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Interview de Bobby Blitz frontman d’Overkill

jeudi/02/03/2017
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En cette fin de mois de janvier et à l’approche de la sortie de leur dix-huitième album, Art’n’Roll a eu l’occasion d’échanger avec Bobby Blitz, frontman depuis plus de 30 ans du légendaire groupe Overkill.

 

Art N Roll : Bonjour Bobby comment vas-tu ?

Bobby Blitz: Tout va bien, et franchement c’est une bonne chose après toutes ces années.Je pense que la fierté est à nouveau notre plus grand pêché, mais aussi notre plus grande motivation, nous sommes très fiers de l’album et nous sommes excités de le jouer sur scène devant notre public.

ANR : Je viens d’écouter l’album et c’est toujours aussi bon. Parle-moi un peu du processus de l’enregistrement, à quel moment avez-vous commencé à l’écrire au cours des deux dernières années?

Bobby: Nous avons vieilli, bien des choses se sont passées…DD Verni (basse) recueille des riffs dès la fin du dernier album, c’est le genre de type qui aime écrire des riffs et les collectionne.Nous avons ce luxe d’avoir deux studios à notre disposition, DD en a un ainsi que Dave Linsk (guitare).Ils sont identiques et correspondent à tout ce qui nous donne l’occasion de travailler sur des matériaux assez proches de façon continue et je pense que si nous étions jeunes cela nous serait impossible de faire cela.Mais avec l’expérience que nous avons, cela nous aide vraiment, et la méthode a été vraiment développée depuis « White Devil Armory ». Officiellement, nous avons commencé le travail de « récolte des données » en début d’année dernière. De Janvier à Septembre, on a complété avec l’écriture des textes, le tout s’est étalé sur 8 ou 9 mois.

ANR : Déjà 18ème album en 37 années de carrière, Overkill se porte bien ?

Bobby : Je le pense. Nous avons quelque chose de spécial avec ce disque. Beaucoup de gens me connaissent et savent que l’excitation d’un nouvel opus fait partie de moi. Il y a également une grosse production avec et beaucoup de diversité et influences qui vont du rock and roll au punk, le groove, un côté épique aussi, sans oublier la NWOBHM et le heavy metal classique … Donc je pense que nous avons quelque chose qui, pour une raison quelconque est venu comme quelque chose de spécial et dont on se souviendra.

ANR : D’accord. À la première écoute, j’ai trouvé que Grinding Wheel est dans un style beaucoup plus diversifié que « White Devil Armory » en 2014, qui était plus thrash. Peux-tu me donner ton avis ?

Bobby : Oui, c’est vrai, Grinding Wheel explore plus nos influences que d’habitude, particulièrement le côté NWOBHM. Par exemple, sur une chanson comme «The Long Road», je pouvais sentir d’où elle vient. La clé était de saisir les sensations de la NWOBHM et lui injecter l’énergie d’Overkill, lui donner un coup de jeune et un nouveau visage pour 2017. Quand nous avons commencé à obtenir ce sentiment pour «The Long Road», on a décidé un côté plus punk pour «Goddamn Trouble» ou plus rock dans «Let’s all go to Hades » et il m’a semblé que nous avons commencé à les pousser de plus en plus loin les unes des autres. Je pense qu’au final y mettre le timbre de voix d’Overkill et son énergie donne à l’ensemble sa cohésion tout en préservant l’individualité de chaque chanson.

ANR : Pourquoi ce titre ? Est-ce une référence à la longévité du groupe ?

Bobby: Ouais, on peut dire ça aussi mais je pense que ça veut aussi dire que toutes les machines s’usent un jour et qu’il faut l’apprécier tant qu’elle existe !! C’est la réalité des « Engrenages ».Mais c’est aussi pour le processus lent mais toujours efficace pendant des décennies dans un style qui n’a pas encore été pollué par le « doigt commercial de la destruction » si l’on peut dire.Je pense donc que nous avons eu une certaine pureté pour développer et affiner notre son pendant plus de 3 décennies et moudre à travers elle, donc c’est une bonne image qui est décrite dans cela aussi.

ANR : Quand j’écoute cet album, j’entends beaucoup de références à certains des vieux groupes comme Black Sabbath et Iron Maiden et même un peu de punk ainsi.

Bobby : Eh bien, il arrive un moment où un riff commence et qu’on peut se dire « j’ai eu ce riff qui me rappelle Black Sabbath » mais cela ne signifie pas que la chanson va aller dans la même direction que Black Sabbath et là vous laisser la chanson se développer toute seule. Mais je suis d’accord avec vous, j’entends ce style NWOBHM,  j’entends ce son Black Sabbath-esque, j’entends aussi ce son punk rock sur « Goddamn Trouble » et « Let’s All Go To Hades », j’entends du thrash et du hardcore. Cela reflète aussi la personnalité multidimensionnelle d’Overkill.

ANR : Sinon, pour un contenu plus lyrique, peut-on retrouver une certaine forme de concept derrière les chansons?

Bobby : Je confesse mes pêchés une fois tous les deux ans environ. Je pense que c’est probablement le bon endroit et le bon moment. Nous n’avons pas besoin de concept, mais je pense que je chante particulièrement sur les choses que je connais. Et ce que je connais le mieux c’est le groupe. On peut dire que c’est notre forme de concept : l’unité du groupe par exemple, les choses qui nous réunissent. Mais il n’y a pas de concept spécifiquement au sens d’une histoire ou d’un thème. Le seul lien est d’avoir utilisé la métaphore pour « Grinding Wheel » tout au long de l’enregistrement.

ANR : Vous passez beaucoup de temps en tournée et l’autre moitié du temps en enregistrement, comment faites-vous, après tant d’années ?

Bobby : C’est simple, nous nous asseyons à la maison et regardons le football. (Rires) Je pense que nous sommes habitués à cela évidemment, vous savez que je ne vais pas vous raconter une histoire déprimante sur la route et comment c’est dur. Mais je vais vous donner mon avis personnel. J’ai toujours été enthousiasmé de vouloir aller sur des lieux, marcher sur des trottoirs différents et rencontrer des gens. Une des raisons pour lesquelles je survivrais avec un sourire sur mon visage à toute cette aventure, c’est parce que j’aime rencontrer des gens. Et j’aime la différence, qu’elle vienne de nouveaux aliments, de différents climats, de nouveaux visages, de nouveaux pays. C’est comme une drogue qui m’aide à tenir, faire ce que j’aime le plus et le partager. J’en ai l’opportunité et j’en profite, ce qui fait de moi un opportuniste (rires). C’est probablement quelque chose dont nous nous souviendrons, pendant trente ans, nous avons passé la moitié de nos vies loin de la maison. Mais c’est pour un bon résultat personnel.

ANR : Laquelle des chansons de l’album a été la plus difficile à obtenir?

Bobby : Je ne peux parler que pour les autres. Mais je pense que de mon point de vue personnel, c’était le morceau titre. Nous avons commencé par DD Verni avec le riff, qui à son habitude en enregistre tout le temps sur son téléphone, un enregistreur, enfin tout ce qu’il peut. Lorsqu’il m’a présenté « The Grinding Wheel », c’était une série de parties et ils étaient, pour moi, séparés les uns des autres. Ce n’était pas vraiment une chanson. Et il était difficile pour moi de le comprendre. Quand j’ai commencé ma partie de l’écriture c’était aux alentours du mois de Juin 2016 et nous devions mixer en août et ça s’est poursuivi jusqu’en septembre. Et là j’écrivais dessus jusqu’aux derniers moments du mix et de l’enregistrement. J’ai vu avec un ingénieur du son local et qui m’a beaucoup aidé. Et puis finalement, avec le recul je m’aperçois que le processus pour cette chanson a duré d’avril à septembre et ça a marché. Mais jusqu’au dernier moment je ne pensais pas y arriver. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre le titre avec cet enchaînement de riffs et leur coordination. Je crois que c’est le 2 septembre, littéralement le dernier jour, que j’ai compris le mécanisme de la chanson.

ANR : Andy Sneap (producteur) qui semble être l’un des plus occupés de cette industrie, faisait partie du personnel de production de cet album. Comment s’est passé le travail avec lui ?

Bobby : Une des choses sur Andy, il a l’art de comprendre ce type de musique. Je pense qu’il travaille dans un type de modèle sur ce qu’il veut faire très exactement. Il adapte son modèle au groupe avec lequel il travaille ce qui donne à chaque groupe sa propre personnalité.

ANR : La prochaine tournée est-elle en préparation ?

Bobby : Bien sûr comme à chaque nouvel album, une tournée suivra qui commencera par les Etats-Unis et continuera en Europe. Vous trouverez toutes nos dates sur notre site officiel ou la page Facebook du groupe.

ANR : Bobby, je te remercie pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. Un dernier mot avant de se quitter ?

Bobby : Vous savez, comme je l’ai dit plus tôt dans l’interview, la fierté est mon plus grand pêché. Et une de mes plus grandes fiertés est le fait que je connais des gens formidables (rires) dans une communauté où ils m’ont accueillie pendant plus de trois décennies, ce qui est, je suppose, le témoignage d’une vie bien vécue. Alors, comptez-moi parmi vos amis. Je vous compterai aussi.

ANR : Avec plaisir et encore merci pour ce merveilleux album et à très bientôt en France !!

Bobby : Le plaisir était partagé. Merci beaucoup à vous aussi (en français…) et à très bientôt !

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