Teleferik, Supersonic, Jeudi 3 mars 2016

mercredi/09/03/2016
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Paris, douzième arrondissement, le Supersonic, agréable salle de concert entre Gare de Lyon et Bastille. Le premier concert Parisien de 2016, et le dernier de leur WinterWestTour de février (Angoulême, Angers, Poitiers, etc…). Il fait bien plus froid dehors que lors de celui à la Méca de novembre 2015 #PointMeteo En revanche, la salle est bien chauffée, au sens premier comme au figuré, avec deux groupes de première partie. Première bonne nouvelle visuelle : Eliz Murad a enfilé sa robe de Dalida, son costume officiel de Diva orientale, avec baskets Adidas et le blouson noir avec le T de Teleferik brodé en argenté derrière. Arno Vincendo a relégué son perfecto, et mis son costume de Dandy à Doc Martens impeccables, tout comme sa Telecaster marron qu’on dirait qu’elle est neuve mon fils (c’est quelle marque le Polish ?).

The-Gondola-Lift-in-Jounieh

23 heures 04 : la sono cesse de cracher la version studio de « When the Levee breaks », et le dirigeable cède la place au téléphérique. Les deux notes lourdes à la basse de « Money Value » donnent immédiatement le ton du concert : son puissant et clair et cohésion de groupe. Visiblement, la tournée à l’Ouest a encore renforcé l’esquif. Eliz joue souvent tournée vers son batteur, nous rappelant au passage que la section rythmique c’est également elle. Les yeux dans les yeux de Vincendo, elle alterne sourires et grimaces de douleur, comme pour lui donner la tonalité à adopter. En parlant dudit batteur, son apport est considérable : frappe sourde et précise. Olivier Hurtu (par ailleurs cogneur chez Jesus Volt) avec Teleferik, c’est un peu comme si Chris Slade d’AC/DC officiait chez les Talking Heads : ET CA MARCHE !!! Premier solo Hendrixien sur « Money Value » lâché avec brio par le lunetteux. Impeccable.

Suivent une version brulante du single « Behlam Fix », où la chanteuse et son Sideman font montre de leur osmose, le Saladesque « Bombs and Rockets », qui fait toujours danser les filles, nombre d’entre elles venues acclamer leur grande Sœur Mumu, et le pétillant « Bombs and Rockets ». La frappe d’Hurtu donne toute sa dimension au tourmenté et militant « Mara ». Nouveau solo killer de Vincendo. Le lancinant et boueux « Ya Chabeb » convoque la PJ Harvey de 1995. Et lui demande de chanter en arabe. La voix de la vedette de ce soir, tout comme les graves de sa Fender Precision noire, dominent cette chanson. « Ce prochain morceau va vous faire danser » dit-elle avant de lancer l’intro de l’instru « Milk Shake ». Avant d’envoyer l’éponyme « Teleferik », Eliz explique que le nom du trio vient d’un téléférique Libanais qui fait le lien entre la mer et la montagne. Après vérification (oui, on ne recule devant rien chez ANR pour vous instruire), il s’agirait du téléphérique de Jounieh, le quartier chrétien de Beyrouth. Faire surtout le lien entre l’Orient et l’Occident, telle est la (vaste) mission que ces artistes se sont assigné.

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La Chèfe descend dans la fosse, parmi son public, comme elle fait d’habitude. Enlève ses Adidas, danse, Headbange, remonte sur scène, demande qu’on lui ramasse ses Adidas. « Les lois de la physique » sera le seul morceau en Français. Nouveau solo incandescent de Vincendo. Puis « Mystic Machine », un morceau réellement graniteux. Une version moins endiablée que d’habitude de « Hero » puis « Ki’f », tiré de leur EP de 2011, et le spectacle est terminé. Ou pas. Contre toute attente, les trois rejouent « Behlam Fik », délivré en deuxième position du Set, pour une version moins embrasée que la première. Ni leur public, ni eux, ne souhaitaient en finir si prestement (un peu plus d’une cinquantaine de minutes). Un peu à la manière des premiers groupes de Rock Français, qui jouaient alors plusieurs fois leurs morceaux dans le même concert. Mignon.

Alors, un conseil (oui, je sais, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et les critiques ne sont pas les artistes), les amis, avant d’enregistrer votre deuxième opus : faites l’adoption, s’il vous plaît, d’une ou deux reprises et incluez-les dans votre prochaine Set List. L’ordinateur – Base de données de la société Art’n’Roll, situé au cinquième étage de nos locaux, eux-mêmes établis dans la Zone industrielle de Maisons-Alfort, et large de 6,67 mètres pour une hauteur de 4,90 mètres, a calculé à 23 665 le nombre de morceaux pouvant être potentiellement adaptés avec réussite par le groupe Teleferik (oui, on ne recule devant rien chez nous pour faire également avancer la science). De « Down by the River » à « Dazed and Confused », « Meet ze Monsta », « A Perfect Day Elise », ou « Sway » en passant par « Teenage Kicks », n’importe quelle chanson de Georges Wassouf, voire « Le Sud » ou « Dans le port d’Amsterdam », tout ou presque semble à portée de main (décorée au Henné). Minuit, la sono a repris ses droits et déballe à présent « Jailbreak » d’AC/DC (oui, oui, tiens, pourquoi pas « Jailbreak » ?).

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