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Interview avec Jérôme et Lad du groupe Nostromo

vendredi/22/03/2019
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Art N Roll :  Depuis votre retour vous avez beaucoup tourné et sorti 2 EP, comment ressentez-vous l’émulation qui s’est recréée autour du groupe ?

Lad : On est très content, mais on a envie de jouer plus. Il faut qu’on émule un peu plus ! Là on vient de sortir l’EP et on travaille sur l’album. On espère terminer les compositions en 2019 pour enregistrer et sortir le disque en 2020.

ANR : Tu peux nous en dire un peu plus sur l’état d’esprit dans lequel vous avez composé cet EP, qui est peu plus furax que les précédents ? Pas seulement dans la musique, on sent un sentiment de révolte dans les paroles contre l’absurdité de certains comportements.

Lad : Tu as mis le doigt dessus, c’est exactement ça. L’absurdité de certains comportements, alors que nous on est parfaits (rires).  Je pense qu’on a eu quelques mésaventures qu’on a voulu exorciser à notre sauce.

Jérôme : On parle d’attitudes et de comportements à la con.

ANR : C’est ce qui vous a poussé à écrire cet album ?

Lad : L’album on allait le faire, après nous sommes des éponges et la musique est quelque chose d’émotionnel. On retranscrit nos émotions dans notre musique de manière brutale. Je ne sais pas si les choses s’étaient passées différemment si la musique aurait été moins brutale.

Jérôme : Je pense qu’elle aurait été la même. Les textes sont très emprunts de ce qu’on a vécu mais la musique était partie pour être brutale.

ANR : La coupure avec le groupe Nostromo a été assez longue, mais chacun d’entre vous a continué son chemin avec d’autres projets. Est-ce que vous avez appris ou expérimenté des choses avec ces autres projets que vous avez incorporées dans Nostromo ?

Jérôme : On fonctionne toujours de la même manière avec l’idée de faire quelque chose de dense, compact et intense. On a la chance d’avoir un nouveau batteur avec qui d’autres portes se sont ouvertes. On peut faire des choses plus extrêmes, plus rapides et plus techniques.

ANR : Est-ce que ça vous a poussé à élever votre niveau de jeu ? Est-ce que ça a été un challenge pour vous ?

Lad : Oui oui. On fait des trucs aujourd’hui qu’on ne pouvait pas faire avant. On ne recherche pas la prouesse technique, les choses sortent naturellement. A l’époque on cherchait un peu à impressionner, maintenant avec l’âge on n’essaie pas d’imiter Meshuggah, on envoie et c’est tout.

ANR : Ce qui a vraiment progressé c’est la qualité de la production !

Jérôme : Alors là merci à Yoann Meyer, qui est un mec incroyable. On voulait un truc gras, crasseux, mais qui ne sonne pas plastique ou digital comme les productions à la mode. On voulait que ce soit le plus proche de ce que l’on peut faire sur scène. Je n’en reviens toujours pas du son qu’il a obtenu.

Lad : On va essayer de garder cette patte sur la suite. On joue du mieux qu’on peut et on garde quelques imperfections. Je trouve qu’avec la vague Djent on voit des groupes qui veulent tout éditer à la note près, et moi ça me fait peur. En tant que musicien je ne vois pas l’intérêt de ça si l’on ne peut pas reproduire la même chose sur scène.

ANR : Qui a eu l’idée du nom de l’album (Narrenschiff) et de la pochette, qui fonctionne vraiment bien ?

Lad : J’ai eu l’idée du titre en lisant un livre de Michel Foucault sur « l’Histoire de la folie à l’âge classique ». Dans l’introduction il parlait de la folie comme les prémices à l’enfermement. On est ensuite tombé sur le poème de Sébastien Brant, qui est pessimiste et moralisateur sur la condition humaine. Ça nous a parlé, on s’est dit que ça pouvait servir de fil rouge pour l’album et Javier a trouvé cette fresque qui est à Nüremberg et l’a retravaillée pour l’artwork.

ANR : Tout est très cohérent dans cet album, le visuel va avec la musique, les ambiances et les paroles.

Lad : Ce qui m’intéresse c’est de savoir comment les gens le ressentent. Pour moi les gens vivent ce que l’on pense. Il n’y a pas de juste ou de faux, chacun vit son truc. Je trouve que tu as bien compris et perçu le message qu’on a essayé de faire passer. On n’est pas un groupe engagé, et le seul truc qu’on revendique c’est ça.

ANR :  On ne peut pas vous qualifier de groupe engagé dans le sens classique du terme, mais écrire un album avec des paroles qui poussent l’auditeur à une réflexion, à une introspection sur ses comportements ou du moins à une prise de conscience c’est une forme d’engagement.

Lad : Oui c’est vrai et on est engagés dans la musique pour ça.

Jérôme : On n’est pas des poètes, on est des musiciens donc le premier message se passe sur scène. Après on évite de dire des conneries sans pour autant être revendicateurs.

ANR : Comment gérez-vous votre image sur les réseaux sociaux ?

Lad : Javier s’occupe de ça, il est très bon là-dedans. Il faut jouer le jeu, aujourd’hui on peut difficilement faire sans. Les gens ont besoin de ça maintenant. Nous on a commencé le groupe à une époque où ça n’existait pas. On a découvert qu’un gars au Mexique avait créé une page Nostromo sur Facebook qui avait 200 likes. Il nous a donné les codes d’accès et on a pris la main dessus.
On reste pudique, on ne se met pas en scène, c’est juste une vitrine.

ANR : Sur les réseaux on pourra donc retrouver vos dates de concert ! On l’a bien compris, pour vous la scène est une priorité, quelles sont les prochaines dates ?

Lad : On ne va pas beaucoup tourner cette année, on a quelques dates dont le Sylak et un peu plus en octobre, mais là on se concentre vraiment sur l’album.

https://www.facebook.com/nostromogva/
nostromo
https://nostromogva.bandcamp.com/
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