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Interview Asylum Pyre – 21 juin 2019 – Ombelline (chant) + Yoann (guitare)

mercredi/21/08/2019
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Art N Roll : Votre dernier album s’appelle « N°4 », on pense tout de suite à Chanel, quel est le rapport avec votre musique ?

Asylum Pyre : Il n’y a pas forcément de lien direct, il faut savoir que le concept de l’album, qui reprend et qui fait partie intégrante du concept des 3 autres albums, se situe dans un monde pré-apocalyptique en 2052. On est dans une situation qui est « condamnée » avec de l’air vicié. Les gens sont obligés de porter des masques à gaz pour pouvoir respirer. Comme c’est un monde hyper cynique, le logo a été représenté sur le masque à gaz avec des strass, il fallait parvenir à illustrer ce côté ironique donc là je vais venir à l’explication du N°4, que tu vois représentée sur la pochette avec ce masque à gaz stylisé, l’attitude est inspirée des pubs pour les parfums, du coup tu avais cette corrélation qui nous est venue assez naturellement de ce monde cynique qui serait représentée par l’univers de la mode et qui donne lieu à N°4 où l’on va automatiquement penser à Chanel et en plus c’est le quatrième album du groupe.

AnR : Vous avez déjà beaucoup tourné avec de grands groupes comme Rhapsody, Demon & Wizard, est-ce que maintenant on pourrait avoir la chance de vous voir en tête d’affiche ?

AP : Ce n’est pas encore à l’ordre du jour, on a été absents un peu trop longtemps du circuit et là on revient en force. Nous ne sommes pas assez gros pour faire une tournée en tête d’affiche, ça viendra j’espère. Mais là on est plutôt en train de chercher à faire une tournée pour ouvrir pour un groupe de ce calibre-là.

AnR : Un groupe en particulier pour lequel vous aimeriez ouvrir ?

AP : Il faut qu’il y ait de la cohérence parce que notre style est assez varié, un groupe comme Amaranthe par exemple, même Pain parce qu’il y a ce côté un peu indus, rock même s’il y a une voix féminine. On aime beaucoup de groupes de styles différents, on parlait de Behemoth même si on ne pense pas qu’on pourrait jouer en première partie. On parlait d’Amaranthe, qu’on a vu hier au Knotfest et ça a été une des réflexions qu’on s’est faites avec Yoann que ce serait bien d’ouvrir pour eux, ce serait dans la continuité. Après ce qui peut être intéressant c’est d’avoir deux groupes qui ne sont pas les mêmes stylistiquement parlant. C’est intéressant ça permet aux gens de découvrir d’autres styles de métal. Nightwish, Within Temptation, Delain ça irait aussi. On peut se permettre de jouer avec plein de groupes, même Lady Gaga (rires) ! Ça, pour la promo ce serait top, en plus c’est une amatrice de metal, donc je pense qu’il y aurait moyen de bien s’amuser.

AnR : Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?

AP : Très bien… rires… on a fait ça en plusieurs parties, la batterie et les voix en Italie chez un ingénieur du son qu’on avait croisé lors de la tournée avec Rhapsody. Après on est revenus enregistrer la basse et la guitare en France et les claviers aussi. Ensuite on est retournés passer 10 jours pour travailler sur les voix en Italie. On avait bien travaillé les morceaux avant et on a ramené de nouveaux éléments pendant l’enregistrement. Ça s’est vraiment passé super bien : des moments où on a quasiment pas été en retard sur le planning, toujours limite mais bien. Le plus important au final si tu veux qu’un enregistrement se passe bien, c’est d’avoir été suffisamment rigoureux lors des maquettes pour justement ne plus avoir qu’à faire l’enregistrement. Après, Angelo (notre ingénieur son) est quelqu’un qui fait partie intégrante du projet c’est-à-dire qu’il est arrivé, il connaissait déjà toutes les structures du projet. Il a été un véritable appui. Il a eu aussi des propositions artistiques, il n’hésitait pas à donner son avis pour le bien de la musique. Hors la plupart du temps quand tu enregistres, tu as un mec qui fait son taf, il est payé mais il ne va pas forcément pousser le process plus loin alors que là Angelo s’est vraiment impliqué et c’est un vrai confort. On a pu enregistrer dans un temps assez restreint mais aussi parce que je peux parler au niveau du chant mais on l’a travaillé pendant un an et demi au cordeau, c’était une maquette qui aurait pu s’écouter. Ce qui était bien avec Angelo c’est qu’on a l’esprit tordu tous les deux mais on se comprend, c’était vachement agréable de bosser avec quelqu’un avec qui on a les mêmes goûts, on se comprenait vraiment bien sur les mêmes choses même sur la façon de travailler. Ça reste du travail et il faut avoir une certaine rigueur dans l’enregistrement, la préparation, et on avait la même.

AnR : Comment vous est venue l’idée de ce monde futuriste ?

AP : Depuis le début du groupe, ces 4 albums se suivent et c’est notre vision du futur qui évolue sur les premiers constats écologiques. Cette projection dans le futur est venue avec le premier album et encore plus avec le deuxième album qui s’appelle « 50 years later » donc se retrouver 50 ans plus tard, on passe à l’action, on a voulu y mettre un côté plus fun, un peu plus cinématographique dans cette approche du monde et ça nous amène à construire cet univers dans lequel peuvent se dérouler des histoires sur les derniers combattants de la sauvegarde de la planète. C’est lié à ces considérations écologiques, notre projection dans le futur, l’anticipation.

AnR : L’écologie est importante pour vous ?

AP : Il s’agit d’une préoccupation majeure aujourd’hui, c’est ça qui est intéressant dans la musique métal : on a beaucoup de groupes qui vont prendre position sur ce sujet, beaucoup plus que dans la pop, qui va parler de sujets plus superficiels. Dans le metal, on a cette façon d’utiliser cette énergie et cette agressivité dans la musique pour faire passer ce genre de message et pour nous c’est fondamental et ça ne concerne pas une personne mais l’humanité entière. C’est le sujet primordial aujourd’hui et la bonne nouvelle malgré ces européennes, c’est qu’on a vu vraiment l’impact de la nécessité et l’urgence de se mobiliser autour du sujet. Ça commence, c’est le réveil. Le sous-titre de l’album même s’il n’est pas écrit est « the mandatory awakening », le réveil obligatoire.

AnR : Vous pensez que le message peut passer au travers des groupes ?

AP : J’espère mais je n’en sais rien, c’est difficile à dire. Je ne sais plus qui a dit que la musique pouvait changer le monde, les Beatles ou Bob Marley, l’un des deux mais est-ce que c’est vrai, je ne sais pas, probablement un peu.

AnR : Il faut déjà comprendre les paroles…

AP : Nous avons eu le retour de gens qui ont salué nos paroles, ce qui est assez rare dans le milieu metal et ça nous a fait plaisir. Après quel est l’impact de tout ça ?

AnR : C’est aussi à chacun d’y travailler…

AP : Nous essayons aussi de l’incarner dans notre vie de tous les jours et pas que dans la musique.

AnR : Un choix de vie ?

AP : C’est surtout qu’on ne peut pas faire un album qui parle d’écologie et à côté, une amie m’a vue ramasser mes mégots et je lui ai dit, je ne peux pas les laisser par terre et faire un album qui parle d’écologie. Ce sont ces petits gestes au final qui rendent cohérent le message.

AnR : Quelles sont vos principales sources d’inspiration en dehors de l’écologie ?

AP : Au niveau des paroles, c’est l’analyse de l’âme humaine, les maladies mentales, les syndromes. Sur l’album d’avant on avait beaucoup parlé de çà et là encore un peu, sur la difficulté de faire des choix. Les personnages ont leur vie propre, ils s’intéressent à la sauvegarde du monde avec leurs défauts, leurs blessures, ce sont des êtres humains après tout. Dans « Sex drugs and scars » par exemple on parle du syndrome borderline.

AnR : Quel groupe vous a donné envie de faire de la musique ?

Ombeline : Moi, c’est Supertramp, j’ai commencé en faisant du saxophone parce que je voulais faire John Helliwell, le saxophoniste de Supertramp, parce que j’adore Supertramp, voilà. Et après j’ai écouté Cradle of Filth, donc plus rien à voir, c’est le grand écart.

Yoann : Moi, je suis sorti une fois de chez un disquaire, j’ai acheté deux CD : Darkthroned et Henri Salvador. (rires) J’ai fait de la musique un peu par hasard, tiens ma mère a gagné une guitare, tiens tu en veux ? Mais les groupes qui m’ont vraiment marqué le plus au début c’est Helloween, Blind Guardian, Angra (paix à l’âme de Matos L) Stratovarius c’est la scène power mélodique où j’ai pris mes racines. Après, les premiers émois musicaux c’est avec The Final Countdown à 7 ans, j’avais dû entendre ça. C’est toutes ces choses et aussi la scène pop rock avec Pendragon, Dire Straits

O : C’est aussi ce qu’on nous met entre les mains, mon père m’avait collé un album de Dead Can Dance et je suis tombée amoureuse de ce genre d’univers, gothique, médiéval,..

Y : tribal, aussi, oui, toutes ces choses-là,

O : qu’on retrouve également dans l’album en fonction de nos influences mutuelles.

AnR : On est forcément influencés, et après on développe notre propre personnalité

Y : On essaye en tout cas, c’est aussi une des envies du groupe, faire la musique qu’on aime et en même temps y mettre notre propre personnalité, pas forcément de l’originalité parce qu’on a rien inventé mais d’y mettre vraiment quelque chose qui soit un peu différent des autres. Après si on sonne comme l’un ou l’autre…

AnR : Il y a toujours un moment où l’on sonne comme quelqu’un d’autre !

Y : Ce n’est pas grave, l’important c’est de le faire avec sincérité.

AnR : Un dernier mot sur l’album ?

O : Redevenez curieux ! on aime bien conclure avec cette phrase là pour le coup, parce que les gens peuvent manquer de curiosité aujourd’hui. C’est-à-dire qu’on veut de la jouissance immédiate et le groupe qui va nous procurer le plus de plaisir parce qu’on le sait etc. et c’est valable dans tout. Ce qu’on aimerait aussi c’est que les gens puissent s’ouvrir, forcément par rapport à notre musique et surtout par rapport au reste. C’est aussi comme ça que tu fais progresser une société. C’est quand une société arrête d’être égocentrée et que tu t’ouvres au reste du monde, quand tu apprends à connaître  ce qui se fait ailleurs.

Y : Merci pour tous les retours qu’on a déjà et qui sont très bons que ce soit par les gens qu’on croise, les chroniques, les lives qu’on a pu faire et même numériquement parlant des entrées dans les charts, on ne s’attendait pas à ça. On travaille sur un projet de tournée. On doit rencontrer des gens pendant le Hellfest pour ce qui est des dates françaises en tout cas et d’autres personnes pour les dates européennes.

AnR : à suivre… et merci beaucoup pour ces réponses !

 

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