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Chronique de Berserker – Amon Amarth

lundi/17/06/2019
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Groupe : Amon Amarth
Titre : Berserker
Label : Metal Blade Records / Sony Music Entertainment Germany
Sortie le : 3 mai 2019
Note : 16/20

Les suédois d’Amon Amarth étrennent ce jeudi 20 juin la première édition du Knotfest, excroissance du Hellfest et apéritif d’un jour à l’avance sur le même site, en très charmante compagnie (Slipknot, Rob Zombie, Sabaton, Ministry, etc…), occasion pour nous de revenir opportunément sur leur dernier album, « Berserker » sorti il y a un mois et demi. Selon Wikipédia (Emile Littré étant taiseux sur ce mot provenant du vieux norrois « berserkr »…), « Berserker » désigne « un guerrier-fauve qui entre dans une fureur sacrée (..) le rendant surpuissant et capable des plus invraisemblables exploits » ; le Berserker de Stamford Bridge, d’où est d’ailleurs tiré le thème du huitième morceau des douze composant ce disque (« The Berserker at Stamford Bridge »), conte le récit du guerrier Viking qui, uniquement pourvu de de sa hache de guerre, aurait occis près de soixante-dix soldats anglais avant de périr à son tour. Depuis, la Suède a adhéré au Marché commun, aux biscottes, à la pensée politiquement correcte, et le champ de bataille décrit plus haut a été aménagé en un stade de Football connu de tous. Et en cette entame de troisième millénaire, Amon Amarth fait revivre l’espace d’une écoute de ses enregistrements et de ses concerts, la ferveur de l’épopée vikingesque, le sang, les tripes et les hurlements en moins (quoique…).

Faisant suite au convaincant concept-album « Jomsviking », qui a marqué la discographie Metal pour 2016, ainsi qu’à l’enregistrement public « The Pursuit of Vikings (Live at Summer Breeze) » commercialisé à la fin de l’année dernière, « Berserker » bat le fer forgé tant qu’il est chaud : les cinq combattants de Thor ayant traversé, une nouvelle fois depuis l’an mille, l’Océan Atlantique pour l’avoir gravé à Los Angeles sous la houlette de Jay Ruston (Anthrax, Stone Sour, Steel Panther, etc…), lequel leur a imposé d’enregistrer chaque morceau l’un après l’autre. Cette discipline a pour résultat une individualisation des chansons, en rupture avec l’interdépendance qui dominait celles de « Jomsviking ». Une correction lexicale à ce propos : Amon Amarth n’écrit pas des morceaux ou des chansons, mais revendique créer des « Hymnes ». Là où le norvégien Einar Selvik et Wardruna redonnent existence à l’animisme scandinave, en toute retenue, minimalisme et méditation, Amon Amarth compose des chants épiques, destinés notamment à enflammer (au sens propre comme au sens figuré), les salles et les stades. Car, la folie furieuse et virile de cette horde prend dimension supplémentaire, une fois la tête de leur Drakkar grandeur nature disposée entre deux jets de flammes géantes sur les estrades du monde à conquérir.

La production opérée par l’américain, fusionnant graves (la rythmique et les vocalises très « Cookie Monster » du colosse Johan Hegg) ainsi qu’aigues (les soli et arrangements des guitares des duettistes Olavi Mikkonen et Johan Söderberg), confère un résultat des plus aboutis et contemporains. Amon Amarth est, avec ses compatriotes d’Arch Enemy, le grand maître du Death Mélodique suédois, la furie bleutée d’Alissa White-Gluz en moins. Certains éléments de ce disque auraient d’ailleurs très bien pu avoir été conçus par Michael Amott et les siens (« Raven’s Flight », « When Once Again We Can Set Our Sails »). Se dégage, outre une évidente intensité et puissance, une relative impression d’uniformité, aux premières écoutes tout du moins ; laquelle se mue en cohésion une fois les subtilités des douze pistes décelées. On évitera, à ce titre, d’accoler l’adjectif « épique » devant chacun des titres desdits hymnes, car tous le méritent sans exception : « Crack the Sky », « Mjölner, Hammer of Thor », « Shield Wall », etc…. L’épique « Fafner’s Gold » ouvre l’album sur des accords électro-acoustiques, petits-cousins lointains du « Battery » de Metallica en 1986, laissant place à une intensité musicale sans répit, d’une durée totale de 57 minutes. Seuls les tempi changent quelque peu, alternant entre moyens et rapides. Le piano et guitares fines d’« Into the Dark » viennent clore de façon presque touchante cette épique magnifique livraison mécréante. Passé le raid du 20 juin à Clisson, Amon Amarth a pris date en vue d’assiéger le Zénith de Paris le lundi 25 novembre de l’an de grâce 2019. D’ici-là, l’auditeur satisfait du contenu de « Berserker » s’achètera également un rameur de salon, afin de se préparer dans des conditions idéales à cette épique soirée.  

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