HOT on the rocks!

La Souris Déglinguée au Corcoran’s Lilas Irish Pub

lundi/24/10/2016
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La Souris Déglinguée au Corcoran’s Lilas Irish Pub

6 octobre 2016 – Soirée Week-end sauvages

 

20 heures 04, Porte des Lilas à PA NAM (75020), « Won’t get fooled again » des Who chauffe le Corcoran’s Irish Pub. Choix idéal, suivi de la version de « Chinese Rocks » par les Ramon… « – Par Johnny Thunders & The Heartbreakers » me corrige illico au Bar un des heureux convives au festin sonore. Toujours hasardeux, effectivement, de penser à voix haute histoire du Rock dans un concert de la Souris Déglinguée. A fortiori quand il s’agit en l’espèce d’un concert privé, organisé afin de remercier celles et ceux qui ont souscrit à l’édition de « Week-ends sauvages », un recueil de photographies d’Olivier Claisse. Clichés commentés par Laurent Chalumeau (ex-R’N’F 80’s, et FUCK) ainsi que par Jean-Eric Perrin (ex-BEST 80’s, Frenchy But Chic, et spécialiste d’Indochine… le groupe), et narrant la décennie 1980-1990 du combo lysergique, soit la période allant de la seconde vague du Punk à l’explosion du Rap hexagonal. Le temps écoulé entre la sortie du premier album de LSD chez New Rose, et celle de « Banzaï », aux accents plus Hip-Hop-Dub. La préface est signée Luc Tai, ce qui explique aussi l’affluence de nombre de compagnons de route du groupe. L’âge moyen ici, sans être canonique, est un peu plus élevé qu’à l’Olympia pour l’anniversaire des trente-cinq années, il y a dix-sept mois déjà. Ce concert est uniquement offert aux cent valeureux souscripteurs, et il fait bon de pouvoir y assister en leur compagnie.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

Bon Timming, d’organiser un concert de LSD en octobre, le Harrington étant un vêtement de demi-saison. « Week-end sauvage » c’est aussi le titre d’un morceau publié par le groupe en 1983, soit en plein dans le mille dans la décennie de ce livre, la principale question que l’on se pose à l’entrée du Gig est de savoir s’ils vont le jouer en Intro ou à la fin du concert…

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

« Heu ?!? Bonsoir tout le monde. Heu OK !!! Alors ce soir, on fait un concert pour le camarade Olivier Claisse… Heu, rebaptisé depuis quelques années Olaf le Photographe », débite à sa cadence habituelle l’hôte de la soirée, avant d’ajouter conceptuellement (et humblement) : « … alors on va faire un répertoire spécial Olivier Claisse… T’es prêt Cambouis ?!? ».

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

La formule rituelle délivrée, les quatre (le bassiste Rikko au centre, Luc à la droite de l’audience, et Matthieu Drapeau Blanc officiant à la gauche) attaquent (pas d’autre mot) le Show à 20 heures 24, par l’instrumental au nom Margerinesque « Sortie de garage », gravé sur le premier album. Première remarque : le son est très clair, moins gras que sur la version de 1981, et la Jazzmaster blanche et parme de Mathieu Drapeau Blanc y sonne Early 60’s. Une minute trente après, c’est « Kamikaze Rock » qui confirme le ton des réjouissances : Rockab’ parisien années 1980. S’ensuivent « Les jeunes cons » et « Tendance négative », les neuvième et dixième pistes du premier album. Toujours pas de « Week-end sauvage » à l’horizon, pourtant les premiers sillons de ce même 33 tours : ce sera donc pour la fin du concert. Lequel commence à chauffer sérieusement.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

L’autobiographique « En Indochine » marque un tournant, tant dans la Set List, que dans l’histoire du groupe. Déjà parce qu’il est postérieur aux quatre titres joués précédemment (1986). Egalement parce qu’il met en avant les racines Asiatiques du Leader de La Souris (« Tu penses toujours à l’Indochine / Même si tu es né en France / Car le Mekong coule dans ton sang / Mêlé avec l’occident »). Mise en avant des racines, laquelle va s’accentuer au fur et à mesure des années et du nombre de cheveux gris sur l’occiput de Tai Luc (ainsi que de l’allongement de ses sourcils). On croit, l’espace d’un instant, lorsque le tempo de la chanson s’accélère, qu’une voix de femme va venir nous chanter, comme sur la version studio : « Xin xiang yinduzhina / Shen zai faguo zhang da / Xue guan li liuzhe mekonghe yu / Xifang ronghua, zhongcheng / Zhong yu nide mengxiang he shiyan ». Et non. Petit regret, surtout lorsqu’on sait que le chanteur de La Souris est Ami (ou cousin) avec des dizaines de milliers de femmes Asiatiques et Eurasiennes, en France et non loin du Mekong, lesquelles seraient en mesure de pousser la chansonnette avec lui sur scène…

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

20 heures 31, un p’tit Messenger à la copine Lucine, qui habite à Jaurès, pour lui écrire mordicus qu’« ils vont jouer Jaurès Stalingrad c’est sûr »… Et PAF ! « De Jaurès à Stalingrad » sera le sixième morceau de la soirée. Nord-Est de PA NAM oblige, il aurait été ballot de le passer à l’as. S’ensuit le quart d’heure Ska. La copine Catherine, plus sportive que le chroniqueur qui l’accompagne, est résolument à la manœuvre photographique, montant et descendant l’escalier latéral, ou arpentant en immersion (comme elle aime à dire) les premiers rangs du public.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

La cousine Kim prend elle-aussi des clichés tout devant. Le classique Dub de 1988 « Jeunesse de France », le très « La Smala » (sans Victor Lanoux et Josiane Balasko) « Marie-France », le Clashien première manière « Jeunes Seigneurs », puis « Soldats perdus » et « Camarades » sont exécutés d’affilée, vers 20 heures 50. Paris années 1980, définitivement. Luc entonne : « Les camarades de la première heure sont toujours les meilleurs », dédicace à peine voilée aux vieux briscards qui composent l’assistance. La fameuse RAYA est à l’honneur.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

Bien logiquement, le « répertoire Olivier Claisse » fait impasse sur le dernier album. La boussole de la dernière partie du Set s’oriente tantôt vers l’Asie (« Cœur de Bouddha »), tantôt vers le 78 (presque la Seine-et-Oise, tant certaines des chansons sonnent retro-sixties-fifties). La chaleur monte encore d’un iota, et les poings se lèvent dans la dernière ligne droite, descendue vers 21 heures 20. D’abord le classique et furieux « Rock’n’Roll Vengeance », scandé à l’unisson par la foule d’invités, la fameuse « Génération destruction ». Puis deux-trois vers du « Marie-Dominique » de Pierre Mac Orlan (1953), enchaînées au fédérateur « Salut les Copains ». La fin du concert s’annonce à l’identique de celle de l’Olympia… Ou presque. « OK !!! Merci d’être venus… Rendez-vous, c’est où déjà ?!? Au mois de janvier à Cholet. A Cholet au mois de janvier… T’es prêt Jean-Pierre ?!? ». Et Jean-Pierre (NB : Mijouin, le premier guitariste, reviendu pour cette belle occasion) de gratter l’intro de « Week-end sauvage », reprise d’abord par les toms à damiers de Cambouis, puis par les chants des pèlerins. Le titre éponyme était donc programmé pour la fin de ce concert.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

Les membres du groupe remettent ensuite leurs blousons, ou leur veste en Jean moumoutée (Cambouis), afin de procéder aux dédicaces de l’autre cadeau de la soirée : le recueil « Week-ends sauvages », officiellement dans le commerce. Les membres du groupe se font patiemment prendre en photo avec leurs militants, tous aux anges. Il n’est pas minuit un 24 décembre, mais 21 heures 44 un 6 octobre.

LSD - week end sauvage - au Corcoran's Irish Pub à la Porte des Lilas le 06.10.2016

 

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