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Spécial Sonisphère: Récit d’un féstivalier

mercredi/13/07/2011
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Au coeur du Sonisphère France 2011

Départ de Nancy 12h30, arrivée sur Amnéville 13h30: trajet et temps RAS, ah, si j’ai envie de chier…
Ça commence bien, on voit des voitures garées n’importe où. On sent le truc venir : le parking est à perpette.
On se gare à l’arrache comme tout le monde.
Zéro indication du site, on suit les tatoués et les chevelus. On arrive à l’entrée du site.
Trucs classiques : vidage de canettes en verre, retirage des bouchons plastiques, entrée d’alcool interdite.
Là ça commence bien, une montée donnant accès au coin bouffe et une seconde donnant accès aux scènes, le tout blindé, bouché, pas moyen d’avancer.
Les poilus sont stoppés net avant l’assaut. Moi, j’ai toujours envie de chier.

Personne ne sait trop ce qu’il se passe. J’entends des « Putain, c’est toujours le bordel en France ».

Ahh qu’est ce qu’on est bien : le soleil tape, les gens sont accolés, ça sent le pet et la sueur.
La plèbe commence à s’énerver. Je m’étonne que personne n’ait déjà fait un malaise…
Moi, si j’en fais un, je devrais changer de slip.

Au total, une heure d’attente et là, spectacle grandiose, la sécurité ouvre les vannes et se fait embarquer par la vague humaine qui, dans sa connerie fanatique, se précipite pour espérer accéder aux privilèges de la « Fosse ».

La mise en pratique de la sélection naturelle :
les dominants détalent, les faibles observent, la sécurité et les barrières en prennent plein la gueule.
J’ai oublié mes problèmes digestifs et me concentre sur ma copine, je dois protéger Candy.
Tout compte fait, pas de morts à déclarer, on est devant la Fosse.

Et là, rebelote, pas de pitié, les acharnés ont payé, ils veulent rentrer.
Devant ce spectacle, on recule, ce monde n’est pas pour nous… Oui, nous sommes les faibles.

Je n’avais pas percuté mais le sol n’est qu’un revêtement bitumeux explosé.
Du gravas, d’la caillasse, en veux-tu en voilà…
Je ne pense pas aux projectiles que ces objets pourraient constituer, je me dis « merde, pas moyen d’écouter du métal allongé sur une pelouse anglaise ».
Après ces quelques péripéties, une bonne binouze s’impose. La première et pas la dernière.
Ah là, tout se passe bien, pas de queue, pas de bordel, mes 50 cl sont dans mes mains en quelques secondes et en quelques minutes dans ma vessie.
J’ai envie de pisser. Yes ! Les chiottes sont signalées, let’s go.

Des festochs, j’en ai fait, bon ok, version métal c’était mon premier, mais le spectacle des chiottes me laisse sans voix. Un flux de pisse dégueule des pissotières. Détail, on n’est qu’en début d’après-midi. Les plus pressés arrosent les bâches. Rien à branler, je pisse… Je me détends, oups… Pas trop, l’étron n’est pas encore orphelin.
Pas question, de chier là. Allez une deuxième binouze, j’ai bien mérité ça.

Premier groupe : Mass Hysteria. La dernière fois que je les ai vus c’était au Printemps de Bourges… l’un de mes meilleurs concerts, genre, il ne te reste plus qu’une chaussure après et rien à branler. C’est bon ça part!… Et merde, le son est pourrave, les bass always les bass.

Mais c’est qui que je vois sur scène? Christographe, « qui fait juste des minii photos ».
Trente minutes se passent. C’est con, une heure ne m’aurait pas dérangé. Les poilus critiquent : « un show bien gaulois »… probablement un compliment.

La grande scène : Diamond Head. Hormis, les reprises par Metallica, je ne connais pas. Sympa.
Je ne compte plus le nombre de bières et mon envie de chier a disparu… cool, je lâche un rot immonde. Personne ne l’entend.

Les concerts s’enchainent, il fait beau et la faim se fait ressentir. Je rêve d’un kebab ou d’un burger bien cochon, de la graille de festoch quoi !
On file dans le coin restauration. Pouhaaa, le bordel. Il faut acheter des putains de tickets pour payer son repas. Génial. Je suis mauvaise langue, ça se passe bien. On chope rapidement nos tickets et nous voilà partis en quête de protéines. La bouffe est simple, très simple… trop simple. J’aurais aimé au moins une feuille de laitue avec mon steack dans mon hamburger. Ca pue la rentabilité décomplexée.

On s’assoit à une table… DEGUEU, des détritus en tous genres jonchent le sol. C’est sûr, pas de financement écolo dans les parages.

Bon, le temps passe, les jambes s’alourdissent, les bières défilent, les virées aux chiottes s’enchainent. Je fais comme tout le monde, je pisse où je peux, rien à foutre. Enfin, le moment tant attendu, le Bon, la Brute et le Truand… la suite se passe de commentaires. Oh my God! Comme ils disent.

Voilà, c’est fini, go home… Pas besoin de partir de suite, laissons la foule se dissiper. Une dernière binouze et un burger arrosé de moutarde (ayant baigné l’après-midi au soleil) sont les bienvenus.

Candy commence à bailler. Il faut rentrer.

A quelques mètres, la sortie ne désemplit pas. On avance, tassés. Finalement, il faudra 30 minutes pour sortir du site. Le temps de retrouver notre carrosse, je remarque les canettes et papiers qui jonchent le sol.

Faute aux organisateurs, faute aux festivaliers, that is the question.

Arrivés à la voiture, le délire n’est pas fini. Quarante mille pélos qui décident de partir au même moment. Là dessus, placer un minimum de sécurité pour canaliser la foule…
Candy en a plein le cul et c’est pas un bus rempli de métalleux bourrés qui va l’emmerder.
Demi-tour à la guerrier, regard méchant, on prend la bonne direction, celle où ça roule. Quatre heures du mat, j’ouvre la porte de l’appart, je fonce aux chiottes…

Enfin FRREEEEDOMMM YEAHHH RIGHT! Je me relève, je m’essuie, je regarde le résultat… pas mal ! Je suis détendu, je tire la chasse…

Comme quoi, les choses qui vous donnent du plaisir peuvent également sentir la merde.

By Jean-Philippe G.

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