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Double Interview des Locomuerte

lundi/03/02/2014
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Locomuerte_Cover

 

Part I par Virginie

1/Un petit retour sur votre premier album  » Máquina de Guerra », auto produit également, un gros succès ; rappelle moi le nombre d’album vendus ? Sachant que les ventes d’albums ne se portent pas vraiment bien ces derniers temps, comment expliques tu cette réussite?

 Nico : On a vendu en tout 1500 copies de Máquina de Guerra, compte tenu que nous n’avions pas de label et que nous sortions de nulle part, avec un album enregistré en 4 jours ! On peut dire effectivement que c’est un succès ! On a été les premiers surpris d’ailleurs ! Je n’ai pas vraiment d’explication, on n’a pas fait exprès en tout cas ! On a mis toute notre énergie et notre rage positive dans ces morceaux, on a pris un plaisir énorme à faire ce disque. Je pense que ça se sent quand tu écoutes notre musique. Les gens ont dû ressentir cela et apprécier cette énergie. On a fait des chansons honnêtes qui nous ressemblent. Certaines personnes sur les concerts nous disent qu’elles se mettaient du Locomuerte à fond dans les oreilles pour avoir la pêche, que ça les aide le matin avant d’aller au boulot ! C’est mortel quand quelqu’un te dis ça en parlant de ta musique ! C’est ça le rock and roll ! Un truc qui te met la banane !
2/ Au niveau de la distribution de  » Traición Bendición « , on peut le trouver en écoute dans des FNAC parisiennes, lors d’un précédent entretien, tu me disais aller voir les vendeurs pour le leur proposer, ça c’est de la motivation! Où trouves tu l’énergie pour te bouger ? Cette puissante énergie qui ressort de ce nouvel album.

 Nico : On est super motivé, c’est sûr ! On s’éclate tellement avec Locomuerte que c’est naturel pour nous de courir partout pour faire avancer notre groupe, c’est que du bonheur ! Depuis le début, on se bouge pour distribuer des stickers, diffuser nos CD et notre merch ! On rencontre des gens supers en faisant ça, et on se marre bien ! Beaucoup de gens nous soutiennent vraiment et ça nous donne encore plus de patate.

Pour ce qui est des FNAC, c’est vrai que pour Máquina, on est allé voir tous les vendeurs des rayons métal pour leur demander de mettre le disque en écoute, comme un petit coup de pouce. On voulait aussi que Musicast soit content de nous avoir signé ! C’était parfois un peu dur, mais globalement, ils nous ont bien accueillis. Pour Traición Bendición, on a fait la même chose, sauf que cette fois, quand on arrivait dans le rayon, on était déjà en écoute ! Et notre album était placé entre le dernier Metallica et Motorhead !
3/ Racontes moi l’histoire de l’artwork de  » Traición Bendición « 

 Nico : Le visuel est directement inspiré d’un tatouage que j’ai sur le bras. C’est Easy Sacha, de Mystery Tattoo Club, qui m’a piqué et qui a réalisé la pochette. C’est un artiste incroyable.

Il représente une mariée mexicaine, façon Dias de los muertos, qui plante des épingles dans une poupée voodoo qui porte un bandana (J’explique pour ceux qui n’ont pas le CD sous les yeux). Juste avant qu’on démarre Locomuerte, j’ai eu une histoire de cœur super dur. J’ai eu l’impression de ne plus être moi même, d’être comme envouté. Quand j’ai repris le control, j’étais vraiment sur le cul d’avoir vécu un truc pareil, je ne pensais pas que ça pouvait m’arriver. Certaines personnes sont vraiment incroyablement attirantes et destructrices à la fois, elles sont capables de te retourner le cerveau même si tu as du caractère ! J’ai eu envie de le représenter comme ça. Ca me permet de me rappeler de ne jamais rester au contact d’une personne toxique !

On a composé le titre éponyme Traición Bendición sur cette base. Ca veut dire que très souvent dans la vie, une trahison est finalement une bénédiction car elle te permet d’assainir ton entourage proche.

4/ Ton plus beau souvenir de live avec Locomuerte ? Avec Suicidal Tendencies? Le Hellfest ?

 Nico : Le Hellfest, c’était énorme ! 6000 headbangers, un pit en furie, on était comme des fous ! On a eu un super accueil, c’est sûrement, à ce jour, notre meilleur concert. Mais pour Suicidal, c’est encore autre chose ! Là, c’est carrément un rêve de gamin qui devient réalité ! Suicidal, c’est mon groupe préféré depuis que j’ai 14 ans, j’ai fais de la musique en partie grâce à ces mecs ! C’est plus qu’une simple influence musicale, on peut dire que Locomuerte, c’était un hommage à ce groupe et cette époque bénie des 80’s. Donc, quand un jour on t’appelle, à bientôt 40 ans, pour te demander si ça te branche de faire la première partie de Suicidal… Tu vois le délire ! D’ailleurs, on remercie vraiment le staff du Plan pour nous avoir offert cette journée qui restera gravé à vie dans nos mémoires. On a pu les rencontrer, ils étaient super cool et chaleureux. Mike Clark a accepté qu’on joue War Inside My Head en leur honneur,  c’était énorme ! Il a été aussi très patient, avec moi en particulier, qui est du faire 36000 photos avec lui, lui faire signer tous mes albums et mes tshirts J)) Mike Muir était aussi très gentil et vraiment impressionnant !

A la suite de cette date, à chaque fois qu’on les a croisés, ils étaient hyper cool, on passait du temps avec eux. Une fois, avec El Mitcho, on a même aidé leurs backliners à plier leur matos à l’Elysée Montmartre ! On était comme des gamins !

 

5/ Certains groupes chantent en français, en anglais, Locomuerte a choisi l’espagnol , était-ce le choix premier lorsque que vous avez décidé de former le groupe?

Nico : Oui, on a carrément créé le groupe spécialement pour faire des titres en espagnol ! On jouait déjà tous ensemble dans un autre groupe, et une fois on avait enregistré des riffs sur lequel Noxy chantait en espagnol, on a trouvé ça mortel ! Noxy est un chanteur incroyable avec très large culture musicale. A cette période, il écoutait énormément de Reggaeton. Il s’est carrément mis à composer des morceaux chez lui, et ça sonnait vraiment bien. Quand on a splitté avec notre ancien groupe, on a décidé de continuer à jouer guitare basse batterie, pour s’éclater et faire des bons vieux riffs à l’ancienne, simples et efficaces. Noxy nous a rejoint et a posé ces lignes super latino sur nos riffs. On a trouvé ça énorme ! Locomuerte est né comme ça.

6/ Des idées sur un clip à venir ? Une idée du titre que vous allez choisir ?

Nico : Oui, on a envie de faire un clip bien sûr. Pour l’instant, on manque un peu de budget, mais on va le faire. On pense au titre « Ranfla » (en argot chicano ça veut dire « bagnole »). On aime bien tout le délire caisse américaine, low riders etc… donc ça nous amuse bien de faire un clip avec ça ! Donc avis à tous les low riders de la région si ça vous branche de venir vous éclater sur un titre de Locomuerte, on vous attend !
7/ Tu confiais travailler déjà sur le prochain album! Vous n’arrêtez jamais en fait ?

 Nico : Oui effectivement, on compose tout le temps ! On adore ça ! On a tous commencé à faire de la musique quand on était ado. On a toujours composé des morceaux, même au début. Jouer de la musique, c’est super, mais composer ses propres morceaux, c’est le pied absolu. C’est un moyen d’enfer pour exprimer tes sentiments. Tu peux te lâcher à mort. Si t’as grave la rage, c’est plus positif de pondre un morceau bien furieux plutôt que de fracasser la tronche d’un gars qui va te regarder de travers. En plus, ton morceau aidera peut être un autre gars qui a la rage à se sentir bien ! C’est super positif. Composer et arranger des chansons, c’est vraiment passionnant, tu pars d’un page blanche et tu finis avec un titre que tu trouves mortel. C’est excellent et ça fait du bien ! Locomuerte, pour nous, c’est un peu comme une sorte de thérapie de groupe ! Il paraît qu’on est un peu loco loco loco …

 

Interview Part II parJulien

1.      Salut Loco, pour ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous nous faire « una presentacion » (por favor) ?

Hola ! On est Locomuerte , los 4 mariachis de la muerte ! Il y a Noxy Demente au chant, El Mitcho à la guitar, DevilDivo à la batterie, et moi Nico Loco à la basse. On fait du thrash hardcore crossover à la Suicidal Tendencie, avec du chant en espagnol ! On adore les tacos au piment et la cerveza. Par contre, on ne joue jamais dans les mariages et les restaurants mexicains, je tiens à le préciser tout de suite pour éviter tout mal entendu!

 

2.      Vous nous revenez en 2013 avec un « Traicion Bendicion » qui envoie du boudin au mezcal, sur quelle trame de fond cet opus vient-il se poser ?

On avait envie de faire un disque encore plus féroce et furieux que le premier ! Il y a encore plus de rage ! Mais une rage positive bien sûr, comme toujours. On a plus de morceaux rapides que sur le premier album, mais ça groove toujours autant ! On trouve que les morceaux te mettent vraiment la pêche ! Ca va être la folie en live, on veut voir des circle pits !

 

3.      Pour les moins hispanisants d’entre nous qui ne comprendront rien, même en passant la nuit sur « Google Traduction » : de quoi parle cet album ?

Noxy aborde pas mal de sujets, dont certains assez personnels, mais dans lesquels tout le monde peut se retrouver. Certains titres sont plus lourds de sens, comme Traición Bendición, qui parle de l’évolution de certaines relations humaines, de la trahison et du pardon, ou Aguantate qui parle de la difficulté de prendre une décision quand les émotions nous submergent. D’autres sont plus légers, comme Ranfla qui parle d’un gars dans sa bagnole ou HxC De Prende qui parle du hardcore.

 

4.   Votre première galette « Máquina de Guerra » (2011) est enregistrée et mixée par Benjamin Feuillade (Rita Mitsouko/ Catherine Ringer) et vous en avez confié le mastering à Alan Douches (Hatebreed), quelle recette avez-vous utilisée pour nous cuisiner « Traición Bendición » ?

Facile ! Exactement la même recette que Máquina ! Mais cette fois, on a eu un peu plus de temps pour cuisiner nos titres ! Le premier, on l’avait enregistré en 4 jours ! C’était vraiment intense ! Surtout pour Noxy au chant ! Il nous avait tous bluffé ! Je crois que peu de chanteur auraient pu enregistrer 10 titres d’une telle intensité en une journée, en doublant les pistes en plus ! Cette fois, on a eu 7 jours ; c’était un peu plus confortable pour tout le monde. Ceci dit, on aime que notre musique sente le sang et la sueur, on aime aussi ce coté « conditions difficiles » ! On donne tout ce qu’on a dans les prises pour un maximum d’énergie dans l’enregistrement. On a prit aussi plus de temps pour travailler le son de chaque instrument. La prod est plus aboutie que sur le premier évidemment. Mais il y a toujours un coté authentique et pas trop « surproduit » qui correspond bien à notre style. C’est vraiment le son du groupe !

 

5.      Vous revendiquez une inspiration de base des années 80/90 (Suicidal Tendencies, Sick of It All): une nage à contre-courant des styles stoner, sludge, et djent dont le nombre des représentants ne cesse de croitre chaque année ! Etait-ce pour vous l’occasion de « sortir de la  masse » ou une réelle envie de ressusciter (avec brio) une espèce disparue ?

Il n’y a eu aucun calcul avec Locomuerte ! On voulait juste s’éclater à faire une musique qu’on aime, sans vraiment se préoccuper de ce que les autres en penseraient. Nous, on a grandi avec Motorhead, Metallica, Suicidal, Anthrax, Testament, Pantera etc… Les années 80/90 on été une période énorme pour le métal, pleine de richesse et de nouveaux courants de musiques extrêmes. C’était le pied total pour les jeunes bandoleros du slam en quête de musiques endiablées que nous étions. El Mitcho était déjà leader et guitariste de l’excellent groupe de thrash Damaged, en 1989 et j’étais super fan de leur musique quand j’ai débuté la basse. C’était un putain de groupe ! On a toujours été liés au métal, même si nous avons joué d’autres styles. Avec Locomuerte,  on voulait faire un retour aux sources et jouer une musique qui nous parle vraiment, dans laquelle on pouvait envoyer toute notre énergie.

 

6.      Des projets de tournée prochainement ? Et si oui, où et avec qui ?

Pour l’instant, rien de concret en vue, mais on adorerait partir sur la route pour envoyer notre nouveau set ! Les morceaux de Locomuerte sont composés pour le live ! On aimerait refaire des dates avec des groupes que l’on aime, et qui nous ont aidé au début de Loco, comme Black Bomb A, Loudblast et Lofofora. Ce sont de vrais bons groupes, avec de vrais bons mecs qui nous soutiennent et poussent bien au cul ! C’est un véritable honneur pour nous de partager la scène avec eux.

 

7.      La culture Underground favorise souvent la scène au studio, est-ce le cas de Locomuerte ?

Oui, Locomuerte est avant tout un groupe de scène car on adore jouer devant un public et envoyer la maxi buchasse en bois de cactus ! Un concert de Locomuerte, c’est vraiment la fiesta et on aime le contact avec les furieux du pit ! Ensuite, malheureusement, on est en France, et c’est pas un pays « métal », il y a peu de médias, peu de radios, peu de labels etc… Donc, c’est pas évident de se faire connaître autrement que par la scène. C’est très difficile pour les groupes underground de sortir des disques et de les vendre. Mais bon, nous, le rock and roll, on en vit pas, mais c’est ça qui nous fait vivre !  Alors on s’en fout, on avance, on fait de la musique, on s’éclate, le reste, c’est pas un problème. Ceci dit, à notre humble niveau, on est heureux de voir que nous avons de plus en plus de public et que les gens achètent nos albums ! On les remercie chaleureusement pour leur soutien au passage !

 

8.      Admettons que je m’appelle « Merlin El Encantador » et que j’ai « una varita magica » (NDLR « Merlin l’enchanteur » et « baguette magique » pour nos lecteurs qui dormaient dans le fond de la classe en cours de LV2) : quel souhait (musical hein, me demandez pas les résultats de l’Euromillion) voudriez-vous que je réalise pour Locomuerte ?

Qu’on puisse jouer dans Locomuerte aussi longtemps que Lemmy dans Motorhead ! Et de faire une tournée mondiale avec Suicidal et Metallica !

 

9.      Et enfin, la question débile de l’interview (parce qu’il en faut une) sous forme de problème mathématique : « Juan a 100 cactus dans son jardin et décide de boire une verre de Mezcal pour chacun de ses cactus. Malheureusement il ne tient (pas trop) l’alcool et fait un coma éthylique au « tiers et demi de la moitié » de son nombre de cactus : Combien Juan a-t-il bu de verres de Mezcal » ?

Je te réponds direct qu’il faut pas nous la faire à l’envers ! Juan n’est pas un vrai desperado et qu’il ne pourrait jamais jouer dans Locomuerte ! Pour te donner un exemple, El Mitcho, notre guitariste a 200 cactus dans son jardin ! Je ne l’ai jamais vu faire un coma en 20 ans !

 

 

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