dates dans des clubs et on rentre à la maison. Là on fait quelques dates avec les Guns N Roses. Et ils nous demandent de continuer de jouer avec eux, à Mexico, Singapour, etc…

Et pendant tout ce temps on était toujours sans album !

J’ai senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas bien avec le label. On ne pouvait rien sortir, alors que nous avions des morceaux. Alors, on a demandé à partir du label et on s’est lancé dans l’autoproduction de notre album. On avait une trentaine de morceaux et il fallait se décider pour n’en garder qu’une dizaine.  A cette époque nous sommes en mars/avril 2017 et nous avoir tous les quatre dans la même pièce relève du miracle.

Le téléphone sonne, et c’est notre manager qui nous dit que les Guns veulent absolument nous avoir pour ouvrir leur tournée européenne. Mais qu’en plus, Tom Petty, Aerosmith et Deep Purple nous veulent pour quelques shows. Ça a été le catalyseur pour faire cet album.

 

Art N Roll : Vous avez donc tout enregistré par vous-même ? Vous aviez le matériel nécessaire pour le faire ?

Caleb : Nous avons notre propre studio dans la maison de Tyler. On a demandé beaucoup d’aide autour de nous. On a emprunté du matos à pas mal de personnes. J’habitais encore dans la maison lorsque l’on a commencé à enregistrer, j’étais sur le point de déménager. Notre voisin cherchait un nouvel endroit pour habiter et il était ingénieur du son avec beaucoup de matériel à sa disposition.  On a fait un deal avec lui, je lui laissais ma place et il nous aidait avec l’album.

On a bien aimé le son obtenu, on voulait sonner rock et moderne, avec une voix bien présente. Il nous restait un peu de budget pour le faire mixer par quelqu’un qui pourrait le retravailler un peu. Un de nos amis nous a demandé s’il pouvait le faire, on lui a envoyé un morceau puis pris l’avion pour rejoindre les Guns en Europe. A la sortie de l’avion on regarde nos téléphones, le mix est là, on l’écoute et c’est exactement ce qu’on recherchait.

 

Art N Roll : Vous sortez donc un premier album éponyme ?

Caleb : Oui c’était important pour nous de le faire. On a tout fait nous-même de A à Z. Tout ce que fait un label on l’a fait. Et c’est sûrement une bonne chose parce Tyler et moi sommes de véritables control freaks. Mais Tyler est pire que moi (rires)

Donc voilà c’est la courte version de la longue histoire !

C’est bien d’avoir fait tout ça, mais maintenant on est là pour tourner avec nos propres concerts. On veut voir si notre travail va payer.

 

Art N Roll : Tu parlais du son que tu trouves moderne, mais je pense que vous avez su allier un côté vintage dans cet album.

Caleb : Oui c’est vrai. Nous voulions sonner comme un « classic rock band », parce que c’est ce que nous sommes. On a des influences Grunge, Blues, on peut vraiment retrouver beaucoup de choses dans notre musique. La variété de nos morceaux en est le témoin.

 

Art N Roll : Le fait de tourner avec ces groupes de légendes ne vous a pas mis trop de pression quant à la sortie de l’album? Comment avez-vous géré les attentes ?

Caleb : Pour être honnête, j’ai essayé de ne pas me faire embarquer par ces attentes. Je pense que ça a été plus difficile pour Tyler. On n’a pas eu le meilleur créneau possible pour faire cet album, mais on a dû faire avec ce que l’on avait. Ça aurait mieux pour nous de faire cet album avant de tourner avec les Guns. Mais nous avons tellement appris lors de ces tournées. On a observé ce qui pouvait faire hurler des stades de plus de 80 000 personnes. Parce qu’au final c’est toujours à propos d’un morceau. Que ce soit « You Shook me all night long », « Welcome to the jungle » ou « Dream On ». D’ailleurs j’en ai la chair de poule rien que d’y penser. On n’a jamais raté un show de ces groupes. Tous les soirs on allait les voir. J’ai donc vu AC/DC 33 fois ! (rires)

D’ailleurs le premier morceau qu’on a composé en rentrant aurait pu sortir d’un album d’AC/DC. On s’est dit que c’était un peu trop (rires). On s’est toujours concentré sur le positif de ce qui nous arrivait, sans trop se soucier de ce que les gens pensent.

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