HOT on the rocks!

ITW avec Franky Costanza de Blazing War Machine

mercredi/11/03/2015
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Art n’ Roll : Pour commencer, comment se porte le groupe depuis le dernier album en 2010? Pas trop dur de combiner vos autres activités avec Blazing War Machine? 

Franky Costanza : Tout va très bien pour Blazing War Machine depuis la sortie de notre 1er album. Nous avons fait pas mal de concerts et de festivals pour le promouvoir et avons également composé une dizaine de nouveaux titres en parallèle.

C’est vrai que ça demande une certaine organisation pour mener à bien tous les projets car Dagoba tourne beaucoup et je fais de plus en plus de sessions pour d’autres groupes, ce qui nécessite une bonne rigueur dans les plannings ! Mais nous arrivons tout de même à avancer de façon efficace avec BWM.

AnR : D’ailleurs, depuis, il y a eu des changements de line-up : peux-tu nous en parler? 

FC : Oui nous avons changé de chanteur, Irina a intégré le groupe en 2012. Nous ne recherchions pas forcément une chanteuse mais nous étions ouverts à cette possibilité. Nous avons été séduits par sa voix (pouvant alterner les voix black ultra aiguës et les vocaux Death bien graves), son charisme et sa motivation! De plus, elle écrit beaucoup et a toujours plusieurs textes et thèmes d’avance pour illustrer nos nouveaux titres.

En 2014, Strychnine, notre ancien bassiste, a quitté la France pour vivre en Espagne, ce qui n’était plus compatible avec le travail en groupe. Cette séparation s’est déroulée en bons termes, nous respectons son choix et nous lui souhaitons beaucoup de bonheur dans sa nouvelle vie. Nous avons donc accueilli Adam à la basse depuis 1 an, il a parfaitement intégré l’esprit de Blazing War Machine, il a une technique incroyable et un look parfait pour le groupe. Nous avons de la chance de l’avoir rencontré.

Le Line up est donc le suivant: Irina (chant), Izakar & Fab (guitares), Phil (synthé), Adam (basse), Franky (batterie)

AnR : Comment est venue l’idée de sortir un single tous les trimestres plutôt qu’un album?

FC : L’idée vient de moi, je l’ai proposée au groupe et ça a plu à tout le monde. C’est une stratégie originale qui nous convient bien! Nous sommes auto-produits et auto-managés (et fiers de l’être), nous n’avons aucune deadline ni aucun compte à rendre à personne. Nous sommes entièrement libres d’offrir notre musique à nos fans, de la diffuser à prix libre et donc de sortir 10 singles et vidéo clips tous les 3 mois plutôt qu’un album tous les 2 ans.

Un album aujourd’hui n’a plus la même importance qu’il y a 20 ans, les labels s’accordent à dire que 3 mois après sa sortie un album ne se vend pratiquement plus : l’effet promo éphémère est terminé, l’album est depuis longtemps sur les torrents illégaux, les gens passent vite à d’autres nouveautés… Du coup, le travail et l’investissement du groupe sur pratiquement 2 ans devient rapidement (et de plus en plus vite) obsolète.

Notre idée est donc de ne jamais briser notre flux d’actualité et de création. C’est très excitant pour nous de défendre tous nos titres de la même façon, avec un vidéo Clip pour chacun (contrairement à un album où il y a 1 ou 2 clips seulement) mais aussi une galerie de photos exclusives et d’autres goodies pour faire plaisirs aux fans (pistes séparées pour Remixer ou faire des reprises). Un évènement à pour chaque single!

Cette stratégie nous permet aussi de varier nos choix de producteurs ainsi que les réalisateurs. De plus, nous sommes persuadés que ce sera bien plus efficace de remarteler tous les trimestres à gros coups de promo et de nouveautés que tous les 2 ans pendant peu de temps. Je ne serai pas étonné de voir d’autres groupes tenter cette logique…

AnR : Est-ce qu’à terme, vous comptez tout de même tout rassembler sur un album ou pas du tout?

FC : Pourquoi pas ? Peut-être un DVD du coup…

AnR : Donc pour chaque titre, vous allez sortir un clip: ce n’est pas trop lourd niveaux créativité et moyens (les groupes parlent souvent des coûts des clips qui empêchent d’en faire beaucoup)?

FC : Ce besoin de créativité et nouveauté nous excite et motive. Niveau budget, nous sommes assez économes, nous pratiquons beaucoup le système D (jamais mieux servi que par soit même!) et nous travaillons avec des jeunes équipes aux tarifs raisonnables qui souhaitent se faire connaitre. Nous envisageons aussi d’essayer le Crowdfunding pour les tournages qui nécessiteraient plus de budget.

AnR : Vous êtes un groupe « auto-géré »: explique-nous un peu comment ça fonctionne. 

FC : Nous faisons pratiquement tout nous-mêmes. Nous avons plusieurs casquettes. Par exemple, j’ai plus ou moins le rôle du manageur, Izakar celui de Tour Manager, Irina est notre Merch Girl, Fab & Izakar sont aux productions sonores, Phil se charge des repérages de lieux pour les clips, etc… Nous nous répartissons toutes ces tâches pour essayer de faire le travail d’un label, manageur et du Crew sur la route.

AnR : Vous avez rejoint Ellie Promo dernièrement: comment cette décision a été prise? 

FC : J’avais rencontré plusieurs fois Elodie d’Ellie Promo lors de concerts ou journées promo avec Dagoba et j’avais beaucoup apprécié son travail: très sérieuse, posée, rigoureuse et précise, en plus d’être sympathique! Le rapport humain est très important et ça a été déterminant dans mon choix. Nous sommes très contents de cette collaboration.

AnR : Parle-nous un peu du titre « Polarity » qui est sorti il y a quelques jours.

FC : Polarity a été composé assez récemment. Nous avons tous eu un gros coup de cœur pour ce titre et c’est aussi cela qui nous a donné envie de le sortir rapidement. Je laisse la parole à Irina pour le texte :

Irina : (traduction plus bas)

With the « Polarity » lyrics I wanted to touch the usual subject of two opposites like war and peace, dark and light … etc … but in more of a psychological, from the inside out, projection kinda sense, because ultimately the reality is how we choose to perceive it. For example, not when person A sees the glass half full while person B sees the same glass half empty, but when the same person sees, and most importantly feels, both the full & the empty. I have seen endless times when people have had certainty (or bravery, a positive approach…etc) and after being triggered by something/someone right away have had many doubts (fear, negativity…) in their perception of the situation and back and forth like this… Kind of almost simultaneous impulses of opposite interpretations towards the same situation. So I wrote the lyrics for this song in the following structure: to be welcoming and even majestic in the verses , and aggressive , almost miserable, in the chorus; and the bridge is the manifestation of normality for presence of both polarities which is being erotically embraced rather than being scary or confusing. And that is because a valuable knowledge lies in the ability to perceive things more than one way.

Traduction française :

Dans les paroles de « Polarity », je voulais aborder un sujet habituel, celui de deux opposés, comme la guerre et la paix, la lumière et l’obscurité, mais je voulais l’aborder plus psychologiquement, en regardant et en projetant de l’intérieur vers l’extérieur parce que, finalement, la réalité est la perception qu’on a choisie. Par exemple, je ne parle pas d’une personne qui voit toujours le verre à moitié plein et quelqu’un d’autre qui voit toujours le verre à moitié vide mais plutôt d’une seule personne qui voit, et surtout ressent, le verre plein et vide en même temps. J’ai vu tellement de situations dans lesquelles quelqu’un semble être sûr de lui, quelqu’un qui a une démarche positive, mais cette personne est confrontée à quelqu’un ou à quelque chose et développe des doutes, de la peur et de la négativité par rapport à la situation. Ça crée une espèce de va-et-vient infini, des interprétations de la même situation qui sont simultanées mais opposées. Donc, j’ai écrit les paroles pour ce morceau selon la structure suivante: je voulais que les couplets soient accueillants, même majestueux, et que les refrains soient agressifs, presque malheureux. Le pont, c’est la manifestation de la normalité, c’est-à-dire, la présence des deux polarités. Au lieu d’être intimidant ou déroutant, ce paradoxe est embrassé de façon érotique parce qu’on peut trouver des connaissances précieuses dans la capacité de percevoir des choses de plusieurs façons.

 AnR : Avez-vous une tournée de prévue pour le moment?

FC : Ce n’est pas vraiment une tournée mais nous recevons de plus en plus de propositions de dates, les concerts vont être annoncés d’ici peu.

AnR : Les projets à venir pour Blazing War Machine?

FC : Nous préparons actuellement le second single de 2015 qui sera diffusé début mai. Nous sommes en train d’enregistrer en ce moment même. Le titre sera mixé et masterisé par Nicolas Delestrade qui a travaillé sur le dernier Betraying the Martyrs. Ce prochain morceau sera plus Indus Martial avec un tempo plus posé.

AnR : Merci beaucoup d’avoir pris du temps pour nous répondre. 

FC : Un grand merci à vous d’avoir donné la parole à Blazing War Machine.

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