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Interview du groupe The Rabblers

jeudi/06/04/2017
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A l’occasion d’une répétition dans un studio privé vers Strasbourg St Denis le 30 mars, Art’n’Roll a été à la rencontre du groupe «The Rabblers» dans un petit bar du 10ème arrondissement de la capitale.

ANR: Pour ceux qui ne vous connaissent pas, présentez-vous, ainsi que vos influences.

Akim: Nous venons tous d’horizons différents et on a tous des influences diverses. Pour ma part, je viens d’Aix en Provence, j’ai 38 ans et je suis au chant. On fait de la musique depuis quelques temps, on essaie de faire ce qu’on aime. On fait des chansons blues, rock mais aussi du punk garage. Nous tentons de faire en sorte que chaque membre se plaise comme il l’entend au sein du groupe. J’ai commencé le skateboard en 1986. A cette époque, il y avait beaucoup de punk dans les vidéos. Cela m’as mis le pied à l’étrier. Après, j’ai commencé à découvrir les groupes punks français comme les Béruriers Noirs ou Ludwig Von 88, j’aime la scène rock alternative française. A la base je suis un grand fan des Doors, des Velvet Underground, de David Bowie… Ensuite j’ai commencé à écouter les Beastie Boys, ils m’ont amené vers le hip hop et je suis passé par la soul et le reggae. Je suis également un grand fan de blues.
Edou: Je viens d’Espagne; de Valladolid à coté de Madrid. Je joue de la batterie. J’aime bien le punk comme les Ramones. En fait, tout ce qui bouge bien! Cela fait trois ans qu’on traine ensemble et je pense qu’on commence à se sentir à l’aise entre nous.
Bertrand: Moi je suis un putain de Picard, dans le ch’nord. Ça fait 23 piges que je fais de la musique! Je suis plus issu du rock électro moderne comme Ghinzu ou Radiohead. J’ai rencontré ces mecs dans une jam dans un putain de bar qui s’appelle la Comédia Michelet à Montreuil. Cela fait deux mois que je suis bassiste dans le groupe, on a tout de suite accroché! Les Rabblers, c’est un putain d’accomplissement pour moi, à 40 ans.
Benjamin: Et moi je ne sais pas d’où je viens (rires)! Je suis le guitariste du groupe. J’aime bien le punk rock ouest américain mais aussi anglais de la fin des années 70. Après j’aime bien aussi le blues comme Muddy Waters ou Howlin Wolf et des trucs encore moins connus. J’aime bien plein de genre de musiques différentes.

 

ANR: D’où vous est venue l’idée de monter un groupe?

Akim: On aime tous le même genre de musique. C’est pour ça qu’avec Benjamin, on s’est très bien entendu dès le départ. Nous sommes tous les deux à l’origine du groupe. On s’est rencontrés il y a quinze ans sur des compétitions de skateboard mais jamais je n’aurais pensé qu’on allait faire de la musique ensemble! J’écris des textes de mon côté. Avant j’écrivais parce que j’avais besoin d’écrire. J’aime la philosophie, la poésie mais aussi la littérature française et anglaise. Par exemple, On a une chanson qui s’appelle «le rouge et le noir». Elle est inspirée du célèbre livre de Stendhal. Il m’a vraiment aidé à écrire cette chanson.
Mais un jour, j’ai reçu un coup de fil. On m’a proposé d’exposer mes textes en musique. Je me ramène, il y avait Benjamin et Olivier, un autre gars qui était à la base de notre groupe, mais il est parti…Bref ils jouent en live pendant une demi-heure tout en descendant une bouteille de Jack’s. A un moment, ils s’arrêtent de jouer et me disent : « Peux-tu-chanter ton texte à capella? Je suis timide de base mais vu que j’étais un peu bourré, j’avais moins peur, et j’ai essayé. Benjamin et Olivier se sont adaptés au niveau du son, et cela a fonctionné! A partir de ce moment-là, on s’est dit qu’on pouvait faire quelque chose. Ce n’est pas moi qui me suis dit tout seul « on peut créer un groupe », c’est venu naturellement.

Edou: Akim avait des textes. On lui a juste donné la chance de s’exprimer. Et il a aimé!
Akim: A ce moment-là, il y a eu le déclic! Mais jamais je ne m’aurais cru être capable d’écrire des chansons! Ce texte que j’ai chanté ce jour-là, c’était une demande d’une amie à moi. Elle était américaine, elle voulait qu’on monte un groupe qui devait s’appeler «Public Gang Bang». Je trouvais ça tellement stylé comme nom de groupe! (rires) Finalement, elle s’est barrée au states pour finir Mormon. Je suis plus son pote mais la chanson existe toujours. On la joue encore, elle s’appelle «Song for Ninon». C’est la première chanson que j’ai écrite.

«Les Rabblers, c’est un putain d’accomplissement»

 

ANR : Pourquoi avez-vous choisi «The Rabblers» comme nom de groupe?

Edou: C’est un mot qui n’existe pas, on l’a inventé.
Akim: On a essayé d’inventer un nouveau terme, la langue anglaise progresse. Cela vient de the rabble qui signifie la populace. Mais on ne représente pas une populace, on représente toutes les populaces! La culture anglo-saxonne, elle est présente partout et j’essaie de partager ça avec les gens que j’aime.
Benjamin : Je trouve le mot est joli à regarder, les lettres s’enchainent bien. Mettre «ers» à la fin, ça fait comme un crew, ça en jette!

 

ANR : Avez-vous un message global à faire passer au public ?

Edou: A mon sens, il n’y a pas vraiment de message, nous ne sommes pas politisés, on aime le rock’n’roll ! On ne porte pas d’étiquette sur notre dos, ça dépend des personnes qui nous regardent. Je ne sais même pas si on est d’accord là-dessus.
Akim: Je pense qu’on est d’accord! Avant tout, si on se retrouve pour faire un concert, c’est pour faire la fête. Mais ça n’empêche pas d’être conscient. J’ai pas envie que les gens jettent des pavés ou qu’ils aillent se confronter aux forces de l’ordre ou quoi que ce soit lors de nos prestations. J’avoue que mes textes sont engagés… Je parle de quoi? Par exemple, je parle de femmes et j’explique qu’aujourd’hui c’est différent… avant tu mettais trois semaines pour toucher un sein. Maintenant le premier soir, tu l’encules! Et à la fin de la semaine, tu la jettes. Le monde a évolué, je parle de ce que je vois et de ce que je vis.
Autre point important que j’aborde, c’est l’éducation. Je pense que ça se partage! J’aimerai qu’il y ait un pied d’égalité, ça se travaille. Mais, lors d’un concert, je ne veux pas que les gens réfléchissent trop sur mes textes. Ils peuvent le faire chez eux en prenant le temps d’écouter. Le but du jeu en concert, c’est de s’amuser!
Benjamin: J’ai pas vraiment de message à faire passer. Je suis juste guitariste mais les notes parlent pour moi,et je souhaite juste que ça plaise aux gens, que ça leur fasse rappeler de bons souvenirs.

 

ANR : Niveau technique, vous vous y prenez comment ?

 Benjamin: J’utilise une guitare chinoise. Je n’ai pas la Fender ou la Gibson, j’ai juste changé les micros. Tu dépenses moins d’argent pour la même qualité. Quand tu achètes Gibson, tu paies un nom. Après, j’utilise quelques effets mais ça reste restreint. Je n’utilise pas trop de reverb ou de full delay machin truc… les meilleurs bluesmen ont appris à jouer avec des guitares trouvées dans des poubelles. Maintenant les gens chipotent et passent plus de temps à regarder le matos qu’à jouer, c’est de la branlette! Je pense que c’est pareil pour Bertrand notre bassiste.
Bertrand: Ce qu’on fait c’est du punk, donc on n’a pas besoin d’avoir du gros matos US. A mon sens, la musique elle se fait de ce qu’on est et nous n’avons pas besoin de marque pour faire de la bonne musique. Je suis bassiste aujourd’hui, et je vois certains qui font du pseudo indé post punk, ils ont un pedalboard qui dégueulent de 10 pédales. Dans le punk, il n’y a pas de fioriture, je n’ai aucune pédale et je crache mon son comme il doit être.
Edou: Tant que je peux bien taper, il n’y a pas de problème. C’est très simple, je veux que ça sonne fort, voilà tout.
Akim: Je joue sans effet avec ma voix. J’utilise un micro qu’on m’a offert à mon anniversaire! (rires)


«Le monde a évolué, je parle de ce que je vois et de ce que je vis»

 

ANR: Vous chantez exclusivement en anglais, pensez-vous un jour utiliser le français?

Akim: On chante en anglais parce le rock’n’roll le veut! L’anglais est une langue très pratique, plus que le français d’ailleurs, et ça colle bien avec notre style.
Pour tout te dire, je me suis déjà posé la question. Mais je suis quelqu’un de super timide, je me cache derrière ça. J’ai fait des compétitions de skateboard en Europe et dans le monde, avec plein de gens qui me demandaient des autographes, je connais tout ça. Mais tu ne t’exprimes pas avec ta voix en skate. Avec la musique, les mots peuvent être plus durs que des coups de poings. Je veux mettre une certaine barrière. Je souhaite que les gens fassent l’effort de traduire mes textes pour les comprendre. Après on interprète tous différemment.

 

ANR: Comment avez-vous réalisé vos premières créations?

Benjamin: On s’est auto-produits. On s’entrainait dans un studio chez Basement. Un jour, Julien, un gars qu’on a croisé là-bas, nous a proposé de venir jouer dans son studio privé, on a accepté. En buvant des coups chez lui, on lui a parlé qu’on souhaitait enregistrer, il était d’accord. Du coup, on l’a fait avec juste quatre micros et un micro d’ambiance pour la batterie. Ils nous ont filé l’enregistrement brut avec tous les morceaux. A ce moment-là, j’ai utilisé le logiciel Cubase et je me suis amusé à remoduler le son pour qu’il paraisse plus homogène, je n’avais jamais fait ça. J’ai utilisé Google et j’ai fait le boulot en même pas deux semaines!
Edou:. On a enregistré douze morceaux, on a décidé d’en garder que 7. L’enregistrement a été fait en une heure ou deux et il y a des moments où il y a quelques pains. C’était vraiment à l’arrache. Deux ou trois mois après on l’avait sur bandcamp. Benjamin est autodidacte, c’est du beau travail!
Bertrand: Moi qui suis là depuis 2 mois, je trouve que le son est super bien enregistré! Ça sonne super garage en fait! C’est ce qui va très bien avec les Rabblers et il ne faudra pas décrocher de ce son là pour la suite, c’est le côté punk qui ressort !

«Avec la musique les mots peuvent être plus durs que des coups de poings»

 

ANR: Comment le public vous perçoit en live?

Edou: Je suis peut-être modeste mais faudrait qu’on communique un peu plus entre nous, il faut qu’on soit rodé. On a déjà eu quelques remarques mais on s’améliore de plus en plus. On devrait se lâcher plus!
Akim: On est en train de se faire la bite en jouant en live de plus en plus. Après trois ans de formation, on a appris à vraiment se connaître. Depuis trois mois, on n’arrête pas de jouer, presque toutes les semaines! C’est en train de nous faire grandir et de prendre de l’assurance.
Et ça va beaucoup mieux! Les gens sont impressionnés, ils me disent qu’on ambiance le public même quand on ne joue pas. Nous sommes là pour rigoler. Quand le groupe s’accorde, je vais faire deux ou trois blagues pour amuser la galerie, je vais raconter une anecdote. En fait je vais toujours trouver un truc à faire. Et le public se met souvent à rigoler, il n’y a jamais de temps mort.
Si tu as envie d’écouter du rock’n’roll qui va te faire vibrer, vient nous voir en live, tu vas sentir la puissance! (rires)

 

ANR: Avez-vous de nouveaux projets en cours?

Akim: On a une nouvelle chanson qui s’appelle «Whipped». Cette nouvelle composition représente bien notre état d’esprit, qui explique qu’on défonce tout! (rires) Cela fait deux mois que Bertrand est dans le groupe. On voulait qu’il assimile tous les morceaux avant d’aller plus loin. Maintenant le but c’est de créer un nouvel LP, et peut-être même une vraie galette!
Bertrand : Comme ça l’est depuis le départ, Les Rabblers ont besoin d’une basse hypnotique qui résonne toujours sur les mêmes notes, qui les emporte.

 

ANR : niveau skateboard, il y a du nouveau ?
Akim: Nous préparons une nouvelle vidéo avec Nosebone. C’est une petite vidéo qui va préparer la grande vidéo!
Benjamin: Et moi, je skate toujours! (rires)

ANR : Merci, un petit mot pour terminer ?
Bertrand: Merci!
Edo : Merci à Art’n’roll, rock’n’roll!
Akim: Merci pour tout.
Benjamin: Vive le crack, les putes et la coke!

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