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Interview avec Niala de STUBORA

vendredi/18/12/2020
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Art’n Roll : Tu es arrivé en 2014 dans le groupe ça a relancé la carrière de Stubora qui existait déjà depuis longtemps.

NIALA SABEL : N’exagérons rien. En fait, Cyril a commencé en 96 avec du hardcore, du Thrash metal… et puis, il y a eu l’arrivée de Mick qui avait changé en 2004, il a fait quelques remplacements à la basse et ils ont décidé de faire un projet commun plus « doux ». Mick ne voulait pas trop s’orienter dans le Thrash, ils ont donc trouvé un truc commun, un style un peu plus doux. Moi je suis arrivé en 2014 il y a six ans et j’apporte une touche différente parce que je suis issu du Jazz Fusion au point de départ. Donc, j’ai apporté une touche différente, je me suis plus spécialisé au sein du groupe au niveau des arrangements rythmiques, etc.

Art’n Roll : Et ton parcours, avant ton arrivée au sein de Stubora ?

NIALA SABEL : Depuis que je suis né, depuis que je suis tout petit (rires…)

Art’n Roll : Disons depuis que tu as commencé la batterie ? Tu donnes toujours des cours ?

NS: Pour l’instant je n’ai plus le temps. Mais oui, c’est en projet, j’aime bien, j’adore ça. Maintenant, moi, j’ai commencé à l’âge de six ans, ça remonte à loin. J’ai commencé les cours à l’académie de musique, j’ai vite fait partie des fanfares très jeunes, etc. J’ai eu ma première batterie, et ça a été l’engrenage, la révélation… la batterie, les percussions, le rythme en général. Après, j’ai eu un parcours un peu dans le professionnalisme en Belgique avec beaucoup de travail en studio, des remplacements live, etc. Donc, j’ai pu approcher beaucoup de techniques et de styles différents. Et puis voilà, j’ai répondu à une annonce en 2014 passée par Stubora, et ça a marché tout de suite.

Art’n Roll : Tu es passé du jazz fusion directement au metal en fait ? Alors que ce n’était pas trop ton truc à la base ?

NS: Ben, j’ai toujours bien aimé… mais je n’ai jamais eu l’occasion réellement d’approcher ça, et comme j’étais éducateur à côté, j’ai eu un peu plus de temps à consacrer à la musique avec des personnes dont je m’occupais en tant qu’éducateur, et puis je me suis tourné vers le metal parce que c’était une technique que j’aimais bien. Et puis voilà. Ma révélation, mon mentor, ça a été Mike Portnoy de Dream Theater. Je le suis toujours dans Sons of Apollo. Et donc voilà, j’ai bossé beaucoup de plans, beaucoup de techniques de Portnoy que je trouve assez fins dans sa finalité, surtout dans Sons of Apollo où ils font beaucoup de trucs… ils ont fait des reprises de Floyd avec des reprises symphoniques, etc. ça ne peut pas être « bourrin » tout le temps.

Art’n Roll : On ressent beaucoup ton jeu de batterie dans Stubora comme essentiel pratiquement, si je ne me trompe

NS: Je pense qu’on est tous essentiels. Maintenant oui, j’ai un jeu assez développé, c’est à force de travailler ma technique depuis maintenant plus de 30 ans. Oui, c’est l’aboutissement déjà d’une longue carrière de batteur, et puis j’aime vraiment ce groupe car ce sont des grands professionnels dans l’âme même si l’on ne l’est pas sur papier… oui, essentiel comme tout batteur, c’est le squelette, c’est le métronome du groupe et j’espère apporter ma touche personnelle qui fait que c’est assez original et contemporain.

Art’n Roll : En parlant de ce nouvel EP qui vient de sortir, cette fois-ci, vous n’avez pas attendu 2 ans ni 5 ans pour le faire… ça a été rapide. Est-ce que c’est en raison du confinement ?

NS: Absolument, tu mets le doigt dessus. Alors, ça a été rapide, et pas rapide en même temps… qui dit rapide dit « oui, bon, on a fait ça vite fait et bien fait pour le confinement… », absolument pas. Je dirais que c’est un EP qui a été préparé avec minutie, c’est un EP sur lequel on a passé beaucoup de temps aussi. On a commencé en juin dernier, et confinement oblige, on s’est dit « on baisse les bras, on arrête, qu’est-ce qu’on fait ? C’est le bordel… » et puis, on n’avait pas pu vraiment défendre le dernier album Horizon Noir au-delà d’un an. C’était important de le défendre parce que c’est comme si on défendait une thèse, on le défend en live, tu vois ?

Art’n Roll : … le défendre sur scène.

NS: Exactement. Et on n’a pas pu le faire. Et puis après, le confinement est arrivé et on s’est dit « qu’est-ce qu’on fait ? ». Alors, on a commencé à refaire des reprises de Metallica, une reprise de nirvana par-ci par-là, etc. et puis, des petites vidéos pour se marrer un peu et pour dire au public « voilà, on vous offre ça, chez vous, vous êtes confinés aussi… » Et puis, on s’est dit « bon, oui, mais ce n’est pas vraiment du Stubora ». Et Cyril nous a dit « moi, j’ai quelques compos pour l’instant qui sont encore prêtes… » parce qu’il n’arrête pas de composer. Mick a dit « moi, c’est pareil… ». Donc, on s’est branché sur un EP 5 titres avec la reprise du titre Cerveau limité d’il y a un an….

Art’n Roll : … que vous avez fait en remixe ?

NS: Alors là, j’ai été vachement surpris aussi parce qu’il a rajouté des pistes guitare, des trucs comme ça et tout… en fait, non, on part dans un truc complètement délirant et j’ai vraiment coaché cette reprise de Cerveau limité. Donc voilà comment est venue l’idée de l’EP. C’est vraiment abouti comme l’album précédent, et comme celui encore avant.

Art’n Roll : Les morceaux sortaient d’anciennes sessions ou vous aviez déjà des idées ?

NS: Non, ils sont vraiment sortis d’un chapeau. Ils ont travaillé dessus, ils ont retravaillé pour certains, mais moi je ne les avais jamais entendus. Comme c’est le confinement nous, on a déjà l’habitude de travailler un peu séparément puisque d’habitude on se voit à peu près une fois tous les mois ou tous les mois et demi pour mettre en commun ce qu’on a travaillé, les arrangements, etc. et pour finir, enregistrer. Donc là, tout s’est fait par partage de fichiers. Ce que je trouve exceptionnel c’est qu’on sent quand même une homogénéité et une cohésion. On n’a pas l’impression que ce sont des morceaux comme des morceaux de Lego qu’on vient mettre bout à bout. J’estime qu’il y a quand même un lien conducteur entre tous les thèmes.

Art’n Roll : Quand on prend le premier morceau ATTA 451, il est plutôt assez Thrash metal, c’est un peu nouveau chez Stubora ?

NS: En fait, je serais tenté de dire que c’est ce qui reste de Cyril (rires)… je ne suis pas vraiment dans ce tripe-là, mais il y a un très grand respect entre nous trois et on se remet toujours en question. Je pense qu’un truc qui dépote bien comme ça… en plus, celui-là est très court, il fait deux minutes 50… c’est vraiment un flash qui est bien. En plus, ça reflète vraiment bien le petit clip qu’on a fait avec parce que, dans les paroles, c’est vraiment l’histoire d’Attila en fait… d’Attila en 451 dans la Lorraine… il vient conquérir la Lorraine, etc. et, on joue de l’armure d’une personne qui a été enrôlée là-dedans et qui va sûrement se sacrifier.

Art’n Roll : Vous avez fait un clip sur ce titre ?

NS: Oui, et le dernier clip qui est sorti il y a deux semaines sur Vision.

Art’n Roll : Et vous avez filmé chacun de votre côté en fait.

NS: Absolument. Cyril monte tout ça avec un logiciel.

Art’n Roll : Donc vous avez votre propre studio, votre propre label aussi ?

NS: Alors, le label, c’est un label indépendant, c’est nous.

Art’n Roll : En fait, vous êtes maîtres de la situation, comme beaucoup de nouveaux groupes

NS: … oui, mais quelques fois certaines choses peuvent nous échapper. On a fait confiance à un distributeur et on a retrouvé nos CD, alors que ça doit être distribué, on les a retrouvés après la faillite dans un hangar… on a été tributaire à un moment donné d’un tourneur qui nous avait signé un contrat pour un minimum de deux dates par mois, et puis on s’est retrouvé à faire un plan minable dans un troquet à Luxembourg, on s’est retrouvé à faire la nuit de Saint-Sylvestre un 31 décembre avec 10 pelés et 3 tondus… c’était des plans foireux jusqu’à ce qu’il nous laisse tomber et qu’il mette la clé sous la porte aussi. C’est pour ça qu’on veut rester maître du truc, c’est quand on veut, quand on le décide… alors, c’est beaucoup plus de travail, évidemment, mais on a la chance maintenant depuis un an et demi avec Roger de Replica, de rentrer vraiment au plus proche des contacts et surtout au niveau des médias qu’on veut.

Art’n Roll : vous n’avez pas d’ingé son ? Cyril qui s’occupe de tout ?

NS: C’est Cyril qui est l’ingé son du groupe. Je trouve qu’il est vraiment bien parce que j’estime qu’on a un bon rendu pour des petits studios amateurs.

Art’n Roll : En parlant de l’album, après Horizon Noir ; Vision obscure toujours dans la même ligne d’un avenir sombre…

NS: Absolument. Alors, Horizon Noir, eh bien l’horizon on le voit devant nous, mais il est assez noir, on parle plutôt de la planète, ce qu’elle devient, ce qu’on en fait, etc. Et puis, Vision obscure, on sort d’Horizon Noir, on rentre dans une première vague de problèmes avec la COVID-19 et puis on va parler du confinement, on va parler de tout ça… c’est pour ça qu’on a voulu une pochette qui se veut sobre. Et derrière la pochette… je ne sais pas si tu l’as vu, si tu l’as sous les yeux… nos trois visages ont été retouchés façon zombies. Je trouve que ça reflète vraiment bien. On est tous un peu comme ça je veux dire malgré le côté défaitiste de la lignée de ces albums-là, Stubora reste vachement motivé et prêt à remonter sur scène. Comme je l’ai dit avant on a quand même 47,48 et 49 ans… on n’a pas encore de fuites urinaires et on peut monter encore sur scène… (rires) on s’éclate bien.

Art’n Roll : on parle plus aujourd hui pour un retour en 2022.

NS: On a bon espoir de trouver dans un court moment… puisque là on ne parle quand même pas mal de la reprise courant septembre 2021, on se sent les organisateurs qui bougent un peu sur les festivals. Et on voudrait vraiment recommencer et chercher des petites dates sympas pour se remettre un peu le pied à l’étrier et montrer ce qu’on peut offrir au public.

Art’n Roll : vos textes sont tres engagés dans le contexte actuel ou un peu du vécu de Cyril ?

NS: à part ATTA 451 qui est de Cyril, mais là, le côté historique est intéressant, il en a fait un texte. Par contre, Négation, Cyril, c’est la constatation des gens qui sont relativement négatifs et qui sont beaucoup actuellement dans la critique. C’est-à-dire « qu’est-ce que foutent les politiques, où va le monde ?… ». Et la critique est très sombre, elle s’accompagne d’une négation, d’une négativité… voilà, il a voulu un peut nettoyer tout ça. Après, on a Existence… qui est vraiment le confinement, le ressenti du confinement. C’est usant, psychologiquement, c’est déroutant. Donc, il a voulu partager ça. Obstiné est l’être humain qui détruit, qui est égoïste, qui n’en a rien à foutre des autres… heureusement, l’être humain en général n’est pas comme ça, mais on se rend compte maintenant qu’avec les réseaux sociaux on est beaucoup plus centré sur soi-même. Voilà, c’est un peu notre ras-le-bol de certains aspects de l’humanité. Donc des textes toujours très engagés avec toujours cette part d’optimisme qui nous fait dire que ça doit changer, ce n’est pas possible autrement.

Art’n Roll : vous avez des idées pour un futur LP bientôt ?

NS: Je ne peux pas en dire de trop, mais il va y avoir une belle surprise pour le 25 décembre. Et moi de mon côté, j’ai une belle surprise aussi à partager avec toutes les personnes qui nous suivent. J’ai fait un investissement, j’ai un nouvel instrument qui est arrivé il n’y a pas longtemps. Donc, je vais dévoiler tout ça.

Art’n Roll : à suivre sur les réseaux ?

NS:Pour l’instant non, c’est beaucoup trop tôt. Les gens sont sûrement en train de bouger pour essayer de refaire des dates, etc., mais pour l’instant, non. Ce n’est pas faute de postuler à droite et à gauche, Cyril continue à envoyer des CV, la plaquette du groupe, etc. On va voir si ça va bouger à un moment donné.

Art’n Roll : je te remercie beaucoup. Si tu as un mot à ajouter pour les lecteurs de Art’n Roll ?

NS:Absolument. Le mot a rajouté, c’est « sortez couvert au niveau de la bouche, sortez couvert au niveau du sexe et puis espérez… et Peace and Love »

Art’n Roll : Très bien. Je te remercie beaucoup et puis on espère te voir sur scène très bientôt avec Stubora.

NS: OK, merci. Salut.

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