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Interview avec Olga des Toy Dolls

mardi/15/10/2019
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Le légendaire groupe de punk 100% british The Toy Dolls fête ses 40 ans d’existence avec une tournée européenne et la sortie d’un treizième album, sobrement intitulé « Épisode XIII ». Rencontre avec le chanteur et guitariste, Mickaël « Olga » Algar.

Art’N Roll : « Episode XIII » est sorti il y a quelques jours, content des premiers retours ?

Olga (chant/guitare): Je suis très content des retours.

Quand tu enregistres un album tu ne sais jamais si c’est bon ou mauvais par manque de recul. Pour celui-ci il nous a fallu cinq ans pour l’écrire, deux mois pour l’enregistrer donc à la fin je ne pouvais plus l’écouter car je ne pouvais plus dire si c’était bon ou mauvais. Je l’ai mis de coté quelques mois et en le réécoutant je suis vraiment content du résultat, pour moi c’est le second meilleur album que nous ayons fait jusqu’à présent.

ANR : Cinq ans c’est très long, pourquoi un tel délai dans l’écriture ?

Olga : J’ai créé petit bout par petit bout. En moyenne j’ai mis deux à trois mois par morceau donc le temps passe et les années avec.

Il y a aussi le fait que nous tournons beaucoup. Je pourrais te composer un album dans les deux prochaines heures mais il serait pourri et je pense que c’est important de garder une qualité décente et la qualité prend du temps, du moins pour moi.

Et vu que nous n’avons pas de limites niveau temps, ça veut dire moins de pression pour sortir quelque chose, nous ne sommes pas les Spice Girls avec les gens qui nous forcent un peu la main à sortir des albums tous les un an et demi.

ANR : Concernant la composition de « Episode XIII » as-tu tout composé seul à la maison ou les autres membres du groupe ont participé ?

Olga : J’ai tout fait à la maison comme d’habitude. Je suis meilleur quand je travaille seul à la maison car je crois que ça m’embarrasse d’avoir quelqu’un à mes cotés qui pourrait me reprendre sur certains points. Je me sens plus confiant une fois que tout est écrit que lorsque je suis en train de composer.

Une fois que les paroles, les basses, la batterie sont écrits il y a encore des choses à revoir car quand le batteur reprend, en vrai ça ne donne pas la même chose.

En général, au moment où nous arrivons au studio nous ne touchons plus à rien.

ANR : Pour le studio, vous faites tout à la maison ou vous allez chez des « professionnels » ?

Olga : Je fais un peu de guitare et voix dans mon home-studio mais la majorité de l’enregistrement se fait dans un studio à Londres.

ANR : Dans « Episode XIII » on a la chance d’avoir une version revisitée de « She is a Worky Ticket », pourquoi avoir choisi cette chanson ?

Olga : Parce que ça fait 40 ans que le groupe existe et on s’est dit que ça serait sympa de revisiter un vieux morceau. Donc on a choisi de reprendre cette chanson en essayant de la rendre encore mieux qu’à l’époque mais sans trop la changer. Je suis très content du résultat.

ANR : On trouve une chanson qui s’intitule « Richard Clayderman’s is a creep », que représente cet artiste pour toi ?

Olga : Il jouait dans une pub il y a genre quinze ans de ça et je sais que le mec a vendu un truc comme trente millions d’albums ce que nous ne ferons jamais j’en ai bien conscience mais c’est juste sa tête avec son sourire qui nous ont agacés. Je n’ai rien contre lui personnellement mais je ne supporte pas de voir sa tête.

Pour dire vrai, lorsque j’ai vu sa tête le titre m’est machinalement venu à l’esprit donc j’avais ce nom depuis une quinzaine d’années et on l’a fini il y a environ trois ans.

ANR : Pour la couverture, vous avez travaillé avec Chester Blood, comment s’est passée la collaboration ?

Olga : Il avait déjà designé des tee shirts TOY DOLLS et ils étaient vraiment beaux. C’est pour cela que je lui ai demandé de faire l’artwork pour cet album.

Je lui ai dit que je voulais une télévision, un canapé une lampe. Pourquoi je voulais ça c’est parce que je voulais qu’il y ait écrit « Episode XIII » dans l’écran et je voulais que les trois membres du groupe regardent la télé.

Il m’a d’abord fait une version que j’ai trouvé vraiment nulle, on aurait pu croire que je l’avais dessiné moi-même mais c’est parce qu’il avait compris que je lui demandais comme si moi j’avais dessiné. Mais après lui avoir expliqué que je voulais le style Chester Blood il m’a fait cette version et j’ai trouvé ça génial. Il est très doué et en plus c’est un mec vraiment sympa.

ANR : Vous vous apprêtez à partir en tournée avec un grand nombres de dates et force est de constater que le pays ou vous avez le plus de dates est la France, comment expliques-tu ce succès quand tu sais que la France n’est pas forcement réceptive aux musiques dans ce style ?

Olga : Je pense quand même qu’il y a une question de loyauté envers la musique. D’ailleurs c’est aussi pour ça que l’on célébré les quarante ans de TOY DOLLS, les gens nous ont suivis au fil des années malgré le fait que nous ne soyons jamais rentrés dans des cases musicalement et que l’on a toujours fait ce qu’on avait envie de faire.

Il y a peut-être également le fait que nous ne sommes pas le genre de groupe que vous pouvez voir sur MTV et que la seule façon de nous voir c’est de venir à nos concerts et comme on vieillit, les gens doivent se dire que ça va être la dernière fois donc ils viennent au concert, ils n’ont peut-être pas tort de penser ça après quarante ans (Rires).

Pour en revenir à la tournée, dis-toi que nous n’avons pas encore tout booké en France et qu’on devrait ajouter des dates à la fin de la tournée.

ANR : Cette tournée est un mélange de promotion de votre album « Episode XIII » et de vos 40 ans de carrière, comment avez-vous réfléchi la setlist pour la tournée ?

Olga : Ça a été très difficile !

Quand tu réorganises ta setlist et que tu retires certains morceaux car tu les as faits pendant très longtemps, c’est là que les gens vont te demander pourquoi tu ne fais plus ce morceau.

Si tu fais une tournée pour promouvoir ton nouvel album et que tu joues uniquement un seul titre du nouveau disque on va te demander pourquoi tu n’as pas joué tout l’album en entier.

Donc ce que l’on a fait c’est de prendre cinq chansons du nouvel album qui selon moi sont les meilleures et pour le reste on a fait un mix des anciens morceaux afin de trouver un équilibre.

ANR : Devons nous s’attendre à des surprises sur cette tournée ?

Olga : Oui vous pouvez vous attendre à des surprises mais je ne te dirais rien de plus. (Rires)

ANR : Le groupe fête ses quarante ans comme nous en avons déjà parlé, comment vois-tu l’évolution de TOY DOLLS à travers les années ?

Olga : Je pense que l’on n’a jamais vraiment évolué et que nous sommes restés les mêmes mis à part que l’on fait plus vieux maintenant. (Rires)

Je pense que musicalement nous n’avons pas changé mais on s’est un peu développe scéniquement en faisant des petites chorées et des mouvements synchronisés.

Ensuite, je pense que la façon d’écrire s’est améliorés avec le temps, on ne fait plus autant de classiques qu’avant mais on s’est améliorés. C’est compliqué de rester constant dans la qualité d’ailleurs c’est peut-être pour ça que les meilleures chansons des TOY DOLLS ne sont pas dans les derniers albums.

ANR : Quel est ton secret pour garder la niaque après tant d’années sur la route ?

Olga : La nouveauté !

Apporter de nouvelles choses lors des concerts est ce qui me tient. Changer de morceaux, de tenues, de chorégraphies et ajouter des petites choses très spéciales pour pas que ça devienne ennuyeux donc se renouveler est ce qui me donne l’envie de continuer de tourner.

ANR : Parlons un peu d’anecdotes !

Quel est ton meilleur souvenir ?

Olga : Il y en a tellement. Chaque concert joué est un des meilleurs souvenirs.

Mais si je devais choisir je te dirais que c’est peut-être notre première date au Japon car on ne savait même pas si les gens nous connaissaient.

Il y a aussi cette fois ou on jouait dans le nord de l’Angleterre avec The Exploited et G.B.H ou on se disait que le public ne nous accepterait pas mais finalement ils ont adoré.

ANR : Le souvenir le plus drôle ?

Olga : Celui que je garde à l’esprit est surement la fois ou on jouait à Sao Paulo au Brésil dans une salle de genre 8000 personnes et tu as ce mec, un skinhead qui a réussi à passer les barrières, la sécurité et qui a grimpé sur scène pour me frapper, il m’a cassé une dent ce soir-là.

Mais ce n’est pas grave, après le concert il est venu dans les loges pour me dire qu’il était notre plus grand fan. (Rires)

ANR : J’allais te demander ton souvenir le plus bizarre mais je pense que tu viens de le raconter ?

Olga : Oui je pense que c’est ce qu’il nous est arrivé de plus bizarre et de plus drôle à la fois car quand le mec est venu nous voir après le concert pour nous saluer et nous dire qu’il était fan, je suis resté sans voix.

ANR : En 2012 nous avons découvert « Olgacoustic », penses-tu retenter l’aventure solo et/ou acoustique de nouveau ?

Olga : Oui je pense que je vais ressortir un album acoustique car j’aime beaucoup cet exercice.

Pour ce qui est de sortir quelque chose solo, je n’ai pas encore le courage de me lancer.

Sinon il y a ce gars Christophe, un français qui a sorti un album de musique classique avec des reprises des TOY DOLLS et je pense qu’il va sortir une version jazz. La version classique était exceptionnelle, c’est super agréable d’écouter la musique que tu as composé revisitée dans un autre style de musique.

J’ai aussi commencé un groupe avec un ami dans le nord de l’Angleterre ou je fais la basse/guitare, c’est sympa d’avoir plusieurs projets.

ANR : Un mot de la fin ?

Olga : Merci à tous d’être encore présent après toutes ces années.

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