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Live report – Hellfest 2017 par Pish

mercredi/26/07/2017
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Le moins que l’on puisse dire, avec cette dernière édition du Hellfest, c’est que la grande messe métallique de Clisson n’aura jamais aussi bien porté son nom ! Comme l’on déjà fait remarqué certains de mes confrères présents sur place, la chaleur caniculaire a bien cogné durant tout le weekend et aura mis nos corps (enfin, surtout le mien, plus habitué aux salles de concerts obscures) à rude épreuve.
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, l’affiche était une fois de plus splendide et variée. Il y avait de quoi satisfaire même les plus exigeants alors, enduisons-nous généreusement de crème solaire (et de Biafine si vous avez la même peau de roux que votre serviteur) et jetons-nous avec allégresse au cœur de l’enfer.

Jour 1

Betraying the Martyrs

Pas mal de monde déjà présent devant la Mainstage pour accueillir les Français de Betraying the Martyrs et le groupe le leur rend bien. Grosse, très grosse énergie scénique déployée par le groupe qui cavale dans tous les sens sur scène et nous gratifie de sauts de kangourou, à la limite de la gravité terrestre, sans pour autant sacrifier la qualité de jeu.
Respect d’ailleurs au chant sur scène, hurlé et clair, parfaitement maitrisé et interprétés par 3 membres du groupe. Cela peut sembler évident de prime abord, mais tous les groupes n’arrivent pas à aussi bien rendre justice au chant sur scène, surtout quand il y a des chœurs. Le show est épique et le public est très réactif malgré un soleil de plomb.
Un gros effort a été fait pour le Light show et les fumigènes et c’est limite dommage de les voir en plein jour.
On aura aussi droit à un bon gros Wall of death des familles qui fait toujours bien plaisir.
Le groupe a d’ailleurs profité de sa prestation pour filmer un clip live pour le morceau « The Resilient » que vous pouvez voir ici et qui retranscrit à merveille l’ambiance déjà survoltée devant et sur la scène:


Ma foi, une excellente entrée en matière pour ce vendredi.

Evergrey

C’est maintenant au tour des suédois d’Evergrey d’investir la Mainstage et de nous balancer leur mélange de power, de prog et de métal gothique en plein face.
Ayant déjà vu le groupe plusieurs fois, je craignais une certaine lassitude, mais rien à faire, les mélodies sont toujours aussi efficaces en live et les morceaux, bien que parfois complexes, restent groovy sans tomber dans le trop pompeux. Qu’on aime ou pas, ça reste très efficace sur scène et la bonne ambiance est de mise (même si, fatalement, moins énervée que les concerts précédents).
Tom Englund est en voix et le groupe, bien en forme, assure le show sans forcer avec beaucoup d’efficacité. C’était également l’occasion pour votre serviteur de revoir le groupe avec son lineup quasi originel, reformé depuis 2014 avec la sortie de l’album « Hymns for the Broken ». Oui je sais, il était temps, mais ce n’est pas toujours évident de suivre le rythme des changements de musiciens dans les groupes de Metal.
En bref, une force tranquille qui semble inarrêtable à mesure que les années passent.

Textures

C’est maintenant l’occasion pour votre petit chroniqueur d’enfin voir les hollandais de Textures, que je suis depuis leurs débuts sans jamais avoir eu l’occasion de les observer en live (je vous l’ai dit, c’est dur de suivre le rythme).
C’est d’ailleurs malheureusement le baroud d’honneur du groupe qui a annoncé son split à la fin de la tournée en cours pour l’excellent album « Phenotype ». Je peste un peu de savoir que le 2ème album du diptyque « Phenotype/Genotype » ne sortira donc jamais, alors autant profiter à fond du concert qui sera probablement le dernier que j’aurai l’occasion de voir.
Heureusement, cette fin de parcours annoncée ne les empêchera pas de s’en donner à cœur joie pendant tout leur set : ça bouge bien sur scène, ça headbang sévère et la set liste est diablement efficace.
Tout mon respect au frontman qui assure superbement aussi bien les passages en chant clair que ceux hurlé.
La folie rythmique de leurs morceaux est parfaitement maîtrisée en live et particulièrement efficace. Un très chouette moment de Metal moderne, même pour ceux qui ne connaîtraient pas forcement les morceaux. Merci Textures, vous nous manquerez beaucoup.

Devin Townsend Project

Il est maintenant l’heure d’aller voir un des favoris de votre serviteur, le génial Devin Townsend et son désormais principal groupe : Devin Townsend Project.
Et bon sang, le savant fou canadien (sérieux, je ne me lasse pas de sa tronche de possédé) et ses sbires nous en donnent pour notre argent.
Visiblement très heureux d’être là, les canadiens nous servent un show puissant et millimétré, tout en laissant paradoxalement assez de place au sieur Devin pour plaisanter avec le public et nous balancer la montagne de vannes auxquelles le frontman nous a habitué lors de ces prestations riches en bonne humeur. La setlist est assez variée même s’il est toujours compliqué d’entendre tous les morceaux phares d’un groupe à la discographie aussi tentaculaire (faut dire qu’avec une moyenne de parfois 4 albums par AN, il y a de la matière).
Le son est énorme et le public très réactif au show. Probablement un des concerts avec le plus de bonne humeur communicative de tout le weekend (bon ok, il y avait aussi Skindred mais on y reviendra plus loin). Tout le monde à la banane sur scène et dans le public et c’est quelque chose de finalement pas si répandu que ça sur la scène Metal (oui, je sais, on s’amuse toujours, même dans le Metal extrême mais les gens sourient quand-même moins dans les concerts de Black Metal).

Ma petite journée suivra ensuite son cours, oscillant entre Behemoth (grosse prestation pour les polonais sur la Mainstage), les virtuoses de Animals as Leaders, les sauvages de Wormed, le gros show bien hollywoodien de Rob Zombie, etc… Bon, il est temps de prendre une douche et un peu de repos avant d’attaquer le samedi.

Jour 2

Ultra Vomit

Nous attaquons donc ce samedi matin avec le grand retour des champions du Metal parodique Français, Ultra vomit !
Une (ma foi) bien grosse foule est déjà présente devant la Mainstage et ce malgré l’heure encore matinale. Pas de doute, le public attend la formation avec grande impatience. Il faut dire que le groupe n’avait plus sorti de disque depuis 9 ans et qu’avec l’arrivée de leur nouvel opus « Panzer Surprise » (écoutez le, vraiment), c’est une grosse tournée française qui s’amorce avec ce show à Clisson.
La prestation du groupe sera impressionnante de précision et baignera dans l’humour bien lourd et assumé tout du long. C’est d’ailleurs un point qui m’éclatera toujours avec UV, cette capacité à débiter des tonnes de c*nneries tout en assurant un show ultra précis.
Tous les albums seront mis à l’honneur tout au long du set (avec des morceaux qui dépassent rarement les 2 minutes, on peut se permettre de jouer beaucoup de morceaux, fatalement).
On aura eu droit à un Wall of chiasse pendant « Pipi vs Caca » (ce nom de morceau, je vous jure…), une chenille… ben pendant la chenille justement et enfin, à 30.000 poilus qui scandent vroum vroum pendant Kammthaar (on aura même droit à un changement de costume pour ce dernier).
Le groupe finira son concert sous une ovation générale avec la musique du Seigneur des Anneaux diffusée en fond. Pas de doute, Ultra Vomit signe ici son grand retour triomphal.

Chelsea Grin

Rendez-vous à l’ombre de la Altar pour apprécier le son ultra massif et incisif pour les deathcoreux de Chelsea Grin. Le groupe impressionne par sa grosse présence scénique, son jeu millimétré et une voix à la limite de l’inhumain. Alors certes, le groupe ne joue pas la musique la plus originale du monde (le Deathcore US compte quand-même BEAUCOUP de formations qui, avouons-le, sonnent toutes un peu pareil), mais le groupe est tellement efficace sur scène qu’on s’en fout un peu au final.
Ça bouge la tête bien en rythme, ça écrase tout sur son passage, le public est présent et bien réactif.
On a même droit au batteur du groupe qui assure les chœurs et c’est une performance en soit, vu la complexité des morceaux. En bref, ça motoculte (oui je sais, ce n’est pas un vrai verbe) sévère et on passe un excellent moment bien brutal.

Soilwork

Un peu plus tard sous la Altar, la foule est bien compact et scande déjà leur nom avant même l’arrivée du groupe. Pas de doute, Soilwork est attendu par beaucoup de monde.
Le son est plutôt bon même si la voix à tendance au début du show à être un peu sur-mixée.
Bjorn « Speed » Strid est impressionnant de charisme et nous sort une voix impeccable, alternant sans effort le chant hurlé et le clair et rendant plus que justice au Death mélodique des suédois.
Ce concert sera d’ailleurs l’occasion pour moi de découvrir Bastian Thusgaard, leur nouveau batteur, qui succède à Dirk Verbeuren (parti l’année passée martyriser les futs dans Megadeth) et assure plus qu’honorablement la succession au sein du groupe.
Le mélange de violence et de mélodie de leur musique passe extrêmement bien sur scène et rend justice au niveau impressionnant des musiciens.
Un excellent moment passé avec le groupe que je vous conseille vivement d’aller voir au plus vite.

Primus

La nuit est désormais tombée sur le site du festival et je commence une petite série d’aller-retours entre la Altar et la Valley où Primus nous livre une prestation complètement barrée et hypnotisante, bien à l’image de son frontman/bassiste légende vivante, Les Claypool qui impressionne encore plus en live avec ses acrobaties de manche et l’énergie assez surprenante qui se dégage du trio californien.

Pain of Salvation

Quant à la Altar, ce sont les petits génies suédois de Pain of Salvation qui viennent d’investir la scène devant une foule malheureusement un peu moins compacte (il faut dire qu’ils jouent en même temps que Airbourne et Apocalyptica qui accaparent une grosse partie du public devant les Mainstages).
Mais peu importe, cela n’empêchera le groupe (en pleine tournée promo du dernière album « In the Passing Light of Day ».) de tout donner dans une très impressionnante performance live.
Le groupe délivre un rock progressif tout en finesse et en nuances qui, même s’il m’avait moins marqué sur album, prend une ampleur et une puissance époustouflante sur scène.
La précision de jeu assez affolante et la justesse du chant proche de la perfection (voire parfaite à vrai dire) devraient inspirer plus d’un groupe à soigner la qualité de leurs shows.
Les musiciens sautent dans tous les sens malgré le niveau technique déployé par tous les membres.
On remarque au passage le retour au sein du groupe du guitariste Johan Hallgren, qui reprend son poste suite au départ récent de Ragnar Zolberg, parti du groupe en mai dernier.
Un show définitivement mémorable pour un groupe à voir au moins une fois sur scène avant de mourir.

Sur ce, on finit tranquillement la soirée devant la fabuleuse prestation des norvégiens de Wardruna (un concert MAGIQUE à tout point de vue), puis on retourne soigner ses coups de soleil et prendre un peu de repos avant d’entamer la dernière journée du festival.

Jour 3

Allez, on prend son courage à 2 mains et on part affronter le cagnard une dernière fois pour l’édition du festival la plus chaude jamais enregistrée. Le sol sous les chapiteaux est d’ailleurs désormais jonché de corps de festivaliers épuisés par la chaleur constante du weekend.

Prong

Devant la Mainstage, la foule est encore un peu clairsemée mais déjà présente pour accueillir le trio américain Prong. Les vétérans, actifs depuis 1986 mine de rien, sont actuellement en pleine tournée pour la sortie imminente de l’album « Zero days » (sortie prévue le 28/07, Ndlr).
Le soleil au zénith et la chaleur écrasante n’empêcheront pas le groupe, emmené par leur charismatique frontman Tommy Victor, de donner un show tout en groove et en puissance qui arrivera à bien réveiller la foule encore un peu engourdie.
Le son est impeccable, les morceaux passent tous seuls et ça fait sérieusement travailler les cervicales de l’assemblée (il faut dire qu’il est franchement difficile de ne pas secouer la tête et de taper du pied, même si vous ne connaissiez pas le groupe avant).
Grosse présence scénique des 3 musiciens et respect à Tommy de faire l’effort de parler quelques mots en français pour remercier le public.
Nous aurons droit à un final sur le classique « Snap your fingers, Snap your neck » qui clôturera avec brio une très bonne prestation du groupe.

Skindred

Juste après Motionless in White, c’est au tour de Skindred d’investir la Mainstage avec la marche impériale (Star Wars pour les incultes) en guise d’intro.
Skindred, une formation que j’ai toujours plaisir à revoir en live, tant leurs concerts sont énergiques et avec un des frontmen les plus charismatiques que je n’ai jamais vu sur scène, le très impressionnant Benji Webbe. Avec son look improbable et son sens de la provocation justement dosé, il arriverait à faire danser même le plus taciturne des festivaliers présents devant la scène.
Le Groove (avec un grand « G », parfaitement madame !) est communicatif et on assiste à une des plus grosses ambiances de l’après-midi (et une de mes préférées de tout le festival). Le public est totalement acquis à la cause du chanteur qui est ici en véritable mission pour faire bouger le boule de l’assistance.
Les musiciens derrière ne sont pas en reste et délivrent une prestation impeccable avec un son bien GRAS !
Leur fusion Ragga metal prend définitivement tout son sens sur scène : TOUT le monde chante, c’est la p*tain de fête devant la Mainstage.
On aura même droit à un petit clin d’œil avec un sample de Black Sabbath et un final démentiel avec le traditionnel hélicoptère de t-shirts, gimmick phare du groupe (franchement, il faut y assister pour prendre pleinement conscience de l’apogée de la fête).
A revoir au plus vite et en toute occasion.

Beyond Creation

Il y avait pas mal de monde sous la Altar pour accueillir les virtuoses québécois de Beyond Creation et, Diable, ils n’auront pas déçu !
Déployant une grosse énergie sur scène et supporté par un son très précis qui rend bien justice à la musique élaborée du quatuor, ce dernier envoie du LOURD, tant par la claque technique que par la puissance de leur musique en live.
Ils sont contents d’être là, ça se sent et le public leur rend bien. Ça se bouscule bien sauvagement dans la fosse et les multiples ovations sont au rendez-vous.
La prestation technique est époustouflante sans pour autant desservir la puissance qui se dégage des morceaux. Et c’est finalement là la vraie force du groupe : ils arrivent à ne pas se noyer dans le démonstratif malgré un gros déballage technique qui portent leurs morceaux, savants mélanges de violence et de finesse. Encore un excellent souvenir pour cette édition du festival.

Devil Driver

Grosse affluence devant la Mainstage pour les californiens de Devil Driver, mené par un Dez Fafara bien en forme et qui ne faillit pas à sa réputation de boss de la fosse.
DD reste le champion des circle pits et le public se prête au jeu sans trop rechigner. Il faudra en effet plus qu’un soleil de plomb pour calmer les festivaliers qui sont en train de transformer le devant de la scène en véritable tempête de poussière (c’est plus le Hellfest là, c’est Burning man).
Dommage pour le son des guitares un peu en retrait qui ne permettra pas toujours d’apprécier à sa juste valeur le travail de la paire Mike Spreitzer/Neal Tiemann. Mais bon, soyons honnêtes, ça ne gâchera pas le show et on passera un excellent moment dans ce joyeux bordel poussiéreux.

Alter Bridge

Le public ne désemplit plus désormais devant les Mainstages et c’est au tour d’Alter Bridge de venir secouer le public de Clisson.
La musique du groupe est toujours aussi efficace sur scène et le très sympathique Myles Kennedy assure toujours autant au chant et à la guitare, épaulé de près par un Mark Tremonti qui n’est pas en reste. Voilà un duo de voix qui ne déçoit décidément jamais en live et la foule reste très enthousiaste quoiqu’un peu plus sage que devant Devil Driver (mais bon, plus, ce serait de la gourmandise).
Un excellent concert riche en tubes qui amorce tout doucement le rush final sur les Mainstages.

Nostromo

Alors qu’il n’est plus possible de circuler sous les chapiteaux sans devoir enjamber les corps de festivaliers, c’est au tour des furieux de Nostromo, reformé l’année passée après 11 ans d’absence, de remonter sur les planches.
Le son est massif, la foule est compact et très (mais alors TRES) réactive à la déferlante suisse.
Ça mouline sévère devant la scène (même partout en fait, vu qu’on aura droit à un Wall of death sur toute la longueur du chapiteau) et le groupe n’est clairement pas là pour enfiler des perles.
C’est radical, ça réveille et la rythmique syncopée, à la limite du Mathcore par endroits, met nos cervicales à rude épreuve.
Le groupe ne faillit pas à sa réputation, l’énergie est communicative et vu l’accueil qu’ils ont reçu, il est clair que le groupe a bien fait de revenir sur le devant de la scène. BRUTAL !

Je terminerai mon séjour à Clisson en profitant de la grosse ambiance devant les Prophets of rage, surtout avec les classiques des groupes respectifs des membres, le fabuleux concert d’Emperor venu célébrer le vingtième anniversaire de leur second opus « Anthems To The Welkin At Dusk », la découverte sur scène de Coroner pour quelques morceaux et enfin Perturbator (dont la Synthwave énergique et dansante clôturera parfaitement les concerts sous le Temple) et The Dillinger Escape Plan qui terminait le fest pour leur tournée d’adieu (20 ans de carrière qui se terminent en fanfare avec un gros cycle de tournée mondiale passant justement par le Hellfest. Une date à ne pas louper).

Et voilà, encore une édition de feu (dans tous les sens du terme) qui se termine sur les rotules mais quand-même content d’en avoir été.
Allez, plus que 11 mois pour soigner les brûlures du soleil et on remet ça en 2018 !

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