Motocultor – Dimanche 16 août 2025 – « Réglages, réglages »

vendredi/22/08/2025
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« Colossal Gods »

12 heures 07 : les premiers noms de l’affiche 2026 tombent sur les rézosociaux. Pour ma part, j’irais certainement chro et shooter Municipal Waste et Kittie. Si Dieu le veut. Pour ce qui est de l’affiche 2025, il n’y a guère de bousculade aux alentours de 15 heures sous la Massey Ferguscène, pour accueillir les cinq flamands de Cobra the Impaler. Certes, nous sommes dimanche, nombre de festivaliers sont physiquement sur les jantes, et le metal lourd et cérébral des vlams peut dérouter, mais…. J’ai d’ores et déjà ma petite idée sur la cause de ce (relatif) Gobi de l’audience, réponse quelques lignes plus bas… Il est 15 heures 19, et ces musiciens chevronnés achèveront dans dix minutes leur longue et rigoureuse balance. « Is Everybody’s Enjoying The Soundcheck ? » plaisante au micro le bassiste. Une fille du pit photo badine à son tour : « C’est une chanson de Desireless ça : « Réglages, réglages »… Il fait 36 degrés, et on boulotte littéralement de la poussière. L’homme de la sécu est venu s’enquérir de mon état de santé, et m’offre spontanément un 50 cl de Cristaline. Une fois encore, le peuple du Motocultor me redonne un peu foi en l’humanité. 15 heures 31 : Cobra the Impaler en a fini avec ses réglages, et entame un set de metal massif et progressif. Le public de la Massey opine lentement de l’occiput, en rythme. Les nouveaux parangons du metal à méninges, deux albums studio au compteur, déroulent avec professionnalisme. C’est technique. Personnellement, j’apprécie les personnes que sont Thijs De Cloedt et James Falck, les deux guitaristes. Le chanteur a les deux mains agrippées à son pied de micro. Il regarde le plafond. Concentré. 15 heures 44, et Cobra the Impaler attaque son morceau de bravoure, « Colossal Gods ».


« Los narcos »

« -ANR : Je pense que vous êtes la prochaine grosse chose du metal français…

-Nico Loco : Merci. C’est cool. Depuis deux jours, en toute sincérité, plusieurs personnes nous ont dit la même chose, des gens du milieu, y compris des musiciens que l’on admire…

-ANR : Qui par exemple ?

-NL : Stéphane Buriez, qui nous suit depuis le début » (Locomuerte, Art’n’Roll, 2023).

Même si j’avais quelque peu senti leur succès venir, je suis toujours surpris par le nombre impressionnant de personnes arborant ces jours-ci un t-shirt ou un short noir et blanc frappé du logo des quatre faux chicanos d’île-de-France… Les Locomuerte étaient très attendus au Motoc’, ce festival était fait pour eux ! Ce sera, sans nul doute, pour nos amis le concert de la consécration… Quel monde !!! 19 heures 47 : « Muchas gracias la Bretagne !!! Montrez-nous comment on fait un putain de mosh pit à la bretonne !!! » beugle Nico Loco dans son micro. La poussière devant la Supositor Stage forme de monumentaux nuages marronâtres. Tout aussi impressionnants que le circle pit qui est en cours de rotation. Entre deux grimaces dont il s’est fait une réputation, Nico Loco laisse passer de grands sourires. Il jubile, après toutes ces années de travail minutieux et de présence assidue… Et il donne ses directives : « Tout le monde fait des putains de cornes de metal en l’air !!! Et on reste comme ça !!! » 13 heures 59 voit notre Bubu national présent hier avec Loudblast, revenir sur l’estrade. Une fois encore, Stéphane Buriez n’a aucunement usurpé son titre de « Parrain du metal français ». S’ensuit un pas de deux des plus pimentés avec El Termito, le jeune chanteur de Locomuerte. À ce propos, celui-ci est devenu grand. Il se fait présentement filmer par deux membres de l’équipe, ça lui fera de beaux souvenirs. 16 heures 05 : « Motocultor on ne vous oubliera jamais !!! » crie Nico, avant d’attaquer le lourd « Los narcos ». Toujours au rayon coca, je commande ma troisième pinte de Breizh Cola de l’après-midi… Je n’avais jamais vu autant de poussière voler dans le pit photo… Sur scène comme dans la fosse, tout le monde est à la lutte… Mon ami Mitcho Loco ahane sur sa Flying V comme jamais, comme si sa vie en dépendait oserais-je écrire… Les fans, tout comme le quatuor, sont aux anges… Bref, le triomphe prévu est advenu. Confirmé. Après quelques problèmes techniques, le metal folklorique d’Ensiferum prend le relais des faux mexicains sur la Dave Mustage à 16 heures 23… Les Finlandais reprendront « Breaking the Law » de qui-vous-savez à 16 heures 56, pour le plus grand bonheur des petits et des grands…

17 heures 30, troisième et dernière halte à l’espace Glenmor, j’y rencontre les Locomuerte, que je félicite sincèrement et chaleureusement… Comme il se doit. L’interview de James et Thijs de Cobra The Impaler est également d’une chaleur, d’une humanité et d’une complicité remarquables. Comme l’an dernier, mes interviews sont de franches réussites sur un strict plan humain. Car l’organisation du Motocultor sait mettre les artistes dans de bonnes conditions. Sinon Thijs m’a dit qu’ils avaient eu des problèmes de réglage. Ah bon ?

« Replica »

La première fois que j’ai entendu parler de Fear Factory c’était au centre commercial de Villiers, une après-midi durant l’été 1995… J’avais rencontré un condisciple de faculté, accompagné d’un autre hardos. Ce dernier m’avait dit d’un air tant fiérot qu’entendu qu’il avait acheté « l’album de Fear Factory… » Trente années après, Demanufacture est devenu un classique du genre. Le 18 juillet dernier au Turock, le quatuor de Dino Cazares a donné le coup d’envoi de la Demanufacture 30 Year Anniversary Tour, qui comme son nom l’indique commémore les trente ans de leur meilleur disque. La setlist sera donc la même à chaque concert, c’est-à-dire les dix pistes composant l’album. 18 heures 19 : le mythique « Replica » résonne dans les amplis de la Dave Mustage. Des milliers de mains se lèvent et bougent simultanément de gauche à droite et de droite à gauche en cadence. C’est blindé de monde, c’est dire qu’en dépit d’un changement de chanteur, Fear Factory conserve sa réputation intacte. Les slams s’enchaînent sous un cagnard s’affaiblissant…

« Sweet Evil Sun »

Le festival vit ses dernières heures… Des incantations sont diffusées depuis 18 heures 50 : celles-ci annoncent la venue imminente de Primordial. Les Nord Irlandais investissent la Supositor à 19 heures. C’est marrant, mais la dégaine en guenilles ainsi que la démarche chaotique du chanteur me font penser à celle de la chanteuse de Houle vendredi… La corde du pendu a en l’occurrence remplacé la lanterne de marin… M’est avis qu’il faudrait demander à Adèle de Houle si elle compte A.A. Nemtheanga au rang de ses influences. Son très long pied de micro en mains, le chanteur arpente l’estrade, accusateur. C’est un misanthrope, réel ou joué. Mais, la lecture de ses interviews donne systématiquement à réfléchir, sur l’intégration supranationale par exemple… Musicalement, c’est du black metal théâtral, inspiré et héroïque (terme qui a jadis servi à décrire d’autres groupes irlandais avant eux…) Il y a une valeur artistique certaine. Ils n’ont pas joué « Where Greater Men Have Fallen », ma complainte préférée de Primordial. Tant pis. Je regarde le (triomphal) concert des Marseillais de Landmvrks depuis l’espace presse. J’écoute ensuite celui de Candlemass depuis ma tente à la nuit tombée (après avoir pris ma seconde douche règlementaire du jour), lesquels jouent l’antédiluvien « Mirror, Mirror » (1988) à 22 heures 08 et le récent « Sweet Evil Sun » (2022) à 22 heures 20. Puis tire définitivement le rideau sur cette merveilleuse édition.

 

Mes trois concerts persos dimanche 16 août 2025 :

 

  1. Locomuerte
  2. Cobra the Impaler
  3. Primordial


Mes cinq concerts persos Motocultor 2025 :

 

  1. Lacuna Coil
  2. Les Wampas
  3. Heriot
  4. Loudblast
  5. Locomuerte

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