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Devil is Fine – Zeal and Ardor

lundi/13/02/2017
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Partie-2.3-1-3

Groupe: Zeal and Ardor
Album: Devil is Fine
Date de sortie: 24 Février 2017
Label: MVKA
Note: 666

L’année dernière sur le site d’Arte, j’ai découvert un projet enthousiasmant : un nouveau groupe  avec un style musical innovant, le Black Black Metal. Manuel Gagneux, musicien américano-suisse, avait relevé un défi sur 4chan : créer une musique qui mélangerait Gospel et Black Metal.

Il avait déjà fait appel à 4chan pour nourrir sa créativité, mais seul son projet Zeal and Ardor a émergé pour accéder à un succès très rapide. L’album n’est pas encore sorti et il se classe déjà 6ème dans le top 100 des albums 2016 de Noisey ! J’étais donc très curieuse d’écouter « Devil is Fine » quand l’album est apparu dans la liste des chroniques proposées par le chef !

« Devil is Fine » comporte trois parties de trois titres, toutes ponctuées par un Sacrilegium. Le premier des neuf titres, du même nom que l’album, commence a cappella par une sorte de prière désespérée, au rythme lent de chaînes secouées en rythme. Tu en as peut-être déjà vu le clip très arty, reprenant de nombreux symboles classiques de Lucifer. Manuel Gagneux y fait notamment se refléter sur le corps de son personnage le branding des satanistes et les marques de fouet des esclaves Africains-Américains

.

Ce clip nous fait entrer dans ce nouveau domaine imaginé par Gagneux : richesse des références, mixage bien dosé entre des styles musicaux à l’opposé les uns des autres. Les neuf titres se nourrissent du Gospel et du Blues pour le chant fervant et emphatique, du Black Metal pour l’athéisme des textes (« Nobody’s gonna show you the way now, Nobody’s gonna hold your hand now », « A good God is a dead one ») et la rythmique blastée ou la stridence des riffs, mais aussi Trip Hop (« What is a Killer like you gonna do here »).

« Come on down » est un beau mariage du Gospel « satanisé » et du Black avec chant clair digne des chœurs d’église puis hurlé, et riffs typiques du Black Metal le plus classique. « Children’s summon » utilise en intro une boite à musique qui par son innocence, tranche avec le hurlement et les choeurs gutturaux qui le suit. « Blood in the river » pourrait s’apparenter au candomblé pour la frénésie des répétitions et la puissance du cri en arrière-plan.
Chaque titre est une variation sur le thème du métissage des genres, ou comment marier Burzum et les Negro Spirituals. A première vue, c’est impossible, hérétique même, mais n’oublions pas que le christianisme a été imposé autant aux Vikings dont se revendiquent les Black Metalleux Nordiques, qu’aux esclaves africains arrivés aux Etats-Unis et interdits de pratiquer leurs propres cultes.

Pour revenir aux morceaux, et aux Sacrilegium en particulier, chacun est une façon de transgresser un dogme : l’un contient un chant de muezzin, interdit d’utilisation selon les codes de l’Islam, le deuxième utilise un triton caché, c’est-à-dire un intervalle de quarte augmentée, qualifié de Diabolus In Musica, le diable dans la musique. Et le dernier est un morceau au synthé, instrument tout à fait sacrilège dans le Rock selon Gagneux.

Le seul défaut que je trouve à cet album, c’est sa longueur : bien trop court à mon goût. Les titres ne dépassent jamais 3 minutes 30. Lors de l’interview qu’il a donné à Art n’ Roll, Gagneux indique qu’il prévoit autre chose à l’automne. Il est d’ores et déjà en tournée, il a recruté des amis musiciens pour éviter le set seul sur scène qui serait vite artificiel. A suivre donc !

The Kat.

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